Partie 5 : Les escaliers

Write by Mayei

...Hakeen...


Cela fait plusieurs heures que je vérifie les dossiers de livraison. Nous sommes en partenariat avec la plupart des grandes surfaces ainsi que les chaînes de restaurations et d’hôtellerie. Il en va de notre réputation de respecter les dates de livraison pour ne pas créer une mauvaise expérience. Je mets un point d’honneur à rappeler ceci à Issan.

Moi : merde ! 

Nous devions livrer à cet endroit il y a deux jours mais je ne vois pas le cachet de réception, ni le reçu de payement. J’espère de tout cœur qu’il y a dû avoir un changement de date ou je ne sais quoi. C’est Issan qui s’occupe de superviser le bon déroulement des livraisons. 

Je me suis levé de la chaise, le document en main avec l’intention de me rendre à son bureau quand Kham a ouvert la porte. 

Kham : tu partais quelque part ?

Moi : oui retrouver Issan

Kham : allons-y ensemble dans ce cas alors 

Moi : ok 

Nous nous sommes dirigés tous les deux vers le bureau de Issan et sans frapper j’ai ouvert.

Issan : merde ! 

La fille qui était sur ses pieds a bondi tout à coup en baissant sa jupe qui était remontée par-dessus ses fesses. Kham et moi avons donné dos à la scène 

Kham : on ne regarde pas, prenez votre temps

Quelques secondes plus tard, la fille sortait du bureau sans un regard pour nous. 

Kham : ce n’est pas la secrétaire aux ressources humaines ? La fille qui a toujours la mine serrée ?

Issan (soutient) : en chair et en os

Kham : mec tu es dangereux...pimpant comme la pimpance...comment tu as fait ?

Issan : personne ne peut résister à mon charme. J’étais en pleine action là vous m’avez coupé le goût. Vous ne pouvez pas frapper avec de rentrer ?

Moi : sauf que le bureau est fait pour travailler et non pour s’envoyer en l’air 

Kham : je ne suis pas d’accord hein, c’est très bon au bureau, il faut souvent essayer keen.

Ils se sont tapés les mains en éclatant de rire 

Moi : vous êtes cons 

Eux : et toi trop coincé 

Le fait qu’ils l’ai dit ensemble au même moment m’a arraché un sourire. Ils peuvent être fous quand ils le veulent ces deux-là. 

Moi : ce n’est pas tout mais je regardais ce dossier sur Super Co et leur livraison devait être faite depuis deux jours pourtant il n’y a rien qui documente la réception. 

Issan (fouillant dans son tiroir) : tout simplement parce qu’on a fait un autre dossier et que la livraison est prévue pour dans un mois 

Moi : oh ok 

Issan : il faut souffler un peu monsieur tu tends vers le comportement de ton père 

Kham : c’est vrai en plus ! Il faut appeler Diva pour qu’elle te détende un peu.  

Issan : c’est vrai que ça fait longtemps qu’on ne l’a pas vue 

Moi : vous êtes fous, je retourne à mon bureau 

Une fois dans mon fauteuil, j’ai fait plusieurs tours sur moi-même et j’ai fini par contempler la ville à travers la vitre. J’ai sorti mon téléphone de la poche de ma veste et j’ai composé le numéro de Diva. 

Diva : monsieur Fanti...

Moi : comment tu vas ?

Diva : je ne peux qu’aller bien puisque tu t’es souvenu que j’existais 

Moi : ... ...

Diva : allô ?

Moi (me raclant la gorge) : on se voit ce soir ? Toute la nuit ?

Diva : ta position a changé ? 

Moi : non, elle est toujours la même 

Diva : dans ce cas ma réponse est toujours la même aussi 

Moi : tu en es sûre ?

Diva : et certaine 

Moi : passe une belle journée 

Diva : vous aussi monsieur Fanti 

J’ai poussé un soupir d’agacement. Diva est comme son nom l’indique. Belle, aux formes harmonieuses mais peut se montrer très souvent capricieuse. Je l’ai rencontrée comme ça par hasard dans la rue. Je n’ai pu m’empêcher de garer la voiture et de lui faire la cour. 

Mais comme toutes les femmes, le mariage est rentré en compte. Je trouve que l’on pense mariage quand tu respires à travers une autre personne, quand lorsque tu quand tu t’imagines sans cette personne, tu suffoques. Quand sans cette personne tu n’arrives plus à sourire. Je n’avais pas ressenti cela avec Diva...alors pourquoi allais-je me mettre la corde au cou pour ensuite être malheureux ? 

Je lui ai fait comprendre que le mariage ne faisait pas partir de mes projets ni à court terme ni à long terme. Elle a préféré s’en aller et je ne l’ai pas retenue. Il nous est arrivé de se rendre service mais rien de bien sérieux. 

Elle ne veut pas alors je serre elles dents et garde ce qui est entre mes jambes bien au chaud. C’est comme ça, je n’ai pas envie de me casser la tête pour aller à la chasse d’une nouvelle conquête. 

La journée est passée tellement vite à mon goût, jusqu’à ce qu’on se retrouve tous les trois dans le parking en train de se disputer sur qui prend le volant.

Issan : j’ai conduit ce matin déjà donc c’est soit keen ou toi Kham 

Kham : je sais que Keen veut prendre le volant mais il fait genre 

Moi : donnez-moi cette clé qu’on se casse d’ici 

Eux : puisque tu insistes 

Moi : va falloir qu’on fasse un programme qu’on respecte 

J’ai dû me taper les embouteillages interminables. Heureusement que la voiture est automatique, imaginez tout le boulot que j’allais avoir à faire avec les trois pédales. J’étais plus qu’heureux quand j’ai garé à la maison. 

Kham : il n’y a pas meilleur chauffeur que toi 

Issan : tu peux même faire ça demain encore. Je me sens en sécurité quand c’est toi qui conduit 

Moi : c’est ça.

En prenant les escaliers Issan n’a pu s’empêcher de siffler en voyant cette jeune fille de dos. Mais lorsqu’elle s’est retournée, le sourire a disparu. Elle était enceinte et a disparu chez le voisin. Ça m’a paru bizarre mais je n’y ai pas accordé trop d’importance. 

Issan : pourquoi faut-il qu’une fille aussi jolie qu’elle soit enceinte ? 

Nous vivons en collocation mes frères et moi, chacun disposant de sa chambre. Je me suis enfermé dans la mienne histoire de me débarrasser de mes vêtements et me débarbouiller. Je déboutonnais ma chemise quand mon téléphone a sonné. Je fus surpris de voir le nom de Diva s’afficher.

Moi : allô ?

Diva : tu viens m’ouvrir ?

Moi : pardon ? 

Diva : je suis devant ta porte 

Je me suis précipité pour lui ouvrir et effectivement elle était là, souriante. Elle m’a suivie jusque dans ma chambre. 

Moi : je pensais que tu ne venais plus !

Diva : tu n’es pas content de me voir ? 

Moi : si...

Diva : je vois que tu allais sous la douche ? Ça tombe bien puisque c’est du boulot que je viens comme ça. J’ai aussi besoin d’une bonne douche. 

Elle a retiré ses vêtements d’une façon digne d’un vrai strip-tease. Je me suis même assis sur le rebord du lit pour profiter du spectacle. Elle s’est mise carrément nue et m’a déshabillé à mon tour. Elle a pris ma main et m’a attiré dans la douche. Je me suis mis à l’embrasser, un baiser qu’elle a rendu sensuel. Je lui malaxais les fesses en même temps que je l’embrassais. 

Mes doigts sont allés en explorateurs dans son intimité et c’était chaud, humide et glissant. Je me suis séparé d’elle un instant pour enfiler le préservatif et me suis assis sur la lunette des toilettes et l’ai obligé à se mettre à cheval sur moi. Au fur et à mesure qu’elle bougeait je jouais avec ses fesses. J’ai fini par la maintenir par les hanches et prendre bien appuis au sol pour bouger rapidement en elle. Elle n’était plus que gémissements et cris. 

Ma nuit ne sera pas de tout repos

...Cyrah Elloh...

Ça fait plusieurs fois que j’hésite à prendre mon téléphone pour joindre Charlène. Elle me manque terriblement mais il faut qu’elle comprenne que je ne suis pas en train de plaisanter. Il faut qu’elle comprenne qu’elle doit respecter ma relation. Elle non plus n’essaie pas de me joindre donc chacun dans son chacun comme on le dit souvent.

Et si je me faisais de nouveaux amis ? J’ai pris mon ordinateur et j’ai essayé de trouver des sites de rencontre juste pour créer une amitié pas plus. J’ai bien signifié cela dans mon profil et j’ai mis intéressée par hommes et femmes. Il fallait que je mette une photo, j’ai juste mis mon visage parce que si je mets le corps la hum…Je me suis inscrite et j’ai attendu patiemment de recevoir une notification mais jusqu’à ce que je m’endorme, je n’avais rien reçu. Même dans le virtuel je n’ai pas la cote, c’est pathétique. 

Au réveil ce fut pareil pas de notification. J’ai soupiré et me suis apprêtée pour le boulot. J’ai trouvé louis qui sifflotait l’air joyeux. 

Moi : pourquoi es-tu si heureux ?

Louis : non seulement c’est Jeudi, ce qui veut dire que le week-end n’est pas loin mais en plus les virements sont passés 

Moi : lol c’est l’argent qui te rend heureux comme ça ? 

Louis : donne-moi ton salaire si ça ne te rend pas heureuse 

Moi : lol tu es fou Louis 

Louis : fou de toi ma jolie mignonne 

Je me suis mise à rire franchement, il est trop comique ce gars. Toujours à sortir une blague quand on ne s’y attend pas. Co je suis fou de toi. J’ai fait mon travail comme on me le demande. J’ai trouvé toutes les failles pour les sociétés qui en avaient et pour celles qui étaient clean, rien de nouveau. 

Il faut que je songe à me prendre une voiture ou plutôt apprendre à conduire pour pouvoir me déplacer à chaque fois que je veux. Le taxi tous les jours tous les jours-là c’est fatiguant. Je me suis arrêtée au guichet retirer de l’argent. J’ai pris pour le loyer de Ethan et aussi pour les parents en espérant que papa accepte. J’ai envoyé pour junior par orange money. 

Mon téléphone s’est mis à sonner. C’est lui qui m’appelait

Junior : c’est la jolie grande sœur de qui ça ?

Moi : c’est parce que tu as reçu l’argent que tu veux me flatter n’est-ce pas ?

Junior : toi-même tu sais que tu es la meilleure. Pour rien au monde je ne veux t’échanger hein et il ne faut pas penser que c’est à cause de l’argent 

Moi : lol j’ai compris monsieur Elloh 

Junior : je suis sérieux hein 

Moi : j’ai compris non. 

J’ai pris de ses nouvelles et nous nous sommes laissés. Je devais aller remettre l’argent à Ethan. J’ai pris le taxi et me suis dirigée chez lui. N’ayant pas les clés, j’ai sonné et c’est sa sœur qui est venue ouvrir. 

Jasmine : encore toi ? 

Moi : c’est pour Ethan que je suis la 

Jasmine : il n’est pas là

Moi (essayant de rentrer) : mais laisse-moi rentrer que je l’attende à l’intérieur 

Jasmine : pour venir écouter mes conversations et me parler mal ? 

Moi : je me suis excusée pour ça 

Jasmine : ça ne veut pas dire que j’ai oublié 

Moi : c’est urgent Jasmine 

Jasmine : il faut l’attendre devant la porte 

Moi : mais...

Clap

Elle m’a refermée la porte bruyamment au nez. Mais pour qui elle se prend ? Si je m’en vais tout de suite avec ma part du loyer n’est-ce pas que le propriétaire va les foutre son frère et elle de cet appartement et elle fait le gros dos ? C’est seulement à cause de Ethan que je le fais. 

J’étais en colère j’ai essayé de joindre Ethan mais celui-ci ne décrochait pas alors je me suis résolue à l’attendre dans les escaliers. Il était 20h15. 

Après quelque temps à attendre, j’ai entendu des pas alors j’ai levé la tête. Mon cœur s’est mis à battre très fort en croisant le regard du mec de la dernière fois.

Lui : Cyrah ? 

J’ai sursauté en entendant mon nom 

Moi : vous...vous connaissez mon nom ?

Lui : désolé, j’ai entendu votre nom au travers d’une conversation avec votre ami 

Moi : ok 

Lui (me tendant la main) : je m’appelle Hakeen 

Moi : enchantée...vous connaissez déjà mon prénom 

Lui : on peut se tutoyer ?

Moi : bien sûr 

Il me sourit et ce sourire le rendit encore plus beau qu’il ne l’était. J’avais envie de fondre dans ses bras. 

Hakeen : qu’est-ce que tu fais dans les escaliers ?

Moi : j’attends mon ami justement...je l’ai eu au téléphone il ne va pas tarder. 

Hakeen : dans ce cas viens attendre chez moi

Moi : oh non ça ne sera pas nécessaire. Merci 

Hakeen : ok 

Il a ouvert la porte de chez lui et a disparu. J’ai essayé encore de joindre Ethan mais toujours le même résultat. J’étais tellement concentrée à réfléchir sur le fait de me décider à rentrer ou pas que lorsque la porte s’est ouverte j’ai sursauté de peur. 

Hakeen : c’est moi, je viens te tenir compagnie. Voilà...du jus de passion j’espère que tu aimes 

Moi (les yeux qui brillent) : c’est mon préféré en plus 

Hakeen : comme si je savais 

Il s’est assis près de moi et son parfum m’a chatouillé les narines. Il avait changé sa chemise et son pantalon tissus contre un jogging et un t-shirt démembré qui mettait en exergue ses muscles bien formés. Il était parfaitement dessiné. 

Hakeen : alors qu’est-ce tu fais dans la vie ? 

Moi : je travaille en audit 

Hakeen : oh c’est de vous dont les gens ont peur en société là 

Moi : loool mais non, il n’y a pas à avoir peur si tu ne te reproches rien. Et toi qu’est-ce que tu fais ? Hakeen ? Ce n’est pas un nom qu’on entend comme ça 

Hakeen : Cyrah non plus...pour répondre à ta question, je fais un peu dans les affaires, un peu de tout quoi. 

Moi : ok 

Il y a eu un flottement pendant lequel je sentais son regard sur moi alors que je m’efforçais à regarder je ne sais quoi sur mes pieds puis il s’est remis à parler en faisant des blagues auxquelles je riais franchement. 

Moi : tu es toujours aussi drôle !

Hakeen : en fait ce sont les blagues de mon frère Khamissi que je répète comme ça 

Moi : lol...Khamissi ? Encore un autre nom étrange 

Hakeen : c’est com...

“Cyrah ?” 

J’ai tout de suite reconnu la voix de Ethan. Je me suis redressée automatiquement. 

Moi : Ethan 

Ethan (Regardant Hakeen) : qu’est-ce que je vous ai dit la dernière fois ? De rester bien loin d’elle. 

Hakeen : Cyrah je vais rentrer...tu prends soin de toi 

Ethan : ce n’est pas à vous de vous soucier de comment elle prend soin d’elle. Cyrah, c’est dans les escaliers maintenant que tu te fais tripoter ? 

Moi ; tripoter ? 

Ethan : au lieu de chercher à perdre de la graisse c’est aux putes que tu veux jouer ? 

Hakeen : vous lui parlez d’une autre façon tout de suite sinon...

Ethan : sinon quoi ? 

Moi : ça suffit ! 

Ethan : suis-moi...on va régler ça toi et moi 

Hakeen : tu vas le suivre malgré la façon dont il vient de te parler ? 

Moi : ... ... ...

Ethan a ouvert la porte et laissant Hakeen dehors je suis rentrée. Jasmine était assise au salon à regarder la tête. Elle a salué son frère et elle a disparu dans sa chambre. Ethan s’est mis à crier, m’accusant de flirter devant la porte avec le voisin. Le fait que je lui dise que Jasmine m’avait laissée dehors depuis 20 heures jusqu’à ce qu’il arrive à 23 heures, ne l’a même pas touché. Il n’a même pas relevé quoi que ce soit. Je lui ai remis l’enveloppe du loyer. 

Moi : il se fait tard je vais rester ici et rentrer à 6 heures 

Ethan : pardon ? Tu ne dors pas ici, je n’ai pas envie qu’on me mette en prison parce que j’ai tué quelqu’un. Merci pour le loyer mais rentre chez toi

Moi : il est presque minuit...moi seule dans le taxi 

Ethan : Cyrah j’ai dit que Tu ne dors pas ici (ouvrant la porte) va-t’en s’il te plaît 

Moi : Ethan ? 

Ethan : Cyrah disparaît 

Mes larmes menaçaient de couler, j’ai serré le cœur et je suis sortie comme il me de demandait. Je suis resté silencieuse devant la porte à essuyer mes larmes. 

“Cyrah” 

J’ai sursauté en entendant mon nom...Hakeen était devant sa porte. 

Moi (essuyant mes larmes en cachète) : tu fais quoi la ? 

Hakeen : tu pars où comme ça ? 

Moi : chez moi...ici ce n’est pas chez moi ici 

Hakeen : ton copain ne t’accompagne pas ?

Moi : il rentre de quelque part il est assez fatigué 

Hakeen : tu lui trouves des excuses pour ce comportement exécrable qu’il a envers toi 

Moi (m’énervant) : d’où tu le connais et tu te permets de faire un tel jugement ?

Hakeen : ... ...

Moi (soudant) : je suis désolée 

Hakeen : attends là je vais prendre mes clés et je t’accompagne ce n’est pas prudent de te déplacer en voiture à cette heure 

Moi : ce n’est...

Hakeen : pas à discuter...ce n’est pas à discuter

Mal Dans Sa Peau