Chapitre 9: Le poids du passé...

Write by Choucha010

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- Bébé bébé....bééé réveille-toi !

- Heumm

La voix enchanteresse... Lol, je l'entends mais j'ai vraiment du mal à lever les paupières.

- Bébé réveille-toiiiii...il ne faut pas que les enfants te voient ici!

Les enfants ? Je la sens tout prêt par reflexe je la tire plus près de moi, pour me blottir contre elle. Mais... où va-t-elle ... ?

- Nooon...pas la lampe ...

Lol petite comme une fée, elle espère vraiment pouvoir me sortir du lit en me tirant le bras ?

- Mateel... qu'est-ce que tu fais ? dis-je en me décidant enfin de faire face à Madame Ndiaye.

J'en frissonne de bonheur rien qu'en pensant que ça sera bientôt son nom.

- Il est 3h du matin, il ne faudrait pas que les enfants te voient ici.

- ...

- N'oublies pas que tu ne leur as pas expliqué la raison de ma présence ici.

Je me décide alors de faire l'effort de m'assoir en m'endossant sur le lit.

- Non mais soxna ci djongué wo dé (mademoiselle tu n'es pas du tout coquine), c'est comme ça que tu réveilles ton homme.

Elle pouffe de rire.

- Dima diri heure bi té foneu nék fi, ray néfii etc (me tirer le bras au lieu des me faire des bisous ou me caresser ? (traduction ayou maci)

Ma petite fée continue de rire davantage en mettant sa main sur sa bouche. Elle veut certainement éviter de se faire entendre. J'adore la voir comme ça.

- Walay ...t'es fou toi, dit c'est toi qui parle comme ça ?

- Non je te dis rék, boudé ni ngay yété mom wahmeu lou ler ma kham nimay déf (Si c'est comme ça que tu comptes me réveiller chaque jour alors dis le moi toute de suite que je sache quoi faire)

Elle se rapproche dangereusement et délicieusement avec un regard coquin Waouh...très tentant. Elle s'assoit tout prêt ohhh my god !

- Et... tu feras quoi amour ? Dit-elle en faisant exprès de balader sa main partout sur son corps.

Provocation du plus haut degré, li nak moy tapète bou deugueur fitt. Qu'est-ce que je raconte ?

- Hey dis-moi-ce-que-tu... feras si c'est le cas...

Et si j'essayais pour voir ?

- Takkal la woudiou hana ! (Te chercher une coépouse)

Putain de merde ! Qu'est ce qui m'a pris de dire ça merde ! Elle était devenue rouge de colère.

- Ibrahima sors de ma chambre ! Lança-t-elle en se précipitant d'aller m'ouvrir la porte.

Je me précipite vers elle en tentant de la calmer.

- Bébé bébé mais je rigole ! Je te jure que...

- IBRAHIMA NDIAYE sors de ma chambre !

- Mais c'était une blague... arrête s'il te plaît.

Non ce n'est pas cette femme que j'avais en face de moi tout à l'heure. Juste parce que j'ai dit coépouse ?

- Ibrahima Ndiaye, c'est la deuxième FOIS je dis bien deuxième fois que tu me balance une merde pareils sous prétexte que tu blagues. Si c'est ton intention alors fais le moi vite savoir. Je t'écoute ?

- Ton langage, je comprends que tu sois en colère mais ce n'est pas pour autant que je vais tolérer ton langage. Et je te le répète encore une fois, je ne suis pas et ne serai jamais polygame et...

- Pourtant c'est ce que tu as signé avec ton ex, non ?

- Cela ne fait pas de moi un polygame, je suis l'homme d'une seule et unique femme et c'est toi.

- Ecoutes moi bien, moi Matel Angel Pereira le jour où on ira à la mairie et que tu oses espérer signer polygamie Ibrahima Ndiaye ne soit pas surpris que je te plante là-bas ! Jamais au plus grand jamais je n'accepterai de partager mon homme jamais !

- Bébé, ton homme est à toi et à toi seule ! dis-je en prenant son visage entre mes mains. Ibrahima Ndiaye t'appartient. Tu es l'unique femme qui existe à mes yeux.

- ...

J'ai réussi enfin à la rassurer. Je le sais même si elle continue de faire sa boudeuse. Une chose est au moins claire comme de l'eau de roche, j'épouse Mayram je perds Matel. Et ça c'est hors de question plutôt mourir.

- Wa pardonne moi ma Matel, je te promets de ne plus jamais ...jamais recommencer. Dis-je avec un air enfantin en joignant les mains et elle me sourit.

- Dagueu meuna yakk wahtane torop. (tu as gâché la discussion)

- Wa balmeu (Oui mais pardonne-moi),

- Heuuu ok mais ça sera la dernière fois. Tu as la chance que je t'aime sinon.

- Allez viens là ! dis-je en la prenant dans mes bras. Je t'aime aussi mon gros bébé.

Je constate qu'elle n'arrête pas de me dire qu'elle m'aime depuis notre dispute, elle le dit la première en plus. Yeuh nagnou khoulo lol.

Il faut que je trouve une solution, je ne peux pas accepter la condition de mon père. Je ne suis pas polygame, comme je viens de lui dire je suis l'homme d'une femme pas deux. D'ailleurs en parlant de mairie...

- Bébé, en parlant de mairie je veux que mon meilleur ami soit mon témoin. Qu'est-ce que t'en pense ?

Elle se détache de moi sur le coup, en se dirigeant vers son lit.

- Ah...qui mon frère ?... mon frère oh oui oui pourquoi pas ? c'est une bonne idée.

- Qu'est qu'il y'a ? tu voulais qu'il soit ton témoin à toi ?

- Non ce n'est pas ça, ce n'est rien d'ailleurs. Tu lui en as parlé ?

- Pas encore mais demain inchallah je le ferai.

- Ok

Elle ne me le dit pas mais je sais que ma relation actuelle avec Salif la préoccupe aussi. Faut dire que lui et moi ce n'est plus trop comme avant depuis qu'il nous a surpris en train de nous embrasser. Je n'aurai pas dû lui cacher ma relation avec sa sœur ou Matel tout court devrais-je dire. On aurait dû lui dire dès le premier jour mais je n'y arrivais pas. Si seulement Matel savait.

Je pars m'assoir au près d'elle.

- Bébé, tu ne me le dis pas mais je sais que mes rapports actuels avec ton frère te préoccupent, sache que ça n'a rien à avoir avec toi. Et ça va s'arranger comme d'habitude, fais-moi confiance. T'inquiète.

- Ok si tu le dis, maintenant il faut que tu y aille il se fait tard amour.

- Ok ok tu me chasse de ta chambre, j'ai compris, j'y vais ! dis-je en me levant.

- ...

- Juste deux mois max à tenir avant le grand grand jour hummm !

- Pervers vas !

- Mais qu'est-ce que j'ai dit de mal ? C'est plutôt toi qui interprète mal mes propos.

Je lui donne un baiser au front pour lui souhaiter une excellente nuit avant de regagner ma chambre. C'est décidé j'appelle Salif. Il faut qu'il comprenne que je ne l'ai pas trahi. Je ne suis pas un traitre. Pour le bien de sa sœur et de tous il faut qu'il accepte de jeter l'éponge.

Ce n'est pas de ma faute si je suis tombé amoureux de la femme qu'il aime. J'ai tenté dès le début de combattre mes sentiments mais c'était plus fort que moi. D'ailleurs pourquoi continuer à combattre si lui-même m'a affirmé que c'est un amour impossible puisqu'aux yeux de la loi Matel est sa sœur. C'est Salif lui-même qui m'a révélé qu'elle n'était pas sa sœur biologique, qu'elle a été adoptée à l'âge de 12-13 ans. Il disait avoir besoin de se confier à quelqu'un, son meilleur ami, car il n'en pouvait plus de garder tous cela pour lui seul. Il avait besoin de parler de cet amour qu'il ressent envers sa sœur adoptif et qui ne sera jamais partagé puisqu'elle le voit comme son propre frère.

Il m'en veut toujours, mais je continuerai d'insister pour gagner son pardon et pour qu'il me considère comme étant la meilleure chose qui pouvait arriver à sa sœur. Ce qui est sûr c'est que son secret est bien gardé et jamais je ne le révélerai à qui que soit. Ma fiancée en souffrira d'ailleurs s'il arrivait qu'elle l'apprenne. Elle sera très déçue de savoir qu'il ne la voit pas comme sa propre sœur.

******

Voix externe

Il était 7h30 chez le couple Ndiaye, tout le monde dormait encore sauf les bonnes et Ibrahima. Il était dans la cuisine en train de préparer un bon petit déjeuner pour sa bien-aimée. Il a refusé même l'aide ses bonnes car il tenait à ce que tout soit préparer par lui-même rien que pour voir l'expression de son visage quand il lui dira. Il tient à se rattraper pour ses bêtises de ses derniers jours : sa crise de jalousie au restaurant, le fait de l'avoir laisser toute seule son premier dans cette maison, l'histoire de la polygamie. Tout était de trop pour sa douce moitié. Il ne compte pas se limiter seulement à un petit déjeuner romantique non, ça c'est juste la phase d'introduction car il garde le meilleur pour la fin. Une surprise digne d'une Linguère, il s'en occuper bien avant leur arrivée. Il sourit seule rien qu'en imaginant sa princesse sauter de partout quand elle découvrira la surprise.

Il avait déjà fini le plateau, les crêpes étaient prêtes, les viennoiseries, il n'attendait plus que le cuisson des œufs aux fromages pour enfin finir. Il s'apprêtait à aller cueillir des fleurs dans le jardin quand...

- Amour ?

C'était Matel qui venait de faire son entrée. Elle avait les cheveux attachés, un maquillage discret, une jolie robe courte en coton taille princesse et sans manche qui valorisait bien ses rondeurs et un jol pendentif en or avec le nom de Linguère. Elle était simple et sublime à la fois.

- Mais...qu'est-ce que tu fais laaa ? Tu viens de tout gâcher ! s'exclama Ibrahima

- Bébé !? Toi dans la cuisine à cette heure ? Qu'est-ce que tu fais là ? dit-elle surprise et amusée de le voir avec un tablier.

- Ton petit déjeuner...tu as gâché ma surprise.

- Oooh je suis désolée mon trésor ! dit-elle en allant s'accrocher à lui.

Elle se disait que cet homme n'arrêtera jamais de la surprendre. Cependant quand elle repense à ce qu'elle a fait , elle a mal. Elle regrette mais le mal est déjà fait, elle prie juste qu'Ibrahima ne découvre jamais ce qui s'est passé entre elle et Salif la veille de leur voyage et que tout redevienne comme avant avec Salif. Elle regrette surtout le mal qu'il a infligé à ce dernier.

La décision de son fiancé de le prendre comme témoin de leur mariage la perturbe, d'autant plus que Salif était sur le point de lui faire une demande en mariage ce jour là. Elle ne peut pas dire ''non'' a Ibrahima, il voudrait des  explications dans ce cas. Cependant, elle craint fort la réaction de Salif. Cet homme ne triche pas. Il a toujours été franc et direct, il fait toujours ce que lui semble juste peu importe ce que les gens peuvent dire ou penser de lui. Ce qui la tranquillise un peu c'est de savoir que Salif serait incapable de lui faire du mal, donc elle espère de tout cœur qu'il ne fasse rien qui puisse nuire son projet de se donner une chance d'être heureuse auprès de cet homme qu'elle a dit ''OUI''. Elle compte bien se faire pardonner dans l'inconnu.

- Hummm tu pense à quoi ? ... Tu sais qu'un câlin seulement suffira pas te faire pardonner ? avec tous les efforts j'ai fournis en plus ?

- Humm...voyons voir ...et si je fais ça ? Dit-elle en se mettant sur la pointe des pieds, ses mains autour de son cou pour l'embrasser tendrement.

Il finit par jeter le torchon qu'il tenait pour la serrer davantage par la taille et se faire le plaisir de sentir le corps envoûtant de sa compagne. Il est tout excité et elle adore quand il est dans cet état. Elle aime le pouvoir qu'elle a sur les hommes.

- Moi aussi j'étais là pour te faire un bon petit déjeuner au lit... histoire de passer un petit moment romantique avec mon futur époux.

- Ah ouais un moment romantique? Rien que de l'apprendre me fait énormément plaisir ma Matel.

- ...

- Mais tu sais quoi ? J'ai beaucoup beaucoup plus appétissant en face de moi. Dit-il en éteignant la cuisinière pour enfin saisir une nouvelle fois ses lèvres avec délicatesse.

- Bébé ça suffiiit...on pourrait... nous voir. Arriva-t-elle à peine à sortir entre des baisers.

- Ils dorment... Cette robe te va trop bien ! dit-il en glissant ses mains en dessous et commence par lui caresser les hanches, puis les fesses.

- Tes servantes... elles non.

- Et alors ? T'es ma femme...

- ...

- Je n'arrive pas à te résister, c'est plus fort que moi bébé.

- Humm... moi aussi

Ils sursautent lorsqu'ils entendirent quelqu'un ouvrir le frigo derrière euh. L'embarras pouvait se lire sur leurs visages ... !

- Oh ma petite maman, c'est toi ? qu'est-ce que tu fais là à cette heure ?

C'était Mossane. Ils ne s'y attendaient pas du tout. Matel était plus que mal à l'aise, qu'elle peinait à sortir un mot de sa bouche. C'est exactement cette situation qu'elle craignait, elle était plus que mal à l'aise. Elle avait honte et Ibrahima était aussi très gêné. Il se demandait depuis quand elle était là ? On n'est jamais fier que nos enfants nous trouvent dans certaines situations surtout avec une autre qui n'est leur mère et c'est son cas actuellement.

- Je suis chez moi, dans ma cuisine parce que j'ai soif ? C'est interdit ?

- Oh tu veux que je te serve ?

- Non fais plutôt comme si je n'étais pas là...

- Bonjour Mossane ! réussit-elle enfin à dire.

Elle se contenta de la lancer un regard froid et glacial qui en disait long. Matel se dit qu'elle aurait mieux fait de se taire vu qu'elle venait d'aggraver son cas en s'amourachant de son père qui n'est rien d'autre que la propriété privé de sa maman.

- Tu n'as pas honte de venir chez nous pour voler le mari d'une femme comme toi ?

- Mossane ! criât-il. Je t'interdis de lui parler comme ça !

Elle senti son sang faire qu'un seul tour à l'entente de cette phase.

- Mais... papa ? C'est pour cette femme que tu ne veux plus de maman c'est ça ?

- Montes dans ta chambre et toute de suite !

- Je savais dès le début que ce n'était pas une simple amie. Je savais que c'était une voleuse...

- J'ai dit dans ta chambre et toute de suite !

Elle finit par obéir. Le silence total ! Ces propos avaient profondément attristé Matel, elle avait touché là où ça faisait mal. C'est ce qu'elle pense d'elle ? Une voleuse et briseuse de ménage ? Elle la voit comme elle auparavant voyait sa tante mais sans jamais avoir l'audace de le lui criait comme cette fille venait de le faire. La comparait à cette femme qu'elle déteste plus que tout au monde, c'est blessant. C'est très blessant.

Ibrahima prit de surprise par ce qu'il venait de voir glisser sur les joue de sa bien-aimée se jeta vers elle.

- Bébé nooon noon s'il te plaît ne pleure pas... ne me fait pas ça s'il te plaît. Dit en essuyant ses larmes sur ses joues.

Il la prend ensuite dans ses bras.

- Arrêtes de pleurer s'il te plaît... s'il te plaît ça me fait mal de te voir comme ça. Ne fait pas attention, c'est une gamine. Bébééé

- Je...je te jure que je ne suis pas comme elle sniff...et jamais je ne le serai...Je ne suis pas une voleuse sniff

Il tentait de la calmer mais en veine. Ibrahima, ne s'attendait vraiment pas à une telle réaction venant de Matel. Il ne comprenait pas, comment les bêtises d'une gamine pouvait l'affecter à ce point elle qui ne se laisse jamais faire ? Il s'attendait qu'elle lui exige des excuses ou à ce qu'elle lui fasse des histoires ou se fâche pour le mauvais comportement de sa fille mais pas à ça. Ce qu'il voit c'est une Matel fragile malgré tout et cela lui donne davantage envie de la protéger contre tout et tout le monde s'il le faut.

- Je vais toute suite aller lui parlé, ça sera la dernière fois qu'elle osera te manquer de respect !

- Nooon Attends s'il te plait ! dit-elle en se dépêchant de l'arrêter en tenant son tee-shirt. Je ne veux pas que tu la gronde. Dit-elle en essuyant ses joues par le dos de sa main.

Il était davantage perdu, car en un moment il a cru qu'elle avait besoin peut être d'être défendu. Il se contenta alors de l'écouter.

- Tu sais je la comprends... Je comprends parfaitement sa réaction. Ce n'est pas facile de voir les deux personnes que tu chéris le plus au monde ne plus vivre comme avant sniff... de les voir du jour au lendemain se haïr. Que tu sois au final obliger de vivre séparé de l'autre à vie sans jamais avoir ton mot à dire.

Il n'était pas sûr de comprendre mais il avait senti la nécessité de lui tendre l'oreille.

- Tu souffres mais personnes ne te comprends ou... ne s'en soucie plutôt. Voir ton père avec une autre comme si de rien était, qu'il vit comme si c'était un soulagement pour lui que ta mère disparaisse de vos vies. Qu'on veut t'imposer une autre, une briseuse de ménage comme mère ? C'est insupportable

- ...

- Nul ne peut remplacer une mère ! Je le sais.

- Bébé...pourquoi tu t'exprimes comme ça ? J'allais juste lui parler pas la gronder. Je ne me fou pas de mes enfants et Tu n'es pas non plus une briseuse de ménage et tu le sais. La raison pour laquelle je me suis séparé de leur mère tu la connais très bien. si j'en ai parlé à personne ce n'est pas pour protéger cette femme mes parce que je ne voudrais donner à personne l'occasion de manquer de respect à mes enfants à l'avenir. Je me souci bien d'eux raison pour laquelle j'ai préféré qu'il me voit comme fautif du divorce au lieu de leur mère. Dit-il en essuyant encore les joues de sa bien-aimée.

Linguère venait de se rendre compte qu'une fois de plus, elle a laissé son passé s'emparer de ses émotions. Qu'est ce qui lui a pris de s'exprimer tel un faible et de parler comme elle venait de le faire. Elle était pourtant sûre d'avoir guéri de ses blessures du passé mais non. Elle est Linguère et une Linguère est plus forte que tout. Elle doit se ressaisir se disait-elle.

- Je crois que c'était une mauvaise idée de les avoir laissé croire cela. Je vais lui parler et je reviens, elle est assez grande pour comprendre maintenant. Dit-il en en déposant un doux baiser sur son front pour ensuite s'éloigner.

- Amour !

- Oui !

- Dit lui que je n'essaie pas de remplacer leur mère mais n'empêche que je me comporterai comme une mère en étant toujours là pour eux. Ça sera mon devoir. Demande-lui de me donner juste une chance de lui prouver que je ne suis pas ce qu'elle croit. Ça peut être difficile à croire mais ils comptent beaucoup pour moi, beaucoup plus que ce qu'ils ne peuvent l'imaginer. Tous ce que je veux c'est qu'on soit une famille heureuse et épanouie, pas faire du mal à qui que ce soit.

Il le regarde avec admiration puis sourit.

- Une fois de plus tu me rends fier de mon choix de t'avoir comme épouse, moi je te crois trésor... Je t'aime.

- Je t'aime aussi ! Vas-y vite je vais demander à Aïda de m'aider à préparer le petit déjeuner pour tout le monde.

- Ok ma belle !

- Allez vas-y file !

******

De l'autre côté, dans une maison modeste, une femme était allongée sur son lit, les yeux remplis de larmes et de regrets. A la voir on sait qu'elle n'a pas dormi de la nuit. Elle continuait de fixer son téléphone comme hypnotisée.

ADJI :

Je n'arrive juste pas y croire, il n'a pas osé me faire ça à moi. Avec tout ce qu'il m'a promis ? Tous les sacrifices que j'ai faits pour lui ? C'est grâce à moi s'il est cet homme qu'il est devenu et c'est comme ça qu'il me remercie ? Mariée j'utilisais l'argent que me versait mon époux pour financer ses études, son appartement, je lui donnais son argent de poche tout ! Je veillais à ce qu'il ne manque de rien. J'ai usé même des contacts de mon mari pour lui trouver un bon emploi dans le dos d'Ibrahima en leur disant que c'était un cousin. Malgré son salaire chaque fois qu'il me soumettait un problème je n'hésitais pas à lui envoyer de l'argent. J'ai réellement cru qu'il regrettait amèrement de nous avoir abandonné sa fille et moi. Comment j'ai pu être si naïve ?

Chaque fois qu'il insistait pour qu'on se voit, je lui disais que ce n'était pas sûr. Qu'on pourrait nous voir. Il disait s'en foutre que tous qu'il souhaitait c'est d'être avec moi et s'il arrivait que mon époux découvre tous, ça l'arrangerait. Il aurait enfin la chance d'avoir la femme de sa vie à ses côtés pour toujours, qu'il comptait vite m'épouser si je divorce.

Deux ans depuis que j'ai divorcé. A chaque fois que je lui parlais de mariage il me demandait d'attendre, qu'il a des projets qu'il voulait d'abord réaliser avant afin de m'offrir une belle vie à ses côtés. C'est ça son projet, Epouser une fille plus jeune que moi ? Avec mon propre argent plus. Oui je suis sûr que c'est avec l'argent que je lui ai remis le mois passé qu'il a pu financer un mariage pareil.

Il est venu me voir dans un état lamentable il y'a deux mois de cela, en me disant qu'il avait un gros problème. Sa carrière de comptable était en danger et qu'il risquait la prison. Il disait avoir pris 10 000 000 Fcfa à l'entreprise pour investir dans un projet que des hommes qu'il faisait confiance lui avaient soumis, un projet qui lui sembler vraiment rentable. Il était censé récupérer l'argent au plus vite et le remettre à sa place mais tout ne s'est pas passé comme prévu. Il a été arnaqué et pour couronnait le tous les auditeurs sont passés et ont relevé le gab. Je l'ai vu pleurer ce jour-là comme un enfant et j'ai eu pitié de lui. Je l'aimais et il était hors de question pour moi de le laisser tomber. Quand je lui ai dit que je n'avais pas ce montant, il m'a proposé de vendre ma voiture. La voiture que m'avait offert Ibrahima le jour de mon anniversaire, et qu'il comptait me rembourser. Je n'ai même pas hésité alors que c'était le seul lux qui restait de ma vie d'avant. Depuis la vente je n'ai plus eu de nouvelles. Il ne répondait plus à mes appels ni à mes messages. C'était donc à cause d'elle.

Oh mon Dieu dites-moi que tout ceci n'est pas vraie, que je rêve. Non cet homme sur la photo ne peut pas être lui non, ce n'est pas mon Abdoulaye Gaye. Il ne sait même pas gêné de publier ces photos sur son statut whatsapp sachant très bien que j'allais les voir. J'aurai préféré qu'il me bloque, j'aurai au moins compris qu'il ne veut pas que je souffre mais non il s'en fou.

Oh Mon Dieu ! Ça doit être ma punition d'avoir trompé un homme aussi bon, loyal, attentionné qu'Ibrahima. Un homme qui ne m'a jamais rien refusé, il a était là dans les moments les plus obscur de ma vie. Dieu seul sait à quel point je regrette tout, absolument tout. Je l'ai plusieurs fois supplié de me pardonner mais il ne veut plus entendre parler de moi. Il ne veut même pas que je m'approche de mes enfants, même pas de Mossane.

Pourtant s'il m'avait pardonné j'aurais tourné la page avec cet imbécile mais il ne voulait même pas m'écouter.

- Wa yow yagui ci photo yi ba légui ? (Tu continues toujours à regarder ces photos ?)

C'est ma petite sœur Anta, je ne l'ai même pas entendu entrer. Entre sœur on est censé être complice mais ce n'est pas le cas avec elle. C'est une vraie peste, elle a toujours était la préférée de maman mais c'est moi qui ai réussi à avoir un des hommes les plus riches au Sénégal comme mari.

Elle m'a toujours envié cela alors que j'ai tout fais elle, même mariée je dépensais pour elle et ses enfants. Je sais que ma situation actuelle la réjouit intérieurement même si comme moi elle est aussi divorcée il y'a trois mois. Elle considère que c'est une défaite que son mari épouse une troisième alors qu'elle est deuxième. Elle est revenue avec son bébé d'un ans et sa fille de 7 ans.

- Ah Anta ça va ? Je n'ai t'ai pas entendu entrer. Dis-je en me précipitant de ranger mon téléphone.

- Normal vu la façon dont tu fixes ces photos.

- Ah oui, j'ai un mal à la tête et j'ai la paresse sortir de ce lit donc je me connecte un peu voir les nouvelles.

Elle rigole ? OK je continue à garder mon air sérieux

- Waho li am deh, tu penses que je n'ai pas vu ce que tu regardais ? (Tu ne me dis pas la vérité)

OK je préfère me taire et l'ignorer.

- Li yeup yako déff am kou melni Ibrahima di topou fétt katt bou bonne bi, ga hamné tekki woul dara (Tous ceci est de ta faute, comment peux-tu avoir un homme comme Ibrahima le troqué contre un menteur, un vaurien) dit-elle en s'asseyant sur le lit d'en face.

- Anta si tu es là pour remuer le couteau dans la plaie tu ferais mieux de sortir de ma chambre et tu es vraiment mal placé pour me faire la morale.

- C'est juste que...ça me fait mal tout ça et maman en souffre. Il appréciait bien Ibrahima, un homme bon et surtout très généreux. Je t'avais dit que ce salopard n'allait pas t'épouser et en voici le résultat. Il a épouse une fille jeune, très belle machallah...

Elle se fout vraiment de ma gueule et elle prendre un malin plaisir à parler de mon mal.

- Regarde de toi, j'ai même pitié. Adji il y'a 3ans n'est plus celle que j'ai en face de moi. Ibrahima un homme bien s'occupait de toi et de ta famille... Rien à avoir avec ce salaud ! ...Les hommes deh c'est ça, si tu n'est pas intelligente...

- Anta doyna ! Yow hana téy ga meuna apprécié Ibrahima ? (ça suffit ! C'est aujourd'hui que tu arrives à apprécier la bonté d'Ibrahima ?) Si tu as oublié moi non ! n'est-ce pas toi qui criait sur tous les toits que c'est un dileur de drogue et que c'est de la que venait toute sa richesse. Donc arrête toute de suite ta comédie ! Qui a mal pour moi, toi ? Anta arrête ton hypocrisie dit plutôt que tu te réjouis de ma situation actuelle.

Elle écarquille les yeux avec son regard d'hypocrite. Il est temps que je lui mette les point sur les ''i''.

- Anta hamga loula métti ? da ma doundou, ame lo hamni ba bagayy dé do ko am ! (Tu sais ce qui te fait mal ? C'est que dans cette vie j'ai eu et vécu ce que tu ne n'aura et ne connaîtra jamais !) J'ai vécu dans une très grande et belle maison, j'ai conduit toutes sortes de belles voitures, j'ai fait le tour du monde, j'ai eu des bijoux de valeurs ce que tu n'auras jamais dans la vie ! Lolou moy dag sa khol (C'est ce qui te chagrine) Et laisse moi aussi te rappeler que cette maison m'appartient c'est à mon...

Elle éclata de rire sarcastique, avant de sauter sur ses jambes pour me faire face l'une des main sur la taille.

- Va te faire foutre ! Tu te prends pour qui ? Héééé tu sais ce qui me plaît dans ton discours ? C'est que tout ce que tu as dit tu l'as conjugué au passé ! Passé c'est du pass

- UN PASSE QUE TU NE VIVRAS JAMAIS ! C'est aujourd'hui que tu oses te tenir face à moi comme ça et haussé le ton... !

- J'HAUSSE LE TON QUAND JE VEUX ! Tu es qui ? Et laisse-moi finir ! Tu dis que je n'aurai jamais ce que t'as eu dans la vie ? Tu as oublié aussi de préciser que je ne serai jamais ce que tu es que Dieu m'en préserve Thiaga bou bonne bi am djeukeur am far (Salle pute! Avoir un mari et un amant)

Je rêve elle vient de me traiter de ... ? NON...Je saute sur mes jambe et...

- Fi Sénégal leu hamnagnou lépp (On est au Sénégal tout se sait !) Am Djeukeur am fa...

Paffff !

Je la gifle de toutes mes forces et la bagarre commence. On pouvait entendre partout nos voix et insultes. Je suis sur elle et la roue de coup à cette ingratte. Ça fait longtemps que j'ai eu une envie folle de lui refaire le portrait. Appart faire la grosse gueule et elle ne sait rien faire d'autre.

- La illaha illallaaah qu'est qui ce passe ici ? Fit ma mère en entrant. ADJI TU VEUX TUER TA SŒUR ? criat elle en essayant de m'arracher de là j'étais confortablement assise.

D'un coup sec elle me soulève et me jette sur le lit. Je suis fière de ce que je venais de faire elle l'a bien mérité.

- ESPECE DE PUTE ! Djallo kat bou bonne (Djallo kat = quelqu'un qqui commet l'adultère) FOU nék djoutal nagnou le fa

- ANTA ferme là ! vous me faites hontes, ne voyez-vous pas qu'on est la risée du quartier ?

- Anta ne dormira pas ici ce soir, qu'elle quitte ma maison sur le champs !

- Je n'irai nulle part !

- J'ai dit fermez la-vous deux ! Yénn dolène rouss ! (Vous n'avez pas honte) ! deux vielles filles comme vous, vous brisez vos ménages pour venir vous battre dans ma maison ! Vous ne cesserez jamais de me foutre la honte devant mes voisins snifff ?

On se calme dès qu'on voit ses larmes coulées. On n'aime pas la voir ainsi parce qu'elle est tous ce qu'on a.

- Si vous vous en foutez de tout le monde, respectez au moins ma douleur...sniff Ayez pitié de moi ! Cela fait maintenant deux jours ...Deux jour que je ne dors plus... ne mange plus correctement, vous frère est en prison. Au lieu de vous battre pour le sortir de là vous vous permettez de m'humilier à nouveau SNIIIfff.

- Hééé mon Dieu qu'est-ce que j'ai fait oooooooh pour mériter ça ?

Je la regarde, j'ai pitié d'elle mais je lui en veux aussi. Liguéyou ndèye agnoup domm (traduction please) On dit parfois que les mauvaises actes des parents peuvent être source de malheurs pour les enfants. Quand je vois tous les malheurs qui nous arrivent mes frères, sœurs et moi, je me dis que tout ça doit être de sa faute. Elle a fait trop de mal dans sa vie, surtout à ma tante Matel paix à son âme et sa fille, ma sœur qu'on ne sait plus si elle est toujours vivante ou non.

Je veux sortir de cette famille à problème. Je dois coute que coûte récupérer ma famille ! Je ferai tout mon possible pour gagner le pardon de mon mari et retrouver mon foyer peu importe le prix. Ibrahima est à moi et il ne peut aimer personne d'autre que moi. Il est et restera à moi pour l'éternité !

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Les conséquences d'un divorce....?


Chronique de Linguèr...