Chasser le naturel, il revient au galop.
Write by Farida IB
Axel BENAN….
Elle écarte ses jambes et se penche en avant prenant appui fermement sur ses genoux avec ses mains et commence à remuer du bassin pendant que je l’attrape par les hanches pour l’aider à trouver un rythme adéquat. Nous sommes dans la cabine de douche et je suis adossé à la paroi laissant Rachelle faire tout le travail. Je prends le relai lorsque je la sens se contracter autour de moi, elle se cambre totalement en avant en laissant échapper un long râle. Je me laisse aller à mon tour et on garde cette position jusqu’au moment où chacun reprend ses forces avant de laisser l’eau couler sur nous.
Rachelle : tu m’as manqué bae.
Moi : tu m’as manqué aussi bébé.
Rachelle : j’espère que c’est ton retour définitif.
Moi : euh, on en parle plus tard, il faut qu’on sorte d’ici avant que ma mère ne vienne nous chercher.
Rachelle souriant : tu as raison, mais après cette dernière danse.
Moi : rhoo tu veux m'épuiser dès mon arrivée ?
Rachelle : épuisé par quoi ? En deux tours tu es déjà fatigué, tu es devenu moins efficace ma foi. Enfin, soit une Cotonoise t'a épuisé avant ton départ, soit tu n'es pas si content que ça de me revoir.
Moi biaisant : on était censé prendre une douche et descendre dîner, tu te rappelles au moins de ça ?
Rachelle : beuuhh ils peuvent dîner sans nous, ça ne fait absolument rien. Ils ne sont pas dupes, ils savent que nous avons un rattrapage de taille à faire.
À ces mots, elle empoigne mon troisième pied qui se met aussitôt au garde-à-vous. Nous revoilà en train de reprendre cette danse pour la troisième fois.
Je viens d’arriver à Dakar après deux heures de vol, ils sont tous venus me chercher à l’aéroport, et même papa qui était tout content de me voir. En fait, j’ai soutenu ma licence professionnelle en Audit et contrôle de gestion il y a deux mois et j’ai attendu de récupérer mon diplôme pour venir passer du temps avec ma famille et ma miss. Il faut dire qu’en ce moment, je suis le fils préféré de papa (rire) on sent qu’il est très fier, il me passe tout et j’en profite au maxi krkrkr. Normalement ce voyage, c’est pour fêter mon diplôme, mais je veux saisir cette occasion pour lui parler de mon retour définitif à Dakar. Je n’ai pas pu le faire entre la rédaction de mon mémoire et la soutenance, mais j’ai quand même réussi à tempérer madame tout ce temps. Entre elle et moi, tout va relativement bien depuis le temps, enfin quelques petites embrouilles que nous réglons aussitôt qu’elles surviennent.
On finit par se doucher et descendre rejoindre tout le monde pour les retrouver attablé autour du repas. Nous prenons place l’un à côté de l’autre pendant que maman entreprend de nous servir.
John (mon frère) : vous en avez mis du temps.
Moi (lui lançant un regard désapprobateur) : on avait des choses à se dire.
John (sourire aux coins des lèvres) : ah ça !! Vous devriez sûrement avoir beaucoup de choses à vous dire.
Maman : John !!
Papa remue la tête en souriant pendant que je fusille mon frère du regard et Rachelle baisse juste la tête gênée.
Papa me fixant : maintenant que vous avez pu (articulant) discuter, on peut manger ?
Maman à papa : Timothée tu ne vas pas t’y mettre toi aussi.
Papa : mais je demande !
Moi soupirant : oui, on peut manger.
Ils rient tous les deux un moment avant qu’on entame le dîner proprement dit. Pendant qu’on mange, le sujet de mon diplôme égaye les discussions. C’est d’ailleurs la vidéo de la soutenance que nous visualisons plus tard à la fin du repas alors que Rachelle s’occupe du rangement à la cuisine. Lorsqu’elle finit, je la raccompagne chez elle avant de revenir me mettre directement au lit. Je me laisse bercer par un bon sommeil réparateur qui me remet d’aplomb le lendemain.
……
Ça fait exactement trois semaines que je suis là et je n’ai toujours pas trouvé le bon moment pour parler à mon père. Avec Rachelle qui pour une fois est très disponible pour moi, nous avons toujours quelque chose de prévu. Ce week-end nous l’avons dédié à une villégiature sur Ngor (village de pécheurs) où nous sommes depuis hier. Nous avons pris une chambre dans un hôtel près de la plage. Ça nous permet de nous évader loin du brouillard de la ville pour passer un bon week-end romantiques.
Aujourd’hui nous avons fait un peu de tourisme dans le village et passer tout l’après-midi à la plage. Là, nous nous préparons pour nous rendre au restaurant de l’hôtel, j’attends que Rachelle sorte de la douche pour m’y rendre. Pendant que je choisis mes vêtements pour la soirée, son téléphone sonne un moment avant de se couper et ensuite, j’attends le bip d’un message. Je me penche sur l’écran pour lire le message avant que le téléphone ne se verrouille, mais elle pénètre dans la pièce au même moment.
Rachelle soupirant d’aise : wouhh !! Ça fait du bien de se laver. À ton tour bae (me donnant une tape sur ma fesse gauche) et dépêche-toi nous allons être en retard.
Moi (refermant le sac) : je parie que je serai prêt avant toi, tu n’as même pas encore choisis ce que tu veux porter.
Rachelle (s’essuyant le corps) : même, pas, il me faut juste me décider entre deux robes.
Je prends la serviette qu’elle me tend pour me diriger vers la salle de bain.
Moi : certes, mais il te faut une heure pour te maquiller.
Rachelle : je ne compte pas le faire ce soir.
Moi tenant la porte : quelle bonne nouvelle !
Elle éclate de rire alors que je referme la porte derrière moi. Quand j'en ressors quelques minutes plus tard, elle était effectivement presque prête, nous finissons de nous préparer ensemble et nous rendons ensuite au restaurant. Une idée brillante me vient en tête pour lire le message qu’elle avait reçu quand nous patientons pour qu’on nous envoie nos menus choisis.
Moi : bébé passe-moi ton téléphone s’il te plaît, je veux voir les photos que nous avons tirées dans la journée.
Elle s’exécute et en échange elle prend le mien, je rentre d’abord dans la galerie pour jouer le jeu. Je lui montre même quelques photos que je trouvais jolies. À un moment où Pokémon Go captiva toute son attention, je migre vers sa messagerie et retrouve aux abords la conversation de tout à l’heure. Je prends tout mon temps pour lire. Il s’agit d’un numéro non enregistré.
Lui « Si, ton séjour avec ton pingouin de chéri te dégoûte, tu sais où me trouver, Ngor, c’est chez moi. »
Je fronce les sourcils.
Rachelle « Lol, ce n’est pas un pingouin »
Lui « Tu plaisante ? J’ai vu le type, il est vilain comme un pou. En plus, je suis sûr qu’il a un petit engin »
Rachelle « Il assure quand même au lit, et pour ton info bien mieux que toi. »
C’était plus que ce que je pouvais lire donc je retourne simplement le téléphone vers elle.
Moi (la voix tendue, mais posée) : Rachelle, c’est quoi ça ?
Elle fronce les sourcils en regardant l’écran.
Rachelle : euhh…
Moi : euhhh quoi ? C’est qui lui ?
Rachelle (me prenant le téléphone) : personne, c’est un ami.
Moi : ok.
C’est tout ce que je dis pour ne pas m’emporter et elle non plus ne dit rien. Quand nos plats arrivent, je mange avec appétit pendant qu’elle pioche dans son assiette. On quitte le restaurant plus tard dans une ambiance plus que tendue. C’est lorsqu’on est couché qu’elle essaie d’aborder le sujet, mais je la stoppe d’un geste de la main avant de lui tourner le dos. Elle peut garder ses explications bidons cette fois, tout compte fait il n’y aura plus jamais de nous entre elle et moi.
*
*
Annick ANJO….
Le chauffeur de taxi que j’ai pris pour convoyer ma marchandise depuis le Nigeria gare à peine devant mon magasin de vente en gros et en détails de mèches que je descends pour me dégourdir les jambes. Il est 16h 06 sur mon téléphone et je jubile intérieurement d’être rentrée aussi tôt, aujourd’hui. Comme toutes les fois, ce voyage fut long et périlleux, mais je n'ai vraiment pas le choix. J’aurais voulu prendre l’avion à l’instar de mes virées au Nigeria pour le business du sexe si le coût du transport aérien de marchandises n’était pas aussi excessif. Disons que cet argent servirait bien à d’autres fins.
Après plusieurs allers-retours entre la devanture du magasin et l’arrière-boutique, je règle le chauffeur et le remercie chaleureusement de m’avoir sauvé des griffes des policiers et des douaniers au cours du trajet. Il ne tarde plus à démarrer sa voiture laissant une fumée noire émanant du pot d’échappement titiller mes narines pendant quelques secondes. Je m’enferme ensuite à l’arrière-boutique pour faire le point de mes achats et disposer les différents produits sur les étagères avant l’ouverture demain. Quand trois heures plus tard je finis, je m’assure que tout soit bien fermé avant de monter sur un taxi-moto pour la maison.
J’ai démarré ce commerce il y a trois mois déjà, j’ai dû suivre une formation en marchandisage un mois auparavant pour m’assurer de la réussite de l’affaire et ça marche plutôt bien. J’ai pris cette résolution après le départ d’Emmanuel, j’étais vraiment décidé à reprendre ma vie sur de nouvelles bases. J’ai voulu me reconvertir non pas seulement pour lui, mais pour mon propre estime. Son passage dans ma vie aurait servi à m’ouvrir les yeux sur la mauvaise vie que je menais. Ça n’a pas été facile pour moi d’arrêter, et je dois avouer que souvent, je prends sur moi pour ne pas replonger surtout lorsque l’appel du sexe devient intenable. Je me suis un peu éloignée de Cholah et d’Asanda quoiqu’on se fasse parfois des soirées entre filles et rien d’autres. Mon nouveau rituel de tous les premiers du mois comme ce dimanche, c’est de me rendre au Nigeria afin de me procurer des mèches à la mode pour ravitailler mon magasin.
Par contre, ma nouvelle obsession, c’est de retrouver Emmanuel et lui prouver ma bonne foi à devenir la femme qu’il espérait que je sois. Il a longtemps ruminé sa colère et sa déception envers moi au téléphone après le jour où tout a basculé puis après rien, le silence plat. Pour mon plus grand regret d'ailleurs, car je préfère de loin ces adjectifs exacerbant dont il se servait pour qualifier la pute que j’étais à ce silence dévastateur. Depuis ce moment-là, je tente par tous les moyens de le débusquer en vain. Le plus évident, c’est qu’il se soit retourné à Lomé, toutefois, je sais par son petit frère qu’il n’est pas retourné en famille donc la seule option probable, c’est qu’il ait réussi à se faire pardonner par son ex fiancée.
À la maison, je me débarrasse de mon complet « anango » et trace à la douche en toute vitesse. Je laisse l’eau froide couler sur tout mon corps et lorsque je finis, je me tamponne avec un drap de bain avant de m’asseoir toute nue sur le lit les jambes repliées sous moi. Bientôt, je prends mon téléphone pour appeler Austine, je lance son numéro et le mets sur main libre. Elle décroche après plusieurs sonneries et pour une énième fois, je n’ose parler. De toute façon mon but n’est pas de lui faire la conversation, mais de m’assurer qu’Emmanuel est bien avec elle et de préparer mon plan d’attaque. Je ne compte pas le laisser me filer au bout des doigts, pour rien au monde !!
Austine : allô ?
Silence
Austine avec humeur : allô ? Ça vous amuse de faire perdre le temps aux gens, c’est ça ?
Je soupire.
Austine grondant : bon sang, c’est agaçant à la fin, si vous n’avez pas le courage de parler aux personnes que vous appelez bah ne le faites pas !!
Voix au fond (avec un accent français) : bébé, c’est encore ce numéro privé ?
Je colle le téléphone à l’oreille.
Austine soupire frustrée : oui chéri, tu t’en vas déjà ?
Lui : mouais, je vais rater mon vol sinon.
Austine ton boudeur : tu es vraiment obligé d’y aller ?
Lui ton rieur : tu vas devoir te plaindre à la nature, si ce n’était la sécheresse qui menace les enfants au Soudan, je me serais réfugié dans tes bras pour la vie.
Austine : pour la vie ? Lol ne dis pas n’importe quoi !!
Lui : pourtant, c’est vrai. Je vais passer des jours obscurs sans ton sourire pour les illuminer.
Austine : ah ouais ? Tu as sorti ça d'où ? Dans un livre ?
Lui : j’ai sorti cela du tréfonds de mon cœur pour mon cœur.
Austine (éclat de rire dans la voix): je te crois bébé.
Eux : respiration hachée.
Lui (au bout d’un moment) : je vais finir par rater l’avion si nous continuons sur cette lancée.
Austine : laisse-moi prendre mes affaires et on y va, tiens, il n’a pas raccroché celui-là. (du tic au tac) Dani !!! Tu sais où j’ai laissé les clés de la voiture ?
Clic !
Ah ça, pour passer à autre chose, elle est vraiment passée à autre chose !!
Je jette le téléphone sur le lit et passe ma main sur mon visage. Je ne sais vraiment plus où me donner la tête,c'est la dernière piste qu’il me restait à explorer et voilà qu'elle vient d’être brouillée. Il ne me reste plus qu’à faire comme Austine, c'est-à-dire passer à autre chose. Je suis maintenant convaincu de l’avoir perdu pour de bons.
Je soupire longuement pendant que je sors une camisole de flanelle un peu long du dressing, je le porte et me rend ensuite à la cuisine pour me faire un gratin de pommes de terre. Je n’ai pas tellement faim, mais il faut bien que je remplisse mon ventre qui n’a que faire de ma profonde tristesse. J’avoue que je ne suis plus que l’ombre de moi-même depuis son départ, tout dans cet appartement devenu trop spacieux pour moi me rappelle chaque petit détail de nos moments de tendresse. L’argent, le luxe, je l’ai, et même plus, mais c’est vil sans lui. Je l’ai réalisé, bien trop tard.
Quand la sonnerie de l’appartement retentit, je m’empresse d’ouvrir la porte du grand salon sans même demander qui c’est. C’est ainsi depuis des mois, chaque son, le moindre bruit me fait penser à un retour imminent d’Emmanuel. Je roule des yeux lorsque j’ouvre la porte pour tomber sur Cholah.
Cholah (passant devant moi) : sympa ta nouvelle manière d'accueillir tes invités !
Moi agacée : qu’est-ce que tu veux ?
Je referme la porte et la suis au salon où je la regarde prendre ses aises.
Cholah : bonsoir d’abord.
Moi : oui bonsoir, on n’avait pas rendez-vous ce soir.
Cholah plissant le front : c’est maintenant à base de rendez-vous qu’on vient te voir ?
Moi (haussant l’épaule en prenant place en face d’elle) : j’avais besoin d’être seule ce soir, tu viens déranger ma paix !
Cholah : être seule pour quoi ? Pour t’ennuyer de ton Manu ? Chérie, il vaut mieux passer à autre chose maintenant. Je vous avais prévenu ici que cette double vie que vous meniez allait vous péter un jour à la figure. Les filles comme nous ne devrions pas avoir la prétention de vivre une histoire d’amour et quelle que soit ta volonté à reprendre une nouvelle vie, ton passé te rattrapera toujours.
Moi : peut-être, mais moi, j’y crois, tout le monde à droit à une seconde chance dans la vie.
Cholah : en tout cas ! (passant du coq à l’âne) Ça sent bon ici, tu prépares quoi ?
Moi : un gratin de pommes de terre (me levant) je vais d’ailleurs vérifier si c’est prêt.
Cholah (me suivant au pas) : yes ! Nous allons nous régaler.
Moi : mangeuse de chez les gens.
Cholah riant : avec tous les honneurs.
Moi : lol.
Je vérifie la cuisson qui est déjà top, nous passons ensuite à table pour finir devant un film romantique une fois repues. J’essaie de me concentrer sur le film tout en écoutant Cholah me raconter les derniers buzz dans la vie d’Asanda. Apparemment, ils fileraient le parfait amour avec son Henri, j’attends donc qu’elle finisse son récit pour parler.
Moi : je pensais que nous autres n’avions pas droit à l’amour à l'eau de rose ?
Cholah : et j'insiste encore dessus, aussitôt qu’Henri découvrira son secret tout partira en fumée comme c’était le cas avec Emmanuel.
Moi : tu oublies qu’Asanda est également en voie d’arrêter la prostitution et contrairement à moi elle a un téléphone ″spécial Henri″.
Cholah : wep, mais attendons de voir la suite. Sinon je suis heureuse pour elle et son Henri, c’est le jackpot.
Moi (la fixant au coin de l’œil) : j’espère que tu n’as pas des vues sur lui.
Cholah (la voix à peine audible) : je ne fais qu’apprécier.
Moi (pas du tout convaincue) : et je te suggère de rester au stade de l’appréciation, moi ça passe encore. Asanda elle n’ira pas en douceur avec toi. (elle hoche lentement la tête.) Je peux regarder le film maintenant ?
Elle me jette un coup d’œil avant de reporter son attention sur l’écran. Au bout de quelques minutes, elle craque.
Cholah : donc les biz ne te manquent pas ?
Moi soupire exaspérée : Cholah, j’essaie de suivre le film !!
Cholah : réponds juste à cette question, je promets de ne plus t’importuner.
Moi : parfois, mais je gagne bien mon argent maintenant. Même s’il faut beaucoup se suer et attendre plusieurs semaines avant de gagner le tiers de ce qu’on gagnait en une soirée.
Cholah : je vois, donc il ne t’arrive jamais d’avoir envie du sexe ?
Je la foudroie du regard.
Cholah : rhooo répond s’il te plaît.
Moi (roulant des yeux) : si !
Cholah (sourire malicieux) : je peux te dépanner, tu sais ?
Moi dégoûtée : n’y penses même pas, j’ai fait table rase sur cette vie de chienne.
Cholah insistant : juste un Cunni pour te détendre, tu deviens un tantinet névrotique.
Elle ne me laisse pas répondre avant de se rapprocher et de plonger directement sa main entre mes cuisses. Le fait que je ne porte rien au-dessous de la camisole lui facilite l’accès à mon vagin, elle y plonge deux doigts et se met à farfouiller à l’intérieur par des lents mouvements de va-et-vient. La sensation de bien-être me fait vaciller la tête derrière, je la laisse faire sans inhibition. Elle me regarde dans le fond des yeux et accélère ses mouvements et je commence à soupirer bruyamment. Je ne sais pas si ce sont les longs mois d’abstinence ou si c’est elle qui est devenue encore plus forte à ce jeu, mais je déborde de plaisir au point où je m’offre totalement à elle les cuisses en grand écart. Le plaisir devient inouï lorsqu’elle remplace ses doigts par sa langue.
Cholah : tu aimes ça hein ! Réponds-moi, tu aimes ! Je ne t’entends pas !
Moi hurlant : ohh oui, oui, oui…
*
*
Fifamè LOCKO…..
Je prends une douche après ma séance d’eau chaude et m’habille ensuite pour rejoindre ma mère et la mère de Florent dans la chambre de bébé. Ça fait deux semaines que j’ai accouché d’un magnifique garçon, je l’ai prénommé Florent comme son père, je dois dire que c’est son portrait craché. Mais j'avoue que l’affaire-là n’est pas facile du tout, je tire une fière chandelle aux femmes qui multiplient les accouchements. Je me demande si j’aurai le courage de retomber enceinte, entre la grossesse qui n’est pas du beurre, l’accouchement dont je m’efforce d'effacer les souvenirs douloureux de ma tête et les nuits blanches avec bébé dont j’ignore encore le mode d’emploi, je ne pense plus avoir le courage de le faire (rire). Je regarde les deux femmes admirer leur mari comme elles aiment l’appeler avec sourire. C’est ma mère qui remarque ma présence en premier.
Maman : tu as fini ?
Moi : oui, vous avez besoin de moi ?
Mère Florent : tu poses la réponse ? C'est l'heure de donner à manger au mari.
Je les rejoins et prends le bébé de son berceau. Je m’assois ensuite sur la chaise à côté avant d’enfoncer un bout de sein dans sa bouche.
Moi me plaignant : je dois déjà lui donner à manger alors que je n’ai rien avaler depuis mon réveil.
Maman : ce n’est pas notre problème, donne lui à téter ensuite tu iras prendre ton petit déjeuner. Ma’a Augustine (la mère de Florent) a déjà préparé la pâte pour toi.
Moi fronçant la mine : encore ?
Mère Florent : mais oui, c’est pour que tu récupères vite.
Moi : je pensais que c’était le rôle de la torture que vous me faites subir sous la douche.
Mère Florent : tout ça est nécessaire pour te remettre d’aplomb, dans quelques jours, tu retrouveras ta corpulence d’antan.
Moi : mais…
Maman me coupant net : arrête de te plaindre à la fin, nous sommes toutes passées par là.
Mère Florent souriant en la fixant : il faut l’excuser, en notre temps nous étions beaucoup plus tenaces que les jeunes filles d’aujourd’hui.
Maman : ce n’est pas non plus une jeune fille hein, c’est elle qui recalais son mariage pour une raison que nous ignorons encore son père et moi.
Mère Florent : Anti Annie, c’est Dieu qui décide du destin de tout un chacun. Elle était prédestinée à mon fils, voilà pourquoi elle a longtemps traîné célibataire.
Et s’en suivit une longue tirade qui finit à la cuisine plus tard après que mon fils se soit plongé dans un sommeil profond. Je me sers un bout de pâte que je mange sans grand enthousiasme. Florent arrive par l’entrée du salon et lance un bonjour général avant de prendre la porte du couloir pour foncer vers les chambres. Je comprends par sa mine dépitée qu’encore une fois son rendez-vous n’a pas aboutit. C’est la voix de sa mère qui me ramène à la réalité.
Mère Florent : celui-là continue de bouder ?
Moi soupirant : oui.
Mère Florent : je ne sais pas ce qu’il attend pour oublier cette femme.
Moi m’insurgeant : c’est quand même son épouse en plus elle s’en est allée avec ses enfants sans donner une piètre nouvelle depuis plus de six mois.
Mère Florent : et puis quoi ? Il a une nouvelle femme, un fils que je trouve d’ailleurs plus beau que les enfants de cette femme. On ne sait pas quel genre de gêne elle a pour nous pondre des têtards à son image.
Ma mère et moi, nous lançons un regard horrifié.
Moi : Ma’a Augustine tu parle là de tes petits enfants.
Mère Florent en fon : djo hodo édessou wè toun vilè sin tooh (laisse tomber cette histoire, elle seule connaît le père de ses enfants.).
S’en était trop pour moi donc je débarrasse mon assiette et vais retrouver Florent dans notre chambre. Notre vie de couple après le mariage n’a rien à voir avec notre vie d’avant, il est toujours aussi attentionné avec moi, mais la plupart du temps son esprit est tourné vers sa femme et ses enfants. Je constate chaque jour avec amertume qu’en réalité, il aimait éperdument sa femme alors qu’il prétendait le contraire. Après son malheureux passage chez la mère de celle-ci qui l’a amené à finir en Europe afin de venir à bout des cicatrices de brûlure qui lui couvrait une partie du visage et de l’omoplate, il n’a jamais plus jamais osé se rendre chez elle. Nous avons néanmoins lancé des avis de recherche au niveau de tous les médias et commissariats du pays et jusque-là personne n’a pu les retrouver. Ce qui me reste à faire, c’est d’engager un détective privé qui saura graisser la patte à sa mère. Il n’y a pas de doute qu’elle sache où se cache sa fille.
Je rentre dans la chambre et le retrouve pencher sur le dressing la tête posée contre celui-ci, une main par-dessus de la tête. Lorsqu’il me voit, il efface rapidement une larme au coin de l’œil et me fixe les yeux un peu rougis.
Moi (me rapprochant de lui) : chéri, ça été ton rendez-vous avec le commissaire ?
Florent : comme d’habitude.
Moi : nous allons les retrouver t’inquiète.
Je le prends dans mes bras pour le réconforter, il se laisse bercer un moment avant de soupirer bruyamment.
Florent (lorsqu’on se détache) : j’ai tellement mal.
Moi : j’imagine bien (le traînant vers le lit) prend ton mal en patience, on les retrouvera très bientôt. Je suis sure qu’ils sont sains et sauf.
Florent : je l’espère. (après un bref silence) Et Junior ?
Moi : dans sa chambre, je viens de le coucher.
Florent : d’accord, je vais le voir.
Moi : ok, mais ne le réveille pas s’il te plaît, je veux pouvoir me reposer avant qu’il ne commence à piailler.
Florent : ok.