Numéro 4
Write by lpbk
Les filles doivent venir me chercher dans
moins d’une heure et je ne suis absolument pas prête !
Je ne sais même pas la tenue que je vais
porter ! Bref, c’est la galère !
C’est d’ailleurs le moment que choisit un
imbécile pour venir sonner chez moi… Double galère !
Je pense qu’il a aussi oublié d’enlever
son doigt de la sonnette car celle-ci résonne dans tout mon appartement sans
interruption.
— J’arrive, finis-je par crier. J’arriiiiive !
Mon appartement est loin d’être un palace
mais il faut tout de même que je prenne le temps d’enfiler un peignoir avant
d’aller ouvrir. Je ne vais pas faire face à je ne sais qui en culotte, n’est-ce
pas ?
Finalement, il s’avère que ce soit mes
amies.
— Voilà ta tenue pour ce soir ! me salue Coralie en
me tendant une housse.
— J’ai tout ce qu’il me faut…
— C’est pour ça qu’une heure avant l’heure H, tu es
toujours en petite culotte et que tu n’as absolument rien sorti de tes
placards… me contre Astride. Je te l’avais dit Coralie, continue-t-elle comme
si je n’étais pas là. Heureusement que tu avais cette tenue…
— Oui, répond Coralie en m’évaluant. Ce sera parfait sur
elle. Ils vont être littéralement à genoux en la voyant.
— Je les imagine trop tous les trois à la Jim Carrey
dans The Mask. La mâchoire tombante
et la langue se déroulant jusqu’à Mel.
— Il ne manquerait plus que les yeux leur sortent des
orbites !
Elles s’esclaffent, sans me prêter la
moindre attention.
— Je vous rappelle que je suis toujours là…
— Allez, il faut commence à te préparer. Tu as déjà pris
ta douche, c’est un bon point.
— Euh… Je n’allais pas…
Mais je n’ai pas le temps de finir ma
phrase que les filles prennent les choses en main et que je ne comprends rien à
ce qui m’arrive !
Astride me fait asseoir sur un tabouret et
sort d’un énorme sac une trousse à maquillage et tout le nécessaire pour
commencer mon ravalement de façade pendant que Coralie s’en prend à mon
indomptable crinière, humide du fait de ma récente douche.
Le lisseur chauffe, la brosse m’arrache le
cuir, les épingles s’enfoncent dans mon crâne pendant que le fond de teint
étouffe mes pores, que les différentes poudres me font éternuer et que le
mascara manque de me faire pleurer.
Finalement, à peine trois quart d’heure
plus tard, je suis fin prête même si je ne me suis toujours pas vue.
— Tu n’as plus qu’à enfiler ça, maintenant, m’ordonne
Coralie en me tendant la housse et une petite pochette blanche.
— Qu’est-ce que…
— Ne discute pas ! Il ne faudrait pas que nous
arrivions en retard alors bouge tes fesses !
Je file dans la salle de bains. A peine la
porte refermée, j’ouvre la fameuse pochette dans laquelle se trouve… l’ensemble
le plus sexy du monde.
Elles sont folles ! Je ne compte
coucher avec aucun homme ce soir ! Ni même me déshabiller devant eux !
— Ce n’est pas pour eux mais pour toi ! hurle
Coralie, à croire qu’elle lit dans mes pensées. Toute femme se doit d’être
sexy. La lingerie, c’est le meilleur moyen de se sentir forte et d’avoir
confiance en soi !
L’ensemble est noir et bleu roi. Il est
composé d’un soutien-gorge à armatures avec de la magnifique dentelle, d’un
string absolument riquiqui et d’un porte-jarretelle. Je remarque les bas, dont
le haut est orné d’un bracelet de dentelle chic terriblement sexy et qu’un fin liseré
noir vient compléter de haut en bas, se terminant par un nœud, très rétro.
J’enfile le tout avant de passer une robe
mi longue noire que Coralie a accessoirisé avec une fine ceinture dorée et des
escarpins beiges.
Je me faufile discrètement dans ma chambre
pour me contempler dans le miroir sur pied et je suis… waouh !
Époustouflante ! J’avoue que j’ai moi-même du mal à me reconnaitre.
Je suis sexy mais surtout très chic. Les
filles ont raison, je pense que les garçons vont tomber à la renverse, enfin
sans aucune vantardise.
A l’heure dite, nous arrivons devant le Top.
Ce qui est bien avec le carnet d’adresses
de Coralie et toutes ses relations ? On entre absolument partout, même
dans le club le plus en vue, le plus branché et le plus sélect de la capitale
économique.
La file d’attente est interminable mais
Coralie ne se laisse pas démonter et passe devant tout le monde, nous attirant
des regards courroucés mais pas que…
Elle salue le vigile et va même jusqu’à
lui donner l’accolade. Elle lui parle à l’oreille pendant quelques instants.
Sésame, ouvre-toi ! Les portes du Top
s’ouvrent en grands pour nous laisser entrer. Une hôtesse vient même nous
accueillir et nous propose une table avec une vue magnifique sur la ville.
Astride boude car nous avons embarqué
Ethan au vol. visiblement, le courant ne passe pas de son côté mais lui ne
parait pas s’en soucier, et semble, au contraire, prendre un malin plaisir à la
taquiner, ce qui l’exaspère d’autant plus.
— Je ne te savais pas aussi collet-monté ? finis-je
par dire à l’intention de mon amie.
— Il m’agace et tu le savais avant même de l’inviter.
— Puisque tu n’as rien voulu me dire à son sujet, je ne
sais pas pourquoi il t’agace autant. J’apprécie beaucoup Ethan alors fais-moi
plaisir et souris un peu !
Astride me lance un de ses regards furieux
et me fait mine de d’intéresser aux personnes présentes, me tournant
ostensiblement le dos.
Nous sommes vite rejoints par Alexandre,
qui est lui sur son trente-et-un. Il correspond totalement à l’image que je
m’étais faite de lui : il a tout d’un frimeur.
C’est un grand au teint impeccable. Il a
des yeux d’une incroyable profondeur. Il porte un costume gris anthracite, avec
une chemise blanche qui moule à la perfection son torse que l’on devine musclé
et son pantalon gaine des fesses qui semblent bien fermes !
Cet homme est un régal pour les
yeux !
Je sens déjà des bouffées de chaleur
m’envahir rien qu’en le regardant. Tout habiller qui plus est. Je n’ose même
pas l’imaginer nu… Bon, il faut que je me calme tout de suite !
— Mélanie, je suppose ? demande-t-il en s’adressant
à Coralie.
Il n’a pas regardé ma photo de profil ou
quoi ? Je ne ressemble absolument pas à Coralie.
— J’avoue que j’aimerais être elle, en ce moment, lui
répond mon amie, en lui lançant un regard empli de sous-entendus. Elle lui fait
un clin d’œil et continue, en me désignant : Voici ta Mélanie, moi c’est
Coralie.
— Enchanté, Coralie, réplique Alex. Et Mélanie
ajoute-t-il en me regardant cette fois.
Je l’invite à s’asseoir. Nous discutons de
tout et de rien. Il ne semble visiblement pas gêner par la situation et semble
moins guindé que dans son mail « entretien d’embauche ». Nous rions
tellement que nous manquons d’oublier qu’il manque toujours un convive à table.
Franck se fait attendre et ce n’est pas
bon signe… enfin pour lui.