La nouvelle relation
Write by lelechu
Jasmine
Je sors de ma chambre, douchée et habillée et me dirige vers la cuisine pour vérifier mon poisson que j’ai enfourné. Je vérifie et je suis satisfaite du résultat. J’éteins le four et sors un plateau dans lequel je dispose mes poissons joliment dorés. Quand je termine de dresser la table, je vais faire sortir la bouteille de vin que j’avais mise au frais et la dépose sur la table également. A cet instant, j’entends la sonnerie de la maison retentir. Je suis un peu nerveuse tout d’un coup. Ce soir je reçois Assane à diner. Comme il est ivoirien, j’ai décidé de faire de l’attiéké. J’espère qu’il va aimer. 2 semaines se sont écoulées depuis que Boris a rompu avec moi. J’ai pris le temps de réorganiser ma vie depuis. Assane m’a aidé. J’habite une nouvelle maison qu’il m’a lui-même aidé à trouver et à équiper, j’ai une nouvelle voiture bien à moi également. Demain, je lui rendrai les clés de sa maison et de sa voiture à Boris. J’ai pris la décision de me défaire de tout ce qui me rappelle Boris et j’y arrive tant bien que mal. Ce n’est pas facile vu que l’on travaille ensemble mais hors du bureau, je veux éviter au maximum de penser à lui. Au dernière nouvelle, sa femme va mieux et se retrouve tout doucement. J’en suis heureuse pour eux.
Je me dirige vers la porte que j’ouvre. Je me retrouve devant un Assane plus séduisant que jamais dans un Blue jean qui moule ses longues jambes musclées à la perfection et une chemise blanche près du corps dont il a relevé les manches longues sur ses avant-bras. Il porte un gilet noir assorti a sa ceinture et à ses chaussures. Une montre de marque complète sa toilette et son parfum est juste renversant. Il a natté des dreads locks, ce qui lui tire le visage et le rend encore plus beau. Je suis sous le charme. Je le savais beau mais je ne l’avais jamais vraiment regardé autrement que comme un ami. Il me sourit d’un air viril et provocateur qui m’amuse. Heureusement que j’ai moi aussi fait un effort de toilette et si j’avais des doutes sur le choix de ma robe, son regard me prouve qu’il aime ce qu’il voit. Je porte une petite robe rose fuchsia toute simple qui moule ma poitrine et s’ouvre en plis souples qui retombent sur ma taille et s’arrête à mi-cuisse.
- Bonsoir Monsieur le tombeur
- (Sourire) Bonsoir ma beauté. Tu es magnifique.
- Tu n’es pas en reste non plus. Entre je t’en prie.
- Merci
Je lui souris et me met sur le coté pour qu’il puisse passer. Quand il entre, je referme et le dépasse pour lui montrer où s’assoir. Il me retient doucement par la main et me tire vers lui. Je le regarde un peu surprise. Il semble nerveux tout d’un coup.
- Euh… Tu ne m’as pas fait la bise quand je suis arrivé.
- (Lui souriant) désolée. Ça m’est sorti de la tête.
Je me mets sur la pointe des pieds vu que je ne suis pas très grande et qu’il n’a pas l’air de vouloir m’aider, pour lui poser un baiser sur la joue quand il tourne la tête à la dernière minute et pose ses lèvres sur les miennes. J’ai le reflexe de le repousser car c’est ce que j’ai fait pendant longtemps puis l’image de Boris s’en allant de chez moi en me regardant pleurer me revient à l’esprit. J’ouvre alors les lèvres pour répondre au baiser d’Assane. J’avoue, je ne ressens pas la moitié de ce que je ressens quand Boris m’embrasse mais c’est agréable et j’essaie d’en profiter. Nous nous séparons au bout de quelques temps, essoufflés tous les 2. Assane est complètement chamboulé et je sens son érection contre mon ventre. Je crois qu’il ne s’attendait pas à ce que je réponde à son baiser. C’est la première fois que nous nous embrassons.
- (chamboulé) Waouh !
- (souriant) Viens ! passons à table.
Je lui prends la main et il serre fort la mienne. Je le conduis à sa place et m’installe en face de lui. Nous mangeons dans une bonne ambiance en dégustant le délicieux vin que j’ai acheté en rentrant. Il semble aimé le plat car il mange avec appétit.
- C’est délicieux. Où est ce que ta appris à faire aussi bien l’attiéké ?
- Ooooh ! arrêtes Assane. Ce n’est pas non plus comme si c’était le plat le plus difficile à faire.
- Oui je te l’accorde mais ton poisson est délicieux et j’aime la sauce qui accompagne tes légumes. Avoue que tout le monde ne fait pas aussi bien l’attiéké.
- (Je lui souris) Si tu insistes pour me faire des compliments, je ne refuserai pas. Merci.
- Je te remercie vraiment de t’être donné tant de mal pour me faire plaisir. Ça me rappelle à quel point mon pays me manque.
Je le sens triste et je me rends compte que je ne me suis jamais intéressé à sa vie, à sa famille. Je lui pose des questions et je finis par savoir qu’il vient d’une famille très pauvre, il a dû travailler très dur pour être la ou il se trouve. Il a perdu sa maman il y a quelques années et son père quelques années plus tôt encore. Il ne lui reste plus que sa sœur cadette et ses oncles et tantes.
- Ta sœur est en côte d’ivoire ?
- Oui, elle est mariée et vit là-bas avec son époux et son fils. Je lui rends souvent visite. La prochaine fois que j’y vais, nous irons ensemble si tu veux.
Je me contente de lui sourire. Nous nous installons au salon pour terminer notre bouteille de vin devant grey’s anatomie. J’adore cette série. A peine je m’installe qu’il se met à m’embrasser. Je réponds à son baiser mais cette fois moins longtemps que tout à l’heure.
- (Ému) Jasmine je t’aime. Je t’aime vraiment. Ça fait plus d’une année que j’essaie de gagner ton cœur mais tu me repousses sans cesse alors que je sais que tu n’as personne dans ta vie.
- Je n’ai personne en effet.
- Même pas Boris ?
Je le regarde dans les yeux.
- Même pas Boris.
- Alors qu’est ce qui t’empêche de me dire Oui ?
- (Lui souriant tendrement) Rien ne m’en empêche. C’est pour ça qu’aujourd’hui je te dis oui, j’accepte de sortir avec toi.
Il reste silencieux comme s’il n’avait pas entendu ce que j’ai dit. Je le regarde attendant sa réaction.
- Pardon ?
- J’accepte de sortir avec toi.
- Seigneur ! aujourd’hui est un jour béni. Ok, quelles sont tes conditions parce que je sais qu’il y en a.
- Je souhaite juste que nous y allions à mon rythme surtout en ce qui concerne le sexe, je…
- (M’interrompant) chuuut. Ne t’en fais pas, je ne te brusquerai pas. C’est vrai que je te désire comme un fou, Jasmine mais je saurai t’attendre. Ce n’est pas le plus important à mes yeux.
- Autre chose.
- Oui ?
- Je ne te donnerai qu’une chance. Je sais que tu es un homme à femme Assane. Pour ça aussi, j’ai un peu hésité. Je te serai loyal, j’en attend autant de toi.
- Je te serai loyale mon cœur. C’est vrai que mon passé n’est pas très glorieux mais je veux être à toi seul désormais. Je peux t’embrasser ?
Je lui réponds par l’affirmative. Il prend mes lèvres doucement cette fois et nous nous embrassons tendrement. Nous nous séparons et il affiche un sourire qui me fait chaud au cœur.
- Je ne vais pas fermer les yeux cette nuit, je le sens. Je vais rêver de toi.
J’éclate de rire. Cet homme est trop attachant. Dommage que mon cœur soit si têtu mais je ferai de mon mieux pour l’aimer comme il le mérite.
Assane
J’arrive chez moi et je continue directement dans ma chambre pour prendre une douche. Cette séance de baiser avec Jasmine m’a mis dans un état d’excitation intense. Je l’aime tellement ! je ne sais pas comment manifester ma joie ce soir. J’ai attendu ce moment si longtemps. Je suis passé de l’espoir au désespoir puis à la résignation mais je n’arrivais pas à renoncer à elle et je revenais la relancer à la moindre occasion. C’est vrai que dernièrement je la trouvais changé, plus accessible, plus ouverte mais je ne m’attendais pas à ce qu’elle accepte enfin de sortir avec moi. Je ne suis pas idiot. J’ai bien vu qu’il se passait quelque chose entre Boris et elle mais si elle n’est pas prête à en parler, je ne lui forcerai pas la main. L’essentielle est quelle soit avec moi maintenant et je vais faire tout ce que je peux pour l’épouser. J’ai envie de passer le reste de ma vie à ses côtés. Mon téléphone sonne, la photo de Linda apparait, je pousse un soupir et décroche l’appel.
- Allo ?
- Assane chéri, je ne savais pas que tu étais au Gabon. Je t’ai aperçu en ville tout de suite. Je peux passer ? me susurre t elle avec une voix mielleuse.
Je m’apprêtais à lui signifier mon refus quand j’ai finalement changé d’avis.
- Oui je suis là, viens.
Quelques minutes plus tard, elle frappait à ma porte. J’ouvre et m’efface pour qu’elle entre. Elle porte une minuscule robe qui ne cache rien de ses atouts et est perchée sur des talons vertigineux. Auparavant, j’aurai saisi l’occasion pour passer du bon temps avec elle mais je ne suis plus à la recherche de ce genre de relation, j’ai une petite amie maintenant. Un sentiment d’amour et de fierté me gonfle le cœur quand j’y pense. Elle vient vers moi pour m’embrasser mais je la repousse vite. Je garde encore le gout des lèvres de ma femme sur mes lèvres, il ne faudrait pas qu’elle vienne me l’enlever.
- Linda si j’ai accepté que tu viennes, ce n’est pas pour te faire l’amour. C’est pour qu’on parle.
Elle me regarde étrangement mais ne dit rien et s’assoie pour m’écouter.
- Ok vas y.
- Toi et moi avons entretenu pendant quelques temps, des relations purement sexuels mais je souhaiterai y mettre fin. Je ne suis plus intéressé. Je te demanderai donc de ne plus m’appeler, de ne plus chercher à me joindre. Si c’est pour un problème que tu as et que je peux t’aider, il n’y a pas de problème mais sinon je préfère que tu ne m’appelles plus.
Elle m’écoute jusqu’au bout sans rien dire et se lève pour s’en aller non sans m’avoir jeté un regard qui me laisse perplexe. Bref ! ce soir je suis dans la joie. Je me mets au lit et prends mon téléphone pour appeler Jasmine. Nous discutons un moment au téléphone et je lui propose de la déposer à son service le lendemain, elle hésite mais finit par accepter. Je raccroche tout heureux de ma nouvelle relation.
Boris
Je suis épuisé. Je quitte la maison ce matin presqu’en courant. Leslie va me rendre fou. Depuis quelques jours, ça va mieux. Elle s’exprime, elle fait la cuisine, elle s’alimente mais ses produits la rendent un peu molle donc elle dort beaucoup. Le problème ce sont ses caprices et le chantage qu’elle me fait à chaque fois que je lui refuse quelque chose. Au moindre refus, elle tente de se faire du mal. Je commence à comprendre ce que Jasmine voulait m’expliquer. Je sors très tôt de la maison et j’arrive au bureau avant tout le monde les traits tirés et de mauvaise humeur. Je travaille un moment et une heure plus tard, un peu fatigué, je me mets à la fenêtre pour regarder les gens passer. Ça a le don de m’apaiser quand je suis agité. Une voiture se gare au bas de l’immeuble et attire mon attention. Je vois Jasmine en sortir, suivi de … Assane. Mon cœur se met à battre plus fort. Je les vois discuter et rigoler un moment et Jasmine lui fait un signe de la main en s’éloignant. Il la retient et la tire vers lui avant de prendre ses lèvres. Je manque m’étouffer. Cette vision m’est insupportable. Je quitte la fenêtre et revient m’assoir en prenant le soin de desserrer ma cravate. Je finis par sortir de mon bureau pour me rendre dans celui de Jasmine tellement je ne pouvais pas attendre patiemment qu’elle monte. J’entends ses pas s’approcher puis elle ouvre la porte et reste figée en me voyant.
- Boris ? qu’est ce que tu fais la ?
- Je t’attendais.
- Une urgence ?
Je me sens ridicule tout d’un coup, je la revois entrain de pleurer et de me supplier de ne pas la quitter. Et j’ai fais le choix de partir. De quel droit je viens ce matin lui faire une crise de jalousie ? il faut juste que j’accepte de souffrir maintenant.
- Non rien d’important. Je voulais un dossier mais je viens de me souvenir que je ne te l’ai pas remis. Il doit se trouver dans mon bureau.
- Ok
Elle s’avance et s’installe sans son fauteuil. Je reste là à la regarder, à l’admirer, à rêver delle alors que je l’ai tout près de moi. Elle était à moi et je l’ai laissé filer. Non, je l’ai plutôt jetée. Elle me surprend entrain de baver sur elle.
- Boris s’il y a quelque chose, dis-moi qu’on en finisse. J’ai d travail
- Je t’ai vu l’embrasser.
- (Du tic au tac) qui ?
- Assane, au bas de l’immeuble. Je vous voyais de la fenêtre.
- ET ?
Je reste silencieux. Qu’est ce que je peux ajouter ?
- Non rien, oublie. Je dis ça en me dirigeant vers la porte. Elle me rappelle.
- Attend.
Elle fouille son sac et me tend 2 jeux de clé. Je ne comprends pas tout de suite.
- Ce sont les clés de la maison et de la voiture. J’ai déménagé et je me suis acheté une nouvelle voiture donc celles que tu m’avais trouvé ne me servent plus. Tu peux les reprendre. Merci pour tout.
Ma gorge se noue.
- Jasmine, tu n’avais pas à faire ça. C’était un cadeau.
- Excuse moi Boris mais je ne veux plus rien venant de toi. Bonne journée
Je sors de son bureau la mine serrée et les yeux brillants de larmes contenues. Je croise André dans le couloir qui essaie de me parler.
- Pas maintenant André STP !
Je donne l’ordre à ma secrétaire d’annuler tout mes rendez-vous. Je m’enferme à double tour dans mon bureau et je bois jusqu’à m’endormir dans le canapé que j’ai mis dans mon bureau pour les visiteurs. Juste 2 semaines et je suis déjà au bout du rouleau. Dans 3 mois je serai surement mort.