Partie 26 : Le pot aux roses
Write by Mayei
Partie 26 : Le pot aux roses
...Olivier Thalmas...
Pour la énième fois je jette un coup d'œil à la montre, 4h22. Je déverrouille mon téléphone en espérant voir un message d'elle mais rien de chez rien. J'avais effroyablement sommeil mais j'attendais qu’elle me dise qu'elle est bien rentrée. Je ne sais d'ailleurs pas ce qui m'a pris de la laisser s'en aller toute seule à cette heure. Et s'il lui arrivait quelque chose ? Avec toute la colère qui m'habitait, je n'ai pas pensé à ça immédiatement. Qu'est-ce qu'elle voulait ? Oui mes mots ont été un peu forts mais de quel droit elle se permet-elle de hausser le ton alors que je mets les choses au clair avec ma sœur ? Elle voulait peut-être que je cours derrière la voiture pour qu'elle reste ? Ça se voyait que je voulais qu'elle reste sinon je n'allais pas sortir et maintenir la portière.
Moi : puis merde !
Je vais moi-même l’appeler pour voir elle est à quelle niveau. Elle est quittée chez moi à 2h, chez elle est à tout au plus 45 minutes de chez moi, comment à cinq heures moins elle ne fait pas signe ? J’ai lancé son numéro.
"Votre correspondant ne peut être joint, merci de rappeler ultérieurement"
J'ai retiré Le téléphone de mon oreille, regardant l'écran
Moi : elle se fou de moi en fait
J’ai essayé une seconde fois
"Le numéro que vous essayez de joindre n'est pas disponible en ce moment merci de bien vouloir essayer ultérieurement"
Je sentais la colère monter en moi quand l'idée qu'il aurait pu lui arriver quelque chose s'est présentée à moi. J'en ai eu le souffle coupé et l'image de son père s'est imposée à moi. Et si elle avait été agressée et qu’on lui avait volé son téléphone.
Je n'avais pas fermé l'œil de la nuit mais je filai tout de même dans ma salle de bain pour la toilette. Heureusement que j'avais déjà une chemise repassée. Je l'ai enfilée ainsi que mon pantalon et mes chaussures. Je me suis garé devant chez elle aux environs de 6h30. Elle allait sortir forcément devant moi.
J'ai attendu en somnolant jusqu'à ce que je voie le portail d'ouvrir et que la voiture qu'elle conduit sorte du garage. J’ai aussitôt mis le contact puis lui ai barré la route. Elle est restée calme dans sa voiture m'obligeant à descendre de la mienne.
Moi (cognant contre la vitre) : ouvre s'il te plaît
Elle a descendu la vitre sans résistance aucune
Murielle : oui ?
Moi : tu aurais pu me dire que tu es bien rentrée, tu m'as...
Murielle : eh ben maintenant tu sais que je suis en vie. Tu peux retourner dans ta voiture. Je dois me rendre au boulot.
Moi : je n’y suis pas encore donc...
Murielle : donc rien du tout. Je n'aime pas arriver en retard au boulot. Tu ne me paies pas pour être en retard donc pousse toi.
Elle a remonté la vitre, heureusement que j’ai enlevé le doigt de justesse sinon elle l'aurait emporté. Elle a contourné ma voiture et s'est dirigée sûrement vers la boite. Je suis resté penaud à la regarder partir puis j'ai pris place dans ma voiture.
Au boulot c'était le froid total, j’ai tout fait pour me faire remarquer d'elle mais elle n’a pas bougé les cils d'une seule seconde. J’ai jeté l'éponge en me traînant jusqu'à son bureau
Moi : Murielle
Murielle : ????
Moi : tu me boudes ?
Murielle : aurais-je une raison de te bouder ?
Moi : tu sais...
J’ai soufflé pour faire baisser ma colère car elle sait parfaitement que je déteste quand je pose une question et qu'on me répond par une autre.
Moi : je n'aime pas quand tu es aussi froide
Murielle : Monsieur Thalmas J’ai assez de truc à faire donc s'il te plait retourne à ton bureau
Moi : je t'aime...
C’est la seule chose qui a pu sortir de ma bouche et je ne sais comment d'ailleurs. J'étais aussi étonné que Murielle qui avait perdu de sa raideur. Elle s'est raclée la gorge
Murielle : J’ai du boulot, peux-tu me laisser seule ?
Je crois que j'ai sérieusement merdé cette fois. Mais elle finira bien par ne plus être fâchée. Je suis rentré à la maison, désespéré. Ne pas pouvoir la serrer ou l'embrasser pour lui dire au revoir m’a mis en colère. Son indifférence tout simplement me gêne au plus haut point. Ruth était à la maison quand je suis rentré
Moi : bonsoir
Ruth : bonsoir !
Je suis monté pour me troquer ma tenue contre quelque chose de plus décontracté avant de venir me poser devant le journal.
Ruth : tu es rentré tôt aujourd'hui
Moi : oui j’ai eu une dure journée
Ruth : ok. La nourriture est prête en tout cas
Moi : merci
J’ai essayé de joindre Murielle mais ça sonne sans réponse.
Moi : Ruth tu peux essayer un numéro pour moi s'il te plaît
Ruth : oui tiens
J’ai pris son téléphone pour essayer et ça n’a même pas sonné longtemps qu'elle decrochait
Murielle : allo !
Moi : ... ...
Murielle : allo !
Moi : tu m'ignores en fait ?
Clic
Elle venait de me raccrocher au nez
Ruth : des soucis avec Murielle ?
Moi : ... ... ...
En fait elle m'ignore ?
Ruth : si tel est le cas, ne joues pas les durs, c’est une fille bien
Moi : hum…
...Mathilde Obrou...
Hélène : et pourquoi tu ne la supportes la ?
Moi : je n'arrive même pas à me l'expliquer à moi même. Je n'arrive pas à la supporter, c'est comme ça souvent il y a des esprits qui ne collent pas
Hélène : j'ai une vague idée la dessus. Tu ne l'aimes pas parce qu'elle a une aventure avec Olivier. Ce que tu voulais et que tu n'as pas eu
Moi : ... ... ...
Hélène : Mathilde il faut te concentrer sur ta relation avec Mickaël. Laisse tout ce qui touche à Olivier très loin. Tu arrives dans une famille ou on t'accueille normalement et tu te gonfles. Excuses moi mais je vais te dire la vérité. Si tu continues ainsi tu ne vas pas faire long feu dans cette famille.
Moi : ... ...
Hélène : en tout cas j'ai parlé
Son petit ami est venu la chercher donc je suis allée la raccompagne au bord de la route. Sur mon chemin retour je pensais à ce qu'elle m'avait dit. Ce n'est pas de ma faute, j'ai vraiment envie d'avoir une belle relation avec la sœur de Mickaël Mais ça ne colle pas.
Je peux paraître impolie ou imbue de ma personne Mais c'est comme ça et je n'y peut rien.
En passant par le portail de ma maison j'ai trouvé ma mère assise à l'arrière cours.
Maman : Mathilde ?
Moi : oui maman
Maman : viens t'asseoir un peu s'il te plaît
J'ai pris un tabouret qui traînait par la et me suis assise à côté d'elle.
Maman : excuse moi d'avoir entendu ta conversation avec ton amie Mais vous parliez fort et je passais par la. Je dis Le gentil garçon qui vient te voir ici la, tu n'es pas à l'aise avec lui ?
Moi : si maman
Maman : un garçon qui sent l'odeur de l'argent Mais qui s'en fiche de ta condition et c'est Olivier qui abandonne son pere que tu veux ? Mathilde tu es peut être intelligente à l'école Mais Dans la vie ce n'est pas trop ça. Si tu veux te chercher le problèmes, ok il n'y a pas de soucis, va courir derrière Olivier Mais je ne serai pas la pour te consoler
Elle a soulevé son tabouret et ma laissée toute seule assise, en pleine réflexion.
...Naomie...
Moi : c’est quoi le problème ?
Samuel : ne le prends surtout pas mal ou de façon personnelle...mes idées sont tournées vers le boulot et toute la démarche à faire par rapport au divorce. C'est surtout ça, le divorce.
Moi : Mais à chaque fois qu'on a essayé, c'était le même résultat. Encore le boulot et cette maudite affaire de divorce
Samuel (me prenant dans ses bras) : ne te tracasses pas, tu verras qu'une fois tout ça derrière nous, nous serons bien
Moi : hum et c’est quand qu’elle doit signer les papiers ?
Samuel : j’ai rendez-vous avec l'avocat demain
Moi : ok
J'avais vraiment envie de lui ce soir. Ça fait tout de même longtemps que je n'avais pas reçu d'hommes sous mes draps. Néanmoins à chaque fois que nous essayions d’y remédier, il était dans l'incapacité d'avoir une érection correcte. J’ai beau essayé de l’exciter mais ça restait pareil. Il ne voulait même pas que je glisse ma main dans son intimité, histoire de toucher la marchandise. J’ai hâte que ces dossiers du divorce soient prêts pour pouvoir avancer dans ma nouvelle relation.
Je ne travaille plus pour Cécile. Il ne faut pas croire qu'elle m’e renvoyée. Au contraire, je suis partie de mon propre chef. Sand blague j'ai cru qu'elle m'aurait fait un scandale mais rien du tout. Elle m’a tout simplement ignorée comme si nous ne nous connaissions pas. Je sais que je suis en tort, mais qu'elle évacue sa colère aurait signifié qu'elle ne garde rien pour elle et contre moi et pourrait même me pardonner. Las de faire face à cette indifférence totale alors que j'allais vers elle, j’ai remis ma démission. De plus les gens ne faisaient que chuchoter à mon passage. J'en ai parlé à Samuel et il a promis me trouver quelque chose d'ici-là.
Le vibreur de mon téléphone sur la table de chevet me tira de mes pensées. Je jetais un coup d'œil vers Samuel qui dormait à point fermé. Le temps que je sorte du lit sur la pointe des pieds et avance pour m'enfermer dans la douche, l'appelant avait raccroché mais à peine je m'asseyais sur le rebord de la baignoire que mon téléphone vibrait à nouveau
J’ai décroché en prenant soin de parler le plus faiblement possible.
Moi : qu'est-ce qu'il y'a ? Je t'ai dit de ne pas me joindre à ces heures. Je ne suis pas seule
... ...
Moi : je sais mais ce n'est pas une raison
... ...
Moi : j’ai dis que je sais, je te ferai signe le plus tôt possible
... ...
Moi : ça suffit et ne m'appelles plus à ce genre d'heures
... ...
Moi : je ferai ma part comme promis mais je ne me dérange plus, surtout pas à ces heures. Si j'ai besoin de te parler je t'appellerai. Si tu as quelque chose à me dire, tu attends nos rendez-vous hebdomadaires à l'église
... ...
J'ai raccroché et attendu quelques minutes avant de tirer la chasse d'eau et de sortir de la douche. Dans la chambre j'ai encore vérifié que Samuel dormait et oui il dormait toujours. Sa poitrine se soulevant à son rythme de respiration constant, le démontrait parfaitement. Je me suis couchée comme si je ne m'étais jamais levée.
Le lendemain, Samuel me déposait chez moi, avec bien sur un baiser langoureux. J’ai pris une douche, mis une longue robe. À l'aide d'un foulard, je me suis attachée la tête sans oublier les lunettes de soleil. Il s'était écoulé environ trois heures depuis que Samuel m'avait déposée donc il n’y avait pas de quoi s'inquiéter, la route était dégagée, de plus avec mon accoutrement, personne ne me reconnaitrait. Je n'ai pas pris ma voiture non plus mais le taxi pour me rendre là où je devais me trouver.
... ... ...
Moi : allo ?
Samuel : tu es où comme ça ?
Moi : Chez moi pourquoi ?
Samuel : commence à te tenir prête on va quelque part ?
Moi (souriante) : ok, on part où ?
Samuel : c’est une surprise tu verras une fois que nous y serons
Moi : c'est juste pour savoir comment m'habiller
Samuel : habille toi comme d’habitude, simplement
Moi : ok, je t'attends alors
J'ai terminé de poser le vernis et attendu qu'il sèche avant de me tenir prête. C’est vrai qu'il a demandé à ce que je sois simplement vêtue mais on ne sait jamais, j’ai quand même fait dans la classe.
Samuel (me faisant la bise) : tu es ravissante
Moi : merci
Il m’a tenu la portière et je suis installée à l’avant de sa voiture. Nous parlions de la pluie et du beau temps. Il sortait souvent des blagues qui me pliaient en deux si bien que je n'ai même pas fait attention au trajet. C’est quand il a arrêté le moteur que j'ai réalisé où nous étions. Je me suis automatiquement crispée
Moi (le regardant) : qu'est-ce qu'on vient faire chez Cécile ?
Samuel (me caressant la joue) : allons seulement, tu ne me fais pas confiance ?
Moi : hum
Je suis descendue malgré la réticence qui m'habitait. C’est Le gardien qui nous a ouvert
Samuel (à la servante) : elle est où madame ?
La servante : Dans la chambre avec le petit
Samuel : dis-lui de descendre vous sommes la
La servante : d'accord Monsieur
C’est moi ou la servante là m’a bien toisée avant d’exécuter l’ordre que son patron venait de lui donner. Cécile est descendue avec son ventre qui commençait à pointer. Elle a marqué une pause quand elle a réalisé que j'étais là. Elle m’a regardée avec dédain de la tête jusqu'à pied puis en m'ignorant, elle s'est retournée vers Samuel
Cécile : que puis-je faire pour toi ?
Samuel : bonsoir Cécile ! Tu te portes bien ?
Cécile : écoute va tout droit au but, s’il te plait. Je dois retourner me reposer
Samuel a soupiré tout en ouvrant ton attaché case
Samuel (sortant une enveloppe) : je voulais te remettre les papiers du divorce
Je n'ai pas pu m'empêcher de plaquer un sourire sur mes lèvres. Enfin c’est fini entre eux, ma relation pourra maintenant avancer.
Cécile (prenant l'enveloppe) : ok attends que je signe et tu prendras en même temps.
Samuel : non il est recommandé que tu prennes ton temps pour bien parcourir le dossier, et comprendre les clauses. Je ne veux pas abuser de toi. Mon avocat enverra son coursier le récupérer
Cécile : Dans ce cas vous pouvez débarrasser le plancher
Samuel : et le petit ?
Cécile : il dort, il est 15 heures
Moi : ça fait tellement longtemps que je n'ai pas vu mon filleul mais malheureusement il dort. Je peux au moins monter le voir ?
Cécile : écoute-moi bien et que ces paroles ne ressortent pas par l'autre oreille. C’est par respect pour Samuel que je ne t'ai pas foutue dehors mais crois moi je t'aurais trimbalée par les cheveux pour te traîner jusque dehors...
Samuel : Cécile !
Cécile : tu restes en dehors de ça. (À moi) tu n'as même pas honte un instant de te présenter devant moi accrochée au bras de mon mari
Moi : ex-mari pour être plus précise ! Les documents du divorce tu les as en main
Elle s'est approchée et avant que je ne m'en rende compte, m’a gratifiée d'une belle gifle. J'ai voulu rendre mais Samuel a été plus rapide en bloquant mon geste.
Samuel : on s'en va
Cécile : faites donc ça
Je l'ai bien lorgnée avant de suivre Samuel jusqu'à la voiture.
...Cécile Kassoum...
Lorsqu'ils sont enfin sortis, je n'ai pas pu retenir mes larmes plus longtemps. J'avais mal de Les voir ensemble, mal de voir ce sourire que Naomie affichait un peu partout. J'avais décidé de l'ignorer mais qu’elle demande à voir mon fils était un peu trop à mon goût. J'aurais dû réfléchir à deux fois avant de la choisir comme marraine pour mon enfant. Maintenant ce sera quoi ? La nouvelle femme de mon mari est la marraine de mon fils. Après tout ce qui s’est passé entre elle et moi, je n’aurais jamais imaginé qu’elle puisse me faire un coup pareil. J’ai aussitôt pensé à la chanson de Gadji Céli « affaire de femme », plus précisément ce moment où il dit « ton confident, ton assassin »
Je me suis levée du fauteuil en essuyant mes larmes. Je ne vais pas pleurer pour eux alors que toutes mes émotions retombent sur mon enfant. J'ai récupéré l'enveloppe sur la table basse et je suis montée. J’ai fait un tour dans la chambre de Kenny, il dormait toujours. Je lui ai fait des bisous et je suis retournée dans ma chambre.
J'ai longuement regardé cette enveloppe qui contenait les documents qui mettraient fin à ma vie de femme mariée. Ces documents qui m'éloigneront de mon mari. Je maudis ce jour où j’ai accepté de sortir en boite avec Fatou et son cousin, non je maudis plutôt ce jour où j’ai donné mon accord pour qu’elle soit embauchée dans ma compagnie.
La main tremblante, j'ai ouvert en sortant la feuille qui s'y trouvait. J’ai même tiqué du fait que ce ne soit qu'une feuille mais il y avait encore des trucs à l'intérieur. Je me suis d'abord concentrée sur la feuille.
"Madame Kassoum, mon amour ! Je suis désolé de ne pas t'avoir cru quand tu soutenais bec et ongle que tu n'avais aucunement fauté. Je m'excuse pour ces larmes que j'ai causées. Je m'excuse pour toutes ces paroles blessantes que j'ai eu à prononcer à ton égard dans un excès de colère. Tu es et resteras la seule dans mon cœur. Je suis conscient de t'avoir fait du mal en me pavanant avec Naomie, ton amie, un peu partout mais c'était pour une toute autre cause. Les photos dans l'enveloppe t'aideront à mieux comprendre mais tout ce que je peux te dire c'est que je ne l'ai jamais touchée. Il était cependant impératif que je lui montre que je ne tenais plus à toi.
Je t'aime madame Kassoum, prends soin de notre petite fille. Bientôt tout ça sera derrière nous si tu le veux bien sur"
Ma main tremblait comme jamais je n'avais tremblé au paravent. Mes larmes avaient redoublé d'intensité. Nerveusement je faisais sortir le reste de ce qu'il y avait dans l'enveloppe, que des photos. Des photos de Naomie avec Fatou ou encore avec Sidik. Sur d'autres photos les trois étaient ensemble. Souvent elle leur tendait quelque chose emballé en regardant ailleurs comme si elle cachait quelque chose.
Je me suis levée d'un bond, je sens que je vais commettre un crime