chapitre 9: talk dirty to me
Write by leilaji
Chapitre 9 kiff, commente et
partage… ça me fait plaisir mais ce n’est pas une obligation)
****Trois mois plus tard. ****
****Lorelei.****
Je suis éreintée. Lol. C’est
Raphael qui aime bien ce mot. Il trouve qu’il est plus sophistiqué que «
fatigué », du coup je l’ai aussi adopté pour faire un peu la maligne.
Je jongle entre les cours, mon
job et ma passion. Je consacre autant de temps que je peux à chaque activité.
Mais ça commence à bien faire. Je me suis endormie au dernier cours pratique
d’esthétique, au VIP la boite de nuit où je travaille, j’ai cassé une bouteille
de whisky que je vais devoir rembourser et chez Valentine, c’est … compliqué.
Je sais quand un homme est
attiré par moi et Monsieur Chocolat est définitivement, irrémédiablement,
complètement envouté par moi. Mais il le cache assez bien pour que personne
d’autre que nous ne soit impliqué dans ce qui se trame dans les regards lourds
de sens qu’on échange. Tout ça m’amuse énormément. Il est avec Sydney, alors je
ne vais pas coucher avec lui, même si j’en meurs d’envie à chaque fois qu’il
pose les yeux sur moi. Je ne suis pas une trainée. Mais rien que parce que
Sydney me tape sur les nerfs avec les piques qu’elle me lance, je lui rends la
politesse en tapant dans l’œil de son mec. Je ne suis pas une sainte, loin de
là et je suis la première à le reconnaitre. Mais il ne faut vraiment pas me
chercher !
Valentine, Valentine,
Valentine. Ce mec est fou de son boulot et son enthousiasme est contagieux.
J’adore le voir négocier le cachet d’un artiste ou le montant à payer à un
prestataire. Il est tout le temps avec le téléphone vissé à l’oreille en train
de commercer je ne sais quoi avec je ne sais qui.
Toutes ici, on se demande quel
est le contenu de son projet. Pourquoi autant de répétitions sans qu’aucune
sortie public ne vienne couronner les résultats obtenus. En fait, personne n’a
encore enregistré un seul morceau. Personne même pas Sydney qui pourtant nous
nargue parce qu’elle a déjà fait plusieurs test. Pff. Des tests.
Et aujourd’hui, il doit caster
des danseurs, du moins il a confié la tâche à son assistante personnelle :
Nadine. Il a toute confiance en elle et prête une oreille attentive à ce
qu’elle dit.
Je suis éreintée. Après les
cours, il faut que j’aille encore à la répétition, chanter et chanter encore
puis que je me prépare pour mon job de nuit, tandis que Mademoiselle Sydney se
la joue Diva. Elle ne fait pas la moitié de ce que je fais par jour.
Parait que je dois encore
faire mes preuves. Grrrr. S’il fallait de nouveau créer les Destiny Childs, je
devrais être Beyoncé et non l’autre idiote de Kelly ou Michelle.
Je retiens encore mes coups
mais je ne vais pas pouvoir tenir longtemps ainsi.
Et s’il continue à me faire
jouer les seconds rôles, je vais tellement l’allumer qu’il va me supplier à
genoux de le laisser me lécher ne serait-ce que les orteils. Bordel de merde je
ne suis pas un second rôle.
Au moment où je m’apprête à
prendre le taxi pour aller au studio, une Mercedes se gare en face de moi. Les
vitres sont fumées alors je ne vois pas la personne qui est au volant. Je
m’éloigne discrètement parce que je n’ai pas envie de me faire embarquer par un
inconnu devant toute l’école. Déjà qu’ici tout le monde parle en permanence de
ma vie alors que personne ne me connait réellement. Finalement la vitre descend
: c’est madame Khan.
— Monte
Lola.
Je m’empresse de monter, ravie
de la voir. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de la remercier pour son
coup de pouce. Sans elle je n’aurai jamais pu rencontrer Valentine, c’est
indéniable. Je prends place et attache ma ceinture. Elle démarre en trombe.
WTF, cette femme conduit comme une folle !
— Alors, tu vas où ?
— Au studio Valentine.
— Ok, c’est sur ma route. Je
vais chercher mon mari.
Elle remet sa musique, un son
arabe ou indien.
— Je n’ai pas encore eu
l’occasion de vous remercier pour votre coup de pouce.
Elle détourne un instant son
regard acéré de la route et le pose sur moi. Ses pensées me sont
indéchiffrables.
— Tu me remercieras en
décrochant ton diplôme avec une mention.
— Si vous croyez que c’est
facile.
— Ca le serait un tout petit
peu plus si tu passais moins de temps à t’agiter devant Gabriel.
Arggggghhh. Qui lui a dit ? Et
puis je ne l’allume pas, je le titille, il y a tout de même une nuance.
— Je n’ai pas l’intention de
coucher avec lui si c’est ce que vous craignez, dis-je sur la défensive.
Elle conduit vite et bien. On
est presque arrivé au studio. Deux minutes plus tard, elle se gare.
— Lola, je ne sais pas jouer
le rôle de grande sœur et je n’ai pas le temps d’appeler Elle (meilleure amie
de Leila : voir la première chronique) pour te prodiguer ses conseils éclairés.
Mais je vais te dire une chose : tu n’as rien et il a tout. Mais d’un autre
point de vue, tu as tout et il n’a rien.
Je ne la comprends pas. Elle
fouille dans son sac et décroche son téléphone qui s’était mis à vibrer.
— Oui bébé ? Accorde-moi dix minutes
et je suis tout à toi, dit-elle avant d’éclater d’un grand rire franc et
sensuel.
Ça fait bizarre de voir la
fondatrice parler à son mari comme une collégienne parle à son petit ami. Elle
doit être amoureuse. Elle raccroche.
— Quand je dis que tu n’as
rien, je parle du matériel. Il faut être clair là-dessus, tu es pauvre et il
est riche. C’est un fait. La famille Valentine possède une énorme fortune mais
elle reste très discrète, et c’est ce qui fait leur force. Et quand je dis que
tu as tout et qu’il n’a rien, je veux dire que c’est toi qui a du talent et lui
qui est à la recherche de ce talent. Alors soit tu veux que les gens retiennent
la première option, soit tu choisis qu’ils retiennent la seconde.
Puis elle me regarde. Son
regard est dur.
— Tu veux être celle qui a
couché pour réussir ou la talentueuse chanteuse découverte par le nouveau
producteur à la mode Valentine?
Je n’avais pas vu les choses
ainsi.
— On est au Gabon, les choses
marchent ainsi depuis. Les filles qui viennent des bas-fonds comme moi et qui
n’ont pas de diplômes couchent pour réussir. Tout le monde le fait.
— Je n’ai pas couché pour
réussir. Jamais. Ma mère qui n’avait pas un rond et m’a élevé toute seule m’a
toujours fait comprendre qu’il ne faut jamais compter sur un homme pour
réussir. Tu entends. Parfois ça a été dur, d’autres fois j’ai été tenté mais je
ne l’ai jamais fait parce que j’estimais que je valais plus que ça. Et tu
devrais faire la même chose et te donner de la valeur.
Si les choses ne se résumaient
qu’à une question de sexe, ce serait très facile de tout mettre entre
parenthèses et d’avancer. Mais c’est loin d’être le cas.
— Je suis attirée par lui.
Finis-je par avouer d’une toute petite voix que je ne reconnais même pas.
— Mais il n’est pas libre et
tu le sais.
— Sydney et Eloïse me l’ont
bien fait comprendre pas la peine d’insister à votre tour la dessus.
— Eloïse ? Que vient-elle
faire dans l’histoire ?
Je me décide à lui raconter
mes fréquents clashs avec Sydney et ma rencontre avec la sœur de Valentine.
— Elle t’a dit que tu n’étais
pas à la hauteur ?
Ca la fait rire, mais rire…
jusqu’aux larmes.
— Vous trouvez ça drôle ?
— Non. C’est juste que ça me
rappelle qu’à moi aussi on a dit ça, confie-t-elle. Puis après un petit
silence, elle demande… alors, que veux-tu ? Décide-toi et tiens-toi à la
décision. T’as vingt-quatre ans. Les années qui arrivent seront décisives. Tu
es belle. Tu le seras toujours à trente ou trente-cinq ans mais tu n’auras plus
la même fougue crois-moi. Tes priorités changeront.
Tout ce qu’elle me dit
réveille en moi de douloureux souvenirs. Avoir une étiquette d’allumeuse, je
sais ce que c’est. Je ne veux plus vivre ça. Ma mère ne s’en remettrait pas
s’il devait y avoir un nouveau scandale impliquant mon nom. J’étais si jeune à
l’époque où ma vie a basculé. Si naïve. Je ne peux plus me permettre de revivre
une telle épreuve.
A cause de moi, on a même dû
déménager.
— J’ai
compris.
Elle me regarde puis sourit en
décrochant une nouvelle fois son téléphone qui vibrait.
— Oui
Xander. Ok, ok j’arrive… Karisma ? Le chauffeur est allé la chercher. J’arrive
bébé. Du calme. J’arrive.
Elle raccroche et s’excuse
auprès de moi. Je descends de sa voiture et avant qu’elle ne démarre à nouveau
comme une furie elle me dit :
— Bats
toi à la loyale contre Sydney mais laisse-moi m’occuper d’Eloïse. Tu ne boxes
pas encore dans sa catégorie.
Et ben dis donc ! J’ai l’une
des femmes les plus puissantes du Gabon de mon côté. Ça promet.
*
**
J’entre dans le studio d’un
pas guilleret. Tyson est absent, c’est étrange. Absolument rien aujourd’hui ne
peut abattre mon morale d’acier. Je salue le staff de Valentine et me rends à
la salle de répétition.
Oh non pas elle ! Je m’exclame
intérieurement en voyant Sydney au micro. Elle finit une chanson de Mariah
Carey sous les applaudissements nourris des chanteuses et des danseurs que
Nadine regroupe dans un coin en leur attribuant des numéros. Je cherche
Valentine des yeux mais il semble absent. J’ai comme un picotement au cœur.
—Franchement, je ne sais pas
ce que tu fais là. Tu auras beau attendre que je trébuche pour me remplacer, je
ne trébucherai pas. Je n’arrive même pas à croire qu’on puisse te comparer à
moi. Je ne sais pas ce que Gabie pense que tu as de plus que moi.
Mon cœur bat à fond les
manettes ! Elle a carrément osé parler au micro donc tout le monde l’a entendue.
Je deviens immédiatement le centre d’intérêt de toutes les personnes présentes.
Ça fait trois mois que je supporte cette fille, je suis fatiguée de lui
répondre à chaque fois. J’ai d’autres problèmes à gérer, des problèmes bien
plus importants que des caprices de petites filles. Tout le monde me regarde.
Je mets mes écouteurs et vais m’assoir dans un coin.
Nadine s’approche d’elle et
lui retire le micro des mains.
—Ca suffit Sydney !
— Hé toi la petite secrétaire,
tu te calmes. Lui répond-elle en lui reprenant le micro des mains.
Malgré mes écouteurs et la
voix de Toni Braxton en fond sonore, je les entends toutes les deux
puisqu’elles se disputent le micro. Je savais que Nadine ne la supportait pas
non plus mais je ne pensais pas qu’elle oserait un jour affronter la petite
amie de son boss ainsi.
— C’est toi qui te calmes ou
j’appelle Monsieur Valentine et je ne suis pas sure qu’il va apprécier le
bordel que tu es en train de foutre.
Elles se défient un instant du
regard et Sydney jette le micro par terre.
— Ramasse.
Nadine ne bronche pas et
ramasse tranquillement le micro. Elle lui fait ainsi clairement comprendre
qu’elle est bien au-dessus de tout ça.
— Bon le spectacle est
terminé, dit-elle en s’adressant aux danseurs. On passe aux sélections. Donnez
le cd de la chanson sur laquelle vous dansez à celui qui est derrière les
platines et faites de la place au milieu de la salle.
Une heure plus tard, les
groupes passent et aucun ne se démarque vraiment des autres. Nadine va avoir du
boulot pour les départager.
J’aime bien voir les jeunes
danser. Ils ont cette fougue impressionnante quand ils s’expriment avec leur
corps. La danse est le parfait exutoire pour les sentiments refoulés : les
peurs les plus profondes, la colère la plus noires, le désir le plus brulant.
Mes pieds bougent en rythme avec chaque morceau qui passe. Je les connais tous.
Un garçon vient s’assoir à
côté de moi avec ses potes. Ils passent en dernier. C’est le groupe le plus
stylé de tous les groupes en compétition, il faut au moins leur reconnaitre ça.
Et moi j’aime le style parce que le plus important ce n’est pas d’être habillé
à la mode mais de marquer les gens quand on passe dans la rue. Celui qui est
juste à mes côtés compose un numéro et n’arrête pas de marmonner des mots
incompréhensibles. Il semble fou de colère.
— Bordel où est-elle passée ?
— Aliya ne décroche toujours
pas ? demande un autre qui lui ressemble et porte des lunettes.
Je suis curieuse et je leur
demande ce qui les dérange. Celui qui se prénomme Scalinov m’explique que leur
danseuse est bloquée dans les embouteillages et que leur chorégraphie repose en
partie sur ses performances.
— Ah ok, vous dansez quoi ?
— Talk dirty de Jason Derulo,
répond-il en tentant une nouvelle fois d’appeler.
— J’adore cette chanson, je
connais le clip par cœur.
— Justement c’est le clip
qu’on reprend, précise celui qui semble être son petit frère.
Et ben, ça promet. Je
réfléchis quelques petites secondes puis je leur fais une proposition qu’ils
sont incapables de refuser. Hum aujourd’hui c’est vraiment la journée de mes
rêves.
— Si jamais votre copine
n’arrive pas, je vais vous donner un petit coup de main.
Ils me regardent tous étonnés par ma
proposition. Après avoir été attaquée par Sydney devant tout le monde, j’ai
envie de lui donner une bonne correction.
****Gabriel ****
Sydney est venue me rejoindre
dans mon bureau après son altercation avec Lola et Nadine. Son attitude était
inadmissible et je compte bien le lui faire savoir.
— C’est quoi ton problème Syd
?
— Et toi c’est quoi ton
problème ?
— Pardon ?
Je ne m’attendais pas à ce
qu’elle m’attaque aussi. Elle contourne mon bureau et vient me rejoindre et
faisant pivoter ma chaise de manière à ce que je sois face à elle.
— Je t’aime Gabriel et je
pensais que ce serait toujours juste toi et moi. Mais je ne te comprends plus.
Depuis qu’elle est là, tu la mets sur le même piédestal que moi. Que peut-elle
t’apporter que moi je ne peux ?
— Syd calme toi. Tu es en
train de tout mélanger. Ici c’est mon business. Il n’y a rien d’autre que mon
business. Rien de ce que tu imagines en tout cas.
— Gabie, je t’aime.
— Je le sais.
— J’ai un master en
management, une place qui m’attend dans l’entreprise de mon père. Mais je suis
là avec toi parce que je t’aime. J’ai sacrifié trop de choses pour toi pour
permettre à cette fille de te détourner de moi. Dit-elle en prenant mon visage
entre ses mains.
— Tu n’as rien à craindre, dis-je
d’un ton neutre.
Je lis le doute dans son
regard. Et pour en effacer toutes traces, je l’embrasse. Elle gémit tout
doucement et s’accroche à moi. Sydney a raison. Il faut que je sorte Lola de ma
tête.
Je dois beaucoup à Sydney.
On entend tout d’un coup des
hurlements. Je saute sur mes jambes par reflexe et sors de mon bureau voir ce
qui se passe dans la salle de répétition. Pourvu que personne ne soit blessé.
Sydney me suit.
A l’instant même où j’arrive
dans la salle de répétition et que je vois ce qui a fait hurler l’assistance,
je sais que je suis … définitivement perdu pour Sydney.
LOLA DANSE. Avec un groupe de
jeunes danseurs ultra stylisé. Bordel mais que se passe-t-il ? C’est un son RNB
qui fait un tabac en ce moment.
Le premier couplet commence :
« I'm that flight that you get
on, International (je suis ce vol que tu prends, international)
First class seat on my lap
girl, Riding comfortable
'Cause I know what the girl
dem need (parce que je sais ce dont les femmes ont besoin)
New York to Haiti (de New-York
à Haiti)
I got lipstick stamps on my
passport (j’ai des tampons en rouge à lèvres sur mon passeport)
You make it hard to leave (tu
l’as rendu difficile à enlever) »
La chorégraphie est ultra
maitrisée et les gestes sont absolument synchronisés quand les garçons dansent
ensemble.
« Been around the world, don't
speak the language (j’ai fait le tour du monde, je ne parle pas la langue)
But your booty don't need
explaining (mais tes fesses n’ont pas besoin d’explications)
All I really need to
understand is when you talk dirty to me ( ce que j’ai vraiment besoin de
comprendre c’est quand tu me dis des cochonneries)
Talk dirty to me
Talk dirty to me
Talk dirty to me
Get jazzy on me »
Quand le chanteur dit : talk
dirty to me (dis moi des cochonneries) et que Lola se met à danser avec le
meneur du groupe, la salle se remet à les acclamer. Ils sont magnifiques
ensembles, des bêtes de scène. Je me rends compte que je ne savais pas qu’elle
dansait. En réalité, je ne sais rien d’elle.
Le couplet reprend.
Dès que le refrain arrive, mon
cœur se met à battre la chamade parce qu’elle se remet à danser avec le chef du
groupe. C’est son petit ami ? Bordel ils se collent l’un à l’autre comme s’ils
se connaissaient intimement.
Elle s’arrête et présente de
manière nonchalante ses fesses au mec qui s’est assis sur une chaise apparue de
nulle part. Puis, dès que le rythme reprend, elle bouge son derrière en même
temps qu’il tape des mains. Ils sont parfaitement synchronisés. L’effet est
juste waoh !
Un rap apparait dans la
chanson et elle se met de côté tandis que le groupe reprend ses droits sur la
scène. Deux danseurs bougent puis les deux autres les suivent et ils reprennent
tous ensemble les mêmes gestes. Aucune faute pour le moment !
Le refrain recommence et je
sens une nouvelle fois les battements de mon cœur reprendre une course
effrénée. Parce que Lola se remet sur
scène avec le chef du groupe.
“Been around the world, don't
speak the language
But your booty don't need
explaining
All I really need to
understand is when you
Talk dirty to me
Talk dirty to me
Talk dirty to me
Talk dirty to me
Get jazzy on me”
Il se rassoit de nouveau et
elle fait un truc de malade. Un grand écart en position debout contre le miroir
mural tout en tenant les accoudoirs de la chaise de son partenaire. La position
est outrageusement sensuelle sans être indécente.
La chanson s’arrête. Enfin. Je
suis dans un drôle d’état. Et toute la salle hurle de nouveau en les
applaudissant. Ils restent longtemps les yeux dans les yeux comme si quelque
chose se passait entre eux. Les garçons se mettent à siffler. Et elle sourit,
se redresse tout doucement tandis qu’il se lève. Les autres danseurs les
rejoignent contents de leur performance.
Apparemment Nadine n’a plus de
problème pour choisir un groupe de danse ! Mes yeux ne cessent de se poser sur
Lola. La petite coupe de garçon de la dernière fois a disparu pour des mèches
plus longues. Cette fille est un vrai caméléon, mais elle reste toujours belle.
Quoi qu’elle mette sur sa tête. Je me carre sur mes jambes pour m’empêcher
d’avancer vers elle. Sydney est juste à côté de moi.
Le jeune garçon lui fait la
bise et elle le pousse gentiment. Je n’ai qu’une envie… mais je la réprime.
Elle doit sentir mon regard sur elle parce qu’elle se retourne enfin vers moi.
Mais elle ne me regarde pas. C’est Sydney qui fait l’objet de toute son
attention.
Elle quitte le groupe et les
chanteuses qui se sont regroupés autour d’elle pour nous rejoindre. Tous les
yeux sont braqués sur elle. Sa démarche féline m’embrase entièrement.
Elle m’ignore et se met juste
devant Syd.
— Voilà ce que j’ai de plus
que toi ma jolie. Tu penses être une star ! Mais moi je suis une diva. Je suis
un monstre de perfection pour la scène parce que je chante et je danse
DIVINEMENT bien. Et ma rage de vaincre est cent fois plus puissante et
effrayante que les ridicules petites menaces que tu me jettes au visage à
chaque fois que tu te sens dépassées par mes performances.