La maison hantée chapitre 6

Write by Verdo

*Les chroniques de Verdo Lompiol*



*La force de l'écriture*




*LA MAISON HANTÉE (Série littéraire)



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****Chapitre 6 : L’histoire de la poule****



              *Village de Zogbédji*



Emmanuel et Augustine sont les demi-frères de Nick C’est-à-dire les fils d’Avélie.




                        ****NICK****


Aujourd’hui, c’est la fête de poule chez nous au village. Tout le monde est sur ses quatre pieds. Papa et belle mère sont partis tôt le matin au champ pour déterrer des ignames histoire de faire un peu de foutu avec les poulets qui siègent depuis un moment dans notre basse-cour. Normalement, je devais les accompagner mais vu que je faisais le ménage dans la maison, ils m’ont demandé de rester. En plus, je devais aussi nettoyer le salon car père allait recevoir des invités. La vie du village ! ouf ! Nous n’avons pas grand-chose comme économie mais pourtant nous sommes fiers du peu qu’on a. Augustine et Emmanuel étaient assis sur un bench pas loin de moi en train de me regarder accomplir les tâches. Ils papotaient sans cesse en riant au lieu de me venir filer un coup de main. Quels frères ? Ils ne me donnent aucun respect dans cette maison car leur mère est celle qui leur donne toute la force de me monter dessus. Je suis le grand frère mais pour eux, c’était comme si je suis celui que tout le monde peut marcher dessus et piétiner. Mais ce n’est pas grave. Toute chose a une fin et la mienne n’est pas aussi loin que ça. Peu e temps après, madame Peace qui est la femme du roi de notre village arriva avec trois poules et un coq à la main. Elle salua les deux chiards assis sur le bench et je leurs vis entreprendre une petite discussion. Quelque minute plus tard, Augustine dirigea sa main en ma position me montrant du doigt. C’est en ce moment que je me rendis compte qu’elle me cherchait.


 Elle se dirigea vers moi et je sortis la rejoindre à mi-chemin.


Moi : Bonjour madame Peace,


Elle : bonjour mon enfant. Comment tu vas ? Je te cherchais depuis un bout de temps.


Moi : je vais bien madame. Vous vouliez me voir ? J’espère que je n’ai rien fait de grave.


Elle : Non, ne t’inquiète pas. Ce n’est rien de grave. J’aimerais juste que tu fasses une course pour moi. Tu es un peu disponible ?


Moi : Okay, c’est un plaisir de servir la reine. Je suis en train de faire le ménage mais j’ai presque fini. Alors dites-moi, que vouliez-vous que je fasse pour vous ?


Elle : Tu vois ces quatre poules ? Tu vas les amener au notable Camille de la part du roi. Il doit les tuer et les braiser pour ensuite les apporter ce soir au conseil des notables au palais. Tu pourrais faire ça ?


Moi : Oui bien sûr ma reine.


Elle : Okay merci d’avance. N’oublie pas de me prévenir si c’est fait.


Moi : Okay ma reine. Ne vous inquiétez pas.


Elle repartit me laissant les poules. Vu que je n’ai pas encore fini le ménage, je les fis mettre les cordes aux pieds que j’attachai à un tronc d’arbre au milieu de la maison.


               *****Augustine****


S’adressant à Emmanuel.


Moi : Qu’est ce que la reine peut-elle bien trouver à notre batard de frère en lui offrant quatre poules ?


Lui : je ne sais même pas ma sœur. Par contre nous, n’avions reçu rien comme cadeau. Ce gars commence à me taper sur les nerfs.


Moi : je ne te le fais pas dire. Mais t’inquiète, j’ai une idée.


Lui : Ah bon ? Laquelle ? Je suis suspendu à tes lèvres.


Moi : suis-moi, tu verras.


Avec mon frère, on détacha les poules qu’on cacha quelque part où il ne pourra jamais les trouver et on reprit place sur le bench en train de papoter.  Un instant après, Nick sortit et commença à les chercher dans tous les sens. Il marcha vers nous et nous demanda si on ne les a pas vu filer et on répondit par hochement de tête.  Si vous voyez sa tête et sa tronche, vous allez mourir de rire.


Nick : Emmanuel s’il vous plaît, dites-moi que vous les avez vues. Sinon je suis mort. Ce ne sont pas les miennes. La reine m’a envoyé pour que je puisse les remettre au notable Camille de la part du chef donc si vous les avez vues partir, dites-moi dans quelle direction ?


Moi : Non Nick, il t’a déjà dit qu’il n’a rien vu alors plus la peine de criailler dans nos oreilles. Fallait bien les surveiller.


Nick : Okay, je pars à leurs recherches.



                        *****Nick****


Comment ai-je pu laisser ces poules s’évaporer dans la nature ? Que vais dire à la reine et pire au roi ? Quelle explication donnerai-je ? Je lui avais pourtant promis que je me chargerais bien de cette mission pour elle. Oh seigneur, viens-moi en aide. Que faire ? Si je ne les retrouve pas, je ne sais pas ce qui m’arrivera. Le temps passe or le notable Camille devrait déjà les tuer et commencer les préparatifs. Je n’ai qu’une solution ; attendre le retour de mon père et lui expliquer le problème. Parce que je ne pourrais pas retourner chez la reine en lui disant que j’ai failli à sa mission. Pas question. Je rebrousse chemin et jusqu’à mon arrivée à la maison, Papa et belle mère m’attendent tous les deux  furieux.


Moi : bon arrivé père.


Lui : D’où viens- tu comme ça ? Je t’avais bien dit de faire le ménage et nettoyer le salon en mon absence et toi tu vas te pavaner laissant seuls tes petits frères faire le boulot à ta place ? (lui donnant une gifle)


Avélie : C’est ce que je te disais Dovaldo. Ton enfant là ne mérite pas de vivre chez nous. Il ne fait qu’à sa tête. Il se croit tout permis parce que les poils ont commencé à pousser sur son pubis. Mais faut pas qu’il s’inquiète. Ses jours sont dorénavant comptés dans cette maison.


Moi : Non père. Je suis le seul à faire le ménage et nettoyer le salon. Même la reine Peace en est témoin.


Lui : (lui donne encore une gifle) Sacrilèges ! En plus tu oses associer la reine à tes conneries ? Tu crois qu’elle est ton égal ? ca ne tourne pas bien dans ta grosse tête là ? Tes frères ne peuvent pas me mentir. D’ailleurs, qu’est-ce que la reine Peace est venue faire ici ?


Moi : Elle m’a envoyé donner les poules au notable Camille de la part du chef mais je les ai perdues.


Avélie : Tu as fait quoi ? Dis plutôt que tu les as vendues. Espèce de voleur. Dovaldo, cherche une solution pour ton fils parce que j’en ai marre moi. Je ne veux pas que la reine et ses bataillons débarquent ici tout en nous faisant une scène. Il n’a qu’à aller donner les poules hein.


Lui : Calme-toi ma chérie et laisse moi régler ça. Alors dis-moi Nick, qu’as-tu fait des poules de la reine ? 


Moi : je les ai égaré père. En nettoyant le salon, je les ai attachées au tronc d’arbre là bas mais jusqu’à ma sortie, elles ont disparu.


Lui : Pourquoi est-ce que tu mens comme ça mon fils ! J’ai honte d’être ton père. Tes frères disent que tu n’as ni fait le ménage, ni nettoyer le salon alors comment les poules  se sont évaporées dans la nature elles même ?


Moi : Je n’en ai aucune idée père.


Lui : Arrête de mentir ! ca suffit. Tu vas me tuer dans cette maison. Il n’y a pas un jour où tu n’as rien fait. C’est quoi même ton problème ? Est-ce un péché de te faire venir au monde ? Matin, midi et soir, c’est toujours toi. Tu veux m’humilier et me foutre la honte devant tout le village c’est ça n’est-ce pas ? Ton plan ne réussira pas.  Allons directement au palais pour que tu ailles expliquer à la reine et au chef ce que tu as fait de leurs poules. Ils te donneront la punition que tu mérites espèce de voleur.


Qu’ai-je fait contre ce monde pour que tous les problèmes me tombent dessus ? Pourtant Je ne suis pour rien dans cette histoire. Je n’ai pas vendu les poules de la reine et voilà que mon propre père ne me croit pas, et en plus de cela, mes frères disent que je n’ai jamais fait la lessive, ni nettoyer le salon. Je le dis souvent, c’est Dieu lui-même qui chasse les mouches d’un animal qui n’a pas de queue. Dans cette vie, je n’ai personne. Mes parents se foutent complètement de moi et de ce qui m’arrivent. S’ils, ceux qui m’ont mis au monde me piétinent et me brisent le cœur, alors comment est-ce que les autres pourraient m’aimer ? On arriva plus tard devant le chef.


Papa : Je te salue oh grand roi. Je m’excuse pour venir vous déranger ce matin qui est un jour de fête dans notre village mais cela ne pouvait pas attendre.


Chef Gildas : Relevez-vous Dovaldo et allez tout droit au but. J’ai beaucoup de choses à faire cette journée. J’ai un conseil de notables à présider dans trois heures. Qu’est-ce qui se passe ?


Papa : Okay mon roi. Je n’irai pas par mille chemins. La reine est venue ce matin et a chargé mon fils ici de lui faire une       tache sauf que ce dernier ne l’a pas fait.


Chef Gildas : J’ai du mal à vous suivre Dovaldo. De quelle tache parles-tu ? (se tournant vers la reine) chérie, qu’est-ce que tu as demandé à Nick de faire ?


Reine Peace : je lui ai demandé d’apporter les poules au notable Camille pour qu’il les braise et les rapporter au conseil de ce soir.


Chef Gildas : Okay, je vois (se tournant vers Dovaldo) et pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? 


Papa : Je ne sais pas chef, demandez lui directement, c’est la raison pour laquelle il est ici. Selon ses frères, il les a vendues.


Reine Peace : Quoi ? Nick ! Tu as fait quoi ?


Chef Gildas : Calme toi chérie. Rien ne le prouve. Dis-moi Dovaldo, où sont les frères en questions ? Ceux qui disent qu’il les a vendues ?


Papa : ils sont à la maison mon roi.


Chef Gildas : Mais fait les aussi venir. Je veux écouter aussi leurs versions des faits.


Papa : (Se tournant vers belle mère) Va chercher Emmanuel et Augustine s’il te plaît.


Avélie : Okay.


Chef Gildas : Nick, explique-moi ce que tu as fait de mes poules.


Moi : Chef, j’étais en train de nettoyer le salon lorsque  la reine est venue demander d’après moi chez mes petits frères assis sur un bench pas loin de moi. Je suis sorti et elle m’a confié les poules. Je devais les apporter au notable Camille mais vu que je faisais le ménage, je les ai attachées à un arbre au centre de notre maison. Mais, à ma sortie, je ne les ai plus retrouvées. J’ai demandé à mes frères mais ils n’en avaient aucune idée d’où elles étaient passées. J’étais parti à leurs recherches mais j’ai rebroussé chemin histoire de le dire à mon père voir si nous pouvions trouver une solution ensemble mais malheureusement ils ne m’ont pas cru lorsque je leur ai tout raconté. Ils ont préféré croire mes sœurs qui disent que je les ai vendues.


Chef Gildas : est-tu sûr que c’est vrai ce que tu viens de dire ?


Moi : Oui mon roi, c’est exact.


Chef Gildas : (à la reine) Chérie, Nick faisait-il le ménage avant que tu n’ailles le voir ?


Reine Peace : c’est exact mon roi


Chef Gildas : Ok.


Quelques minutes plus tard, Avélie arriva avec Augustine et Emmanuel. Ils donnèrent une explication dont je ne sais ni la queue ni la tête. La honte commença à envahir papa parce qu’il est en train de se rendre compte que j’ai raison.


Chef Gildas : Je vous ai tous écouté. Dovaldo, la prochaine fois, essaie de régler ces problèmes en famille et ne vient plus me déranger avec les sottises de tes enfants. C’est toi l’homme et le seul qui peut mettre de l’ordre dans ta famille ! Pour mes poules, je vais faire venir le charlatan du village tout de suite. Celui qui l’a volé mourra sur le champ. Êtes-vous d’accord ?


Je suis le premier à répondre oui, puis après suivent papa et belle mère.  Mais Emmanuel et Augustine restent immobiles et muets, on croirait des bambous. Ils ont perdus leurs langues. 


Chef Gildas : Vous deux là, je n’ai pas votre temps. Etes vous d’accord oui ou non ?


Papa : Répondez au chef. Bon sang !


Augustine : Au fait Papa, on va dire la vérité. Nous ne voulons pas mourir. Tout ça n’est qu’une mise en scène de notre part. C’est nous qui avions caché les poules pour nuire à Nick. On l’a fait lorsqu’il nettoyait le salon. 


Papa : Quoi ? Vous m’aviez dit que c’était vous deux qui aviez fait le ménage.  Comment pouvez-vous mentir sur un sujet pareil ? Vous me foutez la honte !


Chef Gildas : Tu vois Dovaldo, c’est ce que je te disais. Essaie de bien encadrer et éduquer tes enfants pour qu’ils ne te déçoivent pas comme aujourd’hui.


Père : Chef, je suis désolé pour vous avoir fait perdre votre temps. Je m’en excuse. Mes excuses aussi à la reine. Je me chargerai personnellement d’amener les poules au notable Camille.


Chef Gildas : Excuses acceptées. Quand à tes deux fils menteurs, ils feront les corvées du palais pendant un mois.


Père : Eux même ils écoutent chef.




                           ****Moi****


Au moins cette fois ci, mon innocence a été prouvé. Je remercie beaucoup le chef pour sa sagesse et son intelligence. Il m’a demandé que je vienne le voir après la fête.



                   ****Dovaldo****


Comment ces deux enfants ont pu se foutre de moi comme ça ? Moi, qui voulais éviter toute humiliation, voilà que j’ai carrément fourré ma tête la dedans. Je n’ai pas cru un instant Nick. Hum, je dois revoir les choses dans cette maison.


Avélie : Donc chérie, tu es d’accord que le chef punisse nos enfants pendant un mois sans qu’ils n’aient rien fait ?


Moi : ca ne va pas chez toi ? Dans ta tête ça ne tourne pas rond ? Es-tu aveugle ? N’est-ce pas toi qui prends leurs défenses à chaque fois dans cette maison ? Voilà ce que tu leur donne comme éducation. Si je parle, tu me cries dessus. Je me rends compte qu’elles ont hérité de ta méchanceté.


Avélie : Donc tu me traites de méchante ? Tu ne vois pas que c’est ton fils Nick qui a tout préparé ? Mes enfants ne sont pas des menteurs. Tout ça c’est la faute de ton fils batard là !


Moi : tu n’as même pas honte. A partir d’aujourd’hui, je n’entendrai plus personne parler mal de Nick dans cette maison ou c’est la porte directe, y compris toi. C’est vous trois les vrais problèmes et non lui. J’espère que je me suis bien fait comprendre.


Avélie : ne croit pas que c’est terminé comme ça, tu entendras parler de moi.



*A suivre**



*Koffi Olivier HONSOU*



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