Le plan

Write by Les Chroniques de Naty

Chapitre  15

 

Léon me regardais la bouche en O.

Je crois qu’il me prend pour une folle, ou encore il croit que je perds la tête.

—Attend chérie tu es sûre de ce que tu avances là ? Questionna-t-il !

—Bien sûr que je suis sûre et certaine même j’ajouterai ! Répondis-je. Ecoute Léon mon mari vient d’une famille très riche et je peux t’assurer que deux millions n’est qu’une petite somme dans leur immense fortune. En plus je peux même arrondir à trois millions.

C’est vrai qu’Aly est vraiment riche. La société de son père est l’une des meilleures du pays dans son domaine. Moi non plus je ne savais pas qu’il avait autant d’argent ! Mais la dernière fois en rangeant ses documents j’ai lu des chiffres ahurissant. Comment un homme peut-il gagner autant d’argent et être aussi humble ?

Par ailleurs il dépense son argent comme il le gagne. Cela dit donner de l’argent à sa femme ne pourrait pas lui causer grand problème. A moi de trouver une bonne excuse pour avoir cet argent ! Car même si trois millions ce n’est rien pour lui, il ne va pas me les donner sans demander à quoi sera destiné son argent.

—Mais que vas-tu lui dire pour qu’il puisse te remettre l’argent ma puce ? Parce que ça m’étonnerais bien qui te le donne comme ça.

—Oui c’est vrai qu’il faut que je trouve un bon prétexte. Et même s’il ne me le donne pas de son propre gré, je le prendrai à son insu. Je connais le code de son coffre-fort qu’il a la maison.

Léon me regarda de plus en plus perplexe.

—Tu serais capable de voler ton mari pour moi ? demanda-t-il les yeux grandement ouvert.

Tu serais surpris de voir ce que je peux faire pour toi mon doux amour.

—Je serai prête à faire n’importe quoi pour toi, tu m’entends ? Tout et n’importe quoi pour que tu sois heureux. Je t’aime, et mon amour pour toi me ferrai prendre des risques énormes. Quitte à m’attirer le courroux du monde entier.

—Oh ma puce vient là !

Léon me prit dans ses bras et me serra très fort.

—Merci mon ange. Grâce à toi mon rêve se réalisera ; et sache que je t’en serais éternellement reconnaissant. Je promets de revenir te chercher et te rendre heureuse, je t’aime.

Ses paroles me touchèrent énormément. Et cela me procurait un grand plaisir de le voir aussi heureux.

Au fond de moi, au plus profond de mon être je savais bien que mon geste me créerait de gros problèmes. Mais je ne sais pour quelles raisons, je voulais le faire. Même si je sais que je le regretterais amèrement. Seulement je m’en foutais tellement des conséquences, que je serais prête à faire bien pire.

Je restais coucher encore avec Léon à parler de tout et de rien. De notre vie ! De la vie que nous aurons lorsqu’il viendrait me chercher et que nous irons ensemble vivre aux Etats-Unis. Il me faisait tellement rêver que je m’imaginais déjà me promenant avec lui dans les rue de New York ! Nous irons passez nos vacances d’été en Floride et nous visiterons plusieurs autres pays et participerons à tous sortes de spectacles. J’adore particulièrement le festival de Coachella avec ses habits bohèmes ! Où on pouvait s’y déguiser comme on le voulait. Nous ferons l’amour autant de fois que possible dans les endroits les plus insolites.

—Je te ferrai connaitre des lieux dont tu n’imagines même pas l’existence ma douce. Dit-il d’une voix suave. On fera l’amour sur les plus belles plages, devant de magnifiques coucher de soleil. Oh mon amour je t’aime tellement. J’espère que tu sauras me pardonner.

—Te pardonner ? Que veux-tu dire par là ?

Il ne me répondit pas et m’embrassa ! Il y a dans ce baiser un gout de regret, d’amour contrarié que je ne saurais expliquer. Mon cœur se serra et je voulus parler. Mais son étreinte devenait de plus en plus intense.

Il glissa une main sous ma robe et faufila un doigt en moi. Il faisait de petit mouvement de va et vient, seulement qu’en lieu et place du plaisir, je ressentais plutôt de la douleur. Pourtant ses doigtés n’étaient pas très appuyés. Alors pourquoi avais-je aussi mal comme si c’est un bout de bois qui me torturait le vagin.

—Arrête Léon ! S’il te plait arrête. Dis-je le visage crispé de douleur.

—Mais qu’est qui ne va pas mon amour ? Tu n’aimes pas ce que je te fais ?

Bien sûr que j’aime mais je crois que mon corps est devenu capricieux et il s’est un peu trop habitué à la douceur et à la tendresse de… Aly.

Mais c’est quoi cette merde ! Je ne suis pas censée avoir un quelconque manque de lui. Mes larmes se mirent à couler. Je pleurais de frustration et de dépit. Je ne comprenais vraiment pas ce qui m’arrive et le pire est que je n’arrête pas de penser à lui. A mon mari !

Je regardais ma montre bracelet. 18h15.

Il faut que je rentre. Il a été clair sur le fait que je devrai rentrer avant la prière de maghrib. Cela dit j’ai à peine 20 minutes pour rentrer à la maison.

—Eh ma puce pourquoi pleure tu ? Tu m’inquiète là !

—Rien. Il faut juste que je rentre. Il se fait déjà tard.

Il me regarda surpris.

—Depuis quand t’inquiètes-tu de l’heure à laquelle tu rentres à la maison ? Et puis je ne peux pas te laisser rentrer toute seule comme ça. Allez vient. Pose ta tête là !

Léon me donna de petites bises afin de me réconforter. Il essuya mes larmes du revers de ses mains et posa ma tête sur ses jambes.

Peu à peu je m’apaise en reniflant. Je me sentais trop mal vis-à-vis de Léon ! Il m’aime et est super gentil avec moi et moi je me permets de penser à ce gredin qui me sers de mari.

Nous restions ainsi pendant un bon moment, lui jouant dans mes cheveux et moi craquant ses doigts. Je fini par m’assoupir.

Lorsque j’ouvre les yeux, la pièce était plongée dans une profonde obscurité. Je mets du temps à retrouver mes esprits. Je tâtonnais et touchait un corps à mes côté. Léon dormait profondément, les mains enserrant ma taille. Nos pieds entremêlés. Je pris mon téléphone pour voir l’heure.

22h !!!

Au nom de Dieu ! J’ai dormi tout ce temps. Il ya plusieurs appels d’Aly et de mes parents. Ainsi que d’autres numéros dont je ne connaissais pas les proprios. Putain putain !!! Je suis dans la merde jusqu’au cou.

—Léon, Léon réveille toi. Il se fait tard.

Ce dernier s’étira et se leva pour faire la lumière.

—Quelle heure est-il ? demanda-t-il d’une voix endormie.

—Il est 22H.

Je tremblais de tout mon être. Je ne sais pas mais j’ai tellement peur ! Je me demande bien ce qui a pu se passer en mon absence. Une forte migraine s’empara de moi. Je me sentis mal tout à coup.

—C’est vrai qu’il est tard. Je peux t’accompagner chez toi si tu le veux.

—Tu ferrais ça ?

—Pourquoi pas. Avec cette insécurité je ne serai pas tranquille tant que tu ne serais pas bien rentrée à la maison.

Mais que vais-je dire à Aly ? Et d’après tous les appels manqués que j’ai vue, c’est clair qu’il a alerté toue ma famille. Aussi à bien réfléchir, s’il me voit venir avec Léon c’est sûr qu’il saura que j’étais avec lui et non chez Mina. Alors que je dois être gentille pour avoir la chance qu’il me remette les trois millions. Il faut à tout prix que je trouve une solution.

—Si tu m’accompagne à la maison et que mon mari te voit, il soupçonnera que nous étions ensemble. Aussi je me dois d’avoir un comportement exemplaire si nous voulons qu’il donne son argent.

Il leva les yeux au ciel et semblait réfléchir.

—Ouais tu as raison. Alors que vas-tu trouver à dire, pour justifier le fait que tu rentres aussi tard.

—Je pourrai par exemple dire que j’ai été agressée et que j’ai perdu tous mes effets. Du genre le taxi dans lequel je suis monté a été braquer et ils m’ont envoyé vers la forêt du Banco en me jetant sur l’autoroute. Et que j’ai dû faire du stop pour rentrer. Ainsi toi tu pourrais m’accompagner à la maison pour corroborer ma version au cas où il te demande. On dira que c’est toi qui a eu pitié de moi pour me payer le transport et tu voulais juste t’assurer que je rentre saine et sauve à la maison.

Après ma tirade, Léon me regardait de surprise. Et à voir l’expression de son visage je pouvais bien imaginer ce qu’il pensait de tout ça. Mais c’est soit mon plan ou soit les problèmes. Alors que dans notre situation, il faut vraiment qu’on évite les problèmes.

–Tu ne m’as pas l’air enchanté par mon plan, remarquais-je ?

—Tu ne trouve pas que c’est un peu tiré par les cheveux cette histoire d’agression ? Et tu penses qu’il nous croira ?

C’est vrai que c’est un peu abracadabrant cette histoire. Mais bon je n’ai rien trouvée d’autre.

—En as-tu une de meilleure ? Il fit non de la tête. Alors on s’en tient à la mienne ; et puis tu sais aussi bien que moi que les agressions dans les taxis font rage actuellement à Abidjan. Cela dit il n’y trouvera rien à redire.

Il regarda mon sac à main et sourcilla !

—Que vas-tu faire de tes affaires ?

Le plus facile du problème.

—Je vais les laisser ici bien entendu. Pour que cela soit plus crédible, je ne dois rentrer avec aucun effet à la maison. J’irai retirer ma puce après et en ce qui concerne ma pièce d’identité je viendrais la récupérer la semaine prochaine. Ainsi je pourrais dire que je l’ai retrouvé au Black Market avec le reste de mes affaires.

—D’accord !!! Tu sembles tellement sur de ton coup que je ne peux que te suivre tout en espérant que tout se passe bien.

Le scepticisme de Léon m’énervait à la fin. S’il veut que ça marche, il faut qu’il y mette du sien ; c’est seulement par ce moyen qu’on pourra convaincre Aly.

—Ne t’inquiète pas, tout se passera bien. Tu n’as qu’à faire une tête d’enterrement comme si tu étais aussi apeuré que moi. Ok ?

Il acquiesça et nous nous mettons en route. Mais avant ça j’ai pris le soin de me décoiffer et ébouriffer un peu mes cheveux pour me donner un air de fatigue.

Léon me regardais faire, mais ne disais rien. Je voyais bien qu’il avait peur. Espèce de lâche pensais je en silence. Si tu veux m’arracher à mon mari il va falloir que tu aies plus de couille que ça.

Nous arrivons bientôt à l’entrée de ma cité. Les gardiens nous laissèrent entrer puisqu’ils m’ont reconnu.

Lorsque nous arrivons devant ma maison, les lumières étaient encore allumés. Surement qu’Aly ne dormait pas. Je fis signe à Léon avant de sonner. C’est Mimi qui ouvrir la porte.

—Oh Dieu merci tantie tu es enfin de retour. Eh Allah niché. On a eu tellement peur.

—Tonton est là ?

—Oui oui il est sur la terrasse.

Je trouvais mon mari au téléphone. Dès qu’il me vit il raccrocha et vient me prendre dans ses bras en m’embrassant langoureusement. Il me serra très fort contre lui, de sorte à ce que l’air me manque. Mais bizarrement je me sentis tellement bien dans ses bras et je fus envahi par la culpabilité et la honte. J’essayais d’imaginer à quel point il a du s’inquiéter pour moi.

—Oh ma douce où étais tu donc ? Je me suis super inquiéter pour toi. Je me faisais des scenarios pas possibles. Dit-il en me pressant contre lui ; les pires choses me passaient par la tête. Depuis 19H j’essaie de te joindre en vain. J’ai appelé partout mais personne n’avait de tes nouvelles. Je ne supporterais pas de te perdre. Je ne supporterais qu’il t’arrive quelque chose.

—Ne t’inquiète pas je vais bien ; et remercie ce monsieur qui a bien voulu m’aider en me raccompagnant, dis-je en pointant Léon du doigt. Ce dernier était resté en retrait, la tête baissée comme s’il se sentait de trop. Et lorsqu’il releva la tête, je lu dans ses yeux de la gêne et de la tristesse.

Aly fit d’abord une moue de surprise. Je pense qu’il ne l’avait pas vue. Et s’avança finalement vers lui en lui tendant la main.

—Je vous remercie monsieur. Merci d’avoir ramené ma femme. Mais que s’est-il passé au juste ; questionna-t-il en se tournant vers moi.

Je lui racontais la version des faits que j’avais préparée depuis et Léon eu la bonne idée de confirmer mes dires. Plus on expliquait a Aly, plus il prit peur. Il s’approcha de moi et me regarda droit dans les yeux ;

—Ces salopards. Je les aurais tués s’ils avaient osés lever ne serait-ce qu’un petit doigt sur toi. Il a l’air tellement en colère et inquiet. Dieu merci il ne t’ais rien arrivé de grave. Aussi ne t’inquiète pas pour tes affaires le plus important est que tu aille bien.

Puis il s’adressa à Léon.

—Je vous remercie sincèrement Monsieur. Si je peux faire quoique ce soit pour vous dite le moi ! Je vous donnerai tout ce que vous voudrez ; vous le mériter pour m’avoir ramené ma douce.

Il parla avec tellement de douceur dans la voix et son regard était si pénétrant que Léon même en eu honte, et baissa la tête.

—Vous n’avez pas à me remercier. En tant que homme, je me dois de protéger les plus faibles et ceux qui sont en danger. Bon je vais vous laisser ! Je vois que la dame est entre de bonne main et ma présence n’est plus requise. Je vous souhaite une excellente soirée.

—En effet elle est entre de bonne main. Merci encore et dites-moi comment vous appelez vous ?

Là je pris un peu peur et me raidit.

—Léon monsieur !!! Léon Brice Brédé…

Esclave de mon cœur