Panique !
Write by Saria
***Accra-Ghana***
***Chez les Séké***
***Amal***
« Amal…ne me cherche pas…Je suis partie. Je ne pouvais plus rester, je n’arrive pas à tourner la page. Je ne peux pas faire comme si rien ne s’était passé. Le plus terrible pour moi c’est quand tu me sers ta version mais en même temps je ne sais pas si je suis prête à t’entendre me dire que tu as couché avec Chloé et cette autre fille. Ne me cherche pas car tu ne me trouveras pas ! Je ne sais pas ce qui m’attend là où je vais mais j’ai besoin d’être loin de toi, loin de tout. J’espère me retrouver, j’espère pouvoir décider de quelque chose et peut-être que je reviendrai ! Dis à ta mère que je n’ai pas son cran, que j’ai essayé mais que je n’ai pas pu qu’elle ne m’en veuille pas ! Si tu peux veilles sur Granny et Nana. Yaa»
Le ciel me tombe sur la tête, le sol se dérobe sous mes pieds. Je relis plusieurs fois le message, elle est partie, elle est partie ! Je me précipite, prends un jogging, le premier t-shirt qui me tombe sous la main, des tongs, mes clés de voiture. Je me précipite à l’aéroport, là-bas, je bouscule les gens, je regarde les visages. On me regarde mais je m’en fous. Je fais le tour des compagnies, je montre sa photo sur mon téléphone portable mais personne ne l’a vu.
Je tremblais de tous mes membres, je prends mon téléphone et pense à appeler ma mère, je raccroche. J’appelle mon père, il décroche dès la première sonnerie.
Papa : allô ?
Moi : Papa…Papa Yaa est partie !
Papa : Comment ça partie ?
Moi : Je ne sais pas…C’est le message qu’elle a laissé…
Papa : Tu es allée chez Ed ?
Moi : Non ! Oh mon Dieu !
Papa : Fonce là-bas et tiens moi informé !
Moi : Ok.
J’arrive chez les Nelson, à cause de mon allure débrayé les
gardes ne me laissent pas entrer quand ils me reconnaissent ils me cèdent le
passage. Je me gare dans l’allée avant de foncer au pas de course vers le grand
bâtiment.
Je sonne frénétiquement, c’est Granny qui vient m’ouvrir à son visage défait, je sais qu’il s’est passé quelque chose. Elle me tend, une feuille pareille à la mienne, mon sang se glace. son regard est tellement triste. Je soutiens la vieille dame et nous entrons. Mon regard tombe sur Nana au visage austère.
Je prends la feuille et lis :
« Granny, Nana…Croyez-moi le choix de partir, de m’enfuir a été le plus difficile. Oui je suis partie pour combien de temps je n’en sais rien, j’ai besoin de souffler... Ces dernières semaines ont été horribles, j’ai essayé de m’accrocher mais je réalise que je n’ai rien à quoi m’accrocher. Mon rêve s’est brisé en mille morceaux. J’ai essayé de récupérer comme j’ai pu mais je n’y arrive plus. Je suis en train de me détruire, de devenir une autre personne. J’ai besoin de prendre du recul. Granny je n’y arrivais plus, je te supplie de me pardonner, je trouverai le moyen de vous donner des nouvelles pour que vous ne vous inquiétez pas pour moi. Je vous aime de tout mon cœur ! Nana ? Ne t’en prends pas à Amal quand tu sauras pourquoi je suis partie. Continue aussi de travailler avec lui car GyeNyame a besoin de lui ! »
Ainsi, elle est partie…L’information mets du temps à venir à mon cerveau. Granny vient me réconforter, faisant fi de sa propre douleur qui j’imagine doit être immense !
Nana : Comment j’ai pu me tromper à ce point sur toi ?! Tu n’es qu’un salaud !
Granny : Ed !
Nana : Non Hannah ça suffit ! Elle est partie à cause de toi ! Tu as détruit ma petite-fille !
Il avait raison, sur toute la ligne. Je souffrais comme un damné, mais le vieil homme souffrait encore plus. Je comprends sa rancœur ! Ses mots durs.
J’envoie un message whatsapp à mon père pour lui faire le point de la situation. Ma mère va me tuer, ça moi-même je le sais. Papa me réponds qu’ils arrivent au plus tôt à Accra.
***24 heures plus tard***
***Chez les Nelson***
***Moubarak Séké***
On est arrivé à Accra, ici c’est un gros bordel et la tension est à son comble : Nadia ne parle pas à Amal, Ed Nelson nous ignore, Hannah son épouse et moi essayons de jouer les tampons.
Moi (me raclant la gorge) : Une chose est sûre elle n’a pas été enlevé…Je propose qu’on mette en place une stratégie pour la retrouver !
Amal : Oui mais on commence par où j’ai appelé nos contacts pays…Rien
Ed : Elle ne veut pas être retrouvée…Elle veut souffler vous l’avez bien lu ! Et puis c’est ta faute !
Amal : Je sais ! Vous n’avez pas arrêté de me le jeter au visage depuis hier!
Ed : Oui et je le redirai autant de fois, tout ça à cause de ton incapacité à maîtriser ta braguette !
Hannah : Il suffit ! Je suis fatiguée de vous entendre vous disputez! Ma petite fille est partie désespérée, alors si vous n’avez rien d’intéressant à dire vous pouvez disposer.
Je vais la prendre dans mes bras, la pauvre avait les épaules voûtées. Elle est brave cette dame !
Moi : Hannah calmez-vous s’il vous plaît !
On en était là quand un téléphone sonne ! Tout le monde se fige, Hannah réalise que c’est le sien.
Hannah : Allo ? Oh chérie c’est bien toi ?
…
Hannah : Comment vas-tu ? Tu es où ? Dis-moi
…
Hannah : Tout le monde s’inquiète Egude ! Les parents d'Amal sont là aussi! Tu veux que mon cœur s’arrête ?
Elle met le téléphone en main libre et on entend tous
distinctement la voix de Yaa.
Yaa : Allô ? Nana ?
Ed : oui Egude…Comment vas-tu ?
Yaa : …Moi ça va…Ne t’inquiètes pas je vais bien…Je voudrais que tu te ménages…Maman et papa je suis désolée de tout ça mais il n’y a pas à vous inquiéter…Je vais bien…
Nadia : Mais tu es où ma puce ?
Yaa : Je voulais juste vous rassurez. Dieu vous bénisse !
***Amal***
Pan, pan... La communication avait été coupé. La voix de mon épouse flotte dans l'air. Mon Dieu! Comment en est-on arrivé là? Entendre sa voix, à la fois proche et lointaine est une
torture. Comme tout le monde l’a remarqué, elle n’a même pas demandé après moi.
Dieu sait que j’ai inondé son whatsapp de messages. Je regarde autour de moi
l’émotion est juste à son comble.
Je les écoute discuter et retenir qu’il vaut mieux attendre. Hum…Lol…Attendre qu’elle revienne comment moi je vis pendant ce temps. Je ne sais pas encore ce que je vais faire mais je n’attendrai pas ! Je me lève et prend mes clés de voiture, j’arrivais à l’entrée quand j’entends la voix de ma mère dans mon dos. Je reste droit dans mes bottes, je ne me retourne pas.
Maman : Tu vas où ?
Amal : Je ne sais pas encore. J’ai besoin d’air…
Maman : Tu ne feras pas de bêtise.
Amal : Non.
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