Chapitre 8
Write by sokil
*Moi*
J’ai la tête qui tourne dans tous les sens, je suis comme sur un nuage,
une migraine terrifiante me lamine en même temps le cerveau, et
curieusement je me demande bien ce que je fais là sur le lit de Steve ;
je souris, heureuse de me sentir si bien chez mon copain, je ne réalise
pas encore vraiment, car je ne me souviens de rien ! De rien ??? . C’est l’odeur du café me piquant les narines qui me fait sauter d’un bon du lit.
- Merde ! Mais que s’est-il passé ? J’ai passé la nuit… Avec toi ?
- Bonjour mon amour ! Ça va ? Je pense que tu as assez bien dormi !
Ta mère n’a pas arrêté de t’appeler, je te passe tous les détails du
savon que j’ai reçu tout à l’heure et du sermon qui va avec ! J’ai
promis de te ramener.
- Aïe ! Ma … Tête… Ça cogne là-dedans !
Quoi ? Mon Dieu ma mère sera furieuse ! Je… Je cours prendre ma
douche… Je dois m’en aller ! Quelle heure est-il ?
- 11h ! Tu prendras quand même le p’ti déj non ?
- 11h ??? Seigneur ! Je suis morte ! Mais qu’est ce qui s’est passé ?
- Tu ne te souviens de rien ? Vraiment ?
- Non ! Mais non ! Attends… Je sais que… Ah oui mon anniv ! C’était
mon anniv hier ! On a fêté ensemble, c’était cool… Mais …
- Tu as bu !
- Et tu m’as laissée boire sans limite ?
- Chérie ! Je t’ai vu boire deux coupes de champi ! Deux ! J’ai pensé
que ça ne pouvait pas te saouler, j’ai eu peur et j’ai culpabilisé, je
t’assure, alors je n’ai pas voulu que tu rentres dans cet état chez
parents, car je sais que ça allait jaser ! Ça jase même d’ailleurs ! Ta
mère est grave inquiète… Qu’est-ce que je devais faire ? La seule
solution était de te ramener ici et la suite on va gérer !
- J’ai bu autant ? Je ne suis pas habituée à de l’alcool ! C’est vrai, c’était mon anniv, mais… A ce point !
- Tu étais la star !
- Merde ! J’ai quelques bribes dans ma tête !
- Du genre ?
- Je suis sur la piste et je … je … je crois t’avoir vu… LaSimone ? Et après je ne me souviens plus de rien !
- Quoi ? Non ! Non ! Ce sont les effets de l’alcool ! C’est passé !
- Attends… merde la tête me fait si mal !
- Va prendre une douche, tu manges et ensuite je te raccompagne !
- Pas le temps chou ! Il est déjà 11 h ! Que vais – je dire à la
mater ? Elle ne doit surtout pas savoir que j’ai bu, sinon c’est la
cata ! Elle me prendra pour une irresponsable, et…
- Calme-toi
chou …. Aller, respire… Regarde-moi…. Ça va aller d’accord ? Voilà
ce qu’on va faire ; je vais t’accompagner, mais je resterai à
l’extérieur jusqu’à ce que tu me confirmes que tout va bien !
Je n’aime pas trop la décevoir ma mère ; le fait qu’elle soit si
conciliante à mon égard me fait culpabiliser un tout petit peu ; Steve
me rassure malgré tout. Trente minutes plus tard lorsque je pénètre
dans le domicile Tsoungui, à ma grande surprise j’entends des voix qui
viennent du salon, je reconnais celle de ma mère ; mais en me
rapprochant de plus près, je parviens à distinguer son interlocutrice,
celle avec qui elle semble se chamailler ; il s’agit bien de Rachel, la
sœur de mon père. Je n’ai jamais aimé l’appeler tata à cause de son
caractère irrévérencieux et si opiniâtre. C’est une femme sans cœur ;
sa méchanceté est sans pareille et sans limite ! Je me demande bien ce
qu’elle fou là, à venir nous enquiquiner si tôt dans la journée. Sa
présence m’a toujours indisposée et il ne manquait plus que ça, que je
la trouve là à pareil moment. Mais plus de peur que de mal, sa présence a
permis à toutes qu’on m’oublie un peu…
Rachel, c’est la sœur
cadette à mon père, elle le suit directement ; divorcée et sans enfants,
elle a toujours vécu presque au crochet de son frère « chéri » comme
elle aime si bien le scander à tout va. Elle n’a jamais apprécié ma mère
en qui elle voit une éternelle profiteuse, d’ailleurs elle le lui
rappelle à chaque fois. Au début, ma mère la respectait beaucoup en
tant que sœur de son époux, mais depuis lors, la digue a fini par
lâcher, et ça, ma mère ne l’a plus jamais supportée elle. Bien qu'elle
soit un peu plus âgée que ma mère, elles sont toujours au bord de la
crise de nerfs et à deux doigts d’en venir aux mains, surtout quand mon
père n’est pas là, elles se chamaillent, telles deux coépouses.
- Sache que mon frère a tout simplement pitié de toi ma chère ! Il y a longtemps que…
- Ferme ta bouche Rachel ; tu es chez moi ici et non chez toi ! C’est
parce que je te respecte un tant soit peu que je t’ouvre encore le
portail ; en temps normal je ne le ferai pas, surtout quand Ferdinand
n’est pas là ! Depuis le jour où je t’ai vu lui remettre un paquet de
choses bizarres! Dans quel but ? Hein ? Dis le moi ! Dans quel but ?
Tu veux me tuer ? Vous voulez me tuer ? Je vous ai fait quoi ?
- Tu me traites de sorcière ? Sama ! Entre nous deux qui est la plus
sorcière de toutes ? Je te connais bien avant que tu n’entres dans
cette famille… avec tes airs de fausse naïve, tu l’as allumé mon frère
pour qu’il t’épouse alors qu’il…
- Ça suffit ! Ça suffit toutes les deux ! Arrêtez !
Tante Claude les interromps brutalement, car nous assistons presque
impuissantes au même ramdam, c’est la même rengaine ! Elles finissent
bien par se taire, et ma tante prenant vivement la parole, lui dit.
- Rachel on se connait très bien, c’est vrai, comme tu dis, mais tout
ça est loin derrière ! Pourquoi toujours remuer le couteau dans la
plaie ? En quoi le mariage de Julie te rend si malheureuse ? C’est
quoi ton problème ?
- Ta sœur me prend pour une sorcière ! Est-ce que je peux faire du mal à une mouche ?
Personne ne réponds et nous trois nous nous lançons rapidement des
coups d’œil furtifs. A la fin, personne n’est d’accord avec personne.
Et Rachel, sur le point de vouloir s’en aller comme elle est venue, joue
les grandes victimes.
- Je venais juste voir si tout va bien, mais comme d’habitude je ne suis jamais la bienvenue !
- Parle pour toi Rachel, on sait très bien pourquoi tu mets les pieds
chez moi en l’absence de ton frère ! C’est tout simplement pour lui
rendre compte de tous nos faits et gestes !
- Accuse-moi bien
Sama ! Je sais où je t’attends ! Et toi ? Vilaine fille ! Tu sors d’où
? Tu ne sais pas dire bonjour ? Hum tu as déjà de ces airs ! Est-ce
que ton père sait que tu fais la « ngouan » dehors ? Est-ce qu’il sait
que ta mère te laisse te pavaner avec des garçons de bas niveau ? Julie
tu l’éduques très mal, c’est moi qui te dis ! Et si Ferdo apprends, que
hier soir je l’ai vue !
J’écarquille les yeux, et je me mets sur la défensive, avant de lui répondre avec une petite arrogance.
- Sita ! Je... Je n’étais nulle part ! Je ne sais pas d’où tu sors ça
! A moins que toi aussi tu ne te retrouves à des endroits pareils et à
des heures indues ! Tu m'as vue où?
J'avoue que sa présence
m’a toujours indisposée, avec ses remarques toujours désobligeantes
envers tout et tout le monde. Elle a juré par tous les monts m’avoir vue
en boîte en compagnie de Steve et son chantage me fait sortir de mes
gongs.
- Je n’étais nulle part… Je ne sais pas ce que…
- Espèce de petite impolie ! Dévergondée ! Ton père sera encore déçu ! Je vais…
- Rachel, tu ferais mieux de t’en aller, Klariza, tu montes en toute
vitesse dans ta chambre, tu n’as rien à dire ! Fiche le camp dans ta
chambre ! Rachel tu ne traites pas mon enfant de la sorte ! C’est vous
qui insufflez cette attitude méchante à votre frère, je comprends tout
maintenant ! Il ne portera plus jamais la main sur elle ! Jamais ! Tu
m’entends ? Tu ferais mieux de partir sinon tu vas me méconnaitre je
t’assure !
- Je m’en vais ! Je m’en vais ! Je venais
justement te mettre la puce à l’oreille sur ta fille ! Tu l’éduques mal
! Et je te le dis, je l’ai vue hier soir en boîte !
- Et toi tu faisais quoi en boîte ?
- A mon âge, je peux aller où je veux !
- Ça suffit ! Intervient encore une fois de plus tante Claude ! Vous donnez les maux de tête ! Rachel va-t’en…
- Eh ! Toi tu me parles pas comme ça ! Tu n’es pas chez toi au même
titre que moi comme me le signifie dame Tsoungui, je m’en vais ! Le
désordre que vous faites ici, ce n’est pas digne ! Le libertinage,
Ferdo ne l’accepte pas !
Le bavardage de Rachel, pire qu’un
tintamarre, n’a fait qu’augmenter mon mal de tête. J’ai couru en toute
vitesse dans ma chambre, je me suis enfermée à double tour, en me
faisant la promesse de n’ouvrir à personne, je sais que j’ai merdé et
que les carotte cuiront lorsque mon père sera de retour. Même les
prières seront vaines ; je me souviens encore de la dernière bastonnade,
mais à 19 ans bien sonnés, je doute fort que mon père lève la main sur
moi, rien qu’à y penser, je me sens subitement prises de vertiges. Au
même moment, Steve me passe un coup de fil, je sursaute car je l’ai
complétement oublié, encore très secouée par les jacassements de Rachel
et de ma mère.
- Allo ? Chou ? Ça va ? Tout va bien ? Je m’inquiétais un peu, j’espère qu’il ne s’est rien passé de grave !
- Ça va chou ! Ça va ! J’ai trouvé la sœur du pater ! Ça a un peu
chauffé, mais bon, je crois que c’est passé, mais elle ne m’a pas
épargnée je t’assure !
- Dans quel sens ?
- Elle dit qu’elle nous a vus tous les deux hier soir en BT !
- Akié ! La … la sœur à ton père ? Elle faisait quoi là-bas ?
- Je sais que quoi ? Sûrement qu’elle était accrochée à un vieux blanc,
tu sais que ça ne s’ignore pas dans la famille alors ! Mais personne
ne peut le dire tout haut !
- Je vois le genre… C’est vrai qu’il y avait pas mal de couples mixtes toutes catégorie !
- Voila !
- En tout cas restons zen ! La seule personne à craindre vraiment c’est Monsieur Tsoungui !
- Je ne te le fais pas dire !
- Et tiens-moi au courant si ça capote !
- Ça marche ! Bisous !
- Bisous !
Comme si cela ne suffisait pas, ma mère est montée à toute vitesse ;
elle se met à tambouriner à ma porte. Longtemps hésitante, je finis par
ouvrir, dans le but d’en finir une fois et de lui expliquer, bref de
lui donner une bonne raison. En lui ouvrant la porte, je ne la laisse
même pas commencer que je me confonds en mille et une excuses.
-
Maman ! Maman je te demande pardon ! Ne te fâches pas, on a trouvé
qu’il valait mieux que je rentre une fois tôt le matin, car sortir tard
dans la nuit à 23h, on a trouvé ça risqué, vu que la boîte a continué
jusqu’à 6h du matin … Et ...et… nous avons préféré dormir sur place et
attendre, mais comme j’avais très sommeil, je me suis endormie, et je me
suis réveillée très tard, voilà ! Je n’étais seule, nous étions en
groupe !
- Pourquoi tu mens ? Alors que Rachel vous a vus ?
Elle dit que tu étais saoule ! Elle me sort que tu discutes ce garçon
avec une autre fille ? Que ce garçon, Steve n’est qu’un bandit de
première classe, il se joue de toi et de l’autre fille, elle a passé son
temps à vous observer à distance…
- Quoi ?
- Tu
ferais mieux de stopper immédiatement cette relation ! Je ne rigole
plus ! Quand ton père l’apprendra, et il le saura, tiens toi
tranquille, je ne sais pas comment te défendre !
- Calme-toi maman ! Elle fait fausse route … Elle dit ça juste pour envenimer la situation !
- Peut-être ! Mais ne te mets pas dans un tel engrenage ! Fais
attention ! Et c’est bien la dernière fois que je permette ça, les
sorties à pas d’heure !
- D’accord ça ne se reproduira plus ! Tante Rachel n’est pas bien hein ?
- Ce n’est qu’une mégère ! Mais ces derniers propos ont failli me faire perdre la tête !
- A propos de quoi ?
- Elle dit que…Non, laisse, c’est … ça ne te regarde pas !
- C’est… à propos de papa ? J’ai entendu ça quand je montais !
- Qu’est-ce que tu as entendu ?
- Elle a dit ceci : Ferdo, mon frère, il n’a pas été si con que ça…
D’ailleurs, c’est presque commun chez certains hommes ! Eh bien, il en
fait partie ! Alors un conseil, tenez-vous bien à carreaux !
- Dans ce cas, si c’est bien ce que tu as entendu, tout ça devrait t’interpeller !
- Je ne comprends pas !
- Steve… ne l’oublie pas, c’est aussi un homme…
Une fois seule dans ma chambre, la phrase de ma mère résonne sans cesse
dans mon esprit, encore surprise qu’elle et moi nous nous mettons à
parler de ce genre de choses, des hommes, nos hommes ! Un sentiment de
mal être m’envahit tout à coup, cherchant à comprendre cette phrase… Ça y
est ! Ça me revient ! Tout me revient, avant le trou noir en boîte, je
commençais à être ivre, mais avant, je suis persuadée d’avoir bel et
bien vu Steve en compagnie de cette LaSimone… Mon cœur s’emballe, je
m’emballe, j’appelle Steve rapidement, très irritée.
- Allo ? Steve ?
- Wow ! Quand tu m’appelles comme ça par mon prénom, ça veut dire qu’il y a un pétard !
- Je me souviens très bien !
- Et de quoi ?
- En boîte !
- Oui ?
- LaSimone !
- Et ? LaSimone quoi ? Je ne pige rien !
- Où êtes-vous allés LaSimone et toi ?
- Qui ? Quoi ?