Episode 3

Write by Mona Lys

3

 

 

***INAYAH

 

J’écoute et je regarde Shelby raconter ses déboires avec son mec. Depuis hier, elle n'est pas dans son assiette car Nick a encore mis une distance entre eux. Elle a donc tenu à venir déjeuner ce midi avec moi à mon bureau. Depuis son arrivée, elle ne fait que parler de ce type qui ne fait que jouer avec elle. C’est clair qu’il n'en a rien à foutre de cette relation et qu’il joue avec les sentiments de ma copine. J’essaie de le lui faire comprendre mais elle demeure aveugle. Disons, aveuglée par ses sentiments.

 

Shelby est d'une sensibilité déconcertante. Il en faut peu pour la toucher en plein cœur. C’est ce qui fait d’elle aussi une personne géniale car elle est toujours prompte à venir en aide aux gens, même à ceux qui ne le méritent.

 

Je continue de déguster mes frites pendant qu'elle continue de parler. Sincèrement, ça fait plus d'une trentaine de minutes que mon esprit a voyagé vers d'autres cieux.

 

— M’écoutes-tu ?

— Sincèrement ? Non !

— Mais je te raconte mes soucis et toi tu t’en fiches.

— Parce que je t’avais déjà prévenue depuis le début. Ce type se fout de ta gueule. Il n’en a rien à foutre de toi, tu comprends ?

— Mais tu es ma…

 

Elle est interrompue par la sonnerie de son portable. Je vois le petit nom d’amour que Shelby a attribué à Nick s’afficher sur l’écran. Elle se met à l’écart pour discuter. Par l’expression de son visage et sa gestuelle, je devine aisément qu’ils sont encore en train de se disputer. Elle revient, toute désemparée.

 

— Il a rompu, lâche-t-elle dans un souffle et avec tristesse.

— L’enfoiré ! je lance en tapant ma table. Je voyais bien dans son jeu. Il t’a utilisée, t’a soutiré de l’argent et maintenant il rompt comme ça, sans aucune raison valable j’en suis certaine. Il voulait juste t’utiliser, sinon qu’il ne t’a jamais aimée. C’est un enfoiré de première. Un fils de…

— ÇA SUFFIT INAYAH, gueule-t-elle subitement. J’en ai marre de tout le temps t’entendre dire des méchancetés sur Nick.

— Oh ! Et tu oses encore le défendre après ce qu’il vient de te faire ?

— Que m’a-t-il fait ? Tu ne le connais pas. Moi si, et je peux t’assurer qu’il y a quelque chose qui le tracasse et qui l’oblige à rompre. Nick est quelqu’un de bien.

— Lol. La bonne blague, dis-je en sirotant mon jus.

— Ce n’est pas parce que tu es mariée à un mafieux, criminel et assassin que ça met tous les hommes dans le même sac que lui.

— Woh ! Doucement là !

— Non. J’en ai par-dessus la tête de ton attitude, continue-t-elle toute énervée en se levant. S’il y a bien quelqu’un ici qui se fait utiliser vulgairement par un homme, c’est bien toi. Tu es dans un mariage blanc et tu es amoureuse d’un homme qui n’a pas un minimum de respect pour toi. Il couche avec sa pute sous ton nez. Tu les entends gémir chaque soir et tu n’as pas assez de cran pour les remettre tous les deux à leurs places. Et c’est à moi, MOI, que tu veux faire la leçon ? Nick est et sera toujours mieux que Chris. C’est ce qui te fait mal en fait. Que moi j’aie trouvé un homme qui m’aime réellement et que toi tu sers juste de toutou au tien.

— Je ne te permets pas ! dis-je en me levant moi aussi.

— Dans ce cas, ferme-la sur ma vie. Je ne t’ai pas demandé de conseils donc garde-les pour toi.

— Tu ferais mieux de t’en aller avant que je ne te dise des choses qui dépasseront ma pensée.

— C’est mieux ainsi.

 

Elle ramasse son sac et part en claquant la porte de mon bureau. Je lance un tchip en me rasseyant. Je déteste la voir se faire manipuler par ce type mais elle est bornée comme fille. Elle ne voit pas le double jeu de son soi-disant mec. Je déteste encore plus notre dispute. Je déteste quand nous sommes en froid. Nous ne nous disputons presque jamais. C’est bien la première fois que nous en arrivons à nous gueuler dessus. Ce qu’elle m’a dit, elle me l’avait déjà dit il y a bien longtemps. Elle n’a fait que les redire avec des mots crus et en colère cette fois. Ce qui m’a blessée, c'est qu’elle a raison.

 

Je balaie du revers de la main ce qui vient de se passer et je me concentre sur mon travail. Mon assistante vient me prévenir de l’arrivée de notre nouveau stock. Je me suis lancée dans l’esthétique. Tout ce qui concerne la beauté de la femme, je m'en occupe. Soin du corps, du visage, onglerie, spa, épilation du maillot et salon de beauté. Ici aux États-Unis, les femmes noires surtout, sont très fans des perruques faites à base de mèches humaines. J'ai une équipe qui se charge de la confection sous mes instructions. J’en fait des ondulées, des frisées, des lisses, et en toutes tailles. Généralement, selon les préférences des clientes. Certaines m'en demandent qui leur arrivent jusqu’aux genoux. Elles sont chelou, ces Américaines. Des clientes fidèles, j'en ai des tonnes et de nouveaux visages se présentent chaque jour à ma boutique. Je compte aussi des célébrités parmi mes clientes. Des actrices, des présentatrices télé, des chanteuses et des businesswomen. Dans cette catégorie, je crois savoir que c'est le nom IVANOV qui en a attiré plus de la moitié. Ce nom m'a ouvert et continue de m'ouvrir plusieurs portes. Je profite de ce fait pour me positionner dans la société jusqu’au moment où cette mascarade de mariage prendra fin.

 

Alors, j’ai préféré me lancer dans ce domaine d’activité dans un premier temps parce que je n’ai aucun diplôme. Chris m'a proposé de suivre des cours afin d'avoir un niveau d’études et des diplômes mais à quoi bon ? Je n'en vois pas trop l'utilité. J’ai alors proposé de suivre des cours mais uniquement pour me perfectionner dans la lecture et l’écriture et aussi qu’on me donne des cours de gestion et d’économie qui me seront bénéfiques dans le monde des affaires. Je n’ai toujours pas de diplôme mais je suis devenue une femme d'affaires hors pair. Je me sens accomplie ainsi.

 

Je termine la journée à répertorier le nouveau stock des perruques, faux cils et autres. Je fais les paquets avec mes employés pour les livrer à ceux qui ont passé des commandes. Nous faisons le point de la journée et nous fermons. J'arrive à la maison à temps pour préparer le dîner.

 

Durant le dîner, je ne fais que surveiller mon portable, guettant l'appel ou un message de Shelby. La connaissant, je sais qu'elle est toujours en colère. Shelby, c’est la meilleure amie que je n’ai jamais eue et que je n'aurai jamais. Je dirais qu’elle est comme ma sœur. Alana je l'adore mais beaucoup de choses encore nous séparent. Disons donc que Alana c’est ma meilleure amie et Shelby ma sœur d’une autre famille. Et là, elle me manque.

 

— Je te sens contrariée. Quelque chose ne va pas ?

 

La question de Chris me surprend. Il ne se préoccupe jamais de ce que je peux ressentir. Il ne s'occupe d'ailleurs jamais des choses qui me regardent, sauf en cas de force majeure. Moi non plus je ne m’occupe de ses affaires que lorsqu’il me le demande. Nos rapports sont très platoniques. A peine si nous avons de vraies discussions, disons des conversations comme de simples amis. Il n'y a rien entre lui et moi. Rien qui puisse nous rapprocher.

 

— Nous ne sommes pas très proches mais nous ne sommes pas non plus ennemis. Tu peux me parler.

— Il ne se passe rien. Enfin, je me suis prise la tête avec Shelby.

— Ton amie ?

— Oui.

— A propos ? demande-t-il toujours en découpant son steak.

— Son mec. Il a rompu avec elle aujourd’hui. Mais ce n’est pas ça le souci. Au fait…

 

Je tchip.

 

— Il est bizarre. JE le trouve chelou.

— Explique ! dit-il en apportant son verre de vin à la bouche.

— Il s’éloigne toujours pour répondre à son téléphone. Il est tout le temps en train de se disputer avec Dieu sait qui.

 

Je parle sans frein. C’est la première fois que nous avons une discussion de la sorte, alors j'en profite.

 

— As-tu fait des recherches sur lui ?

 

Cette question me fait prendre conscience que non, je n'y avais pas pensé. Chris récupère son portable près de son assiette.

 

— Comment s’appelle-t-il ?

— Je ne sais pas si c’est une bonne idée. Shelby n’apprécierait pas que je fasse des recherches sur son mec.

 

Il me regarde.

 

— Nick WILSON, je lui réponds doucement.

 

Il passe un coup de fil, parle en russe, termine avec le nom de Nick et raccroche.

 

— Tu sauras demain si tu t'es trompée sur son compte ou pas.

— Merci !

— Toutes les fois qu’une personne devient proche de toi, tu dois faire des recherches sur elle. Ça t’évitera beaucoup de mauvaises surprises.

— C’est compris.

 

Si je suis toujours amie avec Shelby c’est bien parce que Chris a fait des recherches sur elle qui ont montré qu'elle était clean à tous les niveaux. Nous terminons le diner et il part s'enfermer dans son bureau. Moi je reste devant la télé jusqu’à ce que le sommeil m’emporte.

 

Je me réveille dans mon lit alors qu’hier je me suis endormie dans le canapé. C’est la seule chose à laquelle sert mon garde du corps. Me transporter presque chaque soir du canapé à ma chambre. En dehors de ça, il ne fait que me suivre, uniquement quand je le lui demande. Je déteste me sentir surveillée, même si selon Chris, c’est me protéger. Il m’a acheté une arme en ajoutant que c’est soit le garde du corps, soit l’arme, mais lui il m’imposait les deux à la fois. Bon, j’essaie de jongler avec tout.

 

J’entame ma journée avec peps. J’ai une tonne de colis à préparer pour les faire livrer et d’autres pour des expéditions. J’en confie certains à mes employés et m’occupe des autres. A l’heure du déjeuner, je décide de me rendre dans un restaurant. Je gare ma voiture devant et il me vient à l’esprit d’appeler Shelby. Cette petite blanche est très capricieuse. Je tape un message mais me ravise à la dernière minute. Je vais lui laisser encore une journée et demain j’irai la voir. Je vérifie dans mon sac à main si j’ai encore de la liquidité sur moi quand je remarque soudainement une silhouette qui m’est très connue. C’est Nick. Il sort d’un hôtel non loin du restaurant avec une blonde accrochée à son bras et il entre dans le restaurant.

 

— Oh, l’enfoiré !

 

Je prends à nouveau mon portable dans l’intention d’appeler Shelby et lui raconter ce que je viens de voir, mais je m’arrête juste avant de lancer l’appel. Elle risque de ne pas me croire et ça va empirer les choses entre nous. Je vais régler ça moi‑même. Je sors de ma voiture. Je les remarque tout de suite quand je franchis la porte du restaurant. Nick est de dos. Seule la fille me voit approcher mais n’y accorde aucune importance étant donné qu’elle ne me connait pas. Je tape sur la table et y reste appuyée.

 

— C’est donc pour cette fille que tu as largué Shelby ?

— Inayah ?

— Oui, Inayah ! Alors ? C’est pour elle que tu as fait du mal à mon amie ? Non mais quel bel enfoiré tu fais. Tu ne…

 

— Non mais c’est qui celle-là ?

 

Je me retourne très lentement vers la fille qui me regarde avec dédain.

 

— Toi, tu te lèves et tu dégages d'ici, j’ordonne, pince-sans-rire.

— Pour qui vous prenez-vous pour vouloir me donner des ordres ?

 

Je prends la fourchette sur ta table et la place devant elle.

 

— Si dans deux secondes tu ne lèves pas ton joli petit cul, je t'enfonce cette fourchette dans les yeux.

 

Mon regard se fait plus dur et plus sérieux. Elle regarde Nick, me regarde, tchip, ramasse sa bandoulière et sort. Je m'assieds à sa place.

 

— Inayah !

— Dis-moi ce que cette fille a que Shelby n'a pas pour que tu la largues de la sorte et la remplaces aussi vite ? Elle est meilleure au lit ? Ah oui, je vois maintenant. Tu en as marre de l’abstinence qu'elle t'impose ? Donc en fait, ton intention c’était juste de la sauter et t'en aller ? Et comme ça tarde sans qu’elle ne cède, tu fous le camp ?

— J'aime ton amie, déclare-t-il dans un soupir.

— Balivernes ! Dis plutôt que tu avais pour but de l'escroquer. Lui as-tu d’ailleurs remboursé l’argent qu’elle t'avait prêté ?

— Non, dit-il honteusement. J'avais l’intention de le faire mais les choses ne se sont passées comme je l’espérais.

— Ou plutôt que tu as dilapidé cet argent sur des filles de joie. Comme celle-là par exemple.

— C’est la mère de ma fille.

 

Je fronce les sourcils.

 

— Pardon ? Tu as une fille ?

— Oui.

 

Un serveur s’approche.

 

— Nous vous servons quelque…

— Repassez dans trente minutes, dis-je rapidement pour le faire dégager.

 

Il ravale le reste de sa phrase et tourne les talons.

 

— Shelby le sait ?

— Non. Je voulais d’abord être sûr de notre relation avant de lui en parler.

 

Son portable sonne. Il regarde, devient tout triste et coupe l'appel. J’ai l’impression qu'il doit avoir un problème.

 

— C’est donc pour te remettre avec la mère de ta fille que tu as rompu ?

— Aucunement. Même pour tout l'or du monde je ne retournerai avec cette fille. Elle est la source de tous mes problèmes.

— Bon ok, tu me racontes toute l’histoire maintenant en m’indiquant la raison de ta rupture, lui dis-je en faisant signe au serveur.

— Je ne pense pas que…

— Tu as brisé le cœur de mon amie. Tu me dois une explication.  (Au serveur) apportez-nous deux Martini.

 

Le serveur retourne chercher notre commande. Nick hésite un moment avant d’ouvrir enfin la bouche.

 

— Sarah, la mère de ma fille a toujours traîné dans des choses louches. Ses amis étaient tous des gens peu recommandables. Au début, j’ai cru qu'elle abandonnerait ces mauvaises fréquentations mais je me suis vite rendu compte qu'elle s'y plaisait. Je lui donnais toutes sortes de conseils qu'elle faisait mine d'écouter mais elle le faisait juste pour que je la boucle. J’ai cru un moment à son semblant de changement. Nous avons aménagé ensemble puis un an après notre fille est venue au monde. J'avais un boulot stable mais à force d'associer mon image à celle de Sarah qui enchainait les bêtises, j’ai fini par me faire renvoyer. Je n'arrivais d'ailleurs plus à me concentrer sur le boulot. Je passais mes jours à craindre pour notre fille.

 

Il marque une pause quand le serveur dispose nos boissons. Il le remercie. Il boit une grande gorgée avant de poursuivre.

 

— Puis un jour, des hommes armés se sont introduits chez nous. Ils ont affirmé qu'ils étaient venus récupérer le sac d'argent que Sarah avait volé à leur boss. Son amie et elle se sont en effet introduites dans la chambre d’un dealer lors d'une soirée et elles ont emporté un sac contenant une forte somme d'argent. Bien évidemment, c’est l'autre qui avait le sac et elle a mis les voiles avec sans donner la part de Sarah comme elles avaient convenu. Finalement, tout lui est resté sur la tête. Nous étions à un cheveu de la mort. Il m'a fallu plaider et demander un délai pour rembourser le total qui s’élevait à plus de deux millions de dollars. Le boss a proposé à son tour que nous travaillions pour lui, ainsi il aura les yeux sur nous. C’est ainsi que depuis deux ans je bosse malgré moi pour ce chef de gang. Sarah a fini par disparaître en me laissant seul dans cette merde. Ce n’est que la semaine passée qu'elle est réapparue après avoir reçu une visite peu courtoise. Moi de même.

 

Il retire ses lunettes de soleil et je vois son œil enflé.

 

— Il est où le lien avec Shelby ?

— Ils m'ont menacé de s'en prendre à elle si je ne remboursais pas l'argent avec des intérêts de 20%. J’ai rompu pour la protéger. Ils ont aussi menacé ma fille.

— Et où est-elle ?

— Entre les mains des services sociaux. Elle sera mise sous peu dans une famille d’accueil. Je ne le veux pas mais en même temps je n’ai aucune solution à toutes ces merdes. Je suis condamné à mourir, parce que oui, c’est ce qui arrivera.

 

Je le regarde et malgré moi je lis la sincérité sur son visage.

 

— Tu sais, j'aime ton amie à la folie. Elle m'a fait reprendre goût à la vie parce que j’étais plus bas que terre. Je n'attendais que le jour de ma mort. Ça fait deux ans que je n’ai plus vu ma fille. J’aurais voulu fonder une famille avec elle. C’est la femme parfaite. Je me devais de l’éloigner de toute cette histoire.

 

Mon esprit se met à cogiter. Shelby aura de la peine en apprenant cette histoire. Je n’aimais pas la tête de Nick, mais maintenant j’ai de la peine pour lui. L'appel de Chris me sort de ma rêverie.

 

— Allô ?

— « J’ai les résultats des recherches sur le copain de ton amie. Peux-tu passer à mon bureau ? »

— J'arrive.

 

Je raccroche et tend mon portable à Nick.

 

— Inscris ton numéro.

 

Il ne comprend pas mon geste mais obéit quand même. Je laisse un billet sur la table et je pars de là. J'arrive à l’entreprise de Chris une trentaine de minutes plus tard. Son entreprise est gigantesque. Elle occupe tout un building. Il y fait un peu de tout mais l’activité principale se situe dans le pétrole. Son entreprise extrait le pétrole du sol et le revend. Tout est fait de façon légale. Cette entreprise est dans toute la légalité qui puisse exister.

 

Les employés dégagent le chemin et baissent les yeux à mon passage. Je marche droit vers l’ascenseur en étant escortée par deux hommes. L’assistante se lève à mon arrivée.

 

— Soyez la bienvenue, Madame.

— Merci !

 

Le garde posté devant le bureau m'ouvre la porte. Je rejoins Chris dans le petit salon. Il pointe du menton un document posé sur la table devant moi.

 

— Tu avais raison et tort à la fois, commente-t-il. Il vend de la drogue mais il y est obligé.

— Oui je le sais. Je discutais avec lui, quand tu as appelé.

 

Je lis dans le document exactement tout ce que Nick m'a raconté. Je vois également le nom du dealer en question.

 

— Tu connais le type à qui il doit de l'argent ? je demande à Nick en refermant le document.

— Oui. Tu veux que j'intervienne ?

— Non. Je vais le faire moi-même.

 

Il fronce les sourcils.

 

— J’ai été assez formée ces deux dernières années pour pouvoir affronter un petit dealer de rue.

— En es-tu certaine ?

— Oui. Je veux aller en personne sur le terrain. Après, oui, une petite intervention de ta part faciliterait les choses.

— C’est comme tu veux. Tu iras avec cinq hommes.

— Ok.

 

*Mona

*LYS

 

Les cliquetis de mes talons aiguilles percent le silence de la nuit. Je marche en direction de la boîte de nuit de ce dealer. Je tiens en main, une mallette contenant la totalité de ce que Nick et son ex lui doivent. Je suis suivie de près par mes hommes ou plutôt ceux de Chris. Le baraqué posté devant la boîte de nuit nous fait signe de nous arrêter.

 

— Je suis là pour ton boss. C’est pour parler affaire.

— Vous avez pris rendez-vous ? me demande-t-il.

— Non. Mais dites-lui que je tiens dans cette mallette trois millions de dollars, dis-je en soulevant l'objet.

 

Il passe un coup de fil, patiente un moment puis raccroche.

 

— Suivez-moi !

 

Nous faisons comme il a dit. Il nous conduit à un bureau complètement isolé du reste de la boîte qui bonde de monde. Il donne trois coups à la porte et l’ouvre. Je demande à mes hommes de rester devant. Un jeune homme noir est assis derrière le bureau et nous regarde entrer. Il a la vraie allure d'un gangster avec ses boucles aux oreilles et un énorme tatouage sur la moitié de son visage. Il me détaille du regard avec désir. Je prends la peine de m’asseoir sans attendre d’autorisation.

 

— Paraît-il que vous avez quelque chose pour moi.

 

Je pose la mallette devant lui. Il l'ouvre. Ses yeux s’illuminent tout d’un coup.

 

— Alors, c’est pour quelle affaire ?

— Que tu foutes la paix à Nick et son entourage. Il y a là la totalité de ce qu’il te doit. Dette plus intérêt.

 

Son visage se referme. Il me regarde méchamment cette fois.

 

— Vous croyez pouvoir venir ici et régler le cas de ce fils de pute aussi facilement ?

— C’est votre argent que vous vouliez ?

— Les choses ne se passent pas ainsi. C’est moi qui décide de…

— Prenez ce foutu argent et libérez sa vie.

— Vous êtes sa nouvelle pute ? Il vous encule tellement bien au lit que vous voulez payer ses dettes ? Sauf que c’est moi qui décide de comment il sera libre.

 

Je souris.

 

— Ok. Je vais donc récupérer mon argent et m’en aller.

 

Je touche la mallette qu’il referme avec force, manquant de la fermer sur mes doigts.

 

— Je les garde. Les intérêts ont grimpé. Il lui reste encore deux millions à me verser pour obtenir sa liberté.

 

Je souris de nouveau. Je me lève tout doucement, tire légèrement sur ma courte robe qui s’arrête à mi-cuisse et j’avance lentement vers lui, de l’autre côté de son bureau. Je m’assieds sur le bord de la table. Son regard descend sur ma longue jambe délicatement épilée. Je pose mon index sous son menton et relève sa tête.

 

— Ça se passe sur mon visage, lui dis-je en gardant mon sourire.

— Finalement je crois qu'on peut procéder à un arrangement. On oublie les deux millions restants si…

 

Il lève la main.

 

— … Tu deviens ma pute à moi.

 

Il frôle à peine ma cuisse que je la saisis par surprise, la pose sur la table et avec sa propre paire de ciseaux, je lui transperce la main. Il hurle sa douleur.

 

— Je vais te tuer, sale pute.

 

Il essaie de prendre son arme posée sur la table avec son autre main mais je suis plus rapide. Je la lui arrache et la place dans son cou. Mes hommes déboulent dans la pièce et dégainent leurs armes.

 

— Madame, vous allez bien ? me demande l’un.

— Oui ça va. Je gère, leur dis-je sans quitter le mec des yeux.

 

Ils ressortent.

 

— C’est maintenant à mon tour de poser mes exigences.

 

Son portable sonne. Je jette un coup d’œil. C’est un numéro masqué mais je sais qui c’est.

 

— Réponds, j'ordonne en gardant l'arme dans son cou et la paire de ciseaux plantée dans sa main.

 

Il obéit avec hésitation.

 

— A…Allô ?

 

Il me regarde et met sur le haut-parleur après avoir posé le portable.

 

— « Tu vas obéir à ma femme si tu ne veux pas le payer de ta vie. »

— Oh putain ! Dark ?

— « Si tu lui tiens tête, tu me verras à la seconde et tu perdras ta tête l’autre seconde qui suivra. Est-ce clair ? »

— Ou… oui. Très clair.

— « T’a-t-il manqué de respect ? » me demande-t-il.

 

L’homme me supplie du regard et semble très apeuré. Je manque d’éclater de rire. Je le fixe avant de sourire.

 

— Non !

 

Il soupire de soulagement. Chris raccroche. Je me lève avec l’arme à la main et récupère la mallette.

 

— Mais, c’est mon argent, revendique le type.

— Plus maintenant. J’ai menti à mon époux pour te sauver la vie, ça mérite une récompense, tu ne crois pas ? Et une dernière chose. Tu ne t'approches plus jamais de Nick et de toutes les personnes qui lui sont proches. Tu l'oublies.

 

Il fulmine. Je lui sers un dernier sourire avant de sortir de son bureau. Mes loubards me suivent. Une fois dehors, je remarque tout de suite, un peu à distance derrière ma voiture, celle de Chris. Je ne savais pas qu'il serait là. Je souris et monte dans ma voiture.

 

— Alors ? s’inquiète Nick à qui j'avais demandé de rester dans la voiture.

— Tu n'as plus rien à craindre de lui.

— Vraiment ? Mais tu es revenue avec la mallette.

— Oh, faut croire qu'il n'en avait pas si besoin que ça, de cet argent.

 

J’ouvre la mallette et en sort quelques liasses de billets.

 

— Ça, c’est pour le remboursement de la dette de Shelby, lui dis-je en posant une liasse dans sa main. Et ça, c’est pour te trouver un autre appartement dans un quartier plus sécurisé et plus chic. Ma copine mérite le meilleur. Tu m'enverras aussi ton CV par mail ou WhatsApp sur le numéro avec lequel je t'ai contacté. Je verrai ce que je peux faire pour te trouver un bon boulot. Tu mérites plus avec ces diplômes que tu traînes.

— Merci, Inayah ! Sincèrement.

— Tu me remercieras en rendant ma copine heureuse. Et n’hésite surtout pas à me mettre au courant si tu te sens menacé par qui que ce soit.

— C’est noté.

— Et une dernière chose. Tu ne diras rien de tout ça à Shelby. Tu lui raconteras toute ton histoire et lui diras tout ce que tu veux sauf que je t'ai aidé à te sortir de ce merdier. Je ne veux pas qu'elle se sente redevable envers moi.

— Comme tu veux. Encore merci.

 

Je jette un coup d’œil dans mon rétroviseur et je ne vois plus la voiture de Chris. Je démarre et dépose Nick à un carrefour avant de m'en aller.

 

***JEOFFREY DAVIS

 

Je dois paraître fou à encore plus désirer Alana après avoir frôlé la mort des mains de son cinglé de frère. Un homme normal aurait pris ses jambes à son cou. Sauf que moi, je ne suis plus très sensé depuis que je suis tombé amoureux d’Alana. Qu’est-ce qui me retient près d'elle ? Qu’est-ce qui m’empêche de m’éloigner d'elle ? Pourquoi suis-je toujours autant amoureux d'elle malgré tout ? Eh bien, je ne sais pas. Je ne sais ce qui m'attire autant à elle. Tout ce que je sais, c’est que je la veux. Je suis conscient de sa vie cachée, quoi que je n’aie pas toutes les preuves. Pour le moment. J’ai mené mes investigations sur la Famille IVANOV et je n’ai absolument rien trouvé. C’est justement ce qui m'a confirmé qu'ils font tous partie de l'ombre. On trouve toujours quelque chose sur les gens. Mais eux, rien de rien, en dehors de leurs actes de naissance. Je ne lui ai jamais rien demandé et je ne veux rien savoir. Ce qui m'importe c’est sa personne. Je l'aime cette fille. De façon déraisonnable, oui. Je l’aime tellement au point de vouloir la présenter à ma famille nonobstant tout ce que je sais, entendu et vu la concernant. Malgré ses airs de dangereuse, j’arrive à voir en elle une belle personne. Je l'ai su dès notre première rencontre.

 

Nous étions dans un bar. Moi pour célébrer avec un pote sa promotion et elle pour décompresser, selon ce qu'elle m'a dit quand nous avons commencé à nous fréquenter. Puis, un homme dans le bar s'est mis à bousculer l'une des serveuses qui refusait de se laisser peloter par lui. Tout ça sous le regard du patron des lieux. Alana est intervenue. Elle a pété le nez au type et quand le patron a voulu intervenir, elle en a fait de même avec lui. La sécurité a voulu s'en prendre à elle, c’est là que je suis intervenu et j'en ai pété la gueule à un. L'autre s'est aussitôt calmé. Lorsque tout s'est calmé, je m'attendais à des remerciements, comme le ferait toute personne normale. Mais en lieu et place elle m'a donné un coup au visage en ajoutant : « Vous m'avez ôté le plaisir de casser la gueule aux gens. Ça vous apprendra à ne plus vous mêler de ce qui ne vous regarde pas. Enfoiré de première. » J'ai été tellement estomaqué que je n’ai su quoi répondre. J’ai fini par sourire en la regardant s'en aller. J’ai su que je devenais fou ce jour-là. Je suis sorti derrière elle et je l'ai vu tendre de l'argent à la jeune fille qui s'était faite renvoyer. C’est à cet instant précis que j’ai su qu'elle avait un cœur. Une personne sans cœur aurait été insensible à tout ça. Elle était partie avant que je ne puisse lui dire quoi que ce soit. Je suis retourné dans le bar demander des renseignements sur elle. On m'a fait comprendre qu'elle était une habituée. J’ai donné mon numéro et deux billets au barman pour qu’il m'appelle quand elle reviendrait. Ça a été fait deux jours plus tard. Je suis venu la rejoindre, j’ai forcé la conversation sans rien obtenir. Il m'a fallu près d'un mois pour réussir à me faire accepter d'elle comme plan cul. Je ne voulais pas de ce rôle à la base. Je n’ai jamais aimé ce genre d’histoire de cul. La situation se présentait telle que c’était le seul moyen pour moi d’être proche d'elle. Je voulais bien plus et ce plus, je suis en train de l'atteindre lentement mais sûrement.

 

Ma mère termine de disposer le déjeuner sur la table à manger de la terrasse. Il me fallait venir la voir pour lui faire une annonce de vive voix. Je garde mes lunettes de soleil pour ne pas lui faire voir le bleu que j’ai à l’œil. Les hommes de Chris IVANOV ne m'ont pas raté. Mes bleus disparaissent lentement.

 

— Alors, qu’avais-tu de si important à me dire ? me questionne-t-elle une fois installée en face de moi.

— Ils sont où, les autres ?

— Je ne sais jamais rien de ta vie, comment veux-tu que j'en sache de la leur ? Bref, de quoi voulais-tu me parler ?

— J’ai rencontré quelqu’un et je voudrais te la présenter.

 

Elle pose ses couverts et son visage s’illumine.

 

— De quelle famille royale vient-elle ? Ou de quel Président est-elle la fille ?

 

Et voilà que ça recommence. Cette femme est obsédée par son envie de faire partie d’une grande famille. Son plus grand rêve c’est que l’un de nous, ses enfants, fasse d'elle la belle-mère d’une grosse personnalité. Elle veut briller sous le feu des projecteurs. Elle veut voir ses photos tous les jours dans les magazines, se faire suivre par des paparazzis, avoir des faveurs un peu partout. En gros, elle veut une vie de grande dame. Pour la petite histoire, mon père venait d’une famille royale. Il était un Prince, donc destiné à prendre le trône après la mort de son père. Puis il a rencontré ma mère. Leur relation n'a pas été appréciée, encore moins acceptée par la famille royale. L’entêtement de mon père lui a coûté sa place au trône. Ma mère a vu tous ses espoirs s'effondrer parce que la royauté était l'unique moteur de ses sentiments. Elle n’avait plus d'autre choix que de rester dans la relation avec le peu d’amour qu'elle ressentait pour mon père. Je suis né, ensuite mon petit frère Steven et enfin ma petite sœur Kira. Ma mère espère que l'un de nous, ou sinon tous les trois, fassions d'elle une grande dame. C’est uniquement grâce à mon père que je suis cet homme aujourd’hui. Il nous a mis, mes frères et moi dans un centre de Taekwondo pour apprendre à nous défendre. Les autres ont très vite arrêté. Quant à moi, j'ai continué jusqu’à ce que j’aie 20 ans, après quoi je me suis concentré sur ma vie professionnelle.

 

J’étais beaucoup plus proche de mon père que les autres qui, eux, l'étaient de notre mère. Elle ne faisait que les trimballer dans ses soirées mondaines pendant que moi je passais mes jours et mes nuits à bosser avec notre père. J’ai été le plus affecté à sa mort, il y a cinq ans de cela. Les autres sont très vite passés à autre chose. Je n’ai jamais satisfait les désirs insensés de ma mère. Mes frères, si. Kira fréquente le fils d'un Ministre qui sera le candidat du Président aux élections prochaines. Steven tourne autour des filles de certains hommes politiques mais n'a pas encore réussi à mettre le grappin sur l’une.

 

— Ni l'un ni l'autre maman. C’est juste une fille.

 

Elle roule les yeux et se reconcentre sur son plat.

 

— Je ne sais pas quand je serai libre pour organiser un dîner.

— Tu passes toutes tes journées à la maison.

— Cela ne signifie pas que j’ai envie de rencontrer n’importe qui.

— Elle n'est pas n’importe qui. C’est celle que j’aime.

— Bah fallait choisir mieux.

— Tout ne se limite pas aux gros titres.

— Qui est-elle ? Qui sont ses parents ? Que font-ils dans la vie.

— Elle est orpheline et travaille avec son frère. Ils font les affaires.

— Il ne manquait plus que ça, dit-elle avec dédain. Une orpheline. Ou plutôt une arriviste qui n'en veut qu’à ton héritage de Prince.

— Je ne suis pas Prince. Je suis un chef d’entreprise.

— Exactement une raison de plus pour elle de te tourner autour.

— Toi tu cherches pourtant à faire partie de la haute.

— Ce n’est pas pareil. Nous sommes déjà une famille royale même si nous avons été rejetés. Mais je suis sûre d'une chose, si tu y retournes, ils te redonneront le trône.

— Maman, nous en avons déjà discuté. Je ne veux pas de cette vie limitée. J'aime être maître de moi-même. J'aime ma vie.

— Tsuip ! Si tu tiens tant à me faire rencontrer cette… fille, libre à toi. Mais tu ne m'obligeras ni à l'aimer ni à l’accepter dans ma famille. Je mérite d’être liée à des gens respectables.

 

C’est fou le chic qu'elle a de bloquer les gens sans même les avoir une fois rencontrés. Je regrette toujours mon père qui était un homme tellement simple qu'on ne croirait pas qu'il venait d'une famille royale. Je sens que je décevrai toujours ma mère parce que je ne veux aucune autre femme qu’Alana.

 

Après ma journée chez ma mère, je fais un tour rapidement dans mon appartement et je fonce passer la nuit chez Alana. Depuis que nous nous sommes vraiment rapprochés, je ne passe presque plus mes nuits chez moi. C’est elle qui exige, toujours de façon indirecte, que je reste avec elle. Il est parfois arrivé des nuits où elle a dû sortir d’urgence régler ‘‘des affaires’’. Sincèrement, si j’étais le complice de mon cousin, je crois que je lui aurais fourni des informations très utiles. Jamais je ne le ferai. J’aime Alana et sa vie d'ombre ne m’intéresse guère. Notre devise c’est : Tu ne me poses jamais de question sur mon travail. Je la respecte. Je suis convaincu que jamais elle ne laisserait quoi que ce soit m'arriver. Si elle a empêché son propre frère de me faire du mal, je ne vois pas à qui elle le permettrait.

 

— Salut ! je la salue alors qu'elle enfile ses boots.

— Salut ! Je sors. Je ne sais à quelle heure je rentrerai.

 

Elle sort une arme de son coffre secret qu'elle enfile dans sa chaussure et une deuxième à l’arrière de son legging. Je déteste ces engins. Elle essaie de sortir de la chambre sans me décrocher un regard. Je la retiens et l'embrasse.

 

— Arrête ! me repousse-t-elle. Je n’ai pas le temps pour…

 

Je saisis de nouveau ses lèvres. Elle lutte mais finit par céder. Depuis ce qui s'est passé avec son frère, elle est devenue distante. Cette distance qu’il y avait à nos débuts. Je réussis à l’entraîner sur le lit pour lui faire l'amour. Elle se montre hésitante. Elle prend plaisir mais en même temps veut être indifférente. Cette femme fait de tout son mieux pour ne pas laisser paraître les sentiments qu'elle a pour moi. Ni elle ni personne ne peut me dissuader qu'elle m'aime. Elle a beaucoup changé envers moi. Elle me permet certaines choses qu'elle ne m'aurait normalement jamais permises. Aussi, il y a sa façon de m’embrasser. Avant elle le faisait juste pour étancher un désir sexuel. Mais depuis plusieurs mois, elle m’embrasse chaque jour comme si c’était le dernier. Elle savoure chaque parcelle de mes lèvres. Elle me désire plus que je ne la désire. J’ai appris à lire en elle. A lire ses craintes et ses peurs rien qu'en la regardant.

 

— Shit ! J’ai maintenant trois minutes pour arriver chez mon frère, gronde-t-elle en sortant du lit.

— Désolé. Tu m’avais manqué cette journée.

 

Elle disparaît dans la salle de bain sans me répondre et en ressort peu de temps après. Elle se rhabille très rapidement.

 

— J’ai parlé de toi à ma mère. Je veux que vous vous rencontriez autour d’un dîner.

 

Elle arrête tout mouvement, tourne la tête vers moi, me regarde avec de grands yeux et contre toute attente… éclate de rire. Je fronce les sourcils, perplexe. Elle rit encore et encore. Qu’ai-je dit de si drôle ? Elle ramasse son arme sur la table de chevet.

 

— Non ! coupe-t-elle subitement.

 

Elle range l’arme dans son jean.

 

— Mais…

— Si je rencontre ta garce de mère, je la tuerais.

— Mais…

— Rentre chez toi.

— Je devais passer ma nuit ici.

— M'en fiche.

 

Elle sort et claque la porte. Je souris. Elle me donne chaque jour des raisons de faire d'elle ma femme. Elle le sera. Oh que oui !

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