La maison hantée chapitre 7

Write by Verdo

*Les chroniques de Verdo Lompiol*



*La force de l'écriture*



*LA MAISON HANTÉE* (Série littéraire)



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****Chapitre 7 : La mise à la porte****



                       *Ville de Lomé*


                  ****Blandine****


Ma fille Thérèse est rentrée tout dernièrement de l’école avec un sourire aux lèvres et lorsque je lui ai demandé ce qui se passait, elle a commencé à me parler d’un jeune homme au nom de Fabrice qui lui est venue en aide. Ce dernier a payé l’argent que je devais rembourser à la revendeuse de fournitures scolaires. C’est un peu honteux que quelqu’un d’autre vienne s’occuper de nos problèmes mais comment faire si nous n’avions pas les moyens de les régler nous même ? J’ai alors décidé de l’inviter à la maison pour le remercier s’il ne trouvait aucun inconvénient. Ma fille s’est chargée d’aller lui apporter la nouvelle. Je suis complètement ruinée et à sec. Et je ne fais que rester à la maison chaque jour supportant les injures et calomnies de mon soulard de mari Karl. C’est de sa faute si tout cela m’arrive. Il a refusé de s’occuper financièrement des enfants depuis que j’ai ouvert ma boutique. Pour lui, je suis apte pour tout couvrir. Et voilà où j’en suis aujourd’hui. La ruine totale. On se débrouille difficilement pour manger quand lui, fait la belle vie dehors. Parlant même de lui, cela fait trois jours qu’il n’est pas rentré. Lui est-il arrivé quelque chose ? De toutes les façons, ce n’est pas la première fois qu’il quitte la maison sans prévenir. La dernière fois, c’était un mois après que j’ai revu sa tronche. Il part et revient comme il veut. C’est sa maison et moi je ne lui dirai rien. C’est son affaire. Mon problème actuellement c’est trouver un travail qui me permettrait de m’occuper des cinq enfants. Je crois que quelqu’un a sonné au portail. Je m’empresse pour ouvrir. Cela pourrait être Thérèse et son ami sauveur.


Moi :(étonnée parce que c’est plutôt un monsieur accompagné de deux policiers). Bonjour, que puis-je faire pour vous ?


Madji (agent immobilier) : Bonjour madame, excusez-nous pour le dérangement mais dites, c’est ici le domicile de monsieur Karl AGAAMA ?


Moi : (inquiète) Oui bien sûr. Je suis sa femme.


Madji : Okay, cela tombe bien. Laissez-moi me présenter je suis l’agent immobilier Madji et mes deux amis sont  des officiers de police. Votre mari a mis le manoir en bail il y a un moment en percevant une somme de vingt millions de francs CFA. Voici les papiers qu’il a lui-même signé. Normalement il devrait libérer la maison pour que je puisse installer les nouveaux locataires pour une période de dix ans mais il est injoignable, raison de notre présence ici. Est-ce qu’il est là ?


Moi : Quoi ? Il a donc osé faire ça ?


Madji : Oui madame.


Moi : S’il vous plaît, pourrais-je jeter un coup d’œil aux documents qu’il a signé ?


Madji : Oui bien sûr. Tenez.


Moi : (Je pris les documents et je commençai à lire le contenu. Le monsieur avait bel et bien raison. C’est effectivement la signature de Karl. J’eus un coup violent au cœur. Je pensai subitement que c’était une crise cardiaque mais non, c’est juste le poids du stress et la colère. Comment  a-t-il pu nous faire ça ? Donc il était sérieux lorsqu’il disait cela ? Eh Seigneur ! Qu’ai-je fait pour mériter un mari pareil ?)  Hum, dites-moi monsieur, donc c’est bien réel tout ça ?


Madji : Oui, on ne peut plus réel. Vous avez vu par vous-même que c’est vrai. Nous avons rien inventé.


Moi : Donc nous devons libérer la maison c’est ça ?


Madji : Oui. Normalement selon le contrat, la maison doit être déjà libérée.


Moi : Hum, monsieur l’agent immobilier, nous n’avons nulle part où aller moi et mes cinq enfants. Je n’étais pas au courant que Karl mettait la maison en location. D’ailleurs, cela fait environs trois jours que je n’ai pas de ses nouvelles. Il est injoignable.


Madji : Cela n’est pas mon affaire madame. C’est entre lui et vous. Vous devez quitter la maison d’ici deux jours.


Moi : Vous vouliez-que j’aille où monsieur ? Je suis mère de cinq enfants qui peinent à manger, se vêtir et fréquenter. Je n’ai plus actuellement de travail ni aucune revenue pour leurs besoins, ne serait-ce que les  plus bénins et voilà que vous voulez aussi nous chasser de notre maison ?


Madji : Ecoutez madame, je vous comprends parfaitement mais ce n’est pas de ma faute si votre mari a pris vingt millions chez nous. Je suis désolé mais vous devez trouver un endroit où résider et nous libérer la maison. Je pourrais faire une faveur pour vous. Au lieu de deux jours, vous avez une semaine, le temps de trouver un endroit. Je risque de perdre mon boulot si je vous laisse squatter ici. Un contrat est un contrat.


Moi : Hum, okay.


Madji : Voici ma carte. Il y a mon numéro dessus.


Moi : (Je les regardai s’éloigner les larmes aux yeux. Un problème de plus. Je me demande si Karl est un être humain. Il ne s’occupe pas de nous et voilà qu’il met encore le seul endroit où on vit en bail. Quel genre d’homme est-il ? Et maintenant comment vais-je faire ? Moi qui n’ai aucun centime même pour manger ?




                       ****Madji****


Cette femme n’est pas mal hein ! Mais pourquoi ce monsieur Karl la traite comme ça ? Une si jolie femme ? Elle a cinq enfants mais on dirait une jeune demoiselle de vingt cinq ans. Pourquoi il ya des hommes salopards ? En tout cas, moi-même j’en suis un. C’est pour cela que je vais profiter de cette situation pour la séduire et la mettre dans mon lit.  Ses popotins feront un bon amortisseur pour mon matelas ressort que je viens de payer. D’ailleurs, je ne l’ai même pas encore inauguré. Et cette femme fera l’affaire. Et si je lui proposais de lui laisser deux chambres et un salon pour elle et ses fils et en retour elle me laisse lui déchirer l’anus chaque fois que j’en aurais envie ? Je crois qu’elle ne daignera pas refuser. Elle n’a pas le choix que d’accepter ce petit arrangement. Même si elle refuse, je ferai tout pour la convaincre. J’ai tout pour y arriver. La beauté, l’art de parler et en plus je suis en position dominante. J’ai toutes les cartes en main. (Plongeant la main dans mon pantalon en attrapant mon pénis) je t’ai trouvé de la nourriture. Hahaha prépare-toi à la bonne baise.




                     ****Fabrice****


Cela fait trois jours que je n’ai plus rendu visite à Channel ; ce qui signifie que ça fait trois jours que je ne l’ai pas sauté. Elle ne cesse de m’appeler et moi je n’arrête de l’esquiver.si seulement si elle connaissait chez moi, elle aurait déjà débarqué et aurait fait tout une panoplie de scènes. Mais je lui rendrai bientôt visite. Faudra pas qu’elle pense que je suis en train de faire des plans pour la quitter. Je vais jouer son jeu encore un petit moment parce que j’ai besoin d’argent et je n’ai même pas encore terminé la fac. Pour cela je continuerai de la baiser autant de fois qu’elle me le demandera. Je viens de prendre ma douche. Je m’habillai pour aller la rejoindre lorsque mon colocataire vient m’informer qu’il y a quelqu’un en bas qui voulait me voir. Je pensai directement que c’était elle, Channel. Si c’est le cas, je suis alors foutue. Je descendis les escaliers et à ma grande surprise, je vis Thérèse.


Moi : Thérèse ! Quelle surprise ce beau matin !


Elle : Bonjour monsieur Fabrice. Je n’avais pas de téléphone pour vous appeler.


Moi : Allons, appelez-moi Fabrice. Okay, ce n’est pas grave. Je suis à l’étage, montons. (On monta jusqu’à  mon appart. Mon grand frère était sorti). Asseyez-vous Thérèse. Faites comme chez vous.


Elle : Merci


Moi : Alors, que voulez-vous que je vous serve comme rafraichissement ?


Elle : De l’eau.


Moi : Okay


Elle : C’est jolie chez vous.


Moi : Merci. Je crèche ici avec mon grand frère. Il est sorti faire quelques courses. Dites, on peut se tutoyer non ?


Elle : Okay, il n’ya pas de soucis. Tu es sur le point de sortir ou bien ?


Moi : Oui mais ne t’en fais pas. Ce n’est pas tellement important. J’irai lorsque tu seras partie. Alors, dis-moi, que me vaut l’honneur de ta visite ?


Elle : Au fait, je voulais te remercier pour l’autre fois. Sans toi, je ne sais pas ce que cette femme me ferait à moi et mes frères vu qu’on ne l’avait pas remboursé.


Moi : T’inquiète, ce n’est rien. Il faut s’entraider dans la vie.


Elle : J’en ai parlé à ma mère et elle m’a demandé de te faire venir pour qu’elle te remercie en personne.


Moi : Je vois, mais elle n’est pas obligée.


Elle : Oui, je sais mais elle a insisté.


Moi : Okay. Tu habites loin d’ici ?


Elle : Non pas trop. Je suis juste à deux kilomètres de l’école.


Moi : ça tombe bien. C’est sur la trajectoire de là où je vais. Je vais donc profiter pour qu’on y aille en même temps.


Elle : d’accord.


Moi : Dis, et ton père ?


Elle : Hum, c’est une longue histoire.  Il nous a abandonné et a sombré dans l’alcool. Depuis tout ce temps, ma mère est celle qui s’occupe de nos besoins ainsi que notre scolarisation mais actuellement elle est au bord de la falaise. Je te mentirai si je te dis que mon père est pauvre. Il est riche. Ma grande mère lui a légué un tas d’héritage qu’il na fait que dépenser dans les bars et les boites de nuits sans même se soucier de notre bien être.


Moi : Hum, la vie. Quelle histoire ? Les enfants sont l’avenir et s’occuper d’eux, c’est préparer sa vieillesse. Il oublie que c’est vous qui prendrez les choses en main lorsqu’il n’aura plus aucune force.


Elle : Lui, ne sait pas cela. Tant qu’il boit et fait la fête, ca lui suffit largement.


Moi : C’est la vie. Raison pour laquelle tu dois te battre pour t’en sortir. 


Elle : Merci




                   ****Channel****


Je n’ai plus vu ou eu des nouvelles de Karl depuis notre dernière discussion. Je sais qu’il en aura après moi c’était le seul moyen de l’éloigner de moi. A présent, je vais me consacrer corps et âme à Fabrice. Je crois que c’est maintenant le bon moment de lui donner réponse à la question qu’il ne cesse de me poser. Je veux faire de lui l’homme de ma vie quand bien même que je suis plus âgée que lui de dix ans. Ca ne change rien à ce qu’il ressent à mon égard et vice versa. C’est un jeune garçon plein d’avenir et je suis sûr qu’il fera un bon mari si j’arrive à bien le dompter à ma manière. Tout d’abord, il sait bien faire l’amour. C’est un bon début. A chaque fois, il ne cesse de me dire que je suis la plus belle de toutes les planètes ; du Mercure, passant par Venus et terre, de Mars à Jupiter, de saturne à Uranus et terminant par Pluton. Il me dorlote comme un nouveau né et j’en suis fière. Je pense pouvoir l’aimer car cela fait un bon moment qu’on couche ensemble et que je l’apprécie. C’est à cause de Karl si depuis tout ce temps, je n’ai pas daigné répondre à ses questions  et je suis maintenant décidée à le faire. Mais cela fait trois jours que je n’ai pas de ses nouvelles. Lui est-il arrivé quelque chose ? Même les appels passent mais il ne décroche pas. D’habitude, chaque matin il passe d’abord me sauter et ca fait trois jours que ma chatte crie au secours.  Hum, il reviendra j’en suis sûre et à son arrivé, on aura l’occasion de tout rattraper. Ce matin, je suis un peu en retard pour la boutique. Je suis d’abord passée chez ma coiffeuse histoire de me rendre en peu plus belle et attirante que jamais. Je serrai ma voiture sur le parking de la boutique et je sortis de mon sac à main un miroir pour me voir en face avant de sortir du bolide.  Je sortis aussi le rouge à lèvre que je commençai à mettre puis soudain, je tournai mon regard vers l’autre côté de la route et qui je vois passer ! Fabrice sur la moto que je lui ai payé avec une jeune fille derrière. Il est passé devant ma boutique sans même passer me dire bonjour. En plus de cela, il ose remorquer une fillette sur ma moto ? Est-ce qu’il me connait ? Ce Fabrice ? La température de mon corps commença à monter mais je me retins. Peut être que c’est juste une camarade de la fac et que moi je me fais des soucis pour rien. Hum, si c’était le cas, pourquoi n’est-il pas descendu du moins pour me saluer ? Reste à savoir. Faut pas qu’il m’amène à changer de comportement envers lui hein ? Dès que je le verrai, il m’expliquera tout ça.




                         ****Karl****


Je dois quitter Lomé pour que les gens de l’immobilier ne me retrouvent pas. J’ai déjà semé la zizanie au sain de ma famille et je n’aimerais pas être là lorsqu’on leur fera sortir de ma propre maison sans aucune explication. Sur les vingt millions que j’ai pris, il ne me reste que cinq cent mille francs CFA. Channel a bouffé tout mon argent et  maintenant que ma situation a commencé à se détériorer, elle m’a tourné le dos et a rompu avec moi. Elle a certes gagné la bataille mais pas la guerre. Elle me payera tout mon fric qu’elle m’a pris. C’est grâce à moi qu’elle a débuté son commerce et être là où elle en est aujourd’hui. Une sacrée ingrate. Qu’elle s’apprête à recevoir ma vengeance dans les mois à venir. Que vont devenir Blandine et ses cinq maigrichons lorsque Madji leur fera quitter la maison ? De toutes les façons, je m’en tape. Chacun pour soi, Dieu pour tous. Oh maman, regarde ce que j’ai fait de ton héritage ? Suis-je un fils digne de toi ? J’ai l’impression d’être maudit mais cela ne m’empêche pas de continuer dans mes âneries. Je quitte cette ville mais je reviens bientôt récupérer ce qui m’appartient.



*A suivre*



*Koffi Olivier HONSOU*


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