Chapitre XXX " Au bout de mes peines"

Write by Fawag

Faby


L’infirmière applique le gel froid sur mon ventre, qui est maintenant très gros et bien visible, puis passe la sonde sur la surface de ma peau. 


Elle m’a expliquée que cette échographie serait plus longue que la première car elle permettra de suivre la croissance des enfants, et vérifier s’il n’y a aucune anomalies dans leur développement.


Aussi, je pourrais enfin savoir leur sexe.


«  Regardez, ils sont en train de dormir » 


«  Oh non, j’ai envie de voir leurs petits yeux ! » 


«  Attendez, on va les stimuler un peu, ça devrait les réveillés » `


Effectivement, ils finissent par ouvrir leur yeux. 


Je suis tellement émue ! 


Avec l’échographie en 3D, on voit réellement à quoi ressemblent les enfants. 


Entre Malick et moi, le match est serré ! Ils ont son nez et sa bouche, mais ils ont mes grands yeux, c’est incontestable ! Du coup, c’est match nul là.


«  On va bientôt savoir le sexe Madame Sidibé ! Alors, des prédilections ? » 


«  Hum, non à vrai dire peu m’importe, temps qu’ils sont en bonne santé »


«  Roulement de tambour pin pin pin pin ……… Ce sont des ……….» 


«  Olala vous êtes en train de me torturer demoiselle » dit je sur un ton taquin.


«  Et bien, je suis heureuse de vous annoncer que dans quelques mois, vous allez accueillir une petite princesse,et un petit prince »


« YEAAAAAAAAAAAH, je suis trop HAPPY ! » 


«  Oui, vous avez de la chance, vous avez les deux d’un coup, et pour le moment je peux vous assurer qu’ils sont en très bonne santé ! ».


Je ressort de là quelques minutes plus tard, après m’être inscrite à des cours de préparation à l’accouchement que je suivrais dès mon 7e mois de grossesse, soit dans un peu moins de 2 mois.


Maintenant que je connais le sexe des petits, je pourrais enfin faire la layette. Je suis trooooop excitée, j’ai déjà commencer à regarder un peu sur internet et je peux vous dire que de nos jours il existe tout un tas de gadget hyper sophistiqués et pratique.


Mon téléphone vibre, m’informant d’un appel entrant.


«  Bonjour Tétis, comment va tu ? » 


«  Super et toi Faby ? » 


«  On fait aller hein, alors, tu as reçu les documents que je t’ai envoyer ? » 


«  Oui, oui, effectivement, et je constate que Malick et son avocat sont partis sur la voie d’un divorce accepté. Il me semble pourtant que tu voulait opte pour une procédure par consentement mutuel non ? » 


«  Oui, mais j’étais au Mali quand il a engagé la procédure, du coup, nous n’en n’avons pas discuté, alors voilà » 


«  Hum, ok, je comprend. Et bien, dans ce cas, la procédure sera un peu plus longue. Bientôt nous recevrons une convocation pour une audience de conciliation. Je ne manquerais pas de t’en communiquer la date. Pour cette audience, il faudra que tu soit en mesure d’expliquer parfaitement ton point de vue sur le principe même du divorce, mais aussi, sur ses conséquences. 

A l’issu de cette audience, trois options sont envisageables ; soit un délai de huit jours supplémentaire vous sera accordé pour réfléchir, soit le juge renverra l'audience de conciliation à une nouvelle date dans les six mois à venir, ou enfin il rendra une ordonnance de non conciliation autorisant le divorce.

Dans la requête introduite par Malick, il n’y a pas de précisions particulière en ce qui concerne vos biens par exemple, mais c’est un point qu’il faudra éclaircir. Et aussi, concernant le fait qu’il a eut un enfant adultérin, voudrais tu que le divorce soit prononcé sur ses torts ? » 


«  Non, je ne veux pas que la procédure finisse en règlement de comptes. Je veux en finir le plus sainement possible, je dirais. Un partage égale des biens me parait correcte et voilà. » 


«  Oui, outre la pension alimentaire pour vos futurs enfants » 


«  Bof, même ça, je ne pense pas le demander. Le connaissant, il est assez responsable pour s’en occuper sans que je ne lui demande quoi que ce soit » 


«  Ok. Tu pourra m’envoyé une copie de l’acte d’achat de votre logement ? Pour vos voitures de toute façon chacun garde la sienne non ? » 


«  Oui, je garde la mienne, et Malick peut garder ses deux voitures » 


«  Très bien, vous avez des actifs ou des produits financier ? » 


«  Hum, seulement un compte épargne et des assurances vies » 


«  Ok, et pas de compte commun ? » 


«  Si » 


«  Ok, c’est noté ». 


«  Oui, fais moi un rappel pour les documents que tu veux, je t’enverrai ça demain » 


«  Pas de problème, rien ne presse. Alors, ton petit ventre ça pousse ? » 


«  Oui, je ressemble à une baleine, laisse tomber ! » 


«  Ahaha, arrête d’abuser ! Je suis certain que la grossesse te va à ravir » 


«  Ça se voit que tu ne m’a pas encore vu alors ! » 


«  Bah euuuh, justement euuuh, tu serais dispo demain pour sortir un peu, enfin rien de très festif, mais genre boire un verre par exemple ? » 


«  Hum Tétis, je suis ta cliente, il risque d’y avoir conflit d’intérêt je te signale » 


Ma réponse semble l’avoir gênée, je me pince les lèvres pour empêche de rire.


« Mais, enfin, non, rien n’avoir, enfin tu sais, nous sommes amis avant tout, et euuuuh, il n’y a pas d’arrière pensée, enfin, bon,euuh oui, ok, peut être que tu as raison, oublie » 


«  HAHAHA, détend toi Tétis, je te taquinait AHAHA, donc un grand Monsieur comme ça, c’est moi qui te fait perdre tes moyens ? HAHA »


«  Euuuh, donc tu accepte ? » 


«  Yes Sir ! » 


«  Non mais genre sérieux ? » 


«  Bon ne me fait pas changer d’avis Tétis ! » 


«  Non, non, non, ok, super ! Bon bah, demain, 21h, ça te va ? » 


«  Ouaip, parfait ! » 


«  A demain, dans ce cas ! » 


Je raccroche et rigole encore en repensant à la réaction de Tétis quand je l’ai taquiné. 


J’ai accepté son invitation, pardon, ne mettez pas vos bouches sur moi deh ! Je pense que ça va me faire du bien, et puis, Malick est bien passé à autre chose, alors bon, j’ai le droit aussi ! 




Malick 



«  Merci frérot pour ton accueil chaleureux, même si mes oreilles ont été traumatisés par tes séances de baise bestiales » 


«  Pas de ça entre nous, tu es ici chez toi ! Mais j’avoue que maintenant on va plus être obligés de se cantonner à la chambre. Le plan de travail de la cuisine, il est temps qu’on l’inaugure Fatou et moi » 


Je me bouche les oreilles.


«  Putain mais Mike, plus jamais je mange chez toi, sale porc ! » 


«  Oh, arrête de faire ta pucelle ! » 


Je secoue la tête de gauche à droite, Mike est un cas désespéré.


«  Bon, j’y go, j’ai pas mal de rangement à faire dans mon nouveau chez moi. On se retrouve ce soir du coup, le restau est à Pigalle tu m’a dit non ? » 


«  Yes, et surtout fais toi beau gosse !  Ah oui, et dégaine ton porche Cayenne, on a des go à impressionner ce soir » 


«  Oui t’inquiètes, j’ai un survet’ Calvin Klein tout neuf, j’serais sapé comme jamais » je dit pour le faire chier.


«  Ramène toi en survêt’ et t’es un homme mort » me menace Mike en me balançant un des coussins du fauteuil.


Je l’esquive et me barre en courant. 



Quelques heures plus tard….



Ils sont déjà tous attablés quand je débarque à l’Unisex. 


Finalement nous avons changé de plans à la dernière minutes, car les filles préféraient un restau sur les champs Elysées !


L’ambiance est très tamisées, et la salle trop petite à mon gout, mais bon, le DJ passe du bon son, et le restau propose des smoothies excellents selon ce que j’ai entendu dire.


«  Ah enfin, tu es là Sidibé, on crève la dalle, tu te maquillait ou quoi ? » me charrie Marco dès qu’il m’aperçoit.


C’est un ami commun à Mike et moi, on se connait depuis la fac.


«  Attention poto, avec ton ventre là, ça devient dur d’assurer et c’est comme ça que Madame va voir un plus jeune après » je lui répond du tac au tac


«  Espèce de salop que tu es » me dit -il mort de rire.


Je salue Janice, la femme de Marco, puis Fatou qui me présente sa copine «  Fifi » , et Mike  qui  me lance un clin d’oeil.


Je suis assis entre ce denier qui est à ma droite et Fifi, à ma gauche. 


Nous passons nos commandes et mangeons dans une bonne ambiance. 


Mon téléphone vibre dans ma poche, je le consulte et constate que c’est maman. 


J’ignore volontairement son appel, et remets mon téléphone dans ma poche.


Depuis qu’elle et Inna ont essayé de me faire un lavement de cerveau, je les évite toutes les deux. 


Maman abuse vraiment, je ne sais pas ce qu’elle me veut à la fin ! Elle a fait la guerre à Faby par ce qu’elle voulait des petits enfants, et maintenant je sais pas, elle divague. Elle me dit que Maïna n’est pas ma fille, que tout les Sidibé ont une tache de naissance à la cuisse, alors qu’elle non blabla et tout un tas d’autre baratin. 


Bref !


«  Hey les gars, ça vous dit d’aller dans un pub ? Avec les filles, on a envie d’aller danser un peu » demande Janice.


Tout le monde est emballé par l’idée, alors je suis le mouvement.


«  Bon on se retrouve devant le Magnum, Fifi, tu montes avec Malick ? » dit Mike, qui s’est improvisé en organisateur de soirée.


On embarque donc Ffi et moi.


«  Wahooouu elle est canon ta voiture ! » 


«  Merci » je lui répond simplement.


Le son de la musique est réglé à un volume moyen. Ni trop haut, de sorte que l’on puisse discuter, mais pas trop bas non plus, comme ça s’il y a un blanc, ça ne sera pas gênant. 


«  Et sinon tu fais quoi dans la vie ? » je lui demande.


«  Je suis coiffeuse / maquilleuse, et toi ? » 


«  J’ai une boite de conseil et audit en entreprise » 


«  Ah c’est cool ! » 


Je sais plus trop quoi lui dire. J’augmente légèrement le volume, la musique prend la relève.  


Je suis pas très bavard, c’est comme ça, enfin surtout au début, car je prends mon temps pour analyser.


J’ai des soeurs, et maintenant une fille, et donc beaucoup de respect pour les femmes. Du coup, je ne me vois pas faire d’elle un plan cul. 


Si je n’ai rien de sérieux à lui apporter, je ne vais pas venir jouer avec l’enfant des gens, elle n'a rien demander.


Du coup, Fifi je vais d’abord l’analyser. 


Physiquement ça va, c’est pas la bombe du siècle, mais elle n’est pas non plus désagréable à regarder.


Dans le comportement, pour le moment elle a l’air de savoir se tenir, maintenant, il faut voir si on est compatible, genre on a les même délires quoi.


Je viens de me garer, on rejoint les autres, puis nous voilà en train de nous enjailler sur la piste du Magnum.


Enfin, moi la danse c’est pas trop mon truc, j’ai deux pieds gauches selon Faby. 


Je consulte mon téléphone pour voir l’heure et constate que j’ai plusieurs appel en absence de ma mère, et d’Inna.


Fatty m’a aussi fait un sms «  Rappel moi Mal, c’est urgent ».


Je me précipite dehors pour les rappeler, ça commence à m’inquiéter tout ça !


«  Enfin Malick, depuis tout à l’heure on essaye de joindre ! Où est tu, bon sang ? » me dit maman, à peine avoir décroché le téléphone. 


«  Qu’est - ce qui se passe ? » 


«  Viens seulement, je t’attends, viens vite » dit elle avant de raccrocher.


J’envoi un sms à Mike pour le prévenir que j’ai du partir pour une urgence et je prend la route pour chez ma mère.


Quand j’arrive, j’ai l’impression que quelqu’un est mort. 


Maman et mes soeurs sont assises, dans un silence religieux. Pas de trace de Kadji.


Je les saluent avant de leur demander ce qui se passe.


«  Prends place Malick » me dit maman


«  Vous me faites peur, que se passe t-il ? Ou sont Kadji et la petite ? » 


« Calme toi Mal, et assis toi, ce que nous avons à te dire les concernent justement » m’annonce Fatty.


Je m’installe sur le canapé, près de ma mère.


«  Depus ce matin, je cherche Kadji en vain, a tu eu de ses nouvelles ? » demande maman


«  Bah nous avons échangés par sms, je l’ai prévenu que j’avais une journée chargée, et que je ne pourrais pas passer les voir mais rien de plus ». 


Ma mère et mes soeurs se lancent un regard complice.


Je commences à perdre patience.


«  Que ce passe t-il merde ? Parlez ! Ou est ma fille ? » j’hurle en me levant du canapé.


«  Je pense que Kadji a fuit avec la petite » dit Fatty.


«  Comment ça fuir ? Qu’est ce que tu me raconte, elle a dû juste sortir, je vais l’appeler »  


Je sort mon téléphone et compose son numéro, mais ça ne passe pas. 


Je regarde mon écran, pour voir si par mégarde je n’ai pas composé le mauvais numéro, mais non.


«  Elle n’a peut être pas de réseau », je dis comme pour me rassurer.


Je relance l’appel mais en vain.


Je commence à devenir fou !


«  Malick », m’appel Inna


Je ne répond pas, j’essaye de joindre Kadji à nouveau.


«  MALICK ! » crie t’elle cette fois ci.


Je lève les yeux vers elle.


«  Tiens, elle a laissé ça » dit-elle en me tendant une enveloppe.


Je la saisi et l’ouvre.


«  Malick,


Si tu lis cette lettre, c’est que je suis déjà loin.

Il est temps pour toi de connaitre la vérité.

Le soir ou tu as bu, nous n’avons rien fait, il ne s’est absolument rien passé entre nous. 

Tu comprend donc que Maïna n’est pas ta fille.

Je venais d’apprendre la veille pour ma grossesse et j’étais désespérée car son vrai père a refusé de reconnaître sa paternité. 

Il s’agit de Fabio, toute l’histoire que je t’ai raconté sur lui était fausse, le but étant de t’attendrir. Il me demandait de repérer les hommes riches de l’hôtel et coucher avec eux pour ensuite leur extorquer des grosses sommes d’argent. Depuis que je lui ai annoncé ma grossesse il a simplement disparu avec tout l’argent que nous avons volé. 

J’ai vu que tu commençais à vraiment t’attacher à Maïna, et je me suis rendue compte à quel point j’ai été égoïste. Je ne pouvais plus continuer à vivre avec ce secret.

Je suis vraiment désolée pour tout le mal que j’ai pu te faire.J’ai décidé de partir ailleurs, refaire ma vie et offrir un avenir meilleure à ma fille.

Je suis certaine que tu fera un père excellent et je te souhaite de tout coeur la chance de pouvoir en avoir avec Faby.

Merci pour tout et encore pardon »

 

Je termine à peine de lire ces mots, que je me laisse glisser sur le canapé, le regard dans le vide.


Inna récupère la lettre qui vient de tomber de mes mains et la lit à haute voix.


Je ne supporte pas d’entendre à nouveau ces mots.


Faites que je soit dans un cauchemar ! 


Je veux me réveiller et me rendre compte que tout ça n’est qu’un cauchemar.


Je me lève d’un bond et me dirige vers la chambre que j’avais aménagé pour Maïna.


Tout est à sa place, Kadji n’a rien emporté, sauf le cadre photo qui était posé sur la commode. Le seul souvenir d’elle que j’avais, elle l’a emporté.


« Ce n’est pas possible »,  je commence à répéter inlassablement.


« Malick, i doussou da » j’entend ma mere me dire, elle est à l’entrée de la chambre.


Comment veut- elle que je me calme ?


«  NOOOON CE N’EST PAS POSSIBLE, OU EST MA FILLE, JE VEUX VOIR MA FILLE » je me mets à hurler tout en retournant tout dans la chambre, je renverse et casse tout ce qui me passe par la main.

Je suis fou de rage.


Elles viennent me retenir. 


Même à trois, elles ont du mal à me maitriser.


« Eh Allah Malick, sabali. A ké Allah kama i ki doussou da » j’entends crier ma mère. 


Elle me supplie de me calmer, à cause de Dieu.


Des larmes coulent sur mes joues, je suis incapable de les refouler, j’ai tellement mal ! C’est comme si quelqu’un avait tenté de m’arracher mon coeur.


« Ça va aller Mal’ Dieu est grand » me console Inna.


« Un homme ne pleure jamais ». Ces paroles de mon père me reviennent à l’esprit.


J’essuie mes larmes et me lève pour m’en aller.


« Ou tu va dans cet état mon fils ? Reste dormir ici » propose maman.


« Non ça va aller. Je t’appel quand j’arrive chez moi ». 




Assis dans ma voiture, la fenêtre ouverte j’allume ma deuxième clope.


Mes mains sont enflées, j’ai dû me peter un doigt de la main droite, et sur ma main gauche, mes points sont en sang.


J’étais tellement énervé que j’ai pas senti la douleur, mais là si. 


Je souffre ma race. 


Ça m’apprendra à vouloir faire le Jackie Chan du coin.


J’allume le contact de ma voiture et la démarre, je dois aller quelque part. 


J’arrive à destination trois quart d’heure plus tard.


Je sonne comme un fou.


« Doucement, j’arrive » j’entend crier à travers la porte, avant qu’elle ne s’ouvre à la volée sur Faby.


Elle est surprise de me voir.


Je crois halluciner en voyant son ventre rond. 


Je sais qu’elle aime beaucoup boire du coca et que le coca ça fait gonfler le ventre, mais ça, ce n’est pas l’oeuvre du Coca.


« Ah, c’est toi » souffle t’elle.


Je reste muet à la regarder. 


Elle porte un débardeur de cotton qui moule donc bien son bide.


Mon regard reste scotché sur son ventre. Je ne suis pas fou, c’est une femme enceinte qui se tient devant moi.


Moi qui croyais être au bout de mes peines !


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