Episode 4

Write by Mona Lys

4

  

***INAYAH

 

Je repose mon portable après avoir encore une fois essayé de joindre Shelby. Elle refuse toujours de prendre mes appels. Elle est même sérieuse cette femme ? Bon, je lui laisserai encore un peu de temps. Cette fille est autant rancunière qu'elle est géniale. C’est la seule amie que j’ai et elle me manque.

 

Je termine l’emballage des dix derniers colis à emballer et remonte à mon bureau. J'ouvre la porte et qui vois-je assise à ma place ?

 

— C’est impoli d'entrer de la sorte dans le bureau des gens, se plaint faussement Shelby en manipulant mon stylo personnalisé.

 

Je souris. Elle sourit.

 

— Tu mérites une bastonnade pour n'avoir pas pris mes appels, lui dis-je en allant vers elle.

— Je voulais te faire encore souffrir. Tu m'as manquée.

 

Nous nous enlaçons. 

 

— Tu m’as aussi manquée.

— Je t'ai apporté ton plat préféré. Des sushis. 

— Beurk ! Je déteste ça. C’est le tien plutôt. 

— Oui je sais, rigole-t-elle en allant vers le salon.

 

Je la suis dans mon petit salon. Elle ouvre un paquet et me tend un énorme plat de Hamburger frites et des Wings. Nous mangeons, bavardons, sans revenir sur cette stupide dispute. Nous n'avons pas toujours besoin de revenir sur les choses. Des fois, il faut juste avancer. Ça a toujours été ainsi entre Shelby et moi. Nous savons nous comprendre sans les mots.

 

— Tu avais raison, à propos de Nick, affirme-t-elle en s'essuyant la bouche à l'aide d'un papier mouchoir.

— Comment ça ? fais-je en l’imitant.

— Il est venu me voir et m'a raconté toute son histoire qui m’a mise la tête à l'envers.

 

Elle prend un grand bol d'air et me fait le récit de l’histoire que je connais déjà. Je mime avec mon visage des expressions pour lui faire croire que je suis choquée.

 

— C’est dingue ça ! je m'exclame en mordant dans une frite.

— Je ne te le fais pas dire. Mais il m'a rassurée que maintenant tout est rentré dans l'ordre. Il ne doit plus rien à l'autre dealer. Son seul objectif maintenant c’est de récupérer sa fille avant qu'elle ne soit placée dans une famille d’accueil.

— Vous vous êtes donc remis ensemble ?

— Pas vraiment. Je lui ai demandé un temps de réflexion. Je ne sais pas si j’ai envie de m'engager dans tout ça. 

— Mais il t'a bien dit qu’il avait réglé tous ses ennuis.

— Je sais. Mais… je ne sais pas si je suis prête à être la belle-mère d'une petite fille. En plus, sa mère est une toxico cinglée. Elle nous causera toujours des ennuis.

— Si Nick obtient sa garde exclusive, sa mère ne pourra rien.

 

Elle me regarde d'un air bizarre. 

 

— Quoi ?

— Depuis quand tu es de son côté ? Tu devrais normalement jubiler. Je m'attendais à des ‘‘je te l'avais dit’’. Hum ?

— Je me suis juste rendue compte d’avoir été trop dure avec Nick. Tout le monde a droit à une seconde chance. Moi je suis bien la femme d’un mafieux, ça ne t’a pas empêchée de me prendre comme meilleure amie. Tu es même folle de moi.

— Tsuip ! fait-elle en tirant la bouche.

— Donne-lui une chance. Vous vous aimez, le reste n’est que détail.

— On verra.

 

Elle reste avec moi toute la journée et m'aide dans mon travail. Elle est maintenant la responsable de plusieurs grands supermarchés. Sa rigueur et ses bons rendus ont fini par payer. Elle a été remarquée par le grand patron qui lui a tout de suite offert cette grosse promotion. Sa vie a changé du tout au tout.

 

J’entre à la maison assez vite pour pouvoir préparer le dîner. Je prends plaisir à faire la cuisine pour Chris. C’est quasiment la seule chose que nous partageons, en dehors de ses dîners d’affaires, simplement sans faire semblant. Nous n’échangeons généralement pas de mot, mais ça reste un plaisir pour moi de partager ce moment avec lui. Ce n’est qu’à ces instants que je me sens proche de lui. Je m’arrange à toujours rentrer avant lui. Il est un homme très occupé. A peine il rentre qu'il se prépare à ressortir ou il s'enferme dans son bureau pour travailler toute la soirée. Alors les dîners, ce sont juste quelques minutes qu'il se prend pour relaxer un tant soit peu.

 

Je finis de prendre ma douche et je descends dans la cuisine. Je donne à bouffer au chien avant de m'attaquer à notre dîner. C’est en bougeant et dansant au rythme d'une musique que je fais la cuisine. J’ai fait installer une petite télé dans la cuisine afin de regarder mes clips et films lorsque je passe du temps ici. Je suis tout le temps seule dans cette énorme maison. Personne avec qui passer du temps en dehors de Loulou, mon adorable chien. Il me regarde chanter et danser en remuant sa queue. Ce gros toutou aime s'amuser avec moi. Nous nous adorons. Je me serais grave ennuyée dans ma nouvelle vie s'il n'avait pas été là. Je range ma dinde dans le four quand subitement la télé est éteinte. Loulou aboie aussitôt en regardant vers l’entrée de la cuisine. Je me retourne et je tombe nez à nez avec cette garce de Shana.

 

— J’ai besoin que tu me serves un rafraîchissement.

 

Je regarde derrière moi, puis je reviens à elle.

 

— C’est à moi que tu t’adresses ?

— Qui d’autre ? Le clébard peut-être ?

— A qui crois-tu t'adresser ? Ou qui crois-tu être dans cette maison pour avoir l’audace de me donner des ordres ?

 

Elle avance vers moi, avec assurance et un sourire débile sur les lèvres.

 

— Je suis celle qui a tous les jours entre ses mains ce corps si séduisant que tu désires ardemment. Je profite au maximum de cet homme sur lequel tu fantasmes.

— C’est tout ? Les hommes couchent avec n’importe qui. Mais ne donnent leur nom qu’à une seule. Mme IVANOV, c’est moi. Tu n'as donc d'autre choix que de te soumettre à moi car je suis la Reine du Roi. Tout ce que tu as, c’est le sexe. Tu n'es qu'un vagin sur pattes pour lui. Rien de plus. Une pute et c’est tout.

 

Elle essaie de me donner une gifle. Mais je lui bloque la main et c’est moi qui lui assène une bonne baffe résonnante. Loulou se met aussitôt en position d'attaque. Rien qu’un ordre de ma part et il la réduit en bouillie. Elle essaie de nouveau de m’agresser. Cette fois je prends la fourchette sur le plan de travail et je la place dans son cou.

 

— N'essaie plus de t'en prendre à moi. Plus jamais.

— Lâche-moi ! grogne-t-elle.

— Je ne suis plus la jeune fille faible et naïve d'il y a deux ans. L'homme avec qui tu baises a mis ta vie entre mes mains en faisant de moi sa femme donc juste un ordre, rien qu’un seul, et tu te retrouveras sous terre. Ne me provoque surtout pas. Reste dans ton rôle de dévergondée sans plus jamais t’approcher de moi. Je ne veux te voir dans aucune autre pièce de la maison si ce n’est dans le bureau de Chris.

 

Elle me fusille du regard. Je fais de même. Le chien ne cesse d’aboyer.

 

— Que se passe-t-il ici ?

 

La voix de Chris nous sépare. Shana court vers lui.

 

— J’étais juste venue me rafraîchir lorsqu’elle m'a agressée. Elle a menacé de me tuer si je ne m’éloignais pas de toi.

 

Je le fixe tout autant qu'il me fixe.

 

— Et que fais-tu ici ? questionne-t-il Shana en se tournant vers elle.

— On avait rendez-vous. Tu as oublié ?

— Rentre. Je te contacterai plus tard.

— Mais les informations…

— J’ai dit plus tard, la coupe-t-il sur un ton sans appel.

 

Elle me lance un regard cinglant et part en prenant le soin de faire résonner ses talons aiguilles sur le carrelage. 

 

— Qu'il y a-t-il ?

— Il se passe que j'en ai par-dessus la tête que tu ramènes ta pute dans cette maison.

— C’est ma maison.

— J'y vis alors c'est aussi la mienne. Je suis ta femme, Chris. Tu me dois du respect.

— Tu n’étais pas sans savoir que ma vie continuerait son cours. Tu connaissais mon idylle avec Shana. Alors c’est quoi le souci ?

— Je peux donc me trouver un amant et l'emmener ici ? N’est-ce pas que ma vie aussi doit poursuivre son cours ?

 

Je vois son visage virer au rouge.

 

— Il y a des règles à ne pas déroger, Inayah. Tu ne ramènes personne dans ma maison. 

— Toi aussi tu ne ramènes personne, Chris. Tant que je suis ta femme, tu ne ramènes personne sous notre toit. J’ai aussi un cœur et des sentiments que tu es sans ignorer.

 

J’éteins le four et je sors de la cuisine. Loulou me suit comme mon garde du corps. Je commence à en avoir marre de ces deux-là. 

 

*Mona

*LYS

 

Je fais le chemin retour vers ma maison en continuant mon jogging du soir. Faire le sport est devenu une seconde nature pour moi. Je dois non seulement me garder en pleine forme et être sur pieds à chaque instant, mais je dois aussi conserver ma nouvelle plastique. J’ai travaillé dur pour avoir ce corps sculpté. Des séances de sport non-stop après avoir fait une chirurgie pour diminuer la graisse au niveau de mon ventre et une autre pour me remonter les seins qui étaient un peu flasques. J’ai de nouveau mon corps d’adolescente avec toutes les formes qui vont avec. J'avais un coach sportif qui m’aidait pour le sport mais qui me donnait également des cours d’autodéfense. Je me suis vraiment métamorphosée sur tous les plans ces deux années. Je n’ai pas chômé.

 

Mes Airpods dans mes oreilles, je cours avec Loulou près de moi. Ce chien m'est devenu si proche au point où je le considère comme mon bébé, en plus de voir en lui le meilleur garde du corps que jamais je n'aurais. Nous ne sommes plus très loin de la maison quand soudainement, une fourgonnette se gare devant nous. Deux hommes en cagoule sortent de l’arrière et me sautent dessus. L'un d’entre eux tient un mouchoir qu’il essaie de me mettre sur le visage sans doute pour m’endormir. Je me mets à lutter en évitant de me faire droguer. Loulou bondit sur le deuxième homme qui hurle de toute son âme à la première morsure. Le troisième homme qui servait de chauffeur descend donner un coup de main à ses amis. Je lutte maintenant avec les deux. Je réussi à donner un coup avec ma nuque dans le visage du premier qui me tient par derrière. Il me lâche et dandine. Le mouchoir lui tombe des mains. Le chauffeur me saisit à son tour. Je lui donne un coup de coude dans le ventre et le fauche. Il tombe comme une merde. Je remarque son arme rangée dans son jean. Je la prends et lui tire une balle dans le ventre et une autre à l’épaule. Je jette un coup d’œil à Loulou qui malmène l'autre agresseur. Le premier fonce de nouveau sur moi en sortant son arme. Je ne lui laisse pas le temps de me la pointer dessus. Je lui tire également deux balles dans le corps pour le déstabiliser. Je ne tue pas. Je ne le veux pas. Mais tirer sur des gens ne me fait plus trembler. J’ai été formée à me défendre avec des armes. Arme à feu, couteau et tout ce qui va avec. Je ne me sens pas assez forte pour ôter la vie des gens.

 

Les gardes de la maison qui ont certainement été alertés par les coups de feu arrivent en courant. Gab tue celui qui lutte sous le chien. Il plante aussi une balle dans la tête du chauffeur.

 

— Non attends ! je l’arrête quand il marche vers le premier qui avait le mouchoir. 

 

Il s’arrête. Étendu au sol, l'agresseur me supplie de ne pas le tuer. Je le vise avec l’arme.

 

— Je vous en prie, pour l’amour du ciel. Ne me tuez pas.

— Dis-moi qui vous a envoyé et je t’épargne, lui dis-je en prenant mon portable pour le filmer.

— C’est… c’est Shana. 

 

La garce !

 

— Elle nous a demandé de vous enlever, vous emmener très loin, vous violer et ensuite vous tuer, sans laisser aucune trace.

— Combien vous a-t-elle payé ?

— Elle nous a versé deux mille dollars et a promis nous verser les deux mille restant après exécution. 

— Quatre mille dollars ? C’est tout ce que je vaux pour cette chienne ?

 

Je jette l'arme par terre. Je tourne dos et j'entends un coup de feu dans mon dos. Gab l'a exécuté. Je rentre à la maison avec le chien qui n'a rien eu. Je pars récupérer les clés de ma voiture et j'y monte en faisant signe à Gab de me suivre avec sa voiture. Je dois rendre une petite visite à cette poufiasse.

 

***CHRIS

 

— Boss, il y a un problème. 

— Lequel ? je demande en marchant vers le jet.

— Gab vient de m’informer que Mme Inayah a manqué de se faire enlever tout à l’heure par des hommes en cagoules.

 

Je suspends mon prochain pas.

 

— Comment cela se fait-il ? Comment va-t-elle ?

— Bien Boss. Elle a su se défendre avant l’intervention des gardes. L'attaque aurait été orchestrée par Mademoiselle Shana.

— Quoi ?

— Ce sont les mots d'un des hommes avant de se faire descendre. Votre femme est en ce moment en route pour la boîte de nuit de Mademoiselle Shana.

— Chris, on y va ?

 

Je me tourne vers Alana qui descend de l'avion.

 

— Quelque chose ne va pas ? me demande-t-elle. 

— On retarde le vol. Je reviens.

— Où vas-tu ?

 

Je pars remonter dans ma voiture sans lui répondre. Ça ne servirait à rien de lui raconter ce qui se passe pour l’instant. Elle déteste Shana et elle risque d'envenimer les choses. Qu’a-t-il bien pu passer par la tête de Shana pour qu'elle tente pareille chose contre Inayah ? Elle sait pourtant que je ne tolère pas ce genre de plan. Elle le sait pertinemment que personne ne s’attaque à mes proches sans en payer les conséquences. Ce serait vraiment stupide de sa part si elle a réellement fait ce coup.

 

Je remarque tout de suite la voiture d’Inayah ainsi que celle de Gab. Je suis escorté par mes hommes jusqu’à la pièce qui sert de loge et de bureau à Shana. Je suis encore devant la porte quand j'entends des cris. J’ouvre la porte et je cours saisir Inayah qui étrangle Shana dans le divan.

 

— Inayah !

— Lâche-moi, Chris ! hurle-t-elle en se débattant dans mes bras. Cette dévergondée a essayé de me tuer.

— Elle ment, Dark, se défend Shana en se relevant difficilement.

— Ah bon ? Et c’est quoi ça ?

 

Inayah active une vidéo de son portable. Un homme en sang étendu au sol fait des aveux. Le nom de Shana est mentionné. Je regarde cette dernière. 

 

— Je te jure sur ma vie que je suis innocente, continue-t-elle de se défendre toute affolée. Je suis certaine que c'est un coup monté de ta pimbêche de fem…

 

Inayah ne lui laisse pas le temps de finir sa phrase qu'elle lui flanque une gifle.

 

— INAYAH !!! je lui hurle dessus cette fois en la retenant.

— Tu ne me touches pas, Chris. C’est de ta faute si cette chienne se permet d’attenter à ma vie. Tu lui as donné trop d’importance au point où elle se croit supérieure à moi. Je veux que tu la butes.

 

Je la regarde sans réagir. 

 

— Sors ton flingue et bute-la. Tu as promis tuer tous ceux qui s'en prendront à moi.

 

Je ne réagis toujours pas.

 

— Waouh !!! Le grand Dark refuse de tuer aujourd’hui ? Bien. Si je revois ses brindilles de balai dans MA maison, c’est moi qui la bute.

 

Elle sort telle une furie et manque de défoncer la porte.

 

— Dark !

— Ne pose pas tes mains sur moi. Je t’avais prévenue de ne pas t'en prendre à elle.

— Cette sorcière ment…

 

Je la plaque violemment contre sa coiffeuse.

 

— La seule chose qui me retient de te prendre ta putain de vie c’est uniquement parce que tu m'es utile pour le business. Mais la prochaine fois que tu refais un coup pareil, je t'enfonce mes doigts dans la poitrine et je les ressors avec ton cœur. Ai-je été clair ?

— Dark ! dit-elle, étouffée.

— Ai-je été clair ? je réitère ma question en serrant encore plus mes doigts autour de son cou.

— Ou… oui !

 

Je la laisse s’écrouler au sol.

 

— Une dernière chose. Je ne veux plus te voir chez moi. Nos seuls rapports seront uniquement que le business et tu gères tout dorénavant avec Alana.

 

Elle se relève.

 

— Tu es amoureux d'elle, hein ?

 

Je mets de l’ordre dans ma tenue et je lui tourne dos.

 

— TU ES AMOUREUX D'ELLE, N’EST-CE PAS ???

 

Je claque la porte derrière moi. Quand je sors, les voitures d’Inayah et Gab ne sont plus là. Je prends la direction de la maison plutôt que l’aérodrome. C’est un soulagement pour moi de voir qu'elle peut se défendre toute seule dorénavant. Cependant, il m'arrive de craindre qu'elle n’aille un peu plus loin que ça. Je crains qu'elle ne finisse par se souiller les mains avec du sang. Je lui ai donné une arme pour qu’elle repousse le danger, pas pour qu’elle tue qui que ce soit. L'entendre ce soir me demander de tuer Shana m'a fait douter des choix que j’ai fait pour elle.

 

Elle est assise dans le salon, avec la colère qui tire toujours ses traits. Le chien est assis près d'elle. 

 

— Dis-moi que tu l'as tuée ? demande-t-elle en tapotant du pied.

 

Ça commence par me foutre les boules de l'entendre parler d'un meurtre comme s'il s’agissait d’un jeu.

 

— Je le savais.

 

Elle se lève. Le chien l’imite.

 

— Tu es amoureux de cette connasse. Bien. Garde-la donc loin de cette maison. Oui, c’est ta maison et tu y invites qui tu veux. C’est aussi mon arme, et je bute qui je veux.

— Non mais tu vas arrêter de parler comme une meurtrière ? dis-je sur un ton calme.

— En quoi ça te dérange ? N’est-ce pas toi qui m'a obligée à tuer Toni il y a deux ans ? J’ai déjà du sang sur les mains.

— Tu ne l'as pas tué.

— Hum ? 

— Tu avais les yeux fermés. C’est Alana qui a tiré en même temps que toi. Ton arme n’était pas chargée. Tu n'as jamais tué qui que ce soit.

— Shana sera donc la première. 

— Elle ne mettra plus les pieds ici.

— Y a intérêt. (Au chien) Loulou, on y va.

 

Le chien suit sa maîtresse en parfait garde du corps. Ça a été une mauvaise idée de la faire entrer dans mon monde.

 

***SHANA JACKSON

 

Je bois un verre de plus, cul sec et le fracasse contre le mur. Mon plan n'a pas marché et comme si ça ne suffisait pas, cet imbécile m'a balancée. J'aurais dû les engager par le biais de quelqu'un d’autre. Pour couronner le tout, Dark m'a retiré la seule chose sur terre qui me rend heureuse. Depuis combien d'années que je nourris l'espoir de devenir plus qu'une pute pour cet homme qui trouble mes nuits. Je désire de tout mon être devenir Madame IVANOV. Voici que cette femme dégueulasse vient de tout gâcher. Mais je ne me laisserai pas faire. Je ne laisserai pas cette femme me prendre l'homme de ma vie.

 

— Que fait-on maintenant ? On tente un autre coup ?

— Non. On laisse couler pour le moment. Laissons les choses se tasser avant de retenter le coup.

— Bien.

 

Je vide un autre verre. Oui, je vais laisser les choses se calmer. Je vais l’observer. Je vais la suivre de près, puis au moment où elle ne s'y attendra pas, je vais frapper. Ça arrive de se prendre une balle perdue quand on tombe en plein milieu d'une fusillade, non ? Ou mieux, des camions qui perdent leurs freins et qui écrasent tout sur leur passage, c’est fréquent. Je réfléchirai au meilleur plan pour que même son corps ne soit plus récupérable. Cette Africaine ne me prendra pas ce qui m’appartient.

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