Partie 28 : Ma mère

Write by Mayei

...Felix Dankwa...

Ça fait du bien d’être de retour parmi les miens. Ça me fait encore plus plaisir de voir ces visages dépassés de ma femme et mon fils. Quand je pense que j’ai failli perdre la vie à cause de l’ambition démesurée de celle que j’appelle ma femme ! comment vivre de nouveau à ses côtes et lui faire entièrement confiance ? je ne me sens plus en sécurité avec elle, néanmoins je dois attendre le verdict de l’oracle par rapport à cette mystérieuse fille que je n’ai jamais vue d’ailleurs.

Amana : comment est-ce possible ? Tu n’étais pas sensé te remettre sur pieds.

Moi : je dis merci à ma fille !

Amana : quoi ?

Kiara : tu vois ! Je ne suis pas aussi bête que ça ! Dès ce jour où tu as ordonné l’exécution de celui que j’aimais, pour quelque chose qu’il n’avait pas fait en plus, tu as fait de moi ta plus grande ennemie 

Amana : ... ...

Felix : je ne vais pas aller étaler ce qui s’est passé mais je te laisse toi-même prendre tes affaires et sortir de cette maison...avec ton fils 

Edjo : papa !

Moi : je ne suis pas ton père ! Un vrai fils, ne complote pas avec le serpent pour éliminer son père. Vous m’avez complément déçu. À partir d’aujourd’hui je te déshérite. Tu n’es plus mon fils. Quant à toi Amana, dis merci à Dieu que je sois aussi tolérant sinon ta tête serait surement sur un piquet. Je ne désespère cependant pas d’une fin tragique pour toi car lorsque l’oracle nous confirmera ta trahison et le fait d’avoir abandonné ton enfant. Tu subiras les foudres.

Amana : c’est ce que nous verrons. Et encore une fois, ce n’est pas mon enfant. Combien de fois dois-je vous le répéter ? et crois-moi je ne sortirai pas de cette maison à moins que ce ne soit mon corps sans vie.

Moi : et tu oses me contredire ?

Amana : … …

...Tisha Okeke...

Sandilé ne m’as pas permis de me rendre à l’hôpital. Selon lui, les docteurs allaient poser des questions et auraient soupçonner une histoire de relation abusive. Pourtant c’est ce qu’il en est. Il a simplement fait venir un de ses amis docteurs qui a déclaré l’état de fausse couche et m’a prescrit des médicaments et des calmants aussi.

Cela fait deux jours que je broie du noir, deux jours que je supporte cette terrible douleur causée par les coups que j’ai endurés. Sandilé rentre et sort comme s’il ne c’était rien passé. Il dort près de moi sans avoir le moindre remords.

J’avais entendu parler des femmes battues mais jamais je n’aurais cru que cela m’arriverait. D’ailleurs jamais je n’aurais cru que Sandilé était habité par ce genre de vices. Jouer au poker en mettant ta femme sur la table comme monnaie de Change ! c’est tout de même absurde. Et ces femmes qui s’y plaisent. Cela ne risque pas d’arriver avec moi car c’est bien trop dégradant pour que je me prête à ce jeu.

Tout doucement je caresse mon ventre. Je dois me faire à l’idée que cet être ne fait plus partie de moi. Je suis contente de n’avoir pas perdu l’utérus car malgré le sang qui coulait, Sandilé n’arrêtait pas de me marcher dans le ventre avec ses souliers aux pieds. Il le faisait avec une telle rage que j’ai cru faillir mourir sur le champ.

Il a d’ailleurs interdit l’accès de la chambre aux domestiques. « Il ne doivent pas te voir dans cet état » selon ses propres dires. Il leur a cependant laisse des consignes. Lorsque j’ai faim, je téléphone en bas et mes repas me sont portés devant la porte. J’attends quelques minutes, histoire d’être sûre qu’ils soient redescendus et je me lève pour récupérer les plats. 

Mon téléphone se met à crépiter. Je tire mon cou et aperçois le nom de Charlène. Je laisse sonner. Si je décroche elle percevra mon mal dans ma voix et me posera des questions auxquelles je n’ai pas du tout envie de répondre. Je m’enfonce dans mes draps et fini par m’endormir.

Je suis réveillée un peu plus tard par Sandilé qui rentre dans la chambre en faisant du bruit comme à son habitude. Sans un mot il vient s’asseoir près de moi, face contre terre. Je le regarde sans pouvoir parler. Je ne sais pas ce que je ressens pour lui actuellement ! De la colère mélangée à du dégoût ! Il a troqué son visage de prince charmant pour celui du crapaud hideux. 

Sandilé : Tisha...

Moi : ... ... 

Sandilé : écoute Tisha...je suis conscient de ne pas t’avoir dit mais aussi longtemps que je me rappelle, j’ai toujours eu des tendances particulières lorsqu’il s’agit de sexe. Tout jeune déjà, j’aimais enfiler (pause) des objets de tous genres dans le sexe des femmes. Je ne sais pas pourquoi mais j’adorais tout simplement. J’adore quand je te vois monter et descendre sur ce toy que je t’ai acheté. Ça m’excite et je n’y peux rien. Je cherche des sensations fortes à ce niveau et mon esprit est très ouvert. Tout le monde n’a pas ce même esprit et ça peut choquer. Je ne vois pas ce qu’il y’a de mal dans le fait d’être échangiste et je pensais que tu irais dans même sens puisque tu avais accepté le toy. Ce n’est pas comme si tu me trompais puisque c’est moi-même qui te donne la permission. Alors je ne comprends pas pourquoi tu as refusé de jouer le jeu...

À un moment j’ai carrément cessé d’écouter toutes ces insanités qu’il sortait de sa bouche. Comment quelqu’un peut parler de tout ceci en se justifiant. Ce n’est pas un esprit ouvert mais plutôt un esprit vicieux, tordu, un esprit de malade. Si j’avais encore de la force je lui aurais sauté là-dessus.  

Sandilé : je suis désolé pour ce qui s’est passé, de t’avoir porté main. Je m’en veux tellement si seulement tu savais ! Si seulement je pouvais retourner dans le temps et effacer ce moment. 

Moi : ... ...

Sandilé : parle s’il te plaît, je suis désolé 

Moi : cela me ramènera mon enfant que je dise quelque chose ?

Sandilé : pour ça aussi je suis complètement désolé. Je ne pouvais pas m’arrêter et c’est regrettable. 

Moi : j’ai besoin de dormir 

Sandilé (fouillant dans sa poche) : mais avant ça...voilà c’est pour toi.

Il ne donnait une clé de voiture en précisant que s’était la mienne. Elle était garée dehors et dès que je pourrais j’irai la voir. Il a aussi dit que je pouvais commencer les cours de conduite dès que je voudrais. Malgré moi, mon cœur fit un bon dans ma poitrine. C’est quand même une Mercedes !

Sandilé : il va falloir que tu décides du jour du mariage civil et tu m’en fais part. Je suis d’office d’accord avec tout ce que tu choisiras. Là encore tu as quartier libre, ne compte pas les dépenses, fais toi juste plaisir.

Là encore mon cœur fit un nouveau bond. Il se pencha et me vola un baiser sur les lèvres avant de disparaître dans la douche. 

C’est vrai que chaque personne sur cette terre est différente. Chacun a ce qu’il aime ou pas. Il faut savoir être tolérant et respecter les positions d’autrui. Peut-être que je finirai par m’habituer aux vices de Sandilé si c’est ce qui lui fais plaisir. Après tout ne dit-on pas qu’il faut être la salope de son mari dans la chambre ? Le mien est différent et je dois m’adapter.

...Charlène Dari...

Je rentre épuisée de la clinique où ma sœur vient de donner naissance à son troisième enfant, un garçon. Son mari était tellement excité et joyeux. Ils avaient déjà deux filles alors il souhaitait désespérément que cette grossesse lui emmène un garçon. Il exprimait sa joie sans retenue si bien que je devins envieuse. 

Ne prenez pas mal ce que je viens de dire. Je suis très heureuse pour ma sœur. Elle a une vie de couple épanouie, des enfants adorables et surtout un mari ! ce qui fait que je ne peux m’empêcher de comparer ma vie à la sienne. Je commence par où pour avoir ce genre de vie moi ? l’homme est où ?

Je me suis débarrassée de mes vêtements, ai attaché une serviette à la poitrine mais la force me manquait de me diriger sous la douche alors je me couchais sur le lit, mon téléphone en main. J’avisais l’heure, il était déjà vingt et une heure passée. Je ne pouvais plus me permettre de joindre Abdoul. Or Dieu seul sait combien j’ai envie de lui parler en ce moment. C’est comme ça quand tu dois partager un homme. Je sais au fond de moi qu’il ne laissera pas sa femme pour moi. Mais je suis complètement ancrée à son port. Je ne me vois pas avec un autre si ce n’est lui. Il occupe mon esprit tout entier.

Je ne pouvais pas l’appeler mais je lui envoyais un message.

Moi : tu me manques tellement ! Comme j’aurais aimé que tu sois avec moi en ce moment surtout que je passe sous la douche.

J’ai envoyé et je me suis finalement levée pour prendre cette douche. Et si je lui faisais un enfant ? Cela me mettra au même niveau que sa femme. J’aurais certes un seul mais ce sera quand même son enfant et nous serons liés à tout jamais. Maman va sûrement sauter un câble en apprenant que je suis enceinte d’un homme marié mais elle va s’y faire. De plus si je lui fais un garçon ce sera le summum. 

En sortant j’avais reçu un message de Abdoul 

Abdoul : tu me manques aussi ma chérie. J’aurais souhaité être la mais ma femme est là c’est compliqué.

Mon cœur se serra ! C’est comme ça à chaque fois quand je lis « ma femme ».

Moi : encore elle ! tu ne peux pas l’envoyer en voyage afin que nous soyons tous les deux ici ?

Abdoul : ça coince un peu

Moi : ça ne fait rien, on se parlera demain 

Abdoul : on fera mieux ! On se verra demain 

Je fus excitée tout à coup 

Moi : à quelle heure ? Au méridien ?

Abdoul : disons 16 heures et oui au méridien. Si tu arrives avant moi prends une chambre et tu m’envoies le numéro par message. 

Moi : d’accord mon amour 

Abdoul : ok je t’aime, prends soin de toi et à demain 

J’aurais aimé que cet échange se fasse par appel mais comme il l’a lui-même mentionné sa femme (mine de dégoût) est là.

J’ai dormi, réconfortée par le fait que nous nous verrons le lendemain.

... ...

Ce matin j’avais pris le soin de choisir une tenue très sexy et coquine que j’ai mis dans mon sac. J’avais le travail matin. À seize heure trente de descendais du boulot et pris la route pour rejoindre le méridien. Je réglais le taxi et j’attendais qu’il me donne ma monnaie lorsque je sentis quelqu’un tirer tellement fort sur mon tissage que j’en eu des vertiges, le taxi démarra automatiquement sans m’avoir rendu ma monnaie. 

« C’est toi la voleuse de mari ? C’est ici que tu viens te faire baiser par mon mari »

Je réalisais avec désarrois qu’il s’agissait de la femme de Abdoul. Elle n’était pas seule en plus, deux autres femmes l’accompagnaient.

Une : une pute comme ça ! Aujourd’hui tu vas comprendre que ce n’est pas le mari de tout le monde qu’on vole.

Elles m’avaient encerclée, j’essayais tant bien que mal de faire abstraction de leurs cris. Je voulais tout juste quitter là et éviter de me donner en spectacle. 

Moi : je n’ai pas de compte à vous rendre, laissez-moi passer. Je rentre chez moi 

Sa femme : oh ! Tu t’es crue où 

En deux temps trois mouvement on me faucha et ma tête cogna voilement le sol, ma vue se brouilla sur le champ.

Moi : aiiiiiie 

La femme de Abdoul s’assit sur moi et commença à faire pleuvoir les gifles. J’aurais voulu me défendre mais les deux autres me maintenaient les bras et les pieds. 

Sa femme (me frappant) : quand tu envoies les messages il faut être bien sûre que c’est à Abdoul tu parles. Sorcière ! Mariam passe-moi la paire de ciseaux.

Elle déchira mes vêtements avec le ciseau en question jusqu’à me retirer le string que je portais. Je criais tellement fort en espérant qu’on nous sépare mais la foule qui était là était juste observatrice. Certains applaudissaient et me traitent de tous les noms de pute tandis que d’autres restaient de marbres. J’entendais des « tu cherches le mari des gens et tu n’as pas la force » ou encore « une pute comme ça...madame il faut bien la frapper » une femme est allée jusqu’à dire « montre bien son con que tout le monde voit ça ». Je sentis tout à coup qu’on m’écartait les jambes. J’essayais de me débattre mais ça ne servait à rien.

Ne me tordais dans tous les sens sous les coups de la femme de Abdoul qui continuaient. 

Sa femme : Fatima passe-moi l’acide que je la défigure. On verra avec quel visage elle ira chercher le mari gens 

Je pris vraiment peur et me mis à lui demander pardon en hurlant.

Moi : pardon...pardon je ne vais plus déranger ton couple. Pardon ne gâte pas mon visage...Abdoul est ton mari je vais le laisser.

Sa femme : tu vas nous foutre la paix ?

Moi : oui oooh tout ce que tu veux je fais 

Les gens riaient autour de nous. J’avais tellement honte. La femme de Abdoul se leva enfin et les deux autres lâchaient mes membres. 

J’étais complètement nue, aucun vêtement sur moi. Même mon caleçon, elle l’avait passé au ciseau. Mes seins étaient à l’air libre. J’étais complètement nue, comme un ver de terre. Je gardais la main sur mon visage pour ne pas avoir à croiser le regard de certains.

« Ma fille, il faut te lever tu vas aller chez toi, ne restes pas comme ça » 

J’ai ouvert les yeux pour tomber sur cette dame âgée qui me regardait avec des yeux tristes. Elle me tendit un pagne avec lequel je me couvrais. Je levais sous les moqueries et les huements de la foule et pris mon sac qui se trouvait un peu loin. Le pagne noué à la poitrine je m’avançais dans l’intention de héler un taxi. La foule se déplaçait avec moi, se moquant et m’insultant au passage. 

Je fus soulagée une fois dans le taxi. Rien ne manquait dans mon sac. J’ai réglé la course et je suis rentrée chez moi. Je n’ai pas eu la force d’aller dans ma chambre. Je m’assis à même le sol au salon et pleurais en criant. Cette femme venait de m’humilier de la pire des façons devant tout le monde en plus, jusqu’à me mettre nue ? J’avais la rage. Pourquoi n’est-elle pas venue toute seule ? Qu’on m’avait lâché les membres qu’elle verrait ce que j’allais lui montrer. Elle ne sait pas qu’elle vient encore plus de m’inciter à briser son couple. 

... ...

J’ai appelé le boulot pour dire que j’étais malade et que je ne pourrais pas venir aujourd’hui. Depuis hier je n’avais pas tenté de joindre Abdoul puisque sa femme avait maintenant accès au téléphone. En parlant de téléphone le mien se mit à sonner.

Moi : allô Maman ?

Maman : qui est ta maman ici ? Charlène Tu es sûre que c’est moi ?

Je retirais le téléphone de mon oreille pour m’assurer que c’était bel et bien à ma mère que je parlais.

Moi : maman qu’est-ce qui se passe ?

Maman : c’est l’éducation que je t’ai donné ça ? Sortir avec les hommes mariés ? Tu as vu comment on t’a déshabiller dans la rue ? Tu as vu comment elles t’ont traitée ?

Moi (la gorge nouée) : de quoi tu parles ?

Maman : imbécile Charlène ! Imbécile encore. Tout est sur vos trucs là, comment vous appelez ça face de book ou quoi. Ce sont les enfants du quartier qui sont venus me montrer. Des enfants que tu as vus naître ici hein...ton cul oooh ils ont aussi vu, devant on n’en parle pas. 

En l’entendant parler de Facebook, j’ai senti le sol bouger sous moi. Non ça ne peut pas être possible. 

Maman (pleurant) : tu as vu comment elles ont écarté tes jambes pour filmer ta féminité ? Charlène tu veux me tuer ? tu as pensé à ton père ?

Ne pouvant plus supporter, j’ai coupé l’appel et j’ai éteint mon téléphone. Je me suis précipitée sur mon ordinateur pour me connecter sur Facebook, le cœur battant. Une célèbre page de la place avait partagé la vidéo avec pour légende « ce n’est pas le mari de tout le monde qu’on cherche. À toutes les voleuses de maris voilà votre collègue, un mot pour elle ». Les commentaires me donnaient envie de disparaitre de la surface de la terre. La vidéo montrait tout de moi, même mon visage.

Je n’en revenais pas. J’avais senti un moment qu’elles m’écartaient les jambes mais ayant les yeux fermés, je ne savais pas qu’elles filmaient. Mon Dieu ! Ma vie est complètement gâchée. Je risque même de perdre mon emploie.

J’ai rallumé mon téléphone pour essayer de joindre Abdoul que sa femme soit là où pas je m’en fiche. Avant même de lancer l’appel je recevais un pressage de lui. 

Abdoul : je viens de voir ta vidéo, comme beaucoup d’autres personnes, y compris mes collègues. Je crois que nous ne sommes plus en mesure de continuer cette relation après que tout le monde ait vu ta nudité comme ça sur la plateforme. Je suis désolé...du courage.

...Hakeen fanti...

Cyrah (tournant sur elle-même) : elle ne décroche toujours pas. Il faut que j’aille la voir.

Moi : c’est normal qu’elle ne décroche pas puisque c’est grave selon ce que tu as dit. Dépêche-toi je te dépose 

Cyrah : je vais m’apprêter

Moi : ok 

Il y’a une vidéo pas très catholique qui se promène sur les réseaux sociaux en ce moment. Je n’ai pas souhaité la voir pour ne pas voir Charlène autrement en plus c’est l’amie de Cyrah, je préfère ne pas la voir nue.

Je me suis dirigé vers la chambre de Cyrah et j’ai ouvert sans frapper. En me voyant, cette dernière a sauté sur sa serviette qu’elle a automatiquement nouée à sa poitrine en se dirigeant vers la douche dont la porte était ouverte. 

J’ai pris tout mon temps en marchant vers cette même douche.

Moi (adossé contre le mur) : ne me dis quand même pas que tu as honte de moi !

Cyrah : bien sûr que non 

Moi : alors c’est quoi le problème ?

Cyrah : j’ai considérablement maigri… 

Moi (la fixant) : donc ?

Cyrah (petite voix) : tu aimais mes formes 

J’avais envie d’éclater de rire mais me suis retenu. Je pensais qu’elle criait à tout bout de champ qu’elle voulait maigrir maintenant ses formes lui manque. À proprement parler elle a juste perdu quelques kilos rien de drastique mais les femmes, vous aimez tellement extrapoler.

Moi : donc tu penses que parce que tu as juste un peu maigri, je ne t’aime plus ?

Cyrah : … …

Moi : Cyrah je ne t’aime pas pour tes formes mais pour toi même. C’est de ta personne dont je suis tombé amoureux et pas de tes formes. Tes formes m’excitent oui, mais qu’elles diminuent en volume ou pas, tu m’exciteras toujours. Retire ta serviette 

Elle a paru hésiter mais la retira quand même.

Moi (passant les yeux sur son corps) : si je n’avais pas fait la promesse de te toucher le jour de notre mariage pour la deuxième fois je serais sans doute en train de te faire crier dans cette douche, tu serais en train de prendre appuis sur les carreaux du mur. 

Cyrah (gloussant) : et si je te donne la permission de rompre cette promesse.

Moi : je n’ai qu’une seule parole madame (empoignant l’une de ses fesses) maintenant habille toi je te regarde 

Elle afficha un sourire et s’exécuta. Ses gestes étaient lents. Je savais qu’elle le faisait pour me titiller et ça marchait en plus. Bien qu’elle soit si innocente, elle me rendait fou. C’était un supplice de la voir passer et repasser en exposant ses fesses sous mon nez. Il faut une très grande maitrise de soi.

Cyrah : prête 

Moi : merci de mettre fin à mon calvaire 

Cyrah : LOL je ne vois pas de quoi tu parles 

Elle ferma le portail et je la conduisais jusqu’à chez Charlène. Je n’ai pas souhaité rentrer histoire de les laisser seules entre amies. Elle se serait sûrement braquée en m’envoyant ou serait honteuse. J’ai embrassé ma reine et je suis retourné chez moi. Oui c’est ça ma vie, boulot-Cyrah-Maison-Assiè ! Je n’ai pas vraiment d’amis ! Mes amis sont mes frères et d’autres qui ne sont pas au pays. Je suis du genre solitaire. La famille passe avant tout. 

Issan : man tu as vu Charlène sur les réseaux ?

Moi : qu’est-ce que cela m’apporterait ?

Kham : ce n’était pas du tout beau à voir. La dame l’a carrément exposée et dans le sens propre du terme. Toute sa nudité je te dis 

Moi : ça suffit ! Si j’avais voulu savoir j’allais tout simplement regarder

Issan : arrange-moi le coup avec elle s’il te plaît, avec ce que j’ai vu la...

Moi (menaçant) : Issan tu n’arrêtes ça tout de suite. Elle traverse surement un moment difficile. Elle a fait des choix pas très recommandés mais nous ne devons pas la juger encore moins que tu sois entrain de la voir comme une fille légère. Maman t’a mieux éduqué quand même !

Issan : pourquoi tu prends toujours tout au premier degré ?

Moi : je ne prends pas tout au premier degré, je te dis simplement ce dont il est question. Tu ne parles pas d’elle comme ça c’est tout. Tout le monde fait des erreurs 

Issan : je me barre d’ici 

Moi : oui prend ce temps pour remettre tes pendules à l’heure 

Kham : c’est comment on se calme non ?

Moi : je suis dans ma chambre 

Comme je l’ai dit, j’ai regagné ma chambre. Il faut parfois être très autoritaire avec ce gars. Il a tendance à prendre tout à la légère. Ils ne devraient même pas être en train de regarder cette vidéo. J’avais oublié que je devais joindre ma mère. Elle m’a laissé pas mal de messages depuis ce matin.

Moi : allô maman ?

Maman : c’est maintenant que tu m’appelles ?

Moi : excuse-moi, je n’ai pas vu le temps passer.

Maman : d’accord, il faut que tu viennes avec Cyrah et qu’on en finisse avec cette histoire pour de bon 

Moi : qu’est-ce qui se passe encore ?

Maman : tous les yeux sont sur nous, les gens attendent que l’oracle confirme ce qui a été dit. Si vous pouvez venir même demain mais dans la nuit 

Moi : pourquoi dans la nuit ?

Maman : Hakeen tu poses trop de question. Venez dans la nuit, comme ça peu de personnes seront au courant de votre arrivée et la nuit même Cyrah pourra aller chez l’oracle sans qu’on essaie de nous en empêcher en nous mettant les bâtons dans les roues.

Moi : bien madame fanti

Maman : à demain alors. 

...Cyrah Elloh...

J’ai dû laisser Charlène avec sa maman pour pouvoir me rendre à Assiè avec Hakeen. La pauvre, elle n’a pas du tout le moral et elle refuse de mettre le pied dehors. Quand je suis sortie de chez elle, les voisins me regardaient du genre c’est ton amie qu’on a vu partout sur Facebook. Voilà le mauvais côté des réseaux sociaux. Tata Justine n’a pas été tendre avec Charlène malgré l’état dans lequel elle se trouve. Elle lui a bien tiré les oreilles. Elle a dit porter plainte contre ces femmes qui lui ont porté main. 

Hakeen : à quoi tu penses ?

Moi : Charlène 

Hakeen (posant sa main sur la mienne) : ça va aller

Moi (me tournant) : ça va maman tu es à l’aise ?

Maman : oui ! Ne t’inquiète pas pour moi...je commence même à avoir sommeil.

Oui maman fait le trajet avec nous. Elle n’a pas voulu me laisser venir toute seule. Elle dit vouloir être à mes côtés. Pour ce qui est de qui sont mes réels parents ils sont juste mes géniteurs, je ne connais personne d’autre que Paul et Laurence Elloh. Ce sont eux mes parents et personne d’autre. J’ai eu une discussion avec mon père. Il y a eu des pleurs mais très vite remplacés par des sourires, c’est comme ça la vie. Je n’en veux à personne car je ne veux pas habiter mon cœur de rancœurs inutiles. 

Je n’ai pas tardé à rejoindre maman dans le sommeil. Hakeen nous a toutes les deux réveillées une fois arrivés. Comme la dernière fois, les salutations furent dans un premier temps cérémoniales et ensuite familières. Nos mamans étaient contentes de se retrouver. Nous avons mangé dans la gaieté. 

Maman Rimê : on va devoir y aller Laurence

Hakeen : aller où ?

Maman Rimê : Chez l’oracle bien sûr 

Hakeen : et qu’est-ce qui va se passer là-bas ? 

Maman Rimê : je ne sais pas

Hakeen : tu ne sais pas et tu l’entraînes là-bas comme ça ? Et si quelque chose de grave lui arrivait ? Je ne suis pas très pour 

Papa Okou : calme toi Hakeen ! Nous savons ce que nous faisons. 

Maman Rimê : laisse-le, c’est toi qui a le temps de lui répondre. Cyrah ma chérie viens. 

Nous étions que des femmes, nana, la maman de Hakeen et la mienne. La mère de Hakeen m’a fait attacher un pagne tout blanc et m’a demandé d’enfiler des sandales puis nous sommes sorties de la concession en marchant pendant assez longtemps. Elle me demanda de garder le silence et de penser uniquement au fait que je partais découvrir qui était ma vraie mère. 

Nous sommes arrivées chez l’oracle et ce dernier me tendit une décoction que je devais avaler d’un trait. C’était vraiment amer mais je m’y soumis en toussant juste après. 

Quelques minutes après, mes paupières devenaient de plus en plus lourdes et je fini par m’endormir. 

Je vivais ce rêve à nouveau mais cette fois ci c’était plus en spectateur. Je me tenais debout près d’un arbre proche du lac et je regardais ce qui se passait comme un film. J’avais d’abord vu ma mère venir, cherchant je ne sais quoi autour du lac. Sûrement cette plante qui permettait d’enfanter comme elle me l’avait dit. Elle était vraiment belle dans sa jeunesse et cette beauté n’a en rien changé malgré l’âge. Puis elle se cacha et une autre femme arrivait avec l’enfant dans ces mains. Je voyais parfaitement son visage, elle était pâle sûrement parce qu’elle venait d’accoucher. Elle posa l’enfant et s’en allait en criant le nom de bonnie. Enfin je vis ma mère discuter avec bonnie pour pouvoir m’avoir. C’est bonnie qui donna mon prénom et c’est encore elle qui me fit cette tache en forme de flemme derrière l’oreille. 

Je revins à moi en toussant bruyamment. Tout le monde avait les yeux fixés sur moi. Ma mère me tapa le dos pour essayer d’apaiser cette toux et la mère de Hakeen me donna de l’eau à boire. Je passais le reste de la nuit dans la demeure de l’oracle et lui fis le récit de ce que j’avais vu. 

...voix off...

Chaque maison avait été convoquée très tôt à la cour royale et chacun se demandait ce dont il était question. Mossane boudait toujours son mari et Amana était toujours égale à elle-même malgré l’ultimatum que lui avait posé son mari le roi Dankwa. Tout le monde avait fait le déplacement et c’est seulement là que l’oracle apparaît, accompagné de Cyrah. Il parla en s’adressant à l’assemblée, les notables y compris. 

L’oracle : voici la fiancée du prince Hakeen, celle qui lui a toujours été destinée, celle qui porte en elle les deux maisons, celle dont la descendance régnera à jamais sur Assiè. 

Les murmures se soulevèrent dans l’assemblée. Cyrah fut invitée à prendre place près de Hakeen et sa famille puis l’oracle se remit à parler.

L’oracle : hier ce qui devait être fait a été fait et nous savons qui est sa mère. Le pagne indiquant la maison Dankwa c’est à dire Amana a été trouvé sur l’enfant...je ne t’accuserais directement Amana. Je laisse ce pendant le livre arbitre. Si tu sais déjà que c’est toi dénonce toi immédiatement. 

Amana toisa l’oracle et tourna son visage vers la foule. 

L’oracle : d’accord 

Il souleva le bâton qu’il frappa trois fois contre le sol. Un grand bruit retenti, un bruit semblable au cri d’une personne. Tout le monde fut surpris de porter le regard sur Mossane, Mossane Kwam qui venait de s’écrouler à même le sol.


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