Partie 42 : le diable est une femme
Write by labigsaphir
- Oui maman, que dis-tu ?
- Dick a de fortes chances d'être libéré ou du moins que certaines charges contre lui, soient revues.
- Mais comment ? Fais-je en me redressant.
Elric qui est en train de conduire, jette un coup d'œil vers moi, ne comprenant rien ; je mets le haut-parleur et me tourne franchement vers lui.
- Son avocat a remis en cause le professionnalisme du laboratoire médico-légal, explique-t-elle.
- Est-ce vraiment possible ?
- Jen, je ne tenais pas à revenir dessus mais...
- A quoi voudrais-tu faire allusion ?
- Au fait que tu ais été adoptée. Tu sais, cela ne change en rien, les sentiments que j'ai pour toi.
- Je sais, je sais, la coupai-je rapidement, mal à l'aise.
- Je suis désolée mais il fallait que je t'explique clairement.
- Humm.
- Etant adoptée, il est impossible que tu ais des allèles communs avec Dick.
- Huhumm.
- Ce qui signifie que les résultats ont été truqués. Cela remet tout le déroulement de l'enquête en cause, à part des preuves évidentes comme le jardin botanique et tout ce qui a trait à la technologie.
- Huhum.
- Selon maître Carlai, il suffirait d'établir un doute, réussir à établir un doute pour que toute l'enquête soit invalidée.
- Et il sera libre, murmurai-je.
- Oui.
- Et par rapport à l'agression d'Allan.
- Il risquerait aussi être blanchi puisqu'il parait évident que les résultats ont été trafiqués.
- Mon Dieu !
- Je suis désolée.
- ...
- Jen,
- Oui, maman.
- Ça va ?
- Oui, soupirai-je.
- Je sais que les derniers mois ont été compliqués mais le plus important a été fait. Tu es libre et c'est ce que nous souhaitions tous. Tu as été blanchi et comme l'on ne peut juger une personne deux fois pour le même crime, c'est la loi qui le dis, il n'y a aucune chance pour que tu en repasses par-là.
- Ok.
- Jen,
- Je te rappelle plus tard.
- Ok.
Elle raccroche, je ferme les yeux et sens la main d'Elric se poser sur la mienne. Nos doigts s'entremêlent d'instinct, je suis heureuse qu'il soit toujours avec moi.
- Chérie,
- Oui, bébé.
- Ta mère a tout à fait, raison. Cette histoire est passée, tu as été blanchie et ne seras plus jamais accusée de quoi que ce soit.
- ...
- Concernant ta mère,
- Elric,
- Jen, excuse-moi mais je ne peux faire autrement.
- Je n'ai pas envie d'en parler.
- Jen, cela fait deux jours que nous sommes rentrés et deux jours que tu te terres à la maison, comme si tu avais commis un crime. Tu ne pourras pas faire semblant. Tu ne pourras fuir éternellement, il faudra bien en parler un jour. Jusqu'à quand, fuiras-tu tes parents ?
- ...
- Tu te poses des questions et c'est normal. Toi et moi, savons que tu as besoin de ces réponses pour avancer. Tu as peut-être du mal à réaliser mais sache que tu n'es pas seule et ne le seras jamais.
- ...
- Jen, il faudra que tu fasses un saut à la ville rose et discute avec tes parents. Par la même occasion, tu devras discuter avec Vayana.
- Vayana est en Angleterre, fais-je remarquer.
- Qu'importe, il faudra percer l'abcès un jour, il le faudra.
- Ok.
UNE HEURE PLUS TARD...
Nous descendons de la voiture, il ouvre la malle-arrière et moi, je l'aide à sortir tous les sachets et les dépose non-loin de-là.
- Chérie, merci.
- De rien, amour ; le regard que nous échangeons est tellement chargé que j'en ai des frissons.
Nous ramassons les sacs et nous dirigeons tout doucement vers la maison en rigolant. Il toque et quelques minutes plus tard, la porte s'ouvre.
- Un revenant, fait-elle en ouvrant grand la porte.
- Bonjour Louhann.
- Donc tu sais même encore que j'existe ?
- Je ne suis pas venu me disputer avec toi, soupire Elric.
- Cela fait trois mois que tu es parti, Elric. Que voudrais-tu que je te dise ? Tu as préféré t'inquiéter pour ta...
- Fais attention à ce que tu diras, dit-il en serrant les poings.
- Faire attention à quoi ? Tu savais que j'étais enceinte mais tu es quand même parti en Angleterre pour t'occuper de cette petite fille. Que te donne-t-elle ?
- Louhann, je ne suis pas venue pour cela.
- Pour quoi es-tu donc là ? N'est-ce pas elle, ta priorité ?
- Louhann.
- Louhann, quoi ? Louhann, quoi ? J'ai tout fait, seule ! Où étais-tu quand il fallait acheter la layette et aménager la chambre du bébé ?
- Arrête d'hurler, Louhann, arrête de faire l'intéressante. Je te rappelle que tu as tout commandé par internet. Tu n'avais donc presque rien à faire.
- Où étais-tu pendant que ton enfant avait des exigences, la nuit ?
- Pardon ?
- Quand j'avais des envies, où étais-tu ?
- Louhann, franchement tu me saoules !
- Si je te saoule, qu'es-tu venu faire ici ? Tu pouvais bien attendre que je t'appelle ou l'hôpital le fasse pour te dire que ton fils est né.
- Louhann, je suis à peine de retour et regarde, je suis encore au seuil de la porte que tu as commencé à faire ta comédie.
- Tchiiiiip !
Elle ouvre la porte en grand, Elric avance. Je la regarde par-dessus son épaule et constate qu'elle affiche un sourire qui disparaît en me voyant.
- Elle ne rentre pas chez moi !
- Louhann, tu veux bien arrêter tes gamineries ?
- Tu as choisi de m'humilier devant elle ? L'emmener jusqu'à chez moi ?
- Ecoute, dis-je à l'attention d'Elric, je vais y aller ; je dépose les sachets sur le sol.
- Non, tu restes là !
- Je suis encore chez moi ! Tu n'as pas le droit de me l'imposer.
- Tu as tout à fait, raison. Voici ce que j'ai acheté pour mon fils, dit-il en faisant rentrer tout ce que nous avions prévu pour lui.
- Au lieu de demander à une femme d'acheter, tu aurais pu m'envoyer cet argent.
- Chéri, va m'attendre dans la voiture, s'il te plait.
- Oui vas-y, lâche-t-elle, ici on ne joue pas à la poupée.
J'ai envie de répondre à ma façon mais le regard que me balance Elric, m'en dissuade. Je serre les dents et tourne les talons.
[ ELRIC ]
- Qu'est-ce qui te prends ? De quel droit ? Attaquai-je aussitôt qu'elle a disparu de notre champ de vision.
- Tu oses me le demander ? Tu demandes à ton affaire-là de t'accompagner jusque chez moi pour me narguer et toi, tu me demandes ce qui ne va pas ?
- Elle fait partie de ma vie et en fera toujours partie.
- Elle ne s'approchera jamais de mon enfant ! Hurle-t-elle en balançant un vas sur le sol.
- Elle fera toujours partie de ma vie, Louhann !
- Non, elle n'aura pas le droit de toucher à mon enfant. Elle n'aura pas le droit de s'approcher de mon enfant. Il s'agit de mon enfant !
- C'est aussi le mien, Lou, c'est aussi mon enfant.
- Snifff...Elric, pourquoi me fais-tu cela ? Éclate-t-elle en sanglots et se tenant le ventre.
Je soupire et ferme la porte d'un geste du pied, je n'aime pas voir les femmes pleurer.
- Lou, pourquoi voudrais-tu rendre tout compliqué ?
- Quand je vais accoucher, je ne voudrais pas la voir à l'hôpital. Elle ne devra approcher mon enfant sous aucun prétexte.
- Lou,
- Si tu veux tellement un enfant, fais-en un autre avec elle et foutez-moi la paix !
- Lou, essayai-je une fois de plus.
- Tu viendras souvent voir l'enfant à la maison, ici. Et seulement toi, pourras entrer chez moi. Je ne voudrais rien d'elle, je dis bien, rien ! Tout ce qu'elle achètera, je renverrai sans hésiter.
- C'est mon enfant et elle, sera ma femme à vie. Tu devras t'y faire, tu le devras !
- Non, je ne veux pas qu'elle touche à mon enfant.
- Et comment crois-tu que je ferai quand le petit devra venir à la maison ?
- Si tu n'arrives pas à respecter mes conditions, nous nous verrons dans un centre de médiation, suggère-t-elle.
- Pardon ?
- Je me suis renseignée, explique-t-elle. Tu pourras venir voir l'enfant là-bas.
- Non, il est hors de question !
- Dans ce cas, oublie cet enfant. De toutes les façons, tu n'en as jamais voulu !
Je fais claquer la porte aussi fort que je peux en sortant. Cette femme est vraiment folle, elle est folle. Je vais retrouver Jen qui est sagement assise derrière le volant dans la voiture
- Je vais conduire, fis-je tout simplement.
- Elric,
- J'ai dit, JE VEUX CONDUIRE !
Elle sort sans un mot, je contourne la voiture et prends place derrière le volant, puis démarre en trombe, dans un état second. Nous rentrons à la maison dans un silence assourdissant, elle fait la cuisine sans en placer une ; je lui en suis d'ailleurs reconnaissant.
QUELQUES HEURES PLUS TARD...
- C'est ton téléphone, dit-elle en me le tendant.
- Merci.
Je prends et regarde l'identité de l'appelant, c'est Louhann. Je le pose sur la table de chevet et tire le drap au-dessus de ma tête. Cinq minutes plus tard, il se remet à vibrer.
- Tu ferais mieux de décrocher...L'on ne sait jamais.
- Je suis épuisé, répliquai-je énervé.
- Et elle, enceinte jusqu'au cou.
- Merci pour ce rappel, grimaçai-je.
Je prends le portable et lance l'appel, quelques secondes plus tard.
- Je crois que c'est le moment, répond Lou, essoufflée.
- Ça va ?
- Comment peux-tu me demander si ça va, alors que j'ai mal ? Hurle-t-elle d'une traite.
J'éloigne le téléphone de mon oreille, sa voix porte, même à travers le téléphone.
- J'arrive !
J'enfile rapidement un pantalon, un T-shirt, une veste et des Chaussures en sortant de la chambre. Je suis dans le séjour et rentre dans la chambre.
- Vas-y, je suis là, fait-elle simplement.
- Merci bébé.
Je sors de l'appartement en courant, récupère mon véhicule et jette un coup d'œil à ma montre : trois heures du matin. J'arrive chez elle moins d'un quart d'heure plus tard, la récupère et direction, le CHU de Limoges.
Elle est directement prise en charge, dès notre arrivée aux urgences. Le monitoring et tous les autres appareils sont utilisés, j'apprends en quelques minutes. Le cœur du bébé semble battre normalement, je suis rassuré de même qu'elle. Elle est mise sous observation, le médecin préfère prendre des précautions.
10 HEURES DU MATIN...
Nous sortons enfin de l'hôpital, je suis épuisé et n'ai qu'une envie : dormir. Après un énième message à Jen, nous prenons le chemin du retour. Selon le médecin, c'était une fausse alerte : les contractions de Braxton X. Je m'écroule sur le lit et m'endors à peine ma tête touche l'oreiller.
CINQ JOURS PLUS TARD...
- Chéri, par-là, je crois, m'indique-t-elle.
Je soupire et vais me garer devant le magasin, il est quatre(4) heures du matin, je n'en peux tout simplement plus. C'est la troisième fois en Cinq jours que Lou me réveille assez tardivement pour ses envies de femme enceinte. Jen a tout naturellement accepté m'accompagner à chaque fois.
Mon téléphone se met à sonner, Jen et moi, nous regardons avant que je ne décroche.
- Oui, Lou.
- Laisse le Chawarma, je veux un sandwich beurre-saucisson, s'il te plait.
- Lou, commençai-je maîtrisant à peine le tremblement de voix, je ne suis vraiment pas d'humeur.
- Ce n'est pas de ma faute, Elric.
- Tu as commencé avec un pot de glace, puis de la viande grillée, puis du Chawarma et maintenant, un sandwich.
- Ce n'est pas de ma faute mais celle de ton enfant, réplique-t-elle.
- Lou, j'en ai marre, ne pus-je m'empêcher de dire.
- Et moi alors ? Demande-t-elle en éclatant en sanglots.
Jen me regarde en faisant les gros yeux, je me calme instantanément et essaie d'apaiser Lou qui a arrêté de pleurer au bout de quelques minutes.
- Ok, je cherche ça.
- Merci.
Je raccroche, nous sillonnons la ville durant une demi-heure avant de trouver un magasin qui en vend et notamment, une station-service. Je gare dans un parking privé, et demande à Jen de me suivre. Nous pénétrons dans l'immeuble, Jen m'attend dans le couloir.
Lou porte une sorte de robe nuit transparente, ne cachant presque rien de ses formes. Mes yeux n'ont pu s'empêcher de faire autrement, elle ne porte pas de dessous. Sa poitrine opulente, bouge au gré de ses mouvements. Elle s'assied lourdement sur le canapé et pose les pieds sur la table.
- Merci, Elric.
- De rien.
- Dis-moi,
- Oui,
- Pourrais-tu me masser les pieds, s'il te plait ?
- Non, je ne sais pas comment faire.
- Je ne suis pas exigeante, tu sais.
- Ok.
Je pose les clés sur la table et me mets à lui masser les pieds, heureusement qu'ils sont propres et sentent bons. A un moment donné je constate que ses jambes sont grandement écartées et son sexe m'est offert. Mon regard ne peut s'empêcher de se balader, je la regarde dans les yeux ; elle ne détourne pas le regard.
- Fais-moi l'amour, ose-t-elle tout simplement.
- Lou, non.
- Si si si le médecin a dit que le sport pouvait m'aider.
- Non, non.
- J'ai essayé avec le piment à haute dose mais il est toujours là.
- Je vais y aller, Lou, dis-je en pensant à Jen, dans le couloir.
Elle se lève et fait glisser les bretelles de sa robe, pour se retrouver comme au jour de sa naissance devant moi.
- Délivre-moi, Elric. Fais-moi l'amour et nous pourrons passer à autre chose.
- Je ne veux pas faire mal à mon enfant et ...ne plus te faire espérer.
- S'il te plait, cela restera entre nous.
Elle s'assied et se met à se masturber devant moi. Les amis, je ne suis qu'un homme...Sans honte, je ramasse les clés de ma voiture et sors de chez elle en courant. Je confirme, le diable est une femme.