Le vol

Write by Les Chroniques de Naty

Chapitre 23

 

Lorsque j’arrivais à la maison, il est plus de 20h30 et Aly n’est toujours pas rentré. Chose qui n’est pas dans ses habitudes ; je veux l’appeler mais mon orgueil m’en empêche. Je décide donc de prendre un bain et de me mettre au lit ensuite. Peut-être qu’il sera là avant que je ne finisse.

23H toujours point d’Aly ! Mais où est-il donc passé ? Parce qu’une chose est sure, il ne peut plus être au bureau à une heure pareille. J’essayais alors de l’appeler, mais le téléphone sonne dans le vide, ou pire l’appel me renvoie sur la messagerie. Une situation bien angoissante ; je peux comprendre maintenant ce qu’il a dû vivre lorsque je m’étais endormie chez Léon.

Mon esprit me jouait des tours, et je m’imaginais toute sorte de scenario. Peut-être qu’il a eu un accident, je chassais assez vite cette hypothèse de mes pensées ou encore peut être qu’il est à une réunion d’affaire. Mais dans ce genre de cas, il ne manque pas de me prévenir. Mais là c’est comme s’il m’a oubliée.

Une autre pensée me vient en tête, et cette vision me fit mal ! J’imagine Aly avec une autre femme. NON NON ET NON !!!

Je supporterais qu’il soit partout mais jamais avec une autre femme ; vraiment je ne pourrai même pas avaler cette pilule.

Je restais là à réfléchir lorsque le sommeil m’emporta.

A mon réveil, mon premier réflexe fut de tâter la place de mon mari, elle est toujours froide et bien dressée. Il n’a donc pas dormi ici. Il a découché !

J’entendis un bruit dans la douche et m’y dirigeait ; je le trouvais en train de se laver. Je ressentis un tel soulagement qui m’étonna moi-même. Mais ce soulagement fit vite place à la colère.

—Où as-tu passé la nuit ?

—Bonjour Ayana ! dit-il en se retournant. Le voir ainsi nu sous le jet d’eau réveilla mon envie d’être dans ses bras ; et je priais intérieurement pour qu’il fasse le premier pas.

Je gloussais avec peine en continuant à le dévorer des yeux. Cet homme a vraiment tout ce qu’il faut là où il le faut. Je sentis des petits fourmillements dans mon intimité, mais je ne pouvais pas m’aventurer sur ce terrain ! Je devais continuer à me jouer à la femme désintéressée.

—Ayana ! Ayana !

Je le regardais encore ébahie, j’eus honte de mon attitude et me racla la gorge pour me donner une contenance.

—Oui bonjour Aly ! Je demandais juste où est ce que tu as passé la nuit. Je t’ai attendu en vain, mais tu n’es pas rentré.

—J’ai passé la nuit ici bien entendu. Sauf que je n'ai pas dormi dans le même lit que toi.

—Et à quelle heure es-tu rentré ? Parce que je suis restée éveillée jusqu’à 00h.

Il me sourit et j’eus envie de l’embrasser.

—Je suis rentré au petit matin, je n’ai pas fait attention l’heure. Mais quand je suis rentré dans la chambre, tu étais profondément endormie ; et ne voulant pas te déranger, j’ai préféré squatter le divan.

—Ok ! Mais où étais tu jusqu'au petit matin ? Et ne me dis surtout pas que tu étais au bureau. Parce que je sais que c’est faux.

—Ah bon ? Et comment sais-tu que c’est faux ?

—Tout simplement parce que tu n’y étais pas. Et ce n’était pas non plus un diner d’affaire qui t’a retenue, sinon tu m’aurais prévenue comme d’habitude. De plus j’ai essayé de te joindre sans succès.

—Ok je vois. Mais tu peux me permettre de finir mon bain, on en reparle quand je sors.

Je refermais la douche et alla m’asseoir sur le lit. Je ne sais pour quelle raison mais je ne me sentais pas bien, mon cœur me fait mal tout d’un coup. Ma poitrine se contracte sous le poids de la colère et de la frustration. Oui c’est ça, je me sens frustrée qu’il n’est pas passé la nuit à mes côtés. Et ce sentiment ressemble à de la jalousie.

Suis-je jalouse ? Non je ne peux pas être jalouse, je ne dois pas être jalouse dans la mesure où je ne ressens absolument rien pour lui. Alors pourquoi voulais-je absolument savoir ce qu’il a fait durant la nuit dernière ?

Disons que c’est juste pour avoir une excuse de plus pour lui mener la vie dure. Oui c’est cela je veux juste mettre cet écart de conduite à mon profit.

Il sorti de la douche une serviette autour ces reins. Mais en m’ignorant royalement, il commença à chercher ses affaires dans la penderie. Il se mit même à siffloter. Mais qu’est qui ne va pas avec lui ? On doit parler et lui fait comme si je n’existais même pas.

—Aly j’attends toujours que tu daigne me donner des explications.

Il me regarda et paru surpris de me voir ; comme s’il ne s’attendait pas à me trouver là. Pourtant c’est lui qui m’a dit d’attendre qu’il finisse de prendre son bain afin que nous puissions parler. Non mais il se fout de moi ou quoi !

—Ah oui oui ! Désolé j’ai complètement oublié. Dit-il en souriant. Que voulais-tu savoir au juste ?

Je le regardais de plus en plus énervée. Ça c’est le comble de la foutaise ; mais il faut que je me calme parce que j’ai l’impression qu’il essaie juste de me mettre hors de moi.

—Tu dois me dire où tu as passé la nuit.

—Mais nous en avons parlé tout à l’heure ma chérie. Je t’ai bien dis que je me suis endormi sur le divan vue que je ne voulais pas te déranger.

—Ça Je le sais déjà. Mais où étais tu avant de rentrer à la maison à une heure aussi tardive ?

Il me fit face en croisant ses mains sur son torse.

—Ecoute je suis rentré et je crois que c’est le plus important. Mais vue que tu insistes pour savoir, je vais te le dire. J’ai d’abord été cherché une amie à l’aéroport. Ensuite je l’ai déposé à son hôtel, et après ça nous sommes sortis dîner. Et n’ayant pas vue le temps passé, je suis resté avec elle jusque tard dans la nuit. Alors le temps de la redéposer et rentrer à la maison, il se faisait déjà bien tard.

A l’évocation du mot amie, mon cœur se serra et mon visage se décomposa. Je crois qu’il l’a remarqué. Sans plus un regard pour moi, il retourna à ses affaires. Je me sentis encore plus mal ; il a passé la soirée avec une femme au point de m’oublier. Même si cette dernière n’est qu’une simple amie, il aurait pu me prévenir au moins. Non monsieur a complètement zapper cette partie ; occupé qu’il était à faire les yeux doux à je ne sais quelle amie venue de je ne sais où.

—Et quand tu étais avec ta soit disant amie, tu n’as pas jugé nécessaire d’informer ton épouse qui aurait pu s’inquiéter pour toi.

—Attend comment saurais je que tu t’es inquiétée pour moi ?

—Merde parce que je suis ta femme et c’est sûr que j’allais flipper de ne pas te voir rentrer vue que ce n’est pas dans tes habitudes de durer dehors.

Il me regarda étonné, et je suis aussi surprise que lui par ce que je viens de dire. Depuis que nous sommes mariés, c’est la toute première fois que je lui dis ouvertement que je suis sa femme et que je me suis inquiétée pour lui.

—Tu étais donc inquiète pour moi ? demanda-t-il une lueur d’espoir dans les yeux.

—Pas le moins du monde. Dis-je dans un mauvais rictus. Je ne m’inquiétais nullement pour toi ! Tu peux durer dehors autant que tu veux maintenant, j’en ai plus rien à cirer. Tu es un grand garçon cela dit tu peux faire ce que tu veux de ta vie. Je n’en ai rien à ciré.

Son sourire disparu et son visage se referma. Il ne m’adressa plus la parole. Quand il finit de s’habiller, il ouvrit son coffre-fort et pris plusieurs liasse de billet de banque. Il s’asseyait sur le lit et se mit à compter.

Il comptait et recomptait. Je sais bien que le compte n’y ait pas, il doit manquer trois millions à la somme. Il se passa une main sur le visage et recommença à compter encore et encore. Il me regarda, et je le fixais également. Il faut que je sois crédible lorsqu’il me demandera si j’ai touché à son coffre-fort.

—Dis-moi as-tu touché à l’argent que j’avais déposé ici ?

Mon cœur battait la chamade, parce que la somme est assez élevée. J’essayais de contrôler les battements désordonnés de mon cœur et le tremblement de ma voix afin de ne pas éveiller ses soupçons.

—Bien sûr que non ! Que veux-tu que je fasse avec ton argent ?

—Tu es sure que tu n’as pas touchée au coffre-fort. Parce que il ya une énorme somme qui manque ici ! Alors que nous ne sommes que deux dans la chambre.

Je pris mon air le plus offusqué.

—Tu veux donc insinuer que c’est moi qui ai pris ton argent ? Tu me traite de voleuse maintenant, dis-je faussement énervée. J’ai peut-être toutes les mauvais qualités possible, mais je suis très loin d’être une voleuse. Et pour ta gouverne je ne connais même pas le code. Par ailleurs nous ne sommes pas que deux dans la maison. N’oublie pas que Mimi a également accès à la chambre pour faire le ménage. Alors avant de m’accuser de quoique ce soit, mène bien ton enquête.

—Comment veux-tu que Mimi connaisse également mon code ? En outre que ferrais une jeune fille de son âge avec trois millions.

J’écarquillais mes yeux de surprise.

—Quoi ??? Trois millions ? Mais c’est une forte somme là ! On ne peut pas laisser ca passer comme ça. Protestais-je. Il faut absolument qu’on trouve le coupable. Parce que je ne vois pas qui d’autre puisse faire ça.

Il resta silencieux pendant un bon moment la tête baissée. Surement qu’il essayait de se rappeler d’une quelconque dépense qu’il aurait effectuée.

—Ayana dis-moi la vérité, es-tu sure de n’avoir pas touché à cet argent ? Tu pourrais en avoir besoin pour une urgence et vue que je ne suis pas là, tu as surement du le prendre tout en comptant m’en parler après. Ou encore peut être que tu as oubliée. Essaie de t’en rappeler s’il te plait. Parce que je n’arrive pas à concevoir que Mimi puisse faire ce genre de chose.

—Mimi qui est la servante ne peut pas le faire, mais moi qui suis ta femme je le peux n’est-ce pas ? Tu m’accuse d’être une voleuse Aly ?

Je me mis à pleurer pour qu’il se sente mal, et ma stratégie fonctionna puisqu’il tenta de me calmer tout en s’excusant de m’accuser à tort.

—Ne pleure pas s’il te plait. En plus je ne dis pas que tu l’as volée. Non, je veux juste que tu te souviennes peut être que tu l’as pris et que tu as oublié de m’en parler. Mais bon bref ! Laisse tomber ce n’est que de l’argent et on, ne va pas se disputer pour ça. Certes trois millions c’est une forte somme, mais ça ne vaut pas qu’on se dispute pour ça. Je vais demander à Mimi.

Je pousse un ouf de soulagement. Il sort appeler la pauvre servante. Je les entendais parler et Mimi éclata en sanglot. Elle se mit à jurer sur tous les saints qu’elle est innocente et qu’elle ne ferrait jamais ce genre de chose. Au fond je me sens mal, mais je devais le faire pour Léon ; il avait besoin de moi et je me devais de lui venir en aide. Pour Léon je suis prête à tout, et la preuve c’est le fait d’avoir dérobé l’argent de mon mari pour le lui remettre.

Aly revient dans la chambre tout énervé.

—Je lui ais dis de faire ses bagages, elle est renvoyée. Je ne peux pas cautionner une voleuse sous mon toit. Elle a la chance que je ne la mette pas en prison.

—En effet.

C’est tout ce que je réussis à dire ; car je viens de me rendre compte que par ma faute une innocente venait de perdre son gagne-pain. Pauvre Mimi, elle ne mérite vraiment pas de payer pour un crime qu’elle n’a pas commis ; mais je ne pouvais pas non plus dire à Aly que c’est moi qui ait pris l’argent au risque de subir sa colère. Et le comble est que j’ai remis cet argent à un autre homme, c’est sûr que j’allais me créer d’énormes problèmes. Alors qu’actuellement je me dois de faire profil bas jusqu’à ce que je puisse régler la situation avec Mouna.

En plus après son ‘’opération’’, c’est chez moi qu’elle viendra se reposer. Donc vraiment si Mimi doit être sacrifié pour le bonheur de plusieurs personnes, je crois que c’est tout à son honneur.

Après qu’Aly soit parti au travail, je m’apprêtais pour aller à la recherche de ce Khalil lorsque j’entendis taper à ma porte.

—Entrez !!! Criais-je depuis la douche.

C’est Mimi ! Elle a tellement pleuré qu’elle a les yeux bouffis.

—Tantie, ce n’est pas moi qui aie pris l’argent là ; je jure que ce n’est pas moi. confessa-t-elle en pleurant.

Je sais que ce n’est pas toi, mais vraiment je ne peux rien faire d’autre.

—Mais si ce n’est pas toi qui d’autre le ferrai ? Hum dis-moi. Nous ne sommes que trois dans cette maison hormis le gardien et le chauffeur. Cependant ces derniers n’ont pas accès à la maison, ni encore moins à notre chambre à coucher. Alors estime toi heureuse que mon mari te renvoie ; dis-je. Il aurait pu te jeter en prison et crois-moi tu y serais resté au moins cinq ans.

Elle prit un air effrayé.

—Dieu voit et sait tout ! Et il connait le vrai voleur. Alors je laisse pour moi à Dieu ; mais une chose est sure, le coupable sera connu de tous inch’Allah.

Sur ce elle me donna dos et s’en alla.

Ses dernières paroles m’ont fait réfléchir. C’est vrai que Dieu sait que c’est moi la vraie coupable ; et s’il advient que cela vient à se savoir, je peux dire adieux à ma réputation et à la confiance que m’accorde mon mari. J’espère seulement que la justice divine ne s’abattra pas sur moi maintenant.

Quand je fini, je pris l’annuaire à la recherche de la fameuse pharmacie de ce cher Khalil. Je ne tardais pas à la trouver. Hum c’est un bon début.

Elle est située dans la commune de Marcory. Malheureusement je ne maitrise pas trop bien ce côté de la ville, mais le plus dur a été fait. Il ne me reste plus qu’à me renseigner une fois arrivé sur les lieux. Pour avoir des informations à Abidjan il suffit d’y mettre le bon prix. Et je suis prête à mettre l’argent pour retrouver cet homme. Et j’ai vraiment hâte de le voir, je suis impatient de l’avoir devant moi ; il va regretter d’avoir enceinter ma sœur et de l’abandonner par la suite.

A nous deux monsieur Konaté Khalil…

Esclave de mon cœur