Chapitre 9

Write by sokil

Chapitre 9 :

 

-         Voilà, il faut que tu le saches…  « Petite Fleur » n’est pas de notre famille !

 

-         Et qui est-elle au juste ?  Et pourquoi tout le monde la considère comme telle ?

 

-         Tout simplement parce que…  Elle a beaucoup aidé les gens ici !  Pas seulement Placide, ni même toi, elle a vraiment fait beaucoup dans cette famille.

 

-         Et depuis quand ça dure ?

 

-         Depuis que… 

 

-         Je t’écoute !

 

-         Je…  Je vais raccrocher, la…  la mater m’appelle…

Elle ne me laissa pas le temps de lui en demander plus qu’elle avait déjà coupé.  Je ne pus fermer l’œil de la nuit ; en proie à des doutes, je laissai mon esprit divaguer et se perdre dans toutes les suppositions possibles.  Comment est ce possible ?  Pire comment est ce que je n’avais rien vu !  Je fermai les yeux non pas pour m’endormir, mais pour croire que j’étais dans un rêve dont je voulais me réveiller.  La nouvelle m’atteignit en plein cœur ; Priscilla !!!  Elle n’était qu’une étrangère ayant corrompu toute la famille Danga !  Moi-même y compris.  J’aurai voulu ne pas donner raison à tous, en l’occurrence à ma mère ; à peine je lui ouvris la porte le lendemain à son arrivée qu’elle lut dans mon regard ce profond désarroi qui m’animait.  J’éclatai en sanglots, la laissant me bassiner à tous les niveaux à ce sujet.

-         J’ose croire que ton Placide reviendra et tiendra sa parole !  Sinon pourquoi t’a-t-il épousée ?  C’est peut être une preuve de son amour, mais il a l’esprit dispersé, je n’ai pas envie de dire des choses blessantes !  Mais si tu me dis que ce n’est pas sa cousine, laisse moi  te dire qu’ils se sont fichus de toi ! 

 

-         Je n’ose l’imaginer…  J’ose croire que …  Que ce n’est pas ce à quoi je pense !

 

-         Ce à quoi tu penses c’est le cas !  Ils sont amants !!!

 

-         Noooon !!!

 

-         C’est la vérité !  Mais tu es tellement bornée et entêtée que moi même je n’ai pu rien faire !  Je t’avais avertie bien avant!  Je t’ai dit de faire attention et d’ouvrir les yeux ! 

 

-         Il faut que je sache…  Elle est enceinte ! 

 

-         Je n’ai pas dit ? 

 

-         Il m’a dit qu’elle sort avec un de ces amis…  Eric !

 

-         Et tu as gobé !  Mais c’est même quelle genre de naïveté ça !  Tu me fais parfois honte !  Au village je suis obligée de fermer les oreilles et les yeux !  Mais j’ai honte je t’assure…

 

-         J’ai cru en lui, j’espère tout simplement me tromper, j’espère qu’il n’est pas…  Ce que je pense !

 

-         C’est – à – dire le père du bébé qu’elle porte…

 

-         Oh non mon Dieu pas ça !  Nooon !

 

-         Ma chère laisse moi te dire que vous êtes toutes les deux enceintes du même homme !

Je redoublai dans mes jérémiades, tandis que ma tante, dans un bavardage incessant me balançai des mots, des phrases si blessantes qu’à un moment donné je me bouchai les oreilles, n’en pouvant plus.

-         Arrête !!!

 

-         Non !!!  Laisse-moi parler !  Il est trop tard, bien trop tard, tu n’as jamais su m’écouter…  Placide, ton mari c’est un beau salaud !  Laisse-moi te le dire !  et cette pute avec qui il couche devant toute la république, il n y a que toi qui avait les yeux fermés…

 

-         Assez !!!  J’en ai assez entendu comme ça…  Snif !  Laisse-moi tranquille !!!

Je couru me refugier dans ma chambre ; je fermai la porte à double tour ; j’avais si mal, si mal au point où je me lâchai complètement et pleurai comme un bébé !  Je n’osais pas le croire, que Placide ait pu agir de la sorte…  Je venais de me calmer et je m’étais roulée en boule sur mon lit ; j’hoquetai en silence et je regardai dans le vide.  Placide était sûrement arrivé, il appellerait de toutes les façons ; lui faire une scène à ce sujet me rendis encore plus malade, sachant qu’il me raconterait une histoire à dormir debout, sachant qu’il m’endormirait comme il avait l’art de le faire.  Je me sentais perdue, si lasse et désemparée.  Ma tante me laissa pleurnicher pendant un bon moment.  Elle vint frapper à ma porte plus tard ; je lui ouvris et je lui tournai le dos.

-         Je sais que je suis très dure et que mes paroles font souvent l’effet d’un couteau qu’on remue dans la plaie ; c’est pour ça que nous ne nous sommes plus jamais entendues toi et moi !  J’ai agis pour ton bien Jaïda !  Tu ne le sais pas mais le fait de te voir t’enfoncer dans un mariage qui va te détruire à la longue me tue !  J’ai…  J’ai vu ta mère souffrir !  Je l’ai vue se morfondre…  Jai vu comment son mari la torturait moralement…  Sans compter ses coépouses qui en avaient après elle !  J’en ai été traumatisée !  Je peux comprendre que tu l’aimes, mais ne te laisses pas tant aveuglée !  Tu aurais pu taper du point sur la table quand il était encore temps !  Peut être, peut être que vous n’en seriez pas là, peut être même qu’il ne se serait pas rendu en Angleterre…Il a fui !!!  C’est une fuite en avant de sa part !

 

-         Pourquoi a-t-il agit ainsi ?  Il n’aurait pas dû…  Pourquoi m’a-t-il demandé ma main ?  Je…  Alors qu’il …

 

-         Il joue à double jeu…  Soit il t’aime et veut avoir la gloire auprès de cette sorcière, soit il est tout simplement manipulé !  Lui seul il sait !

 

-         Je porte son enfant…

 

-         Maintenant écoute moi !  Écoute-moi très bien !  Il est hors de question que tu ailles vivre chez eux !  Ne le fais pas… 

 

-         Et comment vais-je payer le loyer ?  C’est très cher !  Il m’a dit que ça nous permettrait de faire des économies, mon salaire est minable…

 

-         Tu viens avec moi, on rentre …

 

-         Je ne peux pas !  Je travaille encore et …

 

-         Tu…  Penses que tu vas t’éterniser là bas ?  Maintenant que ton mari est parti ?  Tu n’y resteras pas longtemps et en plus si c’est cette folle qui t’a mise là bas!  Je ne serai pas étonnée qu’on te mette à la porte !  Combien tu gagnes ?

 

-         A peine 50 000 frs !

 

-         On va chercher un studio !  Tu n’iras pas chez ta belle mère !  Ils vont te torturer !

 

-         Il faut que je l’ai au téléphone…  J’attends son appel …  Placide !

 

J’étais restée immobile, incapable de faire un mouvement.  Je voyais et revoyais le film en entier ; ma vie avec Placide, la présence constante de Priscilla ; un sentiment de honte et de gêne m’envahit ; j’avais l’impression que je venais de me faire berner à tous les niveaux !  Vulgairement je dirai que je m’étais faite baisée par tous les deux.  Ma tante et moi passâmes deux jours là sur place sans rien faire de concret, dans de multiples spéculations ; je n’avais envie de rien faire.  Je n’avais pas de nouvelles de Placide depuis son départ, deux jours qu’il était parti.  Je commençai à me rendre à l’évidence qu’il s’était vraiment foutu de ma gueule ou encore le temps de bien récupérer, il appellerait.  Ce n’est qu’au troisième jour qu’il le fit ; nous étions en soirée, ma tante était entrain de faire la cuisine.

-         Allo ?  Allo ?  Oui c’est moi !

 

-         Allo chérie…  C’est Placide…  Tu vas bien ?

 

-         Ca va !  Tu es bien arrivé ?

 

-         Oui très bien !  Je n’ai pas eu le temps de t’appeler avant, trop de choses à faire !  Là j’en profite pour appeler tout le monde !

 

-         Je vois !

 

-         Mais dis-moi !  Qu’est ce que tu attends pour déménager comme je te l’ai demandé !  Ma mère me dit qu’elle ne t’a pas senti depuis mon départ qu’est ce que…

 

-         Je le ferai, laisse moi le temps de …

 

-         Tu sais que tu ne pourras pas payer le loyer !  Je n’aurai pas les moyens pour ça !

 

-         Ecoutes ça ne fait que trois jours et je dois…

 

-         Fais-le !  Ne perds pas de temps !

 

-         Tu n’es pas obligé de me parler sur ce ton !  Et si ce n’est que pour ça que tu m’appelles…

 

-         Qu’est ce qui t’arrive ?  C’est toi qui me parle avec un ton …

 

-         Ah oui ?  Quand je pense que …  J’ai été si conne !

 

-         Pardon ?  Répète voir !

 

-         Je dis que j’ai été conne Placide tu m’as menti depuis tout ce temps !

 

-         Qui s’est toujours cassé le cul en deux pour que nous soyons bien ?

 

-         Je ne parle pas de ça…  Je parle de toi et de cette salope de « Petite Fleur »

 

-         Je vais raccrocher, je crois que les hormones de la grossesse te dérangent un peu !

 

-         Quel mépris de ta part !

 

-         Quelle ingratitude…  Tu n’es qu’une pauvre ingrate ! Je t’ai toujours tenu la main alors que tu n’étais pas grand-chose ; je t’ai épousée merde ! Ca ne te suffit pas ?

 

-         Tu …  M’as…  Epousée …  Par devoir…  Je comprends tout à présent…

 

-         Je vais raccrocher et quand tu seras plus posée je rappellerai ! En attendant tu as le devoir de partir de là et de rappliquer chez ma mère !  C’est un ordre !

 

-         Et si je refuse ?

 

-         Ca n’engage que toi !  Je ne serai pas responsable des conséquences…  Je le fais pour le futur bébé à naître !

 

-         Et moi ?  Tu te fiches pas mal de moi n’est ce pas ?  Dis-moi la vérité !

 

-         Je t’ai toujours respectée !  Ne joue pas les victimes s’il te plait ! 

 

-         Placide je suis tout simplement écœurée, dégoûtée…  Dis-moi que ce n’est pas vrai !

 

-         Mais quoi bon sang ?

 

-         Es tu le père de l’enfant qu’elle porte ?  Réponds-moi !

 

-         Tu es folle…  Je raccroche !

 

Le célèbre adage « Qui ne dit mot consent » avait bien sa place ; il ne me répondit pas et je conclu que c’était vrai.  Je manquai de m’évanouir ; je fus prise de violentes nausées, tout tournait autour de moi et je manquai de m’écrouler.  J’eus le temps de m’accouder sur les rebords d’une des chaises, avant d’essayer de reprendre avec peine mes esprits.

-         Tu vas bien ?  C’est quoi ?  Qui a appelé ?

 

-         C’est Placide…  Je crois qu’il…  Qu’il…

 

-         Viens assieds toi !  Je t’apporte un verre d’eau.

 

-         Oh Seigneur…  Je…  Comment est ce que…

 

-         Tu n’as rien vu venir ?  Généralement c’est comme ça !  La personne trahie est toujours la dernière à être informée, surtout dans ce genre de chose !

 

-         Il serait le père du bébé que porte…  Priscilla !!!

 

-         Il serait ?  Il l’est !  Moi je peux te le confirmer !  Il l’est !!!  Toute sa famille le sait d’ailleurs !

 

-         Merde !!!  Une seconde !

 

Je bondis soudainement de la chaise, je pris le téléphone et composai le numéro de Sophie ; il fallait que j’ai le cœur net, mais elle était injoignable.

-         Tu appelles qui ?

 

-         Sophie, la sœur de Placide !

 

-         Pour quoi faire ?

 

-         Je veux savoir si elle est partie !

 

-         « Petite Fleur ? »  Mais qu’est ce tu crois ?  Qu’elle allait rester ici ? 

 

-         Il m’a dit qu’elle devait rester… 

 

-         Qu’est ce ça va changer ?

 

-         Ca va me tuer !!!

 

-         Tu vas devoir être forte…  C’est tout ce que je peux te dire ! 

 

-         Je n’arrive pas à le croire… 

 

-         Tu ne mets pas les pieds là bas c’est compris ?  Cette fois ci tu feras ce que je te dis !  Si tu veux t’en sortir tu vas devoir m’écouter et faire ce que je te demande…  Tu n’en es qu’au début, tu vas devoir batailler, tu vas devoir protéger ton enfant parce qu’il ne te lâchera pas, il voudra le récupérer !

 

-         Si cette peste est partie avec lui, jamais, plus jamais je ne lui ferai plus confiance…  Il faut qu’on parte d’ici !

 

-         Les choses comme ça ne se cachent pas !

 

Les jours qui suivirent furent les plus pénibles de mon existence ; au fur et à mesure, je me rendis à l’évidence ; j’avais espéré m’être trompée sur son compte, Placide, j’avais toujours des sentiments pour lui, je l’aimais toujours et nous étions encore mariés.  Il avait des droits et aussi des devoirs envers moi et vice versa.  A chaque fois que j’entendais sa voix au téléphone, j’avais envie de l’étrangler dans le vrais sens du terme.  Evidemment qu’il nia tout en bloc et comme à son habitude me donna une version complètement différente.  Je ne flanchai pas, et l’une des choses cruciales qui tourmentait mon esprit était celle de savoir si c’était lui l’auteur de la fameuse grossesse de « Petite Fleur » ; nos conversations se terminaient toujours en queue de poisson. 

En une semaine je perdis du poids ; très soucieuse, je finis par tomber malade.  Presque toutes les nuits, je vivais l’enfer et faisais des cauchemars !  Chose que je n’avais jamais vécu auparavant ; ma tante décida de rester avec moi, le temps que nous trouvions un autre logement, selon mes moyens ; j’avais compris que Placide ne lèverait pas le petit doigt pour quoi que ce soit.  Toutes les nuits, je pleurai, je me lamentais, mais beaucoup plus à cause des violentes douleurs que je commençai à ressentir au niveau de mon bas ventre.  Les tours incessants chez mon gynécologue et autres n’arrangèrent pas les choses, les calmants et antibiotiques qu’on m’administra ne firent aucun effet.  Ce phénomène ne se produisait que dans la nuit au point où je peinai à fermer l’œil ; en journée par contre, tout redevenait normal.

-         Je ne comprends pas !  La nuit je souffre !  Mais en journée tout va bien !  j’ai peur…  Le bébé !

 

-         C’est pas simple, c’est mystique !  Cet endroit commence à me donner des frissons, il faut qu’on parte !

 

-         Tu as sans doute raison !

 

-         On va se battre, je vais chercher quelqu’un, même un prêtre !

 

-         J’ai si peur, je me sens très mal je t’assure ! 

 

-         Tout ça n’est pas simple…  Je t’ai bien dit que ces gens ne sont pas simples !

 

Je finis par m’incliner et me raviser, je décidai de la suivre partout, ma tante ; je voulais protéger mon bébé contre toute cette adversité que je sentais pointer à l’horizon.  C’est à mon travail que j’eus la confirmation de ce que je redoutais le plus ; « Petite Fleur » !  Elle avait fait le déplacement pour l’Angleterre !  Ce fut aussi dès cet instant que je me rendis compte que non seulement elle était proche de mon patron, mais qu’ils avaient entretenu auparavant une relation assez houleuse pendant une certaine période, et qui faillit coûter son mariage à ce dernier.  Ils avaient quand même pu garder de bons rapports amicaux. 

-         Ainsi donc Priscilla se la coule douce en Angleterre !!!

S’était il exclamé auprès de ses pairs pendant qu’ils étaient en réunion ; je passais par là déposer du courrier dans le bureau dans son bureau que j’appris la nouvelle à la volée.  Tout le reste de ma journée fut semée de trouble et d’interrogations.  J’avais l’impression de perdre la tête.  Je finis par devenir comme ces gens qui marchaient et parlaient tout seuls sans s’en rendre compte.  La présence de ma tante me permit de supporter un tout petit peu malgré l’affliction qui me minait.

-         Ne pers pas la tête !!!  Tiens bon !

 

-         Je vais craquer…  Je sens que je vais devenir folle !

 

-         Pense à l’enfant que tu portes !

 

-         Je suis lasse…  « Petite Fleur » est avec …  Placide !  Ils vivent leur vie de rêve…  Moi j’ai été… 

 

-         Tout le monde peut commettre des erreurs, c’est vrai !  Moi j’ai le droit et le devoir de te soutenir, ce qui est très vrai !  Mais j’ai très mal je t’assure !  Fais tout pour ne pas te laisser abattre…Ce n’est pas la fin du monde.

 

-         Ca l’est pour moi !  Je vais mourir, je ne peux pas tenir… 

 

-         Ne dis pas ça…  On va se battre !

 

-         Comment ?  Regarde comment je souffre la nuit, toutes les nuits je subi comme une sorte de martyr…  J’ai mal physiquement et en plus de ça, la douleur morale s’ajoute.  Tout ça…  Tout ça va finir par me tuer !!!

 

-         C’est lui et cette fille qui l’ont fait…  Ils veulent t’éliminer ou alors c’est la fille qui en a après toi !  Voila pourquoi Placide insiste pour que tu partes d’ici…

 

-         Que tu veux insinuer par là !  Que Placide et cette fille font des pratiques ?

 

-         Oui il « pratiquent ».

 

-         Et si je pars dans ce cas chez ma belle mère…  Sachant que tout le monde est courant !

 

-         Je pense que c’est pour avoir le contrôle!  J’ai découvert ceci dans la cuisine et même dans les placards…

 

-         Qu’est ce que…

 

Je tressaillis de peur, lorsqu’elle me montra ces choses horribles à voir…

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