Episode 3 : "La proriétaire"

Write by MSoH

Mince ! Ma voiture, elle ne démarre pas.

Pour faire genre devant les superbes infirmières, je soulève le capot. Je touche un fil par ci, un tuyau par là et toujours rien. Je jauge même le niveau de l’eau. Ah non, le niveau de l’huile. Et pour finir elle ne démarre toujours pas. Tout ce que j’ai gagné c’est d’avoir les mains recouvertes de graisses.

Je cherche dans ma tête lequel de mes potes serait dispo pour me venir en aide.

Manu… Non ! Il est trop influençable comme mec et j’aime pas ça.

Liam… Dieu seul sait quel félin il est en train de bouffer si vous voyez ce que je veux dire.

Il ne me reste plus que Sully qui décroche dès la première sonnerie.

- Salut !

- Ouais ! Ouais ! Tu passes me prendre ? Ma voiture est en rade et je commence à avoir faim.

- Nan je peux pas là, je suis dans le train. J'étais chez la vielle.

Je lance un « tchip » et je raccroche.

A quoi ça sert d’avoir des potes si tu peux compter sur aucun ?

J’appelle Aziz, il roule pour Uber. Je vous dis, le mec c’est tout un numéro. Pas un facile, non un du genre « XP82YBD6349PO3 ». Il a quitté un job pépère au CIC  pour faire chauffeur. Je l’avoue c’est encore plus pépère. Seulement y a un truc, il prend que des filles.

- Ta journée ?

- Comme d’hab ! J’ai déposé des meufs par ci par là. Y en a deux qui m’ont refilé leur contact. Et la tienne ?

- J’ai eu une vielle ce matin. Elle arrêtait pas de m’appeler « mon fils ». Non mais vous les blacks faut vous arrêtez à un moment avec ces appellations prétendument affectueuses.

On est pris d’un fou rire qui ne s’arrête plus. Un air musical inconnu s’échappe de quelque part dans l’habitacle. Mais c’est quoi ce son ? Les gens écoutent vraiment du n’importe quoi. Nous nous regardons simultanément.

- Sois pas gêné, décroche !

- Mais t’es con ou quoi ? J’écoute pas ce genre truc.

Je suis plutôt rock et métal.

Aziz ralentit tandis que moi, je joue les contorsionnistes à essayer d’attraper le téléphone au niveau de la portière derrière moi. Enfin ! Je regarde le petit objet un moment et je le passe à Aziz.

- Mais qui est assez conne pour oublier un bijou pareil ? Peut-être qu’elle a été hypnotisée par moi et du coup…

Je lui arrache l’iPhone des mains et je commence à l’examiner. Pas de code de déverrouillage, ça sent pas bon. Il doit appartenir à un sacré thon. Je ne prends même pas la peine de fouiller. Sérieux, y a que les filles sages qui verrouillent pas leurs appareils tellement elles ne font rien de répréhensible et de cochon.

Arrive le moment où je dois descendre et où Aziz me demande de lui remettre le portable.

- Non mais il n’est même pas à toi !

- Tout ce qui est dans la voiture d’Aziz BATHILY est à Aziz BATHILY !

- Tu rigoles là !

- Non ! Tu comptes faire quoi avec parce que si ça se trouve c’est un explosif ?

- Mater les photos. Non je rigole ! Je vais le filer à Sully, il retrouvera la ou le propriétaire. Je sais que t’es pas du genre à faire de bonnes actions mais fais un effort, c’est bientôt le Ramadan.

- Qu’est-ce que tu racontes ? Le Ramadan est passé taré.

- Alors, je le prends ?

Il finit par accepter que je rentre avec le portable après lui avoir refilé un billet de 50 Euros.

Une fois dans mon appartement, j’abandonne mes affaires dans l’entrée et je file sous la douche. J’espère que toutes ces tâches de graisse s’en iront. Je me frotte bien partout avec vigueur. Les mains, la poitrine, les aisselles, les boul***, mais non vous avez pas besoin de savoir ça. Bref je me frotte.

En attendant la livraison de ma pizza, je joue à la console. Mon téléphone vibre sur la table, je jette un coup d’œil.

- Pffff ! Lâche l’affaire Callie.

Vous vous souvenez de Callie ? Je suis sûre que non. Faut avoir un peu de mémoire les amis. Callie c’est la cougar que je me faisais il y a encore quelques temps.

Elle insiste et je finis par décrocher.

- Coucou !

Ton sec.

- Oui ?

- Euh, tu fais quoi ?

Pourquoi ? Et puis en quoi ça te concerne.

- Je mange une pizza.

- Tu veux pas passer chez …

- Callie, je pensais que c’était clair. Toi et moi c’était super mais je me sens pas pour quelque chose d’exclusif.

Elle veut commencer à trop parler et franchement moi trop parler c’est pas mon truc. Je finis lui raccroche au nez. C’est vrai que nos parties de jambes en l’air étaient sympas mais voilà, elle a tout gâché en voulant plus. Elles veulent toujours plus de toute façon ! Je balance mon portable et je reprends mon combat dans la paix. Je ne fais même pas deux minutes que cet air inconnu recommence à me casser les oreilles. Mais c’est quoi cette musique ? Je me lève et je vais prendre le portable où je l’ai déposé en entrant. Numéro inconnu ! Je ne décroche pas. Je me  contente de le poser sur la table à côté du mien et je reprends ma partie là où je l’avais laissé. Ça sonne à nouveau, même numéro inconnu. Je ne décroche toujours pas. Deux minutes passent et ça recommence. Cette fois c’est un SMS. J’appuie sur le bouton d’arrêt jusqu’à ce qu’il s’éteigne. J’aurai peut-être dû le laisser à Aziz.

 

Ce matin, je vais courir dans le parc près de chez moi avec Manu. Ça faisait un moment qu’on avait pas couru ensemble. Depuis un moment, il est toujours occupé à faire un truc avec Bella ou pour Bella.

  • On y va ou merde ?

Je fais semblant de regarder à gauche puis à droite.

- Elle est de quel côté maitresse Bella ?

- Arrête avec ça s’il te plait.

Sourire moqueur. On peut y aller.

Nous effectuons plusieurs fois le tour du parc. J’en profite pour faire plaisir à mes yeux en regardant quelques joggeuses que j’ai l’habitude de croiser. Sur le chemin du retour, je me rappelle cette histoire de téléphone alors, je la lui raconte.

- Du coup tu sais pas si il appartient à une meuf ou à un mec.

- Tu sais je m’en fiche un peu.

- Et si c’était toi, tu ne voudrais qu’on te le rende ton portable ? Et le plus tôt possible ?

- Non mais j’ai pas dit que j’allais le garder. Je suis pas un voleur.

- Encore heureux. Bon, faut que je file. On se capte après.

On se check et je monte chez moi.

En soirée, avec Liam on se pointe chez Sully pour une soirée jeu vidéo. Je lui ai apporté l’iPhone. Sully bosse dans l’industrie du jeu vidéo, il est super bon en informatique alors, je suis prêt à parier qu’il pourra retrouver le thon à qui il appartient.

- Alors ta maman va bien ?

- Oui, juste qu’elle me saoule avec cette histoire de mariage.

Liam et moi, nous nous retournons vers lui l’air étonné. Il vient quand même de parler de mariage !

- Tu lui as pas dit notre pacte ?

Il y a trois ans, nous avons fait le pacte de nous marier quand nous seront cons et chauves. C’est-à-dire dans à peu près 30 ans. Vous inquiétez pas pour moi, je n’aurai que 57 ans.

C’est bon, j’ai encore perdu. Je cède ma place à Sully. A lui d’affronter Liam maintenant. J’en profite pour faire sortir l’iphone de mon sac et même si ils sont distraits, je leur raconte sa petite histoire.

Liam met pause.

- Attends, ça fait 4 jours qu’il est en ta possession ? Non mais c’est criminel.

- Tout le monde est pas accro à son portable Liam chou.

- M’appelles plus comme ça !

- Euh… tu me le passes ?

Je lance le téléphone à Sully, il manque de s’écraser sur le sol. Je grimace. Sully le met en marche pendant que moi, je joue pour lui.  De temps en temps, je le guette du coin de l’œil.

- Hum pas de mot de passe ni de code. Ah si sauf au niveau des photos.

Je lâche la manette, elle prend le pieds de Liam.

- Désolé. Tu disais quoi Sully ?

- Qu’il y a un code pour la galerie.

- Tu sais ce que ça veut dire ?

- Je pensais que t’avais très mal là.

- La ferme. Je suis sûr qu’il appartient à une chaudasse ce truc sinon pourquoi mettre un code pour accéder aux images ?

- Si ça se trouve, il appartient à un mec qui n’arrête pas de prendre sa bite en photo.

C’est quelle histoire ça ?

- Beurk !

- On le saura tout de suite.

Sully nous abandonne au salon et reviens avec son pc sous le bras. Il l’installe et connecte l’iPhone. Petites manipulations.

- Arrête, je suis sûre que tu fais semblant d’appuyer toutes ces touches. Faut que t’arrête de nous prendre pour des cons et de te prendre pour Chloé O’BRIAN.

Il lève à peine la tête de son clavier.

- Jaloux !

Il continue ses manipulations et soudain.

- C’est prêt !

- Comment ça c’est prêt ?

- Je dis que c’est prêt Liam. Vous venez voir ?

Je fais « nan » de la tête. Je veux pas tomber sur une teub. Liam lui il a aucun souci. Je les observe ouvrir la galerie. Ils passent quelques images. Pas d’expressions particulières sur leur visage. C’est sûrement une collection de chat qu’ils regardent. J’y avais pas pensé, il peut appartenir à une mamie aussi.

- DAMN !

Je sursaute.

- Quoi ?

- Au purée c’est une BOMBE.

- Mais quoi ?

- Viens voir !

Je cours me mettre derrière eux et là, je crois bien que c’est le coup de foudre. Si c’est elle, je veux bien mettre le collant et le tutu de ma petite nièce Oprah. Je secoue la tête dans tous les sens.

- Non non, suis sûr que c’est pas elle. Ça doit être une copine à elle.

Sully continue de faire défiler les images. 

- Bon finalement je crois que ça doit être une célébrité qu’elle doit bien aimer.

- Tu la connais cette « célébrité » ?

- On les connait pas toutes vous savez. Je connais pas les acteurs de Bollywood par exemple.

Je raconte des conneries. C’est juste que je peux pas admettre que ce portable soit à ELLE.

- Je pense qu’on en a assez vu pour ce soir. On viole quand même la vie privée d’une nana.

- Peut-être c’est la fille des rêves du mec à qui il appartient.

Moi-même je suis pas convaincu de ce que je raconte.

- Il y a une application « journal des règles ». Depuis quand t’as pas eu les tiennes ?

Ils se mettent à rire tous les deux. C’est ça, faites les malins.

Sully arrête son pc et le téléphone et nous reprenons notre soirée l’esprit trouble. Le mien est même en train d’être torturé. Est-ce bien la propriétaire ou une de ses amies ou encore une actrice.

- Tu rêves ou quoi ?

Sérieux, elle est magnifique cette fille.

- Eh Brazza !

- Ouais ? Qu’est-ce qu’il t’arrive ?

- Rien.

Je me lève, j’attrape ma chemise, j’enfonce les portables dans mes poches et hop, je me tire.

- Tu fais quoi là ?

Allez Brazza, reviens ? Qu’est-ce qu’on a dit ?

Rien, vous avez rien dit. J’ai juste envie de réfléchir.




On lit, on like et surtout on commente sinon, je pourrai pas m’améliorer.

Much Love





Parfois quand une fi...