Chapitre VIII " Les conseils d'une mère à sa fille "

Write by Fawag

Faby


Maman arrive ce matin du Mali. 

Son vol atterrit à Paris à 5h30, du coup j'ai dû me lever super tôt pour venir la chercher. 


Je suis celle qui habite le plus proche de l'aéroport et puis bon Amy a ses petites, et Raby a le ventre tellement lourd que j'étais la plus disposée à venir.


Il est tout juste 5h30 quand je me gare sur le parking sous terrain de l'aéroport Paris Charles de Gaules. 


Je me dirige vers les arrivées. 


Je ne vois pas maman et d'ailleurs il n'y a personne en face du tapis roulant ou defile pourtant déjà quelques valises. 


Un Monsieur m'explique que le vol a prit un peu de retard et vient seulement d'atterrir. Il est venu chercher sa femme et a été surpris comme moi en arrivant quelques minutes plus tôt de ne pas la voir, donc il est parti se renseigné à l'accueil.


Je le remercie et vais m'asseoir sur les bancs prévus à cet effet.


La foule ne tarde pas à encercler le tapis roulant, signe que les passagers ont débarqués. J'aperçoit très vite ma maman d'amour et vais à sa rencontre.


Moi : Hello ma Djèn - Djèn ! 


Maman ( me prenant dans ses bras) : Oh mon bébé, je suis si heureuse de te voir ! Hey Safiatou, regarde c'est ma deuxième fille, Faby.


Safiatou : Wahou mais elle est très belle mashallah.Tu as de grands enfants Djeneba ! 


Moi : Merci, bonjour tanti ( lui faisant la bise)


Je ne connait pas la Safiatou en question, mais ma mère est hyper sociable. Donc je suis sure que c'est une nouvelle amie qu'elle s'est faite dans l'avion. 


Maman : Faby, ça te derange si on dépose Safiatou à Aubervilliers ? C'est sur notre chemin, et elle s'apprêtait à prendre un taxi mais c'est super cher, surtout à cette heure ci, elle va payer plein pot ! 


C'est ma mère tout craché ça ! Toujours à me prendre pour son taxi. Je me rappel que plus jeunes, dès que mes soeurs et moi avons eu le permis Madame a décrété qu'elle ne conduirai plus. Nous sommes devenus ses chauffeurs privés lol.


Moi : Bien sur que non, pas de problème, allons y ! 


Sur le chemin jusqu'à Aubervilliers Maman et tanti Safi commentent la tenue que portait Babani Koné, une célèbre chanteuse griotte du Mali, lors de sa dernière emission TV, "le grand sumu".


Tanti Safiatou : Nan Djeneba, Babani yé ngana yé deh ! ( Babani est une canaille )


Maman : Wallaye deh, humm djéli nounou bé da djourou bé allé dé bolo. Wa a ka djatigui do dé yé fini ni ni a la oh. ( je te jure, c'est elle qui contrôle tout les griots. Et l'habit qu'elle portait c'est un de ses fan qui lui a offert ). 


Comme convenu, je depose tanti Safiatou en bas de chez elle. Elle nous propose de monter boire un thé mais nous refusons, il est trop tôt et j'ai des heures de sommeil à rattraper ! 


Nous prenons la route vers chez moi. Maman va y passer le week end puis elle ira chez Amy jusqu'à l'accouchement de Raby. Ensuite elle restera chez cette dernière jusqu'à son depart  afin de lui apprendre comment bien s'occuper de son nouveau né. 


Maman m'explique qu'il pleuvait fortement hier soir à Bamako, raison pour laquelle l'avion a prit du retard. Elle a sympathisé avec tanti Safiatou et elles ont discuté pour passer le temps.


En arrivant à la maison, on s'arrête à la boulangerie en bas de chez moi. Maman veut absolument manger des croissants, c'est la seule chose de France qui lui a manqué selon elle. 


Nous prenons un petit déjeuner bien copieux. Ensuite maman me montre les tenues qu'elle nous a apporter de Bamako, en prevision du baptême de l'enfant de Raby. Nous devons d'ailleurs commencer à nous organiser pour ne pas être prises de court. 


Nous montons ensuite faire une bonne sieste. Sa soeur et ses copines vont venir lui rendre visite cette après- midi. 


Malick 


Une semaine est passée depuis le petit incident chez Kadji.


Rassurez vous les amis, je n'ai pas cédé à la tentation. 


Il m'a fallut faire preuve d'une grande part de lucidité pour repousser les avances de Kadji. 


Ne me regardez pas comme ça, je ne suis qu'un homme et la chair est faible ! 


Bref, Kadji a tenté de m'embrasser. Elle me disait qu'elle m'a toujours aimé en secret mais que plus jeune je n'ai jamais fait attention à elle. Je ne la voyait en effet que comme la petite soeur de mon pote. 


Je lui ai demandé de se rhabiller. Je lui ai dit qu'elle avait bu trop de vin et qu'elle ne savait plus trop ce qu'elle disait, puis j'ai pris mes jambes à mon cou et je suis parti de chez elle comme une furie.


Depuis, je la fuis comme la peste. Toutes les fois ou elle a tenté de venir me parler, je m'arrangeait pour entrer dans une grande conversation avec un des organisateur, ou un autre participant du séminaire. 


J'ai sympathisé avec quelques autres chefs d'entreprise venus participer comme moi au séminaire et ce soir ils m'ont proposé de sortir boire un verre. Mais j'ai décliné leur offre. Je suis fatigué et je n'ai pas la tête à m'amuser ce soir. 


Ce soir je dine donc seul au restaurant de l'hôtel. 


À la table en face de moi se trouve un couple. Ils m'ont l'air assez âgés, la soixantaine je dirais. 


Ils m'ont l'air si complice !


Le Monsieur a taché sa chemise avec de la sauce. Sa femme le nettoie à l'aide de sa serviette et le gronde affectueusement "Tu manges comme un enfant Bernard ". 


" Ce n'est pas de ma faute si en face de moi se trouve une aussi belle dame. Du coup, je perd tout mes moyens", lui répond le dénommé Bernard. 


Sa femme éclate de rire " Tu n'es qu'un beau parleur ! Arrête donc de faire ton guignol".


J'envie ce couple. Malgré leur âge, ils semblent toujours aussi amoureux. Je me demande si Faby et moi on sera pareil à leur âge. 


Je paye l'addition et remonte dans ma chambre.


Je decide d'appeler ma femme. Je ne l'ai pas appelé depuis mon arrivée, mais elle ne l'a pas fait non plus.


Je lance l'appel. Au bout de deux sonneries, elle me répond, la voie endormie.


Moi : Salut bb, c'est moi. Tu va bien ?


Faby (froide) : Oui


Moi : Tu dormais ? 


Faby : Oui 


Moi : Ah désolé, tu veux que je te rappel plus tard ? 


Faby : Comme tu veux


Moi ( perdant patience) : Ok, je vois que tu n'a pas envie de me parler, pffff Madame n'est jamais contente, j'ai beau faire des efforts ....


Faby : Oh arrête un peu de faire ta victime Sidibé!  Ça fait plus d'une semaine que tu es parti, c'est aujourd'hui que tu te souviens de mon existence ? 


Moi : J'étais occupé et je te signale que tu aurait pu m'appeler aussi hein.


Faby : J'en ai ma claque de tout ça Malick, vraiment ! Ça commences à bien faire toute cette mascarade ...


Moi : Oui ça commence à bien faire, tu me fais chier Faby ! Mais que veux tu à la fin, dit le moi une bonne fois pour toute qu'on en finisse !


Faby (criant ) :Tu as raison, il faut qu'on en finisse. Je pense qu'il est temps d'être réaliste, à ton retour nous auront une discussion et ...

Je lui raccroche au nez, sans lui laisser le temps de terminer sa phrase et  balance mon téléphone contre le mûr en face de moi.

Il tombe au sol et se fracasse.

Il faut que j'aille courir. Un bon jogging, ça va me faire du bien. 

Merde je n'ai apporté ni chaussures, ni tenue de  sport avec moi.

Tanpis, je vais descendre marcher un peu. J'ai besoin d'air. 

J'attrape mon portefeuille et la clés de ma suite puis me voila partie.


Je passe les portes automatiques de l'hôtel, mais dehors il pleut comme pas possible ! 

Merde mais tout est contre moi ce soir ! 

Je fais demi tour et m'apprête à remonter dans ma suite mais en passant devant le bar de l'hôtel, je decide d'aller prendre un verre. 

Je m'installe mais il n'y a aucun barmaid à l'horizon, d'ailleurs le bar est vide. Je consulte ma montre. Il est 23h, mais bon il me semble que le bar est ouvert toute la nuit. 

Une voix qui me semble familière me tire de ma léthargie. 

"Je suis à vous dans 2 secondes Monsieur"

C'est Kadji. 

Je m'apprête à repartir quand elle fait son apparition. 

Kadji : Ah, Mal c'est toi !

Moi : Oui, mais je m'en vais, salut.

Kadji : Nan Mal, je t'en supplie, reste, nous devons parler. 

Moi : Je m'appel Malick bordel de merde ! Mal c'est pour les intimes ok ? Et on rien a se dire alors salut !

Kadji ( faisant le tour du comptoir ) : Ok Malick, mais rien que 2 minutes. Accorde moi juste deux minutes s'il te plait. 

Moi : Ok tu as 2 minutes, et pas une de plus.  Mais d'abord sert moi un verre de scotch.

Kadji : N'importe quoi Mal', tu ne bois pas ! Je te sert un coca.

Moi ( m'enervant ) : Je t'ai dit de m'appeler Malick ! Et contente toi de faire ton travail !

Kadji ( véxée) : Ok. Je n'ai plus de glaçons, je vais en chercher dans la chambre froide, je reviens. 

Elle revient quelques minutes plus tard et me tend mon verre. Je l'avale d'un coup sec.

Le liquide me brûle la gorge. Qui a dit que l'alcool c'est de l'eau ?

Je n'ai jamais bu d'alcool c'est ma première fois. 

Mais là, je suis de mauvais poil. 

L'alcool va peut être me permettre d'oublier mes problèmes ne serait-ce qu'une soirée. En tout cas c'est ce que font les gens dans les films. Alors je vais me bourrer la gueule ! 


Kadji est silencieuse, elle m'observe.


Je lui tend mon verre. 


Moi : Un autre verre s'il te plait ! Avec moins de glaçons cette fois ci. 


Elle ne dit rien et se contente de faire ce que je lui ai demandé, avant de me rendre mon verre. 


Je commence à avoir des bouffées de chaleur. Je desserre ma cravate.  


Kadji : Ecoute Malick, je suis désolée pour la dernière fois. J'étais désespérée et j'ai agit sans réfléchir, mais ce n'est pas dans mes ...


Je n'entend pas le reste de sa phrase. Ma vision commence à se troubler. 

Est- ce l'effet de l'alcool ? 


Faby 


Malick m'a raccroché au nez, il ne manque pas de toupet celui la ! 


" Faby, que se passe t-il ?" Crie maman à travers la porte de ma chambre.


Merde ! Je l'ai réveillé. J'ai crié tellement fort aussi ! 


" Faby, ce n'est pas à toi que je parles ? Ouvre moi cette porte" s'impatiente t'elle.


Je vais ouvrir la porte et revient m'assoir sur mon lit, sans rien dire.


Maman : Ah donc tu es devenue muette ? Je t'ai entendu crier à l'autre bout du couloir ! Avec qui était tu en train de te disputer comme ça ?


Moi : Malick 


Maman : QUOI ? C'est sur ton mari que tu criai comme ça ? Mais tu as perdu la tête ?


J'éclate en sanglot.


Ma mère vient s'asseoir près de moi et me prend dans ses bras.


"Parle moi ma fille qu'est-ce ce qui ne va pas ?" Me demande t- elle.


Moi : Rien maman, laisse tomber.


Maman : Je suis ta mère Faby, si tu ne te confie pas à moi, à qui le fera tu ? 


Moi : Ce n'est pas ça maman, laisse tomber on s'est encore pris la tête et j'en ai marre rien ne va plus entre nous. Je pensais que ce n'était que passager mais plus le temps passe et plus mon mari s'eloigne de moi.


Maman : humm, je me doutait bien qu'il se passait quelque chose. 


Je la regarde, surprise.


Maman : Une mère sent ces choses la. Et puis dernièrement à chaque fois que je te demandait des nouvelles de ton mari tu restait evasive. Je n'ai rien dit. J'attendait que tu m'en parle de ton plein gré, mais comme d'habitude tu as voulu gérer ça toute seule. 


Moi : Je suis mariée maman je n'ai pas envie de te donner une sale image de mon mari. Et puis tu as aussi tes problèmes à gérer.


Maman : Arrête moi ça tout de suite Faby !  Tes problèmes sont les miens ma cherie. Et de deux, je suis plus âgée que toi et j'ai plus d'experience que toi dans le mariage donc je peux te donner des conseils.


Je raconte tout à ma mère, absolument tout, nos vaines tentatives pour avoir un enfant, ma dépression, les tensions avec ma belle famille puis l'éloignement entre mon mari et moi.


Maman : humm je vois. Mais tu sais Faby, il y a des problèmes dans tout les couples. Le mariage est loin d'être un long fleuve tranquil, mais il faut se battre chaque jour pour maintenir le navire à flot.


Moi : Je ne sais pas maman, et sincèrement je pense que Malick me trompe donc il n'y a plus rien à faire.


Maman : Aimes -tu ton mari ?


Moi : La question n'est pas la maman ! Je te dis qu'il me trompe.


Maman : Répond seulement à ma question.


Moi : Oui je l'aime maman


Maman : Et bien alors, bats toi pour le garder ! Ne lui donne plus l'occasion d'avoir envie d'aller voir ailleurs. Tu crois que Mal est le premier homme sur terre à tromper sa femme ? 


Moi : humm maman pardon moi je ne suis pas dans vos choses de on te trompe et puis tu reste hein ! 


Maman : Voilà vous les enfants d'aujourd'hui vous pensez tout connaitre. Vous aimez trop la facilité, la manière dont on se marie c'est comme ça qu'on divorce. Tu viens de me dire que tu aime ton mari pourtant ! 


Maman a raison, je n'ai rien à lui répondre.


Maman : Ta maison doit être un havre de paix ma fille. Si ton mari rentre à la maison, ton visage est sérré, il te parle tu lui aboie dessus, au lit tu lui tourne le dos, tu ne pense pas qu'il ira voir ailleurs ? 


Moi : humm


Maman : Pourquoi crois tu que ton père est toujours aussi fou amoureux de moi après plus de 30 ans de mariage ? Je le traite comme un roi à la maison. Si nous avons un problème j'attend le soir et je lui parle calmement sur le lit. 


Moi ( me bouchant les oreilles ) : Oh non maman pardon ne me parle pas de toi et papa au lit, beuuurk !


Maman éclate de rire.


Maman : Nan mais sérieusement Faby tu n'est plus une enfant toi aussi ! Comment tu peux laisser ton homme t'échapper comme ça ? Tu n'est pas ma fille ou bien ? 


Moi : Je ne sais pas, je suis perdue et puis bon je n'arrive pas à lui faire d'enfants aussi, j'ai l'impression que je lui fait perdre on temps.


Maman : Et alors ? Quand il est venu te prendre chez ton père il s'est engagé à se battre chaque jour à tes côtés ! Ce combat pour avoir un enfant n'est pas que le tien ma fille. Et en ce qui concerne ta belle mère, si elle ne sait pas rester à sa place j'irais lui dire deux mots! Tu n'est pas tombé du ciel, elle saura de quel bois je me chauffe ! Moi aussi je t'ai porté neuf mois donc je t'aime autant qu'elle aime son fils.

Moi : Calme toi maman ce n'est pas la peine. 

Maman : humm et puis d'ailleurs j'ai rêvé que tu avait accouché de jumeaux et tu sais que mes rêves sont prémonitoires donc quand tu aura du temps tu ira sacrifier du lait à la mosquée ok ? On demandera à l'Imam de faire des prières pour toi. Fais moi confiance ma fille tu portera tes enfants inshallah. 

Moi : Amina maman, ok je le ferais.

Maman : J'ai apporter des jolies baya ( collier de perles que les femmes attachent autour de la taille) à vendre, ainsi que du oussoulan, je vais t'en donner tu va les utiliser et rendre fou ton homme. Toi aussi Faby, l'homme c'est le ventre et le bas ventre. Fais lui de bons plats et tourne bien les reins, il va revenir bien vite!

J'eclate de rire. Non ma mère est une tueuse. 

Mine de rien, ses conseils m'ont fait un bien fou.


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