Partie 3 : Hakeen Fanti

Write by Mayei

...Hakeen Fanti....

Je suis posté au balcon tel un garde qui surveille toute l’étendue du domaine. Le soleil est haut, brille très fort mais le vent est assez doux. Le dos contre les murs, la chemise légèrement ouverte sur la poitrine et les lunettes qui descendre sur le nez, je manipule d’une main mon téléphone. J’entre dans la liste de contacts et lance le numéro de Khamissi, mon cadet. Comme son nom est long ! Je préfère l’appeler Kham d’ailleurs c’est comme ça que c’est enregistré dans mon téléphone.

Cela sonne assez longtemps avant qu’il ne décroche. À la place de sa voix, c’est un « ça ne se passera pas comme ça » que j’entendais au loin, dit par une voie féminine. Ensuite ce fut un « referme la porte quand tu sors » cette fois-ci dis par mon frère et enfin un lourd claquement de porte. 

Je me raclais la gorge 

Kham : le grand c’est comment ?

Moi : c’est maintenant que tu réalises que je suis à l’autre bout du fil ? C’était quoi tout ce bruit ?

Kham : encore le tapage de Arielle. 

Moi (me touchent le nez) : vous n’en avez pas marre ? 

Kham : je fais comment ? Les vieux ont décidé, que je suis qui pour m’opposer ? Tout le monde n’a pas ta force. 

Moi : ce n’est pas de la force mais plutôt de la fermeté mêlée à de la détermination. Faut savoir se faire respecter et envoyer les autres à accepter tes choix. 

Kham : tu ne vas jamais cesser de m’étonner Hakeen. Il y a juste deux ans entre nous mais tu parles comme l’un de nos aïeuls. Je suis sûr que c’est un arrière-grand-père qui s’est réincarné en ta personne.  

J’ai ris à sa remarque. C’est vrai qu’on me reproche souvent d’être “trop vieux” juste parce que j’utilise les bonnes expressions ou que je parle posément. 

Moi : ce n’est pas pour ça que j’appelle. Tout se passe bien là-bas ? Les contrats sont à jours ? Tout ce qu’on doit délivrer ? (Regardant ma montre) pourquoi tu es à la maison à cette heure là ? 

Kham : respire chef respire ! Je gère et Issan est déjà sur le terrain 

Moi : ok sois sûr que tout se passe bien. Et j’oubliais. Appelle ta mère, elle se plaint que tu ne le fasses pas ? 

Kham : pour qu’elle me chauffe les oreilles ?

Moi : c’est entre vous deux...bye 

Kham : on se tient 

J’ai mis le téléphone dans ma poche et me suis accoudé contre la balustrade regardant le paysage. J’étais sensé être au royaume juste pour trois jours et voilà cinq jours déjà que je suis là. Père ne fait que me traîner d’un bout à un autre. 

Ma contemplation fut distraite par ce cortège de jeunes filles vêtues principalement de vert. Je su immédiatement que ces personnes ne venaient autre que de chez les Dankwa. Leurs serviteurs ne portaient uniquement que cette couleur. 

Je me précipitai en bas pour les accueillir et voir de quoi il en était question. Quelle ne fut ma surprise de voir Kiara, la fille de sa mère, comme on l’Apelle communément. 

Elle me regarda droit dans les yeux avant de se baisser avec sensualité, tout doucement. 

Kiara (Prenant une voix suave) : je vous salue prince Fanti 

Moi (courbant le torse) : c’est plutôt moi qui devrais me baisser 

Elle fit un geste à ses servantes qui se dispersèrent. 

Moi : que me vaut l’honneur de cette visite ? 

Kiara (se touchent les cheveux) : oh, j’ai appris que vous étiez présent alors je me suis dit pourquoi ne pas vous payez une simple visite ? Cela fait quand même un bon bout de temps qu’on ne vous voyait pas 

Je souris en lui indiquant de prendre place. Une simple visite mais elle avait pourtant pris soin de se faire une toilette loin d’être simple, une toilette je dirai sophistiquée. Elle avait paré ses cheveux et ses chevilles d’or. Sa robe était magnifique. Je ne crois pas que ce soit aussi simple que ça. 

Nous avons échangé quelque civilité puis elle m’annonça prendre congés.

Kiara : vous devriez passer rendre visite au palais, père parle toujours de vous.

Moi : je le ferai avant mon retour en ville.

Kiara : bien 

En se levant elle fit tomber sans faire exprès son mouchoir qui était posé sur ses jambes. Nous nous sommes baissés au même moment pour le récupérer et Kiara me présenta sa poitrine, dans son décolleté très plongeant. Elle me la présentait comme ça sous mon nez. Pendant un court instant je restais interdit, je suis un homme, la chaire est faible. Et sans vous mentir cette poitrine était alléchante.

Kiara : tu aimes ce que tu vois Hakeen ?

Je vois que le « vous » a disparu. 

Moi : ... ... 

Kiara : fais de moi ton épouse et cette poitrine t’appartiendra, tu en disposeras comme bon te semble.

Voilà ! Enfin le fond de cette visite. 

Moi (me relevant) : sans vouloir VOUS offenser mais une princesse digne de votre rang ne quémande pas l’amour Kiara. C’est encore au prince d’être ébloui par votre beauté et se précipiter aux portes de votre palais. Pour ce qui est de ma part, je me suis pas éblouie et désolé je ne ferai pas de vous mon épouse. Mais au passage, très jolie poitrine, celui qui en aura les faveurs est sera un chanceux.

Kiara (énervée) : tu n’es qu’un goujat. 

Elle se retourna, toute rouge de colère, et se dirigea vers la sortie. 

Moi : attendez que je vous accompagne au moins.

Elle me lorgna avant de disparaître avec une démarche désinvolte. Je ne pus m’empêcher de rire. Elle est sérieuse qu’elle venait carrément ça me forcer à l’épouser ? avec les seins en plus ?
Je riais toujours de ce qui venait de se passer quand ma mère fit son entrée cette fois ci pas du tout majestueuse.

Maman : que faudrait « la fille de sa mère » dans ma maison ? 

Moi (sérieux) : je l’ai faite venir pour lui dire que je voulais faire d’elle ma future femme vue que tu me presses au mariage.

Maman : QUOI ??? TU DIS QUOI FANTI ? 

Je me mordis la lèvre pour ne pas éclater de rire face à sa mine colérique. 

Papa (rentrant à son tour) : Fanti a encore fait quoi ? J’ai encore fait quoi ? 

Maman : ce n’est pas de toi dont je parle mais plutôt de celui-là, debout là-bas !

Moi : je m’appelle Hakeen maman 

Maman : que je ne sais pas ? 

Papa : il a encore fait quoi ? 

Maman : il a décidé de se trouver une femme...

Papa (la coupant) : ah mais c’est magnifique je commençais à me faire des soucis. 

Maman : mais laisse-moi finir...c’est la fille de Amana qu’il a décidé de choisir. Je déteste cette femme odieuse et c’est sa fille que tu veux aller épouser ? Ce ne sera pas devant moi tu as compris. Cette femme est mesquine sûrement que sa fille l’est aussi.

Moi : la dernière fois tu avais pourtant dit que je pouvais la choisir. As-tu oublié ?

Maman : tu veux sentir ma main sur ton corps ?

Elle est bien drôle cette femme.

Moi : ne t’enflamme pas maman. Je plaisantais juste, elle est passée juste me saluer.

Maman (mettant la main sur sa poitrine) : Hakeen ne joues pas comme ça. Quel est ton problème ? 

Moi : je plaisantais ne te fâche pas 

Elle ma tapée avec sa queue de cheval et avec son mari, ont disparu dans leurs appartements. 

Mon séjour a finalement fait une semaine. Le lendemain de la visite de Kiara ce fut autour de Ina. Contrairement à Kiara, elle était venue seule et l’avait joué fine. Cette fille est super belle mais non seulement elle est trop jeune mais en plus, sans offenser qui que ce soit, elle est bien trop mince. Je me suis imaginé un instant faire d’elle ma femme, j’ai eu peur de lui faire du mal en lui faisant l’amour. J’aurais peur de la tourner dans tous les sens comme j’aime si bien le faire ou comment ferait-elle pour supporter mon gabarit ?

C’est avec plaisir que j’ai retrouvé la ville. J’ai garé ma petite voiture dans le parking commun et ai fait sortir mes affaires du coffre. En avançant vers les escaliers qui mènent aux différents paliers, je croisais une demoiselle accroupie. J’ai buté sur ce joli postérieur rebondit qui se présentait à moi. Il ne fallait pas voir la chute qui précédait ce fessier. Je réalisais qu’elle montait des affaires. Ça devait peser bien lourd puisqu’elle avait apparemment du mal avec.

Moi : je peux vous aider ?

Elle se retourna et me présenta son beau visage. Je fus subjugué par sa beauté. Ses lèvres ! Tellement pulpeuse. Mon pouls s’accéléra. Pour la première fois je ressentais un truc assez fort en voyant une femme. 

Elle allait me répondre quand un homme apparu. 

Lui : il y’a un problème ? 

Elle : non...

Moi (me raclant la gorge) : je demandais à la jolie demoiselle si je pouvais l’aider. 

Lui : vous voulez la draguer n’est-ce pas ? 

Moi : si vous confondez la drague et les bonnes manières vous m’envoyez désolé. 

Lui : c’est avec qui que tu fais le gros français ? On vous connait tous dans ce pays. Vous faites le gros dos alors que vous n’êtes que de simple gigolo 

Il avait l’air pathétique. Il devait sûrement être son petit ami. Je me demande ce qu’une personne aussi belle qu’elle peut faire avec un tel personnage. Je n’ajoutais plus de mots et tirai ma valise en passant près deux. 

Elle : aide moi Ethan, c’est trop lourd pour aller jusqu’au troisième 

C’est aussi mon pallier 

Lui : tu exagères Cyrah, prend juste. Cela te fera du sport. Tu vas éliminer un peu de graisse.

Je fus choqué par la façon dont il lui parla. J’attendais une réaction de la part de la fille mais elle ne dit rien. Je n’allais mon plus me mêler de ce qui ne me regardait pas.

Elle s’appelle Cyrah. Dans ma contrée ce prénom signifie princesse et il se permets de la traiter comme chiffon.

...Cyrah Elloh ...

Nous avons fini par tout monter dans la nouvelle maison. Ethan a fini par accepter ma proposition d’aide par rapport au loyer qui est de 600 milles. Deux chambres avec des douches dans chacune d’entre elles. Un très grand séjour, une cuisine de style américain. J’aime par-dessus tout le balcon qui donne droit à une superbe vue panoramique. 

J’étais assise à même le sol pour reprendre des forces quand Ethan est venu me trouver. 

Ethan : tu te rends compte que c’est notre voisin ?

Moi : qui ? 

Je savais pourtant très bien de qui il parlait 

Ethan : mais ce pingouin qui essayait de te draguer. 

Moi : il ne me draguait pas. Il proposait juste de m’aider 

Ethan : en quoi il t’aidait ? Vous êtes venus ensemble ou quoi ? En plus c’est moi qui t’aidais

Moi : comment ?

Ethan : mais en te faisant bruler de la graisse non c’est logique. Je sens que ce voisinage ne sera pas du tout facile. 

J’ai gardé mon calme en pensant au visage de cet homme que j’avais vu tout à l’heure. Je ne pensais pas trouver un homme autre que Ethan beau. Comme le disait Tisha « le gars-là est mielleux ». Il y a une certaine classe qui se dégage de sa personne, même par la façon de tirer la valise. La tête haute, la posture bien droite. Il est...je n’ai pas de mots pour le décrire exactement. Ma première impression a été qu’il a une sacrée présence. Je me demande si les hommes comme lui peuvent poser un regard amoureux sur les femmes comme moi. Mieux je me concentre sur Ethan. 

Moi : ta sœur vient quand finalement ?

Ethan : dans deux jours. 

Moi : oh il va falloir que je vois comment arranger mon emploi du temps au travail comme ça je passe préparer quelque chose pour lui souhaiter la bonne arrivée. 

Ethan (sec) : ce n’est pas la peine on prendra quelque chose sur le chemin du retour 

Moi : oh mais...

Ethan : j’ai dit que ce n’était pas la peine donc ce n’est pas la peine Cyrah. Pourquoi veux-tu toujours me contredire ?

Moi : oh excuse moi...je voulais tout juste aider 

Ethan : tu aides déjà avec la maison ça va comme ça. Jasmine est grande si elle a faim, elle se fera à manger toute seule. 

Moi : ok.

Ethan : tu rentres chez toi à quel moment ? 

Moi : pardon ?

Ethan : je demande l’heure à laquelle tu comptes t’en aller 

Sa question m’a quelque peu froissée pour ne pas dire que cela m’a totalement dépassée. Je lui ai dit que je rentrais maintenant la même. Encore une fois me raccompagner jusque sur la grande voie était au-dessus de ses forces. J’ai pris mon sac et j’ai descendu les escaliers tout doucement jusqu’à rejoindre le parking. Je me suis mise à marcher vers la sortie.

Comme ça, j’ai levé la tête et je suis tombée sur deux hommes au balcon de leur appartement. J’ai reconnu l’homme de tout à l’heure. Il m’a souri en levant son verre. J’ai vite baissé la tête et me suis mise à marcher plus vite que la normale. 

... ... ...

Les fins de mois sont toujours comme ça. Beaucoup de dossier à gérer pour faire les différents points. Chaque société ayant sa période fiscale annuelle, on peut se retrouver avec plusieurs dossiers à traiter et voilà que toute cette semaine je suis rentrée à la maison à pas moins de 21 heures. Aujourd’hui je suis pressée de rentrer car je sais que Charlène y est. Qui dit Charlène dit nourriture. Elle va forcément préparer quelque chose pour me mettre de côté. Ainsi je n’ai pas à réfléchir à que faire pour manger. 

Effectivement en rentrant, je l’ai trouvé s’activant derrière à cuisinière. 

Moi : oh là la...que ferai-je sans toi ? 

Charlène : tu serais tout simplement une affamée. 

Moi : LOL...je vais me débarbouiller et je reviens 

J’ai pris ma douche à la vitesse éclaire et je suis descendue. C’était l’igname bouillie avec des gésiers de poulet dans une sauce tomate. 

Je me suis remplie l’assiette. 

Charlène : Cyrah je vais te taper si aussi reste dans l’assiette. Ce n’est pas toi qui te remplit facilement et tu remplis l’assiette comme ça ? Tu ne pourras même pas dépasser cinq carrés d’igname. 

Moi : aujourd’hui j’ai vraiment faim hein 

Charlène : d’accord je te regarde. 

Voilà un autre coté qui m’étonne. Je suis très vite rassasiée ce qui veut dire que je mange peu que tout le monde mais n’empêche que j’ai toujours cette forme. Hum. 

Charlène a fini par me taper se effectivement je n’ai même pas dépassé cinq boules d’ignames. Elle a mangé le reste. Nous sommes restées devant la télé puis direction la chambre. Il faut vite dormir pour e réveiller à l’heure demain. Elle partait se laver à son tour. Je la regardais se déshabiller. Comme j’aurais aimé avoir son corps. Il est tellement beau, tellement harmonieux. Sans se mentir je suis quelque peu jalouse. Je donnerais tout pour avoir cette forme-là.

Elle tira le tiroir sûrement pour poser sa montre.

Charlène (choquée) : Cyrah !!!!

Moi (sursautant) : qu’est-ce que se passe ? 

Elle brandissait une enveloppe. Je l’ai précipitamment arrachée de ses doigts et j’ai lu dessus. 

« Loyer Ethan » Merde !

Moi (mal à l’aise) : ce n’est rien 

Charlène : ce n’est rien comment ? C’est toi qui paie le loyer de Ethan ?

Moi : mais non, juste la moitié 

Charlène : oh ! Juste la moitié ? l’enveloppe qui est lourde comme ça, c’est que le loyer tout entier c’est comment ? Cyrah qu’est ce qui ne va pas avec toi ? Tu paies le loyer de Ethan ? J’ai l’impression de rêver. Pourquoi tu te laisses faire comme ça ? C’est le seul homme ? C’est pour lui que tu travailles ?

Moi : Charlène je t’ai dit que c’est juste la moitié que je paie. Il traverse des moments et je l’aide du mieux que je peux...

Charlène : il te prend pour sa poule aux œufs d’or dis plutôt. 

Moi : Charlène c’est ma vie ok ? Je décide de comment je la vie. C’est mon argent aussi et encore une fois je décide de comment le dépenser 

Charlène : oh ! 

Moi : oui oh ! Et si les hommes sont nombreux pourquoi tu n’en as pas toi ? 

Charlène : c’est comme ça que tu me parles aujourd’hui ? Je préfère ne pas avoir d’homme dans ma vie que d’être aussi conne et désespérée que toi dans ta relation. Ton manque de confiance en toi te fait faire du n’importe quoi. Tu refuses de comprendre qu’il accentue ton manque de` confiance en toi et en profite pour faire ce qu’il veut de toi. Il te manipule comme il veut...tu es comme son toutou qui réponds au moindre claquement de doigt. Si c’est ça avoir un homme et bien je suis contente de ne pas en avoir. 

Moi : c’est ma vie privée tout ça et le fait qu’on soit amies ne te donne pas le droit de discuter mes choix. 

Charlène (se rhabillant) : ok...je pense que je n’ai plus rien à faire ici. Je rentre chez moi. 

Moi : je ne te retiens pas 

Si elle veut partir qu’elle s’en aille. Toujours à juger ce que les autres font. C’est quoi le problème ? Je fais de MON argent ce que je veux. Si elle n’est pas contente c’est son problème. Du moment où ce n’est pas son argent que j’utilise elle n’a pas son mot à dire. J’aide et je continuerai à aider Ethan du mieux que je peux. Ce n’est pas Charlène qui me fera arrêter. D’ailleurs la personne qui me fera arrêter n’est pas encore née.

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