Épisode 22
Write by Mona Lys
Ami-Amour
Episode 22
***Ryan***
Il y a eu plus de peur que de mal. Je suis sorti indemne de l’accident même si ma voiture a été amochée. Le docteur m’a libéré ce matin pour que je puisse me reposer. Il a proposé que j’appelle un proche pour venir me chercher parce que je ne dois pas être seul surtout avec mes maux de tête. J’ai donc appelé la seule personne qui était libre aujourd’hui. Maya arrive quelques instants plus tard. Elle fonce vers moi l’inquiétude sur le visage.
Maya : Mais qu’est-ce qui s’est passé ?
Moi : J’avais trop bu.
Maya : Quoi ? Et tu as quand même pris le volant.
Moi : Je sais que c’est irresponsable de ma part.
Maya : Très irresponsable même. (Elle soupire) Comment tu vas ?
Moi : Bien, enfin, à part les maux de tête ça va.
Maya : Ok. On peut y aller ?
Moi : Oui. Merci d’être venu.
Maya : Pas de quoi.
Quand nous arrivons à la maison, je fonce directement dans la salle de bain me rendre propre. Quand je ressors je retrouve Maya qui fait la cuisine. C’est comme ça depuis que Cynthia n’est plus là. C’est Maya qui prend soin de moi, Olivia aussi mais comme elle est beaucoup prise entre sa grossesse, son boulot et son foyer c’est Maya qui passe plus de temps avec moi. Je dois dire que sa présence me fait du bien même si celle que je voudrais avoir près de moi c’est ma Cynthia. Je reste adossé sur l’embrasure de la porte de la cuisine à la regarder s’activer. Elle sent ma présence et se retourne.
Maya : Qu’est-ce que tu fais ?
Moi : Je te regarde. Cynthia me disait toujours que tu étais la plus maternelle de vous trois et c’est maintenant je m’en rends compte.
Maya : J’aime juste prendre soin des gens que j’aime.
Moi : J’ai donc la chance de faire partie de ces gens-là.
Maya : Ouais. Bon allons que tu t’allonges.
Moi : Pour quoi faire ?
Maya : Le docteur a dit que tu avais besoin de repos donc tu vas manger dans ton lit après quoi tu vas dormir.
Je veux objecter mais son regard m’en disconvient. Nous nous retrouvons dans ma chambre en train de manger. Elle a voulu que je mange seul mais j’ai insisté pour qu’elle me rejoigne.
Moi : Je suis désolé d’avoir chamboulé ton programme.
Maya : Non ce n’est rien. Je n’avais vraiment rien de prévu.
Moi : Merci d’être là.
Je lui caresse la main et je la sens frémir.
Maya : Je me dois de prendre soin de toi. Tu restes toujours mon beau-frère. Ryan je pense qu’il est temps que tu te débarrasses des affaires de Cynthia. Je sais que c’est douloureux mais tu te feras encore plus de mal en les gardant.
Moi : Je sais. Toi dis-moi comment tu vas ? Je ne te l’ai jamais demandé.
Maya : Bof ça va. J’ai fini par me faire à l’idée. (Souriant) En plus je suis une dur à cuire.
Moi : Une mauviette ouais.
Maya (faussement vexée) : Moi mauviette ?
Moi (souriant) : Oui toi. Au Lycée tu te mettais à pleurer à chaque fois que la bagarreuse de votre classe te faisait des histoires.
Maya : Meum pas. Je pleurais pour calmer ma colère sinon je risquais de faire des dégâts.
Moi (éclatant de rire) : Toi faire des dégâts ? J’aurais aimé voir ça.
Elle me rejoint dans mon éclat de rire et toute la pièce en est aussitôt remplie. Nous continuons à discuter dans la bonne humeur jusqu’à ce qu’elle me laisse me reposer. J’ouvre à nouveau les yeux à 19h. Je suis moi-même surpris de voir à quel point j’ai dormi. J’avais vraiment besoin de repos. Je me dirige vers la cuisine pour me rafraichir mais je beugue quand je vois Maya endormie dans le divan. Je croyais qu’elle était rentrée chez elle. Tellement concentré à la regarder dormir que je ne fais pas attention et fais tomber un pot de fleur décoratif qui fait un grand bruit sans pour autant se briser. Maya se réveille.
Moi : Je suis désolé, je ne voulais pas te réveiller.
Maya (se frottant les yeux) : Pas grave.
Moi : Je te croyais rentrée ?
Maya : J’ai voulu rester voir comment tu irais à ton réveille mais vu comme tu as dormi j’en déduis que tu vas bien. Tu n’as même pas pris de déjeuner.
Moi : Ouais mais maintenant je meure de faim. Ça te dit qu’on sorte manger un bout ? J’ai envie de me dégourdir les jambes.
Maya : Ok.
Tout le reste de la soirée se passe bien. Nous sommes sortis manger dans un fast-food où nous avons passé notre temps à parler de tout et rien. Ça m’a permis d’oublier un peu mon chagrin.
***Maya***
Ma journée a mal commencé, très mal. D’abord je me suis réveillée en retard pour me rendre au boulot ce qui m’a valu une foudre de mon boss. Ensuite j’ai tout un tas de dossier à étudier avant de soumettre les plus pertinents au patron. Je suis chargée de faire signer les demandes de sous pour des projets des différents départements au boss. Sans mon accord aucune demande n’arrive chez le boss et même là-bas je dois lui faire part de mon accord donc en gros c’est moi qui décide de qui aura de l’argent pour son projet et là j’ai toute une colline de dossier à analyser. Et maintenant on me fait savoir que je dois me rendre sur un chantier pour régler un petit souci. Je suis sur les nerfs parce que je déteste que les choses me tombent dessus comme ça. Je n’ai pas un seul moment pour souffler et mes pieds commencent à souffrir dans mes talons. J’aurai du porter des ballerines. C’est à 17h que je souffle enfin, en même temps c’est l’heure de la descente. Je vais dans le bureau de Ryan voir s’il est là mais non il est déjà parti. Pas grave. Lui et moi nous sommes beaucoup rapprochés depuis le décès de Cynthia mais je préfère comme toujours ne pas me faire des idées même si ce rapprochement a réveillé tous mes sentiments pour lui. Quand j’arrive à la maison, je suis surprise d’y voir Yves. Il a le double des clés de mon nouveau chez moi. J’ai déménagé le lendemain du mariage d’Olivia. Je suis maintenant dans un deux pièces. Quand Yves me voit il sait déjà que je suis exténuée. Sans un mot il me fait asseoir dans le fauteuil après m’avoir embrassé et commence à me masser les pieds. Oh comme ça fait du bien. Il s’absente pour aller me chercher de quoi me rafraichir dans la cuisine lorsque son portable qui est posé près de moi affiche un message sur WhatsApp. Je tique quand je vois le contenu. « On se verra toujours ce soir mon amour ? Ton petit toi me manque ». Dès qu’il revient je le lui montre.
Yves : Ce n’est pas ce que tu crois.
Moi : Je t’écoute.
Yves : C’est arrivé qu’une seule fois et depuis elle ne me lâche pas les baskets.
Moi : Tu as donc couché avec une autre alors qu’on sort ensemble ?
Yves : Je suis désolé. J’avais grave envie et comme je ne voulais pas t’obliger à coucher avec moi, je suis allé voir ailleurs.
Moi (me levant) : Tu es sérieux ? Yves j’ai voulu me donner à toi mais tu m’as dit que tu voulais faire les choses bien et c’est ça faire les choses bien ?
Yves : Je suis…
Moi : Va-t’en !
Yves : Pardon ?
Moi : J’ai dit de t’en aller. J’ai passé une sale journée et là tout ce que je veux c’est me reposer.
Yves : Bébé je t’en prie…
Moi : Yves ne m’oblige pas à te foutre à la porte. Mieux on se sépare tranquillement.
Yves : Se séparer ? Bébé j’ai dit….
Je ne le laisse pas terminer que je lui lance un coussin au visage, puis un deuxième et un troisième. Je continue jusqu’à ce qu’il parte. Mes larmes sont à 1 doigt de couler mais je les retiens. Je refuse de pleurer pour quelqu’un qui m’a trahit. Et moi qui me projetais dans l’avenir avec lui. Je continue de lutter contre mes larmes lorsque mon portable sonne.
Moi : Allô bonsoir Brice.
« Brice : Bonsoir Maya, stp je voudrais que tu ailles chercher Ryan. »
Moi : Qu’est-ce qui se passe ?
« Brice ; Au fait, l’accouchement d’Olivia a été déclenché et je l’ai appelé pour l’informer mais il était saoul. Il est à JAS Club, où Cynthia travaillait. »
Moi : Olivia est en travaille ? Vous êtes dans quel hôpital ?
« Brice : Dans la clinique où elle se faisait suivre. Mais vas d’abord chercher Ryan. Olivia n’est pas prête d’accoucher. »
Moi : D’accord. J’y vais et je te tiens au courant.
J’arrive très rapidement dans l’ancienne boite de nuit où Cynthia travaillait et quand j’entre je trouve Ryan en train de boire. Je lui arrache la boisson et lui demande de payer sa consommation avant de le tirer dehors. Il n’est pas aussi saoul que ça à ce que je constate mais n’empêche il n’a pas à boire autant. Quand nous arrivons dehors je lâche sa main et lui fais face.
Moi : Je croyais qu’on avait dépassé cette étape ?
Ryan : J’avais besoin d’oublier.
Moi : Oublier ? Merde on oublie jamais, on apprend juste à vivre avec et c’est ce que nous tous essayons de faire. Allez de l’avant.
Ryan : Facile pour vous. Elle n’était que votre amie mais moi elle était ma femme.
Moi : Non mais tu es malade ? Tu penses que c’est facile pour nous de vivre sans Cynthia ? Pour moi ? Je te rappelle qu’elle était comme ma sœur. Elle et moi avions vécu dans la même maison avec sa mère avant de vivre ensemble dans notre appart. Nous étions comme les deux doigts de la main. Je la protégeais, couvrait ses bêtises et l’encourageais à être une femme meilleure. Merde Ryan par amour pour elle j’ai mis une croix sur les sentiments que j’avais pour toi. Je t’aimais depuis le lycée et même quand je t’ai revu au bureau la première fois tous mes sentiments ont refait surface mais je n’ai rien dit et rien fait pour t’avoir parce que Cynthia te voulait déjà. Malgré tout l’amour que j’avais pour toi j’ai organisé vos fiançailles et sauvé votre dot. TOUT CA POUR SON BONHEUR À ELLE, PARCE QUE JE L’AIMAIS PLUS QU’UNE AMIE ET TOI TU OSES ME DIRE QUE C’EST FACILE POUR MOI DE L’OUBLIER !?
Ryan : Attends un instant, tu as des sentiments pour moi ?
Moi (ne comprenant pas) : Quoi ?
Ryan : Tu viens de dire que tu as des sentiments pour moi.
J’ai dit ça ? Non, enfin je ne sais plus ce que j’ai dit exactement. Bon sang la colère et la fatigue m’ont fait dire n’importe quoi.
Ryan : Maya, tu es amoureuse de moi ?
Moi (fuyant son regard) : Je ne vois pas de quoi tu parles. Ecoute j’ai passé une sale journée et tout ce que je veux c’est allée dormir mais là encore je ne le peux pas parce que Olivia est en travail. (Le regardant) Tu vois que pendant que toi tu continues de ne penser qu’à ton chagrin, tes amis eux ont besoin de ton soutien. Moi je vais les rejoindre. Toi fais ce que tu veux.
Je prends le premier taxi qui se présente à moi. Tout mon être tremble. Je n’arrive pas à croire que j’ai dit à Ryan que je l’aimais. Bon sang ! Plus jamais je ne me mettrai en colère. Plus jamais.