Chapitre 7 : Sexfriends
Write by Alexa KEAS
Noah DJEVOU
Nous avons levé le camp très tôt ce matin et sommes à quinze minutes de la ville d’Agou. Nous ferons quelques achats dans la ville avant de reprendre la route. Selon Nayanka, il nous faudra encore une heure au plus pour rejoindre le fameux petit village où elle est censée trouver les plantes pour soigner ma mère. Je suis au volant et Nayanka à mes côtés, est sage comme une image. Seuls les parents discutent entre eux à l’arrière. Par moment l’un d’entre eux me pose une question à laquelle je réponds.
Une fois dans la ville d’Agou, maman émet le besoin presque vital de manger du foufou et de la sauce d’agouti, la spécialité de la région. Nayanka nous conduit dans un coin bien entretenu où nous mangeons tous avec appétit. Après le repas, les parents demeurent dans le maquis pendant que Nayanka et moi allons faire quelques courses.
Nous récupérons les parents ensuite et reprenons la route sous les indications de Nayanka. Heureusement que nous avons pris le pickup de papa, la route est mauvaise. Parler de route c’est trop qualifier cette piste ou plutôt sentier.
Quand nous arrivons à destination, la première question qui me vient à l’esprit est si je pourrais survivre dans ce milieu, coupé de tout. Les parents par contre semblent être ravis d’être là et s’émeuvent devant l’air naturel et la verdure des lieux.
Un groupe d’enfants s’attroupe autour de la voiture assez vite en baladant leurs petites mains dessus. Nayanka leur sourit et leur distribue du pain qu’elle avait tenu à acheter avec son propre argent tout à l’heure en ville.
Après avoir dégusté leurs morceaux de pains sur place, les enfants nous aident à faire descendre nos affaires.
-Verrouille les portières, nous allons poursuivre à pied. Dit Nayanka.
-Il n’y a aucun risque à laisser la voiture ici ?
Elle me jette un de ces regards qui me fait comprendre que j’avais posé une question qu’il ne fallait pas.
En file indienne, chacun des enfants porte sur la tête ce qu’il juge être en proportion avec sa force physique et nous les suivons.
-C’est si beau ici ! S’exclamèrent les parents.
En effet, au cœur des montagnes de la région, cet endroit est magnifique. Ce sont les salutations et les ‘’bienvenu’’ à n’en plus finir tout au long du trajet. Nous sortons carrément du petit village et nous engageons sur un sentier entre les arbres. Nous arrivons enfin devant une belle petite maison toute faite en bambou et décorée de fleurs plantées avec art.
-C’est chez qui ici ? M’empressai-je de demander.
Sans avoir ma réponse, une dame sort de la maison et nous crie aussitôt un ‘’soyez les bienvenus’’. Tout en s’avançant vers nous, elle demande aux enfants d’aller ranger les affaires à l’intérieur.
Une fois à notre niveau, elle prend Nayanka dans ses bras et se contente de nous serrer la main ensuite. Il y avait des sièges en bois sous des arbres dans la cour de la maison, enfin à l’extérieur vu qu’il n’y a pas de barrière. Elle nous demande de nous asseoir et s’éclipse pour ramener de l’eau dans une grosse calebasse.
-Oh, nous avons pris de l’eau minérale. Dis-je.
Cette fois-ci, c’est maman qui me lance un regard meurtrier. Je baisse la tête, gêné par tant de bourdes de ma part.
-C’est l’eau de la source, directement sortit des montagnes. Dit la jeune dame en souriant après avoir goûté l’eau.
Elle tend la calebasse à maman qui boit au goulot. Maman la tend ensuite à papa qui en prend une bonne rasade aussi et à son tour la donne à Nayanka. Cette dernière en verse un peu sur le sol recouvert de gazon sauvage avant d’en prendre une petite gorgée.
Elle s’apprête à remettre la calebasse à la dame quand je lui demande de me la donner. Je ne voulais prendre qu’une petite gorgée mais je vide la calebasse face au goût et à la fraîcheur de cette eau.
Ce n’est qu’après que nous nous lançons dans les salutations comme il est d’usage ici. Apparemment, la dame était déjà au courant de ce qui nous avait amené ici car elle ne pose aucune question. Nayanka nous présente en donnant nos prénoms tout simplement et la dame nous donne aussi le sien, Tina.
-Suivez-moi, je vais vous installer. Vous devez être fatigués. Dit-elle.
Nous la suivons à l’intérieur de la maison et je reste en admiration face à la décoration. Tous est en bois ici, aucun luxe mais le tout est d’une beauté sauvage.
La maison comporte trois petites chambres dans lesquels se trouvent de petits matelas placés au sol. Il y a des accrochoirs aux murs qui doivent servir à étendre les moustiquaires. Les sanitaires sont à l’extérieur de même que la cuisine. Aucun appareil électronique, ceci est un véritable face à face avec la nature.
Une fois les parents bien installés dans leur chambre, je décide d’aller me poser dehors et passer quelques coups de fil. Je pousse un cri de minime colère en réalisant qu’il était impossible d’avoir le réseau par ici. Je demande quand même à Nayanka s’il n’y avait aucun endroit où je puisse me rendre pour avoir le réseau.
-Si, dit-elle, me faisant sourire. A Agou tu en auras, poursuivit-elle en mettant fin à mon bonheur.
-Merci, murmurai-je tout simplement.
Elle s’éloigne, fière d’elle et réapparait quelques minutes plus tard accompagnée de dame Tina.
-Nous allons en forêt chercher des plantes.
Aussitôt dit, qu’elle avait déjà avancé de plusieurs mètres. Je me trompe ou cette fille n’est pas normale ?!
Je secoue la tête et décide d’aller me reposer à l’intérieur. Je parcours le petit salon du regard et remarque que les ampoules utilisaient de l’énergie solaire.
Une fois mon corps en contact avec le petit matelas, je m’endors aussitôt.
*
*
Cindy Nana
Je prends la route pour Lomé dans la plus grande incertitude. Cela fait deux jours que j’essaie de joindre Noah en vain. J’ai demandé à Djiédjom de le faire aussi et le résultat est pareil, son téléphone ne passe pas. Elle n’a pas voulu se rendre chez lui parce que selon elle, je ne devrais pas insister de cette manière là. Princesse ou pas, selon elle je serais en train de perdre ma dignité en courant derrière Noah.
Pour éviter ses critiques et aussi étant donné que j’ai reporté mon départ, j’ai décidé de descendre dans un hôtel. Djiédjom rentrera à Londres avant moi finalement.
Tout le long tu trajet, ce sentiment d’anxiété ne me quitte pas. Les battements de mon cœur s’accélèrent la frontière passée. Je demande au chauffeur de me conduire directement chez Noah. Malgré que je me perde un peu, nous finissons par retrouver la maison.
Je descends de la voiture et avance à pas timides jusqu’au portail. Je sonne et le portail m’est ouvert dans la minute qui suit.
-Oui ? Fit le gardien qui avait l’air de quelqu’un qui dormait.
-Bonsoir, Monsieur est-il présent ?
-C’est de la part de ?
-Cindy !
-Non, il n’est pas là, il a voyagé.
Je ne cache pas ma déception et pousse un soupir pour l’exprimer.
-Savez-vous où il est allé et quand il reviendra ?
-Non madame, je n’en sais rien. Mais, appelez-le.
-Justement, je n’arrive pas à le joindre.
-Eh bien, je ne peux rien pour vous.
-Merci.
Sans attendre que je m’éloigne, il referme le portail.
Je remonte dans la voiture en étant dans un état de tristesse profonde. Je sors mon téléphone et revois les informations sur l’hôtel que j’ai choisi. J’active le GPS et le chauffeur m’emmène à l’hôtel grâce à son aide.
Une fois dans la chambre, je mets la climatisation à fond et me glisse sous l’énorme couverture, téléphone en main. J’avais déjà changé de sim et rechargé des unités à la frontière.
Je compose le numéro de Noah une énième fois sans avoir de réponse. Je ne perds pas espoir pour autant, je suis confiante que durant les sept jours que j’aurai à passer à Lomé, je verrai Noah.
*
*
Sara
Je donne mon ‘’ok’’ à la personne derrière la porte qui vient de toquer et continue de lire le document devant moi-même quand j’entends le bruit de la porte qui s’ouvre et se referme ensuite.
Je garde la tête baissée mais dès que les effluves de son parfum atteignent mes narines, je relève la tête et lui sourit.
-Tu n’étais pas censé être à Kara toi ?
-Je suis rentré ce midi. Dit-il en croisant les bras sur sa poitrine.
J’ignore s’il en est conscient mais ce geste le rend si charmant. Peut-être qu’il le sait, raison pour laquelle il le fait si souvent.
-Tune devrais normalement reprendre le boulot que demain si je ne me trompe pas ?!
-Si mais l’envie de te voir ne pouvait pas attendre.
Il contourne le bureau à la vitesse de la lumière et fait tourner mon siège de sorte que je lui fasse face. Il se penche vers moi et me vole un baiser des plus tendres.
Il se redresse ensuite, me prend la main et m’oblige à me mettre debout aussi. Il reprend alors mes lèvres et les savoure avec volupté tout en pressant mes fesses entre ses mains.
-J’ai grave envie de toi Sara… Murmura-t-il dans le creux de mon oreille.
-Ici ? Fis-je secouée par le plaisir naissant.
-Mais oui, ce n’est pas comme si ce serait la première fois !
-Sauf qu’aujourd’hui, il n’est que seize heures et tout le staff est encore sur les lieux.
Sans protester, il recolle ses lèvres au miennes et introduit sa langue dans ma bouche. Comme deux copines qui se retrouvent, nos langues jouent ensemble, libérant l’engouement du manque l’une de l’autre, se faisant surveiller par nos lèvres.
Après dix minutes à s’embrasser avec intensité, Sam met fin au baiser et tourne les talons. Je cours jusqu’à la porte et la verrouille. Dos et mains collés contre elle, je plonge mon regard dans celui de Sam.
- Prends-moi.
La vitesse avec laquelle il me rejoint définit la force du désir qu’il éprouve pour moi. Nous deux, ça a commencé il y a un trimestre à peine alors que nous travaillions sur un projet. Les lois de la science et de la nature avaient fait leur boulot. Tels des éléments de nature contraire, nous nous sommes attirés et dans la salle de réunion, nous avions passionnément fait l’amour.
Je pensais que le manque de sexe depuis près de deux ans y était pour quelque chose dans le fait que j’avais autant pris mon pied mais non. Quand nous l’avons fait la deuxième fois, j’ai compris que Sam savait tout simplement donner du plaisir à une femme.
Nous nous sommes revus à l’hôtel trois fois avant qu’il n’aille en mission. Sa manière de me regarder et sa façon de m’embrasser me donnent l’impression qu’il est amoureux de moi. J’espère bien que non car pour moi, il n’est question que de sexe.
Jupe remontée à ma taille et slip arraché, je reçois le membre de Samuel en moi en me mordant les lèvres pour ne pas crier. Les minutes qui suivent sont intenses et riches en gémissements et soupirs de plaisir. Sam s’y prend avec un mélange de douceur et de vigueur. J’en prends pour mon compte collée au mur avec l’impression que ce dernier pourrait s’écrouler face à nos assauts.
Nous jouissons au même moment et nous laissons choir à même le sol pour reprendre le souffle. La sonnerie de mon téléphone m’oblige à me relever aussitôt, pendant que Sam se dirige dans les toilettes qui Dieu merci, sont attenantes à mon bureau.
-Allô !
-…
-D’accord, je vous rejoins sur le parking dans un quart d’heure.
-…
-A tout à l’heure.
Je me saisis d’une bouteille d’eau minérale dans le carton qui traine dans un coin du bureau et remplace Sam dans les toilettes. Je me nettoie et me rince le visage encore bouffi de plaisir. Je me refais une beauté vite fait et m’excuse auprès de Sam à qui je demande de m’accorder dix minutes avant de sortir du bureau.
Je retrouve le détective privé John au parking et enregistre mentalement les informations qu’il a pu recueillir sur la vie de Noah. Ce dernier serait en déplacement actuellement mais cela ne réduit pas ma joie d’un iota. Jusqu’à son retour, j’aurai le temps de me préparer pour le reconquérir. John me tend un document dans lequel il a noté quelques petites choses et nous nous disons au revoir.
Je remonte au bureau le sourire aux lèvres. Comment ne pas jubiler en sachant que le gars est toujours libre comme l’air. La voie est libre pour toi Sara, me dis-je. Il est tant que Noah sache qu’il a un fils et surtout que moi la mère de son fils, je l’aime toujours.
-Que te vaut ce magnifique sourire ? Demanda Sam dès que je franchis la porte du bureau.
-J’ai juste eu envie de sourire Sam, en plus tu viens de me donner tant de plaisirs !
-Sois ma petite amie Sara. Dit-il d’un air si sérieux que j’en suis perturbée.
Je prends place sur mon siège et le fixe sans répondre.
-Je suis amoureux de toi Sara!
-Non Sam, entre nous, ce n’est que du sexe, j’en aime un autre…
*
*
Nayanka GUEDJE
Assise dans la cour en train de piler des herbes dans le mortier, j’aperçois Noah qui sort de la maison sans avoir pris le soin de porter un T-shirt.
-Aïe ! Criai-je en laissant tomber le pilon.
Je viens de piler mon doigt à force de regarder Noah, lui dont j’ai toujours été amoureuse depuis mon adolescence. Peut-être est-ce un signe du destin que nos chemins se soient recroisés aujourd’hui. Il ne m’avait jamais regardé à l’époque, en même temps je le comprends car j’étais insignifiante, quasi invisible…
Ayant entendu mon cri, il se précipite vers moi et veut prendre ma main.
-Tu t’es fait mal !
-Laisse, ça va ! Fis-je avec agressivité.
-Quel problème as-tu avec moi Nayanka ? Je voulais juste t’aider !
-Je ne t’ai rien demandé !
-Bien. Dit-il, blessé par mon attitude.
Il s’éloigne de moi à pas pressés et je ne le lâche pas du regard jusqu’à ce qu’il ne soit plus dans mon champ de vision. ‘’Je t’aime tellement’’, me dis-je. Le seul moyen de me défendre contre cet amour que je ressens est d’être agressive avec lui. Nous ne sommes ici que depuis trois jours et c’est une véritable torture pour moi. A croire que mes sentiments pour lui s’étaient mis en veille toutes ces années et se sont réveillés avec une flamme plus vive dès que je l’ai retrouvé à l’hôpital.
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Alexa KEAS