JE L'AIME MALGRÉ MOI (Roman)

CHAPITRE 9 : Que fait-elle là?

<<Les plus grands cœurs, hélas, ont  les plus grandes peines>>.

 Théophile Gautier...

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****Quelques jours plus tard****

Je n'avais toujours pas de nouvelles d'Aïcha. Je ne tombais sans cesse que sur sa boîte vocale et lorsque j'allai dans son restaurant, c'était le RAS total. J'appelai Jeanne et lui demandai si elle avait eu de ses nouvelles mais elle non plus ne l'avait pas vu depuis  le jour où elle avait quitté le restaurant. Ce fut bizarre qu'elle disparaisse tout d'un coup. La seule bonne nouvelle était que je ne reçevais plus de menaces et de vidéos compromettantes. J'en jugeai qu'elle avait peut-être pris conscience de la situation et avait tout effacé en disparaissant de la circulation par la même occasion.

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Je commençai à préparer mes valises pour le voyage.  J'allai chez mes parents et leur annonçai la nouvelle. Grande fut leur surprise mais ce fut une très bonne nouvelle pour eux. Mais il y avait un petit problème; Emeline. Il fallait que je discute en tête à tête avec elle et que je la rassure que je prendrai soin d'elle et de la grossesse même si je me retrouvais à l'autre bout du monde. Je leur promis de lui téléphoner et de la faire venir chez moi dès que je serai à la maison. En plus d'annoncer la nouvelle à Minsha, j'allais également faire face à Emeline. Comment allais-je m'y prendre ? Pour Emeline, il n'avait pas grand souci à se faire mais Minsha, je ne saurais le dire. Nous avons à peine commencé à sortir ensemble et voilà que je devrais lui annoncer une nouvelle pareille. 

Je partis effectuer quelques achats au grand marché avant de rentrer à la maison. Une fois sur place, je téléphonai à Emeline et lui demandai de passer me voir. Elle ne tarda pas avant d'arriver. Je l'installai au salon et nous commençâmes à discuter cette fois ci comme de vrais adultes censés contrairement à nos dernières rencontres. 

  - Je m'en vais Emeline. J'ai obtenu un visa permanent pour les États Unis d'Amérique. Je m'envolerai dans quelques jours. Mais je te promets que je t'enverrai régulièrement de l'argent pour que tu t'occupes bien de notre enfant. 

  - Hum. Alassane. Tu avais promis que nous allions nous occuper  ensemble du bébé à sa naissance. 

  - Si si mais mais il faut que je lui prépare aussi un bon avenir. Je t'assure que tu ne manqueras de rien. Tu as ma parole. Je m'occuperai bien de vous. 

  - Si tu le dis. Mais j'espère que tu ne vas pas nous oublier une fois que tu auras des conditions de vie reluisantes de l'autre côté. 

  - Non, même pas. Je ne vous abandonnerai pas. Sois rassurée. 

  - D'accord. Que puis-je faire pour t'aider? 

  - Ne t'en fais pas. J'ai presque fini de préparer mes valises. Tu sais, j'aimerais personnellement te demander pardon pour la manière dont je me suis comporté envers toi. 

  - Ce n'est rien. Cela fait déjà parti du passé. 

  - J'aimerais te dire autre chose aussi dont je ne sais pas par où commencer. 

  - Je suis à l'écoute.

  - Au fait, je suis tombé amoureux de quelqu'un d'autre. Nous nous sommes mis en couple il y a à peine quelques semaines. 

  - Hum. Répondit-elle en coulant les larmes. Et moi Alassane ? Qu'adviendra-t-il de nous deux ?

  - Tu sais Emeline, je me suis comporté envers toi ces derniers mois comme un salopard et je n'aimerais plus continuer dans cette lancée. C'est vrai que tu portes mon enfant mais toi et moi savons bien que nous ne nous aimons pas. Je n'ai pas de sentiments pour toi. Je ne veux pas paraître hypocrite en te mentant une fois de plus. Cette nouvelle relation n'empiètera pas sur notre enfant, sois-en rassurée. 

  - ...Merci de me dire le fond de tes pensées. Au moins, je saurai à quoi m'attendre. Il n'y a pas de problèmes Alassane. Je te souhaite d'être heureux avec ta copine. 

  - Merci Emeline. 

Je pouvais évidemment lire dans son regard  de la tristesse et de la déception. Je savais qu'elle n'allait  pas être enchantée par une  nouvelle pareille mais je n'avais pas d'autres choix que de la lui annoncer. Je ne voudrais pas lui donner de faux espoirs d'autant plus que je m'étais déjà mis en couple avec Minsha. Tôt ou tard, j'allais finir par mettre les choses au clair avec elle.

Emeline ne s'en était pas encore allée lorsque l'on sonna au portail. J'allai ouvrir. Je tombai nez à nez sur ma fleur Minsha. 

  - Bonjour mon amour. Me salua t-elle en s'approchant de moi et en m'embrassant. 

  - Bonjour ma fleur. Quelle surprise! 

  - Je passais dans le coin et je voulais voir si tu étais là. 

  - Si si. Je venais de rentrer du grand marché. Mais j'ai quelqu'un avec moi. Entre s'il te plaît. 

  - Qui est ce qui est avec toi ? 

  - C'est une longue histoire. Je te l'expliquerai lorsqu'elle sera partie mais s'il te plaît, Promets-moi de ne pas faire de vague. 

  - Quoi Alassane ? Je ne pige rien là. Qu'est-ce qui se passe ? 

  - Aie confiance en moi ma fleur s'il te plaît. Bientôt je te ferai la lumière sur cette histoire. Elle s'appelle Emeline. Et elle est enceinte  de moi. Je ne l'ai su qu'après t'avoir rencontrée. Elle est sur le point de partir. Après, nous en parlerons. 

  - Quoi Alassane ! T'as une autre femme que tu as mise enceinte et que je ne suis pas au courant ? 

  - Ce n'est pas ça. Laisse-moi un peu du temps de la faire partir et de te l'expliquer. 

  - Non ! Pas question que tu te foutes de moi comme ça.

Elle me dépassa et alla au salon. Je fermai rapidement le portail et la suivis. 

  - Bonjour madame lança-t-elle froidement à Emeline.

  - Bonjour. Lui répondit-elle.

  - Qui êtes-vous et que faites-vous ici chez mon petit ami? 

  - Qui je suis est sans importance. Je suis venue voir Alassane. 

  - Eh bien.  Alassane ne va plus rien vous dire. Maintenant allez-vous en et ne revenez plus jamais !

  - Minsha ! S'écriai-je. Tu fais quoi là? 

  - Ne te mets pas en travers de mon chemin Alassane. Soit elle s'en va soit c'est moi qui m'en vais mais sache que ce sera une fois pour de bon dès que je franchirai le seuil de cette porte. 

  - Mais arrête ce que tu es en train de faire, tu ne comprends rien du tout. 

  - Oh que si je comprends tout. Décide-toi Alassane. Je ne le répeterai plus. 

Emeline se leva et prit son sac.

  - Bon Alassane, je ne serai pas le sujet de votre rupture. Je m'en vais. Appelle-moi si tu as besoin de moi. Au revoir. 

  - Je suis désolé Emeline. Je...

  - Non. Rassure-toi je ne suis pas fâchée. À plus.

Écrit par Koffi Olivier HONSOU alias Verdo Lompiol. (Noveliste togolais).

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