Chapitre1: Reine (suite)

Write by ngakomal

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Je le savais pertinemment. Mais se l’entendre dire fessait l’effet d’un poignard à double tranchant traversant l’abdomen tout en évitant les organes vitaux. Sans réfléchir j’ai saisis la brosse et le lui ai lancé en plein visage. Elle s’est mise à pleurer en appelant sa mère et en disant comment j’avais fais des bleus sur son beau visage. Je sais, je n’aurais pas dû. Je n’échapperais pas à la colère de ma’a sabine. Mais vue mon état d’esprit, je vous assure se défouler aide. Seulement, dans mon cas cela n’arrive qu’une fois sur mille ; car je me retrouve toujours confrontée aux conséquences du moindre écart de comportement.

Je me dirige  d’un pas alerte vers la chambre de Michel et entre. Il portait déjà le pantalon de sa tenue de classe. Debout devant son miroir, il vérifiait les lignes laissées par mon repassage.

-          Bonjour mich. Bien dormi ?

-          Hiiisssh !!! dit-il en plissant le nez .C’est qui comme ca ? pardon appelle moi michel.

-          Tu es mon bébé non ?? c’est ton petit nom. Dis-je en allant m’assoir sur son lit déjà dressé. Merci d’avoir fait ton lit.

-          Tu me l’as appris pour que je le fasse ! donc… Ainsi je t’aide un peu.

Je souris face à la petite frimousse qu’il fait quand il le dit. Michel est un beau brun aux yeux noisette. Il a des lèvres minces héritées de son père. Des favoris qui descendent jusqu’aux oreilles. Lorsqu’il sourit, il dévoile une dentition parfaite auquel s’ajoute des fossettes. Ce garçon ferra des ravages dans deux ans. Enfin si ce n’est déjà cas.  Je m’allonge sur le dos. Les migraines depuis la gifle de ce matin ne me lâchent pas. J’ai mal aux tempes mais pas uniquement. J’ai l’impression que le mal, tel un flux, converge au milieu du front. Je ferme les yeux et inspire profondément. En un laps de temps je vois des forêts, des savanes, des lacs, des fleuves, des mers et le tout dans une lumière aveuglante. Une paix interne me gagne et je reviens à moi. Mais que se passe t-il ? Michel  est au dessus de moi, me secoue et demande.

-          Rêve tu m’écoute ?

-          Oui tout à fait. Je suis juste un peu fatigué. Tu disais ? il était prêt et portait un parfum Hugo. Il pouvait se le permettre son père est quelqu’un dans ce pays.

-          Fatigué à six heures du matin ?

-          Parles pour toi petit mioche. Nous nous levons à la même heure peut être?? avec la bouche comme six heures. Répliquais-je rieuse et nous avons éclaté de rire.

-          Sérieusement, arrête de m’appeler mich cella fait fille un genre. Tu peux le dire ainsi en public et Baff !!!tu me gâte les ways sans t’en rendre compte.

-          Quels ways l’enfant ci ? m’écriais- je en riant. Vraiment il n’y a plus d’enfant dans ce pays. Dépêche toi de descendre … moi je vais finir mes travaux. Vraiment le seul dans cette maison qui sait donner le sourire.

Dans la cuisine, je commence la préparation des repas du soir. J’ai trouvé sur la table une liste laissé par ma’a sabine. J’ai de la chance. Je n’ai que trois mets à réaliser, des grillades de poulets aux frites de pommes, des émincés de tripes aux ignames et les feuilles de manioc. Après avoir retiré les tripes et les poulets du congélateur, je les ai mis à dégivrer. Puis j’ai retiré les légumes du réfrigérateur et ai commencé à émincer.  Le plan de travail était au centre de la cuisine. On pouvait y faire un tour complet et ainsi, je pouvais y disposer tous mes ingrédients.

Je lève les yeux vers la pendule. Il est 6H30min. Je pense qu’après avoir tout découpé, je débarrasserais  la table du petit déjeuner et placerais celui du diner ; je nettoierais l’intérieur et la cours avant de venir terminer avec la vaisselle et faire cuire le repas.  Michel et sa sœur mangent à une autre table à leur retour des classes. Comme je les envie de pouvoir poursuivre leurs études. Ils ont de la chance et le ne savent même pas. Je me dis que si grand mère était là je n’aurais pas eu à arrêter l’école pour servir de femme à tout faire. Je n’aurais pas eu à me faire violée. A ces mots je revois encore cette fin de soirée. Cet homme, ce visage. J’avais beau crier, pleurer, supplier et il ne m’avait pas écouté au contraire il s’était mis à ricaner. Comme si ma peur lui procurait un plus grand plaisir. Il n’avait pas eu pitié non pas du tout. Les souvenir de cette nuit me mettent dans un état de colère contenue. Nous étions partit pour une réception dont ma’a sabine était le traiteur. Tonton pascal et ses enfants avaient fait un voyage sur la côte pour deux jours afin de profiter de la plage. Je ne cesse de me demander si ma’a  sabine avait fait exprès de me faire rentrer à 2h du matin seule à la maison tout en sachant pertinemment que je n’avais pas de clés.  Je découpe les légumes avec force et entend dire.

-          Vas-y doucement reine. tu vas te couper les doigts à cette allure.   

Je tourne la tête et vois tonton pascal. Il porte une chemise à carreau  sur un pantalon noir enfilé. C’est un homme pas très grand de taille. Un mètre soixante cinq tout au plus. Il est chauve et un peu efféminé ou alors pas très viril. Je ne dirais pas qu’il n’est pas beau mais c’est quelqu’un de quelconque. Bref pour  moi il n’est pas si attirant que ça. Je me dis que c’est le fait qu’il soit français et riche qui attire vers lui toutes les gentes féminines possible

-          Ne t’inquiète pas tonton je sais ce que je fais

-          Ok si tu le dis.

 Il va vers le réfrigérateur et en sort une boite de camembert. Je suis sur d’avoir mis du fromage sur la table.

-          Tonton il y en a sur la table.

-          Non. Tu y as mis de la vache qui rit. Je veux du camembert pour aujourd’hui. Me répond- il tout sourire. Avant que je n’oublis qu’as-tu fais à ta sœur pour qu’elle crie de la sorte ? où pour que ta mère claque des pieds en disant que tu vas quitter cette maison ?

-          Rien tonton.

-          Tu en es sûr ?  il s’approche de moi et me touche la joue avec tendresse. Ses yeux sont si tristes et lointain. Fait attention à toi. Ainsi dit, il tourne les talons et sort.

Je vous jure. Tout est bizarre. Tonton ne s’’est jamais comporté de la sorte. Il ne prend jamais ma défense et n’intervient pas. Qu’il me dise de faire attention est étonnant. Et puis que je fasse attention à qui ? À part sa femme qui me veut du mal dans cette maison ? Si seulement il pouvait ne pas tout passer à sa femme et être un vrai homme. Je soupire et continue mon travail. Je paris que si sa femme lui demandait de me faire pendre, il dirait d’abord oui avant de réaliser les conséquences que poserait l’acte avant de dire non.

J’ai soudainement des fourmillements dans le pied gauche. Je tape doucement puis, plus fort mais cela ne fait qu’augmenter l’intensité. La sensation forme presque un anneau autour de ma cheville et monte progressivement. Ma cuisse gauche, mon flanc gauche, mon bras et enfin ma tête.  Tout se concentre au  niveau de front. Je sens comme une brulure. La douleur devient plus intense et je commence à voir flou. Je dépose le couteau et pose les mains à plat sur la table afin de soutenir mon poids. Je refuse de fermer les yeux. Tout à l’heure dans la chambre de Michel, j’avais la sensation d’être aspirée. Non je refuse de fermer les yeux. La douleur disparait et le fourmillement recommence en fluctuant en sens inverse mais cette fois ci sur mon coté droit. Je relève la tête et de ma main gauche je me masse le front.

 Je me remets au travail lorsque tante sabine tombe sur moi comme un ouragan. Elle me donne des coups à la tête, au dos, aux pieds. Je pose tout d’abord le couteau. Elle m’énerve tellement je pourrais m’égarer. Je veux fuir elle me retient par ma robe ample et me tire en arrière. Je tombe sur les fesses dans une douleur atroce. Je crie j’ai vraiment mal. Mes larme coulent d’elles mêmes.

-          Ma’a pardon hoooooo sniff. aie !!! quelque soit ce que j’ai fait pardonne moi. Je ne vais plus recommencer. S’il te plait maman. Elle n’arrête pas et continue de plus belle.

Je sens son coup de pied dans le ventre puis un autre et encore un autre sur le visage. Ses coups de pieds pleuvent sur moi encore et encore. Je crie et supplie. Elle ne semble pas m’entendre elle est comme déchainée.

-          Tu me tape l’enfant que tu es qui ? coups de pied et un plat qui se casse sur ma tête. Dans ma maison tu oses ? deux poings s’abattent sur mes côtes  à la façon gorille. Surtout aujourd’hui. J’avais dis que tu es mauvaise. Mais personne ne m’écoute. Enfant du diable.  A chaque mot je recevais une dose. Je criais et pleurais en même temps. La douleur dans mon bas ventre est fulgurante et manque de me couper le souffle.

Qu’avais je fais ? Pourquoi moi ? Tant de peine et de douleur pour une seule personne n’était supportable. J’arrête de crier, mes larmes ruissellent sur mon visage. J’ai mal à mon cœur en mon âme et à mon corps. Je ferme tout doucement les yeux  me recroqueville sur moi-même la tête enveloppé entre mes bras entre mes jambes et m’abandonne. Je me sens partir progressivement. Les paroles de tante sabine me parviennent comme des chuchotements. La douleur s’en va aussi peu à peu. Je ressens une grande paix intérieure. Le calme est parfait. Ce silence ….. C’en est presque effrayant. Ont-ils quitté la maison ??

J’ouvre les yeux. Mais où suis-je ?? Tout est d’un orangé comme recouvert de nuages au couché du soleil. Il n’y a pas de sol, ni de ciel. Je suis morte ! Ce doit être ça. Je cris alors plus fort

-          Seigneur !!! nonnnnn nonnnn…… je te donne les mains. Donc tout ce que j’ai vécu c’était pour me retrouvée au purgatoire ?? le même silence me répond. Bien !!!

Soudain, une légère brise se lève. Le vent qu’il apporte est rais et doux j’inspire profondément et relâche. Une voix murmure dans mon dos.

-          Enfin vous êtes là. Même si c’est par des moyens peux orthodoxes. Depuis des mois que je vous appelle.

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