Partie 64 : petit mensonge

Write by labigsaphir

- Chéri, je vais faire deux trois courses.

- Ok, répond-il de la chambre ; son fils est dans ses bras.

- As-tu besoin de quelque chose ?

- Non, merci.

- Surtout, pas de bêtises, dis-je au seuil de la chambre.

- Comme toujours ; il m'envoie un baiser de la main.

Je sors de la main et décide de faire un tour chez ma copine au lieu de directement me rendre au magasin.

- Ma co'o, tu tombes même bien.

- Ah bon ? Fais-je en l'embrassant.

- Mais oui, je n'avais plus rien dans mon frigo et comme tu as la voiture,

- Tu vas en profiter, complétais-je.

- Voilà, tu as tout compris.

- Où est ton chéri ?

- A Marseille, il est parti un problème de famille, je crois.

- Ah c'est le travail d'un aîné, que veux-tu ?

- Je t'assure.

- Et le petit, où est-il ?

- Chez sa tante.

- Ah oui, sa cousine éloignée.

- Huhum. Autant qu'elle serve à quelque chose, elle passe le temps à plumer son frère.

- Ha ha ha ha c'est au moins sa famille qui mange son argent.

- Tchiiip !

Nous montons dans la voiture et gardons le silence, le temps des manœuvres. J'ai une pensée pour mes hommes restés à la maison.

- C'est quoi, ce sourire ?

- Je pensais à ceux qui sont restés à la maison, dis donc.

- Owouoooo mieux de ceux qui ont une famille unie.

- Mais tu as la même ou bien ?

- Aka, laisse-seulement, il fallait aussi que je dise quelque chose.

- Comme tout bon africain.

- C'est comment, alors ? Tout roule, il parait.

- Ca essaie d'aller mais...

- Mais ?

- Il est toujours sur la défensive avec moi.

- C'est aussi normal. Je t'avais bien dit que la manière de faire était trop brutale, frontale.

- Oui mais cela devait urgent. Si je ne le faisais pas, je le perdais vraiment.

- Est-ce mieux maintenant ?

- Il n'y a que le préservatif qu'il porte toujours, qui me pose problème.

- Ça ira avec le temps. En as-tu parlé à maman ?

- Oui. Nous sommes un peu coincées, je t'assure.

- Mais pourquoi ?

- Tu sais que je suis revenue du Cameroun, blindée.

- Huhum.

- Ma chérie, je ne sais trop quoi faire.

- Comment ça ?

- Elric exige souvent que je prenne une douche avec lui avant de faire l'amour le soir.

- Et en quoi, est-ce gênant ?

- Tu sais que l'on m'a conseillé de faire la toilette avec le Chanvre pour attirer Elric.

- C'est généralement ce que nous faisons, toi-même tu sais.

- Huhum sauf que là, c'est compliqué.

- Explique.

- Tout ce qui est gluant, Elric ne mange que si c'est sa mère qui cuisine. Je ne parle même pas des sauces noires ou jaunes.

- C'est clair qu'il se méfie.

- Huhum.

- Es-tu certaine qu'il ait vraiment fait l'impasse sur l'incident de la dernière fois ?

- Oui, je crois et puis, non, j'en suis certaine puisque c'est lui qui est venu vers moi.

- Si tu le dis.

Mon téléphone se met à sonner, l'appel provient d'un numéro que je ne connais pas. Je fais la grimace avant de décrocher, l'on ne sait jamais.

- Allo

- Bonjour chérie. Comment vas-tu ? A qui ai-je honneur ?

- Tu ne reconnais plus ma voix ? C'est Alban Mintak.

- Ok. Bonjour Alban.

- Chéri, serait mieux ; je mets le haut-parleur de manière à ce qu'elle puisse entendre.

- Tu as mis le haut-parleur. Ne serais-tu pas seule ?

- Si si si si je suis dans la voiture, en fait.

- Ah ok mais pourquoi n'achètes-tu pas l'oreillette ?

- Je l'ai laissée à la maison.

- OK, je comprends.

- Alban, depuis quand es-tu en France ?

- Cela fait à peine deux heures que j'ai pris mes quartiers à l'hôtel. Je suis descendu me chercher une puce, quelques rues plus loin.

- Ok.

- Lou, je ne veux pas faire le mec collant, mais j'avais vraiment envie de te voir.

- Ok.

- Je sais que tu doutes beaucoup de moi, parce que je suis le meilleur ennemi d'Elric. Je ne suis pas avec toi pour l'énerver. Je reconnais qu'au début, je m'étais mis avec toi pour faire le faire enrager. Lou, je t'aime vraiment. J'ai pris deux semaines de congés pour venir te voir. Je suis en gros, là pour toi.

- C'est touchant, Alban. Seulement, je ne sais vraiment quoi te dire.

- Je comprends. Quand pourrai-je venir te voir ?

- Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas. Je te rappelle d'ici 20h et nous en reparlerons.

- Ok, bisous.

- Bonne journée.

Je soupire en raccrochant et me tourne vers elle, complètement dépassée par les événements. La vie est parfois bizarre, vous savez. Très souvent, celui que l'on aime ne ressent rien pour nous alors que l'autre, celui que l'on n'aimerait pas voir, est raide dingue de nous.

- Que vas-tu faire ? Demande-t-elle en s'envoyant un chewing-gum.

- Je ne sais pas mais ce qui est sur,

- Huhum.

- Il ne faudrait même pas qu'Elric sache qu'il est en France.

- Il a quand même le droit d'y venir, s'écrie-t-elle en ouvrant grand les yeux.

- Oui, tu as raison mais Elric ne doit même pas savoir que nous sommes en relation.

- Vous alliez quand même vous marier, Lou.

- Je sais mais bon, le passé c'est le passé.

- Pourquoi ne l'envoies-tu pas voir ailleurs ?

- Je ne sais pas, peut-etre est-il ma porte de sortie.

- Hein ?

- Une garantie pour moi. Si je perds Elric, j'aurais quand même une porte de sortie.

- Tu te sers donc de lui.

- Comme toutes les femmes.

- N'est-ce pas le pote de ton homme ?

- Si si c'est Oan et sa saleté de femme.

- Que t'a-t-elle encore fait ?

- Elle passe le temps à me regarder de haut, comme si elle faisait partie des merveilles du monde. Pff...avec sa cellulite pleine les fesses.

- Je te trouve dure, ma chérie.

- Oh non, il faut entendre sa voix nasillarde et essayer de comprendre ce qu'elle veut dire.

- Eukeeeee.

- Je t'assure que certaines femmes sont terribles, avec les boutons sur la figure comme le haricot moisi.

- Minceeee ! Tu ne l'aimes vraiment pas.

- La dernière fois que nous étions chez Oan, chez eux je veux dire, elle a dit à son mec que je ne méritais pas d'être mère.

- Pourquoi ?

- Parce qu'un jour en allant au cours, j'ai oublié e petit à la maison.

- Toi aussi, Lou.

- Laisse-tomber, cela peut arriver à tout le monde.

- Elle avait aussi raison, hein.

- De quel côté es-tu ?

- Du tien, bien sûr.

- Aka dis juste que tu assures le transport de tes courses.

- Propre !!

Nous sortons de la voiture et nous dirigeons vers le coin des cadis, Oan et sa copine en viennent justement.

- Bonjour les filles, dit Oan en souriant.

- Bonjour ooo mon BF ; je me penche et lui fais la bise juste au coin des lèvres pour emmerder sa copine, qui attache la figure.

- Tchiiip, fait-elle en me regardant dans les yeux ; avec sa figure comme un coup de poing raté.

- Nous sommes venues faire les courses. Ah oui, je te présente ma copine, Brook.

- Enchanté Brook.

- Moi de même.

- On y va ou pas ? Demande sa copine ; celle-là, je ne sais pas qui lui a demandé de l'ouvrir.

- Beh bien sûr. Bonne courses les filles.

- Bonne journée, faisons-nous en chœur.

- Elle ne t'aime vraiment pas, dit Brook.

- Tu comprends maintenant.

PENDANT CE TEMPS...

[ JENEYA ]

- C'est vraiment beau, je l'avoue.

- La gare de Limoges a été sacrée la plus belle des gares de France.

- Ah bon ?

- Je t'assure, dis-je en m'asseyant sur un banc.

- Les jardins autour sont magnifiques.

- Je confirme. Tu parais vraiment à l'Ouest depuis la maison.

- Je suis peut-être fatiguée, le décalage horaire, je pense.

- Et moi, je te dérange avec toutes ces balades.

- Ce n'est rien, ça ira.

Mon téléphone se met à sonner, je souris en reconnaissant le numéro et décroche.

- Hé, cousin, comment vas-tu ?

- Bien, merci mon amoureuse et toi ?

- Bien, merci.

- Et ma nièce ?

- Comme un bonbon.

- Jen, tu as bu ou quoi ?

- Non, je suis une mère responsable.

- Quand pourrais-je passer t'embrasser ?

- Kkrkrkr tu es fou, Rael, je t'assure. Ah ma chérie, si tu étais ici, je ne sais pas si tu supporterais.

- Quoi ?

- Toute la famille me chambre parce que j'étais amoureux de toi.

- Ha ha ha ha tu le mérites, mon cher. Je me rappelle surtout que tu avais des yeux de merlan frit en me regardant.

- Toi aussi, tu t'y mets ? Tu n'es pas sérieuse, Jen.

- Ha ha ha ha ha laisse-tomber ; j'entends des bips.

- Mais où es-tu en ce moment ?

- A l'hôpital.

- Qui est malade ? Ravière, rose, Moisha ou...

- Stop, stop, respire, Jen, respire.

- Mais, fais-je en regardant maman du coin de l'œil ; heureusement qu'elle est occupée à prendre des photos.

- En fait, Maiwenn junior a fait un accident.

- Est-ce grave ?

- Cela aurait pu être pire mais ça va. Je ne sais pas ce qui lui est passé par la tête, il a pris une moto et s'est mis à conduire comme un fou jusqu'à être percuté par une voiture.

- Mon Dieu ! Qu'a-t-il ?

- Une jambe cassée et des cotes fêlées.

- Ca va aller, Dieu veille.

- Les Banimbeck sont des cascadeurs et en passant, il t'envoie le bonjour.

- Tu lui dis aussi Bonjour et surtout prompt rétablissement.

- Ok.

- Attends, attends Rael. Qu'as-tu dit tout-à-l'heure, Banimbeck ?

- Mais oui, Maiwenn Junior est u Banimbeck. Il demande si tu as un problème avec les Banimbeck, parce que les bassa marchent toujours avec les factures.

- Hein, pourquoi ?

- Les Bassa aiment trop les problèmes à défaut de marcher avec les machettes et les Bulu aiment trop les femmes. N'est-ce pas, Banimbeck.

- Ha ha ha ha ha

- Il m'a répondu texto, « C'est ce que tu dis un peu comme ça ? » ?

- Ha ha ha ha ha akia les camerounais, vous êtes terribles. Demande-lui s'il connait une Rustine Minsem.

- Il dit qu'il ne connait pas.

- Rustine Mc Dermott.

- Il dit, non. Pourquoi ?

- Comme ça, pour rien.

- Non, dis-moi la vérité, Jen.

- Comme ça, ne te mets surtout pas martel en tête.

- Ça va, satisfaite ? Demandai-je à Rustine qui venait de s'asseoir près de moi.

- A qui parles-tu ?

- A maman, Rustine, je veux dire.

- Qui est-ce ? Demande-t-elle en entendant son nom.

- Rael, répondis-je en souriant.

- Dis au voyou-là que je vais atterrir sur sa tête d'ici quelques mois, neveu ou pas neveu, avocat ou pas, je serai pire qu'une sangsue.

- Il t'a bien entendu, maman ; je mets le haut-parleur.

- Je t'aime moi aussi, madame Minsem. Revenons à nos moutons, Jen, ma femme.

- Ha ha ha tu es fou, je te jure.

- Que sais-tu de Maiwenn Banimbeck et sa femme, Winnie ?

- Tu es encore dessus ?

- Mais oui, ta question est bizarre, je trouve ; j remarque à cet instant que maman devient aussi blanche qu'une aspirine.

- Qu'y a-t-il, maman ?

- Rien. Pourquoi ?

- Tu es pale. Rael, je te rappelle plus tard, fais-je avant de raccrocher.

- Tout va bien, ne t'inquiète pas.

- Je me suis rappelée avoir entendu le nom « Maiwenn Banimbeck ».

- Où était-ce ? Demande-t-elle vivement intéressée.

- A une fête que donnait son fils, Maiwenn Junior ?

- Où ?

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