End of the road

Write by RIIMDAMOUR

Amine Aïdir.

Elle n'est toujours pas rentrée. Où peut-elle bien être ?

Je jette mon téléphone sur le fauteuil après un énième appel qu'elle ne prend pas.

Elle veut me rendre fou.

Oui, j'ai l'impression que c'est ce qu'elle veut.

Elle n'est jamais rentrée aussi tard.

Je suis vraiment inquiet, je ne la reconnais plus.

Depuis que je me suis mariée, Milouda est devenue une toute autre personne.

Je m'y attendais, bien-sûr, mais pas de cette manière.

Dans ses yeux je ne lis plus ce que j'y lisais avant, de l'amour, de la passion ,du désir.

Non, maintenant elle ne me regarde même plus, et les rares fois où elle le fait, c'est avec indifférence.

J'aurais préféré qu'elle me crie dessus, qu'elle m'insulte, ou même qu'elle me jette des trucs. Je ne supporte plus le détachement dont elle fait preuve tous les jours.

Je ne reconnais plus ma femme.

Je sais que j'ai trahi sa confiance en épousant Taloula, mais je ne pouvais pas faire autrement, Tal a besoin de moi.

Milou ne m'a pas laissé lui explique de quoi il en retournait, elle m'a juste regardé, un regard rempli de dédain et là, j'ai eu tellement mal que j'en ai perdu mes mots.

Il y a que cette affaire est très délicate, je ne sais pas si je dois lui dire oui ou non, parce que je ne suis pas le principal concerné mine de rien.

Je sursaute quand j'entends un bruit dans l'entrée et me précipite vers la porte principale.

Ouff ! Elle est là !

Elle me dépasse en me lançant un faible bonsoir et se dirige vers le hall sans autre cérémonie.

Elle est devenue tellement froide avec moi...

Je sens la fureur gagner peu à peu mon corps et je me mets à trembler.

Voilà, je m'énerve, encore.

Je m'énerve tout le temps dernièrement.

Et quand il y a un problème avec Milou, au lieu de parler calmement, j'agis comme le plus fini de tous les crétins.

Je ne me reconnais plus.

Je n'ai plus aucun contrôle sur mon corps dès que je vois Milouda.

- Où t'étais ? Je lui demande en la suivant jusqu'à sa chambre, elle refuse de dormir dans la mienne.

- Chez la coiffeuse. Répond-elle d'une voix trainante en enlevant son foulard, libérant ses cheveux.

La surprise !

Elle a changé de coiffure.

Mon Dieu ! Elle est magnifique comme ça.



J'adore son habituelle touffe frisée, j'aime y fourrer mes mains et sentir leur odeur si particulière qui me rappelle un peu la cannelle et la pomme.

Mais là, je suis comme hypnotisé par les perles dans ses cheveux qui se balancent au grès de ses mouvement.


Je veux lui dire à quel point je la trouve magnifique, je veux la prendre dans mes bras, la serrer , comme avant, mais mon corps est comme déconnecté de mon cerveau.

Même ma bouche ne me répond plus, et je me surprends à faire une grosse connerie.

- Dis-moi tout de suite où tu étais ! Je m'entends hurler.

Voilà, je ne contrôle plus rien, et c'est reparti pour un tour.

Je pique une grosse crise sans grande raison. Je crie, hurle, la secoue, sans qu'elle ne réplique rien.

Elle me regarde juste d'un air excédé en fronçant les sourcils de cette manière si particulière, comme elle le fait à chaque fois qu'elle est dépassée par les évènements.

Une partie de moi la croit.

Elle aurait bien pu aller chez la coiffeuse, je le sais sciemment.

Mais il y a cette autre partie de moi qui se manifeste de plus en plus souvent ces derniers temps qui me dit qu'elle ment, qu'elle était peut-être avec un autre homme.

Cette idée m'est tellement insupportable que j'ai envie de tout casser à chaque fois qu'elle s'insinue dans mon esprit.

Elle m'a demandé le divorce deux fois, je lui ai répliqué qu'il n'en est pas question, elle n'en a plus parlé.

Maintenant j'ai peur, qu'elle me quitte.

J'ai tellement peur de ça que je ne veux plus m'éloigner d'elle une seule seconde, pour ne pas lui laisser le champ libre, pour m'abandonner.

Je dois partir après demain, je dois passer la semaine avec Tal, c'est la règle que j'ai instauré.

Une semaine avec l'une , la suivante avec l'autre.

Mais je n'ai aucune envie de quitter Milouda, ma femme.

**********************

- Tu vas où comme ça toi ?

Oh mon Dieu !

J'ai failli faire une attaque. Pourquoi il crie comme ça, lui ?

J'ai tellement eu peur que j'ai lâché mon sac et mon téléphone.

Il est sorti de nulle part, comme une apparition.

- Tu m'as fait peur ! Je lui réponds sur un ton de reproche en ramassant mes affaires.

- Tu vas rejoindre cet homme, n'est-ce pas ? Rétorque t-il.

Kié ! Quel homme encore ?

- Ne fais pas comme si tu ne sais pas de qui je parle ! Crie t-il en me secouant violement. Celui avec qui tu étais à la fête de Maya, je t'ai entendu lui téléphoner hier soir. Tu le remerciais de t'avoir raccompagné.

Ah ! Babacar !

C'est lui qui le met dans cet état là ?

Babacar est juste un homme charmant qui s'inquiète pour mon état de santé.

Il y a quelque temps encore, je l'aurais laissé dans le doute pour attiser sa jalousie, mais là, j'en ai juste marre de lui et ses crises que j'encaisse depuis deux jours.

- Je vais chez mon oncle.

Cette réponse à l'air d'encore plus l'énerver, il me tire vers le salon et me fait assoir de force sur le canapé.

- Tu te moques de moi ? Chez ton oncle à cette heure ci ? Tu me prends pour un con ?

Franchement ?

Je pense vraiment que si ne t'étais pas con, tu ne serais pas dans cette galère où tu t'es fourré tout seul.

Il me rend la vie dure depuis son « retour ».

Il est devenu tellement possessif, tellement jaloux qu'il me fait peur.

Il n'est plus lui-même, mais je ne sais pas quoi penser de tout ça car je ne suis plus sûre de le connaitre.

Je serai bien tentée de dire qu'il va mal, mais je me suis promis de ne plus me soucier des autres avant moi-même.

Je suis ma priorité.

- Il est 19h et c'est l'heure à laquelle mon oncle m'a donné rendez-vous. Je lui réponds, lasse.

Il me toise avec dédain, de haut en bas.

- Et puis t'as vu comment tu es habillée ? Chez ton oncle ? C'est ça oui, prends moi pour un con.

Je ne vais même pas lui répondre à celui là, je risque de dire une connerie.

Et puis je suis habillée comment ? Je porte une Djellaba, ma tenue de prière, qui couvre tout mon corps. TOUT !

Même là il trouve quelque chose à redire.

Baxna.

- Je viens avec toi ! dit-il d'un ton sans appel en se levant.

Je suppose qu'il va prendre ses clefs de voiture, j'entends ses pas dans les escaliers.

Sans plus réfléchir, je prends rapidement mon sac et sors.

J'y vais sans lui. Heureusement que ma voiture n'était pas garée très loin.

Je ne peux pas le supporter une minute de plus, ni lui, ni sa mauvaise humeur, sa soudaine jalousie maladive, et toute cette violence.

Oui il est très violent depuis son soudain « retour ».

Et il ne faut surtout pas qu'on aille ensemble chez tonton Beckaye, ah non !

Surtout pas, j'ai peur que mon oncle nous sorte un autre de ses légendaires discours pour enfin aboutir à son éternel « mougnal », sois forte, voilà tout ce qu'ils me disent tous depuis que cet idiot qui me sert de mari s'est re-marié.

Evidemment, le divorce n'est même pas envisageable pour ma famille, mon oncle notamment.

D'après lui, je ne suis ni la première ni la dernière à qui ça arrive, je ne suis personne pour prétendre ne pas mériter ce sort. Que mon mari est musulman, qu'il a droit à quatre épouses et que toute femme qui se marie à un musulman doit s'attendre à ce genre de choses.

Les autres, ils peuvent bien parler, mais ils n'ont pas vécu ma situation. Mon oncle, lui, il n'est même pas polygame et il se permet de me donner des leçons. Il est marié depuis trente six ans à tata Bineta et jamais il n'a pris de seconde femme.

Je l'entendais rouspéter dès fois et faire la morale à ses amis polygames qui venaient de plaindre à lui.

Il disait à son ami Moussa que ce n'est pas parce que c'est permis qu'il faut le faire.

Que quand on a plusieurs épouses, l'islam dit qu'il faut les traiter avec égalité, impartialité, et que c'est ça qui est difficile car notre cœur pense forcément le plus vers l'une ou l'autre.

Que même les minutes passées entre elles doivent être égales.

Malgré son très mauvais caractère, Tonton Beckaye est un homme avisé, il dit souvent qu'une seule femme est source de problèmes, pourquoi en avoir deux ?

Il n'a jamais embrassé l'idée d'être polygame, mais je sais que jamais au grand jamais il ne fera des reproches à mon mari devant moi. Ni qu'il ne le critiquera jamais devant moi, même si je sais qu'il n'est absolument pas d'accord avec lui.

Je sais que cette situation ne lui plaît pas mais...

Le restect. Les traditions .

Je sais que s'il me dit de supporter, « mougne », c'est seulement parce qu'il ne sait pas quoi me dire d'autre, il est évident que mon oncle ne me conseillera pas de divorcer.

Je crois que si mon mari avait épousé quelqu'un d'autre, une inconnue, ça m'aurait fait moins mal. Cette Taloula complote avec toutes les personnes qui me détestent : Safètou, Tata Aly...

Je ne suis pas tranquille.

Moi, je crois que je ne mérite pas ça.

Il m'est arrivé un tas de merde dans la vie, des merdes que j'ai affrontées toute seule, sans parents, sans amis.

Alors là, je crois bien qu'il est temps que j'aie un peu de paix.

Pff...

S'ils savaient ce que je leur prépare !

Tchip, j'en ai marre moi de cette fille.

Ce qui a vraiment gâché ma journée, c'est ce foutu test de grossesse que j'ai encore fait sous les conseils de Khadija. Et pas qu'elle seulement.

Tout le monde me fait des remarques sur ma prise de poids, ma nonchalance et mes sautes d'humeur, tout le monde est convaincu que je suis enceinte. Je me suis laissé convaincre.

Je suis vraiment bête à espérer comme ça. Le plus con est que je savais très bien que je n'étais pas enceinte, mais j'ai espéré, je me suis dit : pourquoi pas ?

Et je ne suis pas enceinte, voilà.

Depuis le début, j'avais une explication logique à mon soudain appétit d'ogre, ma prise de poids...

Je noyais ma peine dans la nourriture, voilà tout.

Je n'aurais vraiment pas du le faire, ce test, maintenant je suis vraiment déçue, comme si je m'attendais à quelque chose. C'est quand même le deuxième test que je fais en un mois.

Là je peux être sûre que mon problème de poids ne vient pas de là. Un dérèglement hormonal peut-être.

Mais bon...

D'un coté, c'est une bonne chose que je ne sois pas enceinte, j'aurais eu plus de difficultés pour me débarrasser d'Amine si je l'étais, de sortir de ce mariage qui m'empoisonne la vie.

Mon téléphone sonne, c'est lui.

J'imagine qu'il a dû piquer une crise quand il ne m'a pas trouvée au salon.

Je m'en fous.

Je n'ai aucune envie de voir sa tête.

**

Josée se marie aujourd'hui, je ne réalise toujours pas.

Elle m'a appelé avant-hier pour me dire que Kévin l'avait demandé en mariage et qu'elle avait accepté. J'ai encore plus été surprise quand elle m'a dit qu'elle voulait faire les choses le plus vite possible.

- Je sais que le moment est mal choisi pour toi Milou, les problèmes avec ton mari et tout...Mais, je ne veux pas attendre. Avait-elle dit quand elle était venue me l'annoncer au restaurant.

Je l'ai rassurée, je l'ai soutenue.

Elle n'a pas d'inquiétude à se faire.

J'ai peut-être des problèmes, mais je suis très heureuse pour elle.

Elle a enfin droit au bonheur. Elle aussi a beaucoup souffert.

Kevin est la meilleure personne sur qui elle pouvait tomber, c'est un ange.

Je suis super contente.

Enfin une bonne nouvelle.

Puisqu'elle n'a aucune famille à Dakar, c'est Khadija et moi qui nous occupons de lui organiser son mariage improvisé.

Il n'y a pas grand-chose à faire puisqu'elle ne célèbre que son mariage civil ici, il y aura une petite réception ensuite, en petit comité.

La célébration religieuse se fera au Cap-vert, où réside sa famille paternelle et son père lui-même qui y est retourné depuis un an déjà.

Donc demain, on s'envole pour Praia, la Capitale capverdienne.

Je suis contente, biens que ce voyage fausse tous mes plans.

J'avais déjà acheté mon billet pour l'Afrique du Sud, mes affaires étaient déjà prêtes, il ne me restait plus qu'à les charger discrètement dans ma voiture et m'en aller.

J'ai déjà réglé tous les petits détails concernant le restaurant, la seule chose qui me retenait encore ici, mais je crois que je vais devoir reporter mon exil secret à mon retour sur Dakar.

Je ne peux pas rater le mariage de ma meilleure amie.

Oui, je vais partir.

J'ai pris ma décision et rien ne pourrait me faire changer d'avis.

Ce mariage ne fait que retarder les choses mais je m'en irais d'ici.

Amine sera obligé de m'accorder le divorce quand je serai à des milliers de kilomètres, sans qu'il ne sache où exactement.

Comme ça je ne subirai pas les jugements de la part de tous.

Je suis plus sereine depuis que j'ai pris cette décision.

Les choses qui me blessaient d'habitude ne m'atteignent plus, la violence de mon mari, sa bizarrerie, plus rien.

En ce moment, il est de tour chez l'autre.

Il devra revenir ce soir.

Je lui ai dit que je partais pour le mariage de Josée au Cap-vert et il a dit niet, qu'il est hors de question que je quitte le pays.

J'attends qu'il rentre ce soir pour lui en parler plus en détails, même si son refus ne m'empêchera pas d'y aller.

Il n'a plus aucune autorité sur moi.

Je le déteste profondément, je doute qu'il me reste encore de l'amour pour lui.

Certains diront que je baisse les bras trop vite mais non, je ne pourrais plus rien encaisser.

Il y a trois ans, je croyais que je serais heureuse en quittant Safiètou et en me libérant de son emprise, mais je me trompais.

Depuis lors je n'ai eu droit qu'ç de petits fragments, de toutes petites bribes de bonheur.

Depuis la mort de papa je galère et je refuse d'avoir cette vie là.

Je n'ai fait de mal à personne pour mériter cela.

Je n'arrive même plus à faire semblant.

Je suis à bout, vivement que je parte.

- C'est bon ? Demande ma cousine à la future mariée qui se regarde avec émerveillement dans le miroir.

Elle porte une robe blanche toute simple qu'on lui a achetée avec empressement en ville.

Khadija lui a fait un maquillage discret, une coiffure simple avec une rose blanche dans les cheveux comme seule artifice.

Elle est magnifique.

Je crois bien que je n'ai jamais vu une mariée aussi jolie.



- C'est... dit-elle en essuyant une larme.

Depuis ce matin, elle pleure sans arrêt, tout le monde pense que c'est l'émotion mais moi je sais.

Je sais qu'elle aurait aimé avoir un membre de sa famille à ses cotés en ce jour si spécial.

Son frère Julian nous rejoindra à Praia demain mais on n'a eu aucune réponse de sa mère.

Je sais qu'elle lui manque, ça fait quand près de dix ans qu'elles ne se sont pas vues.

Mes parents sont morts, les siens sont vivants, mais elle et moi on a été dans la même situation.

On est seules, livrées à nous-mêmes.

Moi au moins j'ai le reste de ma famille sur qui compter. Ils on été là quand je me suis mariée, quand j'ai perdu mon bébé, quand cette histoire de drogue a éclaté...

Josée, elle n'a jamais eu personne d'autre que moi.

C'est pourquoi j'ai décidé de ne pas lui en vouloir de m'avoir caché qu'elle couchait avec Mansour.

C'est du passé, et elle est passée à autre chose. Ce qui n'est pas le cas de mon cousin qui a refusé d'assister au mariage de mon ami.

Il est carrément dévasté par cette nouvelle, pauvre Mansour il était amoureux d'elle pendant toutes ces années et nous n'en savions rien.

Je suis triste pour lui mais Josée et Kevin s'aiment, moi je ne veux que leur bonheur, alors je ne peux que consentir à ce mariage, au grand dam de Mansour.

C'est triste.

Tala dit qu'il se peut qu'il nous rejoigne demain pour la fête mais je ne suis pas sûre qu'il viendra.

Il a des choses à se reprocher, à propos de Khadija, on en a pas parlé, mais je sens la tension qu'il règne entre eux deux.

Ils évitent de se retrouver dans la même pièce.

Cette situation est intenable, même pour moi qui n'ai rien à avoir dans cette histoire.

***********************

Mes larmes ont séché, je doute d'en avoir encore, de larmes.

J'ai tellement pleuré que j'ai attrapé un rhume.

J'aurais voulu me lever et taper à cette force de toutes mes forces, mais je ne peux plus.

Je suis vidée, affalée sur ces carreaux depuis plus de 24h.

Là je commence à avoir peur, j'espère seulement qu'il reviendrait pour m'ouvrir cette putain de porte.

Il voulait me punir, ok, j'ai compris la leçon , ça suffit maintenant.

Je croyais que c'était juste histoire de quelques heures, quand il m'a enfermé dans son bureau, hier.

Mais là...

J'ai faim, et heureusement qu'il y a une petite toilette adjacente à la pièce, sinon je me serais fait pipi dessus depuis longtemps. Je n'ai que de l'eau dans mon estomac, hier je n'ai pas mangé de toute la journée, j'attendais de rentrer chez moi pour le faire et me voilà prisonnière de ce rustre.

J'ai crié, j'ai tapé sur la porte, rien, il n'est pas venu.

Je suis exténuée.

Et dire que je venais de passer un week-end génial au Cap-Vert pour le mariage de Josée.

Ça m'a fait un bien fou de partir loin de tout cela, de lui surtout.

Mais quelle n'a pas été ma surprise en rentrant, de le trouver tellement furieux, m'attendant de pied ferme.

D'accord il m'avait dit de ne pas partir, mais je ne pouvais pas rater ça !

En plus il n'a pas le droit de m'interdire d'aller où je veux.

Dès que j'ai posé un pied dans la maison, il m'a violemment tiré par le bras et m'a fait monter dans son bureau, sans tenir compte de mes cris et mes contestations.

Le salaud ! Il savait très bien que personne ne pourrait m'entendre de cette pièce, elle est insonorisée et ne donne pas sur l'extérieur de la maison. Il avait calculé son coup à l'avance je dirais.

Je ne l'ai jamais vu dans un état pareil, il tremblait de colère, littéralement.

Ses yeux étaient rouges, une veine barrait son front et il était tendu comme un arc, prêt à taper sur moi.

Il m'a tellement crié dessus que j'ai eu l'impression que mes timpans allaient éclater.

J'ai eu la mauvaise idée de lui répondre que je ne suis pas son esclave et que de toute façon nous allions bientôt nous séparer. Là il est précipitamment sorti et m'a enfermé à double tour.

Sur le moment, je n'ai pas vraiment réalisé ce qu'il venait de faire, mais je me suis rendue à l'évidence après m'être acharnée une bonne heure pour pouvoir sortir.

Je suppose qu'il a renvoyé Fatou et Xavier, car depuis hier, la maison est très silencieuse et je sais qu'ils seraient venus m'ouvrir s'ils m'avaient entendu crier.

Je suis tellement en colère. Je me suis défoulée sur ses affaires, j'ai cassé tout ce que j'ai pu, déchiré tous les papiers que j'ai trouvé, c'est pour ça que je suis épuisée d'ailleurs.

Malgré,tout, je ne peux pas m'empêcher d'être triste. Comment en sommes arrivés là ?

Où est-ce que j'ai échoué dans mon rôle d'épouse ?

Ne lui ai-je pas donné assez d'amour, n'ai-je pas été assez compréhensive ?

Ou bien, c'est que j'ai été trop permissive ?

J'aurais certainement dû me montrer plus jalouse, plus ferme avec lui.

Oui, c'est certainement ça.

Cet « emprisonnement » improvisé est certes très fâcheux, énervant, révoltant, mais il me met surtout dos au mur, je suis obligée de faire face à mes malheurs que je fuis depuis si longtemps.

Je ne fais que penser, je déteste ça

Je suis tellement plongée dans mes pensées que je n'entends pas le bruit de la clef dans la serrure et je sursaute quand je le vois soudain devant moi.

Je fais comme si je ne le voyais pas, et reste recroquevillée dans le coin de la pièce.

Amine s'approche doucement et s'agenouille devant moi, j'aurais bien aimé reculer mais il n'y a pas assez d'espace entre lui et le mur, un sentiment de peur m'envahit peu à peu.

Je n'ai toujours pas levé la tête pour voir son visage, il me relève le menton avec douceur, une attitude bien différente de celle d'hier.

Mes yeux, je les garde obstinément vissés vers le sol, je ne veux pas le voir.

- Regarde moi. Souffle t-il.

Hors de question, pas après ce qu'il m'a fait hier. Le regarder et lire dans ses yeux tout ce que je n'y ai jamais lu, non !

- S'il te plaît regarde-moi. Mon amour !

Je suis tellement surprise par ses deux derniers mots que je lève la tête sans m'en rendre compte et plonge mes yeux dans les siens.

Mon amour, ça fait tellement longtemps qu'il ne m'avait pas appelé comme ça.

Malgré moi, je ressens un sursaut d'amour, je suis tentée de tout oublier pour le regarder comme ça, ses yeux dans les miens.

Je suis tentée de tout oublier pour croire que j'ai en face de moi le Amine que j'ai connu et aimé.

Mais je sais que ce n'est pas vrai ;

Ce n'est pas lui, je suis convaincu qu'il n'est pas violent.

Ou j'essaie de m'en convaincre.

Son parfum a envahi la pièce, j'ai tellement envie de le prendre dans mes bras, mais je ne peux pas.

Je ne peux pas cautionner toute cette barbarie dont il a fait preuve hier.

- Tu es calmée ? Demande.

Ma vois est cassée, j'essaie de parler mais je n'arrive qu'a produire des sons inintelligibles.

Amine sourit, il a l'air plus serein qu'hier.

Et c'est ce qui m'inquiète. Cette manière qu'il a des changer d'humeur en si peu de temps...

Il était prêt, hier encore, à tout casser et le voilà tout calme aujourd'hui, comme si rien ne s'était passé.

Ça me fait peur, je ne sais pas pourquoi, mais je ne trouve rien de tout ceci normal.

Peut-être que je m'étais trompée sur lui pendant tout ce temps, qu'il n'était pas aussi calme et posé et posé que je le croyais.

Peut-être qu'il vient enfin de me révéler sa véritable nature.

Il s'approche de moi et m'embrasse.

Très doucement.

Et son geste me pétrifie, littéralement.

Je me retiens de toutes mes forces pour ne pas répondre à son baiser. De toutes mes forces, bien que j'en ai envie.

Oh que j'en ai envie !

Mes lèvres se meuvent, au rythme des siennes, je réponds instinctivement à son baiser, ma bouche ne répond plus à mon cerveau.

J'ai complètement échoué à lui résister.

Cela fait des mois que j'en rêve de ce baiser.

C'est si bon, mais ça fait si mal en même temps.

J'ai l'impression de me trahir, d'aller contre tous mes principes, de faire quelque chose d'interdit.

Ça fait mal, si mal, mais ça ne m'empêche pas de l'embrasser avec tellement de hargne, de colère, d'envie.

Le goût de mes larmes se mélange à celui de notre baiser.

Il est littéralement entrain de me dévorer.

Ses baisers deviennent peu à peu empressés, durs, rudes...

On s'embrasse désespérément, tous les deux, tellement que je jurerai sentir le goût métallique du sang.

Jamais je n'avais ressentis deux émotions aussi contradictoires en même temps.

L'amour et la haine.

Le désir et la peur.

L'espoir et le regret.

Je sens ses mains sous mes fesses et il me soulève, je passe mes jambes autour de sa taille, mes mains autour de son cou.

Mes mains ouvrent fébrilement les boutons de sa chemise tandis que je suis à la recherche de toutes mes résolutions dans les recoins de mon cerveau.

Mon corps et ma raison se détachent l'un de l'autre et j'agis sans réfléchir.

Ses mains tremblantes passent sous ma robe et me l'arrachent sans que je n'émette la moindre objection.

Mon soutient gorge la rejoint sur le sol tandis qu'Amine me dépose sur la table de son bureau.

Il s'arrête et plonge son regard dans le mien, deux de ses doigts viennent sécher mes larmes.

- Tu ne te peux pas me quitter. Tu vois. Dit-il. Tu ne peux pas me résister et tu es la seule personne sur cette terre à qui je ne peux pas résister.

Non !

Je fais non de la tête.

Non il a tort. Je peux bien lui résister.

Si je le peux.

Je le peux.

- Non mon cœur, ne t'acharnes pas. Tu ne peux pas. Tu vas rester ici avec moi, personne ne va divorcer. Continue t-il, d'un air si convaincu que j'en ai plus mal.

Il happe de nouveau mes lèvres avant que je ne puisse piper mot.

Ses baisers descendent jusqu'à mon cou, mes seins dont les pointes sont durcies par le désir.

Nous faisons l'amour là, sur la table de son bureau, avec tellement de désespoir.

J'ai profité de chaque seconde de ce moment, chaque.

Car je sais que c'est la dernière fois.

Je partirai de cette maison dès que j'en aurais l'occasion.

Je contemple une dernière fois son corps luisant de sueur, mélangé au mien, ses lèvres rouges que j'ai mordu à sang et que je n'embrasserai jamais.

Amine n'est pas bon pour moi.

Je viens de me rendre compte que je ne pourrai jamais le détester que tout ce semblant de haine que je ressentais à son égard n'était que mon ego blessé qui criait.

Je l'aime, chaque cellule de mon corps aime chaque cellule du sien.

Je sais, je suis convaincue, que jamais au grand jamais je n'aimerai un autre homme comme je l'aime lui.

Mais il n'est pas bon pour moi.

Depuis notre mariage je n'ai été heureuse avec lui qu'en de rares occasions et pendant très peu de temps.

Je ne finirai pas bien si je continue comme ça, à souffrir, pour lui et à cause de lui.

Je n'aspire pas à cette vie là.

************************

J'entend ses pas dans l'escalier et je cache rapidement mes affaires sous mon lit.

Il ne faut surtout pas qu'il voit mes valises, il comprendrait que je le mène en bateau depuis deux jours. Et Dieu sait ce qu'il pourrait faire si une telle chose arrivait.

Je suis cloitrée dans la maison depuis deux jours. Il refuse de me laisser sortir, et il ne fait entrer personne depuis.

Mon téléphone portable, il l'a confisqué.

Quand on m'appelle pour savoir où je suis, il répond que je suis à la maison entrain de me reposer car je suis un peu souffrante.

Je ne vois pas comment il fait pour convaincre tout le monde avec cette histoire.

Il est devenu complètement fou. Il me fait même peur à vouloir contrôler le moindre de mes gestes. Il garde toutes les clefs de la maison avec lui.

Il est d'une douceur alarmante, anticipant mes moindres gestes.

Me faisant livrer des multitudes de cadeaux toute la journée.

Hier il a commandé pour moi deux bouquets de fleurs gigantesques, un collier en or et il m'a promis de rééquiper entièrement ma cuisine, une nouvelle maison.

J'ai l'impression qu'il est entrain de créer pour moi une sorte de prison dorée.

Il est malade.

Je suis effrayée à l'idée de recevoir l'appel d'un homme, quel qu'il soit car Amine est devenu jaloux de Mansour et Tala, oui, même eux.

Pour dire à quel point il a perdu la tête.

Il est devenu comme obsédé par moi.

Il ne me lâche plus des yeux pendant une minute.

Hier soir, quand je me suis réveillée en pleine nuit, pour boire un peu d'eau, je l'ai trouvé à mes côtés, éveillé, me fixant du regard.

Il ne dormait pas, il me surveillait et il a insisté pour aller me chercher de l'eau, lui-même.

C'est tellement malsain.

Il me fait peur, il me terrorise.

Mais je fais genre, je fais comme si je n'avais pas remarqué son attitude étrange.

J'attends juste le premier moment où il baissera la garde pour m'enfuir.

Il ouvre brutalement la porte.

A son expression, je sais qu'il se passe quelque chose de grave et je prends peur immédiatement.

Il est essoufflé, ses yeux sont teintés d'un voile noir. Il tremble de la tête au pied et ses poings sont serrés, l'un contracté autour de mon téléphone.

Mon dieu, qu'est ce qu'il se passe.

Je plaque un sourire forcé sur mes lèvres pour cacher mon appréhension et lui dit .

- Oui, mon cœur ? Tu veux quelque chose ?

Il s'approche de moi de sa démarche saccadée et me lance mon téléphone sur le visage.

Je l'aurai reçu sur la tête si je n'avais pas eu reflexe de me décaler.

Mon cœur rate un autre battement et je me saisis de mon cellulaire, plus angoissée de jamais.

Il affiche un texto, de Babacar.

Ça te dirait de diner avec moi ce soir ? Je peux te remonter le moral, moi.

Je lève instinctivement les yeux vers lui.

Moi qui croyais l'avoir vu au summum de l'énervement, je me rendais compte que là, il était littéralement entrain de bouillir de rage.

- C'est ton amant ! Crie t'il si fort que je sursaute, faisant tomber mon téléphone.

Il se saisit du vase sur la coiffeuse et la jette sur le mur, brutalement.

Je suis tétanisée, je n'arrive même plus à bouger.

- Amine, non. S'il te plaît calmes toi ! Ce n'est pas ce que tu crois. Je bégaie en reculant sur le lit.

Il passe une main tremblante dans ses cheveux, l'air d'essayer de se contenir.

- Ce n'est pas ce que je crois ? C'est quoi alors ? Siffle t-il entre ses dents serrées.

Je prends mon courage à deux mains et réplique.

- C'est juste mon ami, rien que ça, je te jure.

Il vient vers moi, je recule tandis qu'il s'approche, je recule jusqu'à ce que je sente la tête de lit sur mon dos.

Il se tient là, à un centimètre de moi, son nez touche presque le mien et je sens son souffle court sur mon visage.

- Je te jure. Amine, je te jur...

- Ne me mens pas ! crie t-il.

Mes larmes coulent à flot et j'ai peur, comme jamais je n'avais eu peur.

Il tremble tellement que j'ai l'impression que le lit vibre sous lui. Ses yeux sont rouge sang.

Ses mains me saisissent par les épaules et me secouent violement.

- Dis moi la vérité Milouda.

Je lui jure encore une fois que Babacar n'est pas mon amant et...

Il me faut plusieurs secondes et une douleur lancinante sur ma joue pour me rendre compte qu'il m'a giflée.

Je suis sonnée, je tiens ma joue douloureuse et le regarde surprise.

- Tu vas me dire la vérité, je veux l'entendre de ta bouche, de ta propre bouche.

Je n'arrive pas à parler sous l'effet de la surprise.

- Arrête, s'il te plaît tu n'es pas dans ton état normal. Lui dis-je d'une voix suppliante.

Il me tire par le bras et je jette au sol.

- Dis-moi ? Crie t-il en m'administrant une autre gifle.

Mes cris se mélangent à ses hurlements.

Je le supplie d'arrêter, les bras autour du visage pour éviter ses coups.

Mais il est comme déchainé, j'ai l'impression de faire face à une toute autre personne tandis que les coups pleuvent.

J'ai tellement mal que je m'évanouis pendant quelques secondes.

Du sang chaud coule de mon arcade sourcilière, de mon nez et de ma bouche.

Je hurle de toutes mes forces dans l'espoir que quelqu'un m'entende.

En transe j'ai l'impression qu'il est en transe.

Il a maintenant arrêté de me marteler de ses poings , il enlève la ceinture.

Sans réfléchir je profite de cette petite occasion et me relève.

J'ai les jambes en coton et le corps endolori.

Mais la douleur la moins supportable est sans doute celle de mon cœur, j'ai l'impression qu'il veut sortir de ma poitrine .

Je n'arrive pas à croire qu'il m'a battu, Amine.

Mon Amine.

Je tiens difficilement debout sur mes jambes tandis qu'il s'approche de moi, sa ceinture en main.

Je m'élance de toutes mes forces vers le couloir, lui sur mes pas.

Je manque plusieurs fois de tomber dans les escaliers en me précipitant pour descendre.

Je sais que je n'irais pas loin de toute façon puisqu'il a fermé toutes les portes et qu'il garde la clef dans sa poche.

Il va me tuer si jamais il m'attrape, j'en suis convaincue.

L'adrénaline qui coule à flot dans mes veines est sans aucun doute la seule chose qui me maintient encore debout et me permet de rejoindre la cuisine.

Il est sur mes pas, je le vois s'approcher doucement.

En ce moment, je jurerai avoir une autre personne en face de moi.

Ses yeux là...

Mon Dieu ?

Malgré la douleur qui irradie dans chaque parcelle de mon corps, je ne peux m'empêcher de me dire que ce n'est pas normal.

Non, je n'arrive pas à y croire.

- Tu me mentais pendant tout ce temps. Tu as couché avec lui ? Dis moi.

Je n'arrive pas à croire ce que j'entends, encore moins que tout le reste.

Ses mains sont sur mon cou, elles m'étranglent,

Je n'arrive plus à respirer et ni mes coups de pieds, ni les bruits provenant de ma gorge ne le font arrêter.

je jette desesperemment mes maisn de tous les cotés, à la recherche de quelque chose que je pourrais lui lancer.

N'importe quoi.

En quelque secondes, mon sang n'irrigue plus mon cerveau correctement et je commence à perdre mes esprits, la force deserte mon corps petit à petit quand je sens quelque chose de froid toucher la surface de ma main.

Une bouteille, je crois que c'est une bouteille.

Je la prends sans plus réfléchir et de me dernières forces je la fracasse sur son crâne.

Je le regarde, il ne bouge plus pendant quelques secondes et ses mains libèrent doucement mon cou et il tombe brusquement par terre, comme une masse.

Je ne peux retenir le cri guttural qui s'échappe de mes lèvres quand je le vois giser par terre.

Il n'est pas mort, je crois qu'il est juste sonné car il bouge encore.

Mais qu'ai-je fait ?

Je crois qu'il ne va pas tarder à se relever.

Sans plus tarder, je me baisse difficilement et prends les clefs de sa poche.

Il gémit et je le laisse là.

******************************

Khadija traoré.

C'est quoi ce bordel ?

Milou est arrivée à la maison il doit y avoir cinq minutes.

J'ai failli avoir une attaque quand je l'ai vu pénétrer dans le salon hystérique et en sang.

On ne sait pas ce qui lui est arrivé car elle refuse de nous parler.

Crier, hurler, c'est tout ce qu'elle fait depuis qu'elle est arrivée.

Mes frères lui maintiennent les mains tandis que maman et moi essayons de lui faire avaler un peu d'eau pour qu'elle se calme.

Mon père fait les cent pas dans la pièce en lui jetant un regard de temps en temps.

Je crois que je ne l'ai jamais vu si inquiet.

Il a même jeté son chapelet sur le canapé, lui qui n'interromps jamais ses prières.

J'ai appelé Mansour, il va bientôt arriver. Il pourra peut-être nous dire ce qu'elle a.

Des cris à l'extérieur de la maison attirent notre attention et mon frère moussa va voir ce qui se passe.

Il revient à peine une minute plus tard avec un Amine Aïdir dans le même état que sa femme.

Dès qu'elle le voit ma cousine pique une crise et court se réfugier derrière mon père.

- Ne le laissez pas m'approcher ! hurle-t-elle en sanglotant. Ne le laissez pas m'approcher.

A notre grande surprise, Amine cours je jeter sur elle et lui serre le cou.

C'est avec peine que mes trois frères arrivent à le maintenir loin de Milou qui est dans un État lamentable.

Elle refuse de rester dans la même pièce que lui.

Je ne comprends rien à la scène qui se déroule sous mes yeux, mais qu'est ce qui arrive à ces deux là ?

On dirait qu'il ont perdu la tête.

Oui, ils deviennent fou, c'est sans doute cela car Milouda vient de dire que c'est Amine qui la mise dans cet etat, qu'il a failli la tuer.

Ce n'est absolument pas possible.

Depuis qu'il est arrivé, il injurie ma cousine de toutes les manières possible, mes frères ont du lui lier les pieds et les mains pour l'immobiliser.

Il est rendu comme un arc et ses yeux sont exorbités.

Soubhanallah, qu'est-ce que c'est que tout cela ?

Milouda a été évacuée vers ma chambre par ma mère qui pleure toutes les larmes de son corps.

Tout d'un cou, je me rappelle qu'ils ont failli s'entre tuer il y a quelques temps et que Milouda a du faire appel à un de ses oncles, celui qui ressemble comme deux gouttes d'eau à son père.

Je me rappelle que moi aussi j'avais enregistré le numéro du vieux dans mon téléphone.

Je ne me rappelle plus très bien de pourquoi.

Je réussis à attirer papa dehors et lui explique rapidement la situation.

Il me dit d'appeler l'oncle de Milouda au plus vite, il vient de comprendre lui aussi, Milou lui avait expliqué la situation rapidement.

J'appelle Yoro Baba Sow sans plus tarder, heureusement qu'il décroche à la toute première sonnerie et je lui expose rapidement les faits.

Il arrive trente Minutes plus tard, en pyjama, avec une petite valise.

Les trente Minutes les plus bizarres de ma vie, entre les cris du mari de ma cousine que j'entendais depuis ma chambre et Milouda complètement hystérique.

L'oncle s'entretient avec mon père pendant quelques minutes puis ils revient tous au salon.

Ils nous demandent de ramener ma cousine au salon.

Nous avons du la traîner de force pour qu'elle descende.

Son mari essaie encore de se jeter sur elle quand il la voit, mes deux frères ont du s'y prendre avec le gardien, une nouvelle fois pour le retenir.

L'oncle demande à Milouda si elle avait donné le médicament à son mari comme elle lui avait demandé.

Ma cousine répond que non, l'air complètement terrifiée.

Amine a les yeux rivés sur elle, il marmonne des trucs incompréhensibles, du sang coulant de son front et de l'écume sortant de sa bouche.

Je crois comprendre ce qu'il lui arrive.

- Milouda ! hurle t-il tout d'un coup, alors que l'oncle s'approche de lui, un encensoir dégageant une forte odeur de libane à la main.

- Je te libère, je te libère, je te libère. Crie t-il d'une voix étranglée. Je ne veux plus de toi.

Je me tourne d'instinct vers Milouda.

Celle-ci est comme figée sur place, par les paroles de son mari.

Elle ne bouge plus, le regard fixée que lui.

Et sans que nous ne comprenions comment, elle réussit à s'échapper des bras de mon frère et s'élance vers la sortie de la maison.

*******************"***********

Salut salut !
Je viens de vous publier la plus longue partie de l'histoire de PMJT, c'est sans doute la plus longue que je redigerai.
Lol.
28 pages.
C'est pas rien.
Nous arrivons vers la fin de notre histoire.
Alléluia !
Je vous mettrai la suite en une ou deux partie, cela dépend du temps que cela me prendra.

Alors dites moi ce que vous pensez de cette partie.
J'attends vos votes et commentaires avec impatience.

Bisous.
Enjoy.

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