Premiers pas
Write by Ionesco
La sonnerie de son téléphone ne se fit pas entendre. Marilyne, une autre de ses conquêtes l’appelait mais il ne répondit pas. Arrivé à son bureau, il prit connaissance de son programme et commença a travailler.
La journée d’Ellyn se déroula paisiblement. M. Amani déposa sa fille à l’université, s’entretint avec Fanie, l’amie proche de celle-ci, puis partit pour le boulot. Ellyn rentra avec Malick qui l’avait appelé et qui se proposa de la raccompagner n’ayant pu déjeuner avec elle. Elle s’enquit des visites et appris un peu déçue que Frederick n’était pas passé. Il ne s’était pas manifesté de la journée. Peut être qu’il appellera se dit-elle. Elle se souvint qu’il n’avait pas son contact et qu’elle n’avait pas le sien.
- « Ca vaut mieux ainsi » pensa-t-elle. De toute façon, j’ai décidé de l’oublier dit Ellyn. Tous les deux jours, Frederick appelait M. Amani pour s’enquérir de l’état de santé de Ellyn et à chaque fois celui-ci le rassurait. Il n’osait pas se rendre chez elle de peur que ce qui l’habitait ne grandisse a la simple vue de la jeune fille. Il ne pouvait décrire ce sentiment et ne le voulait pas. Il pensait sans arrêt à elle malgré qu’il voyait très souvent Aicha, Marilyne et même Carène qui s’en réjouissait.
Cela faisait plus d’une semaine qu’il ne l’avait pas revu. Il n’avait pas son contact pour l’appeler et entendre sa douce voix et n’osait le demander à M. Amani. Il ne savait que faire. Elle lui manquait terriblement. Il avait voulu l’oublier en prenant du bon temps avec ses amantes mais cela n’avait rien donné. Cette fille le hantait avec ses airs de tête en l’air et de rebelle tantôt douce tantôt froide.
- L’université ! pourquoi n’y ai-je pas pensé plus tôt ? s’écria Frederick. Il n’est que 16h. Je peux y être avant la fin des cours. Il décrocha le combiné du téléphone et appela sa secrétaire.
Ariane
- Oui M.
- Annulez le reste de mes rendez vous et appelez Marcel de l’Ucao pour savoir si les étudiants de la licence 2 ont eu cours cet après midi puis prévenez moi. J’attends.
- Bien M.
Quelques minutes après, son téléphone sonna.
- Oui Ariane.
- M. Marcel a confirmé que les étudiants de la licence 2 ont bien eu cours. La fin des cours est prévue pour 16h45 et il est 16h05 vous devriez vous dépêcher M.
- Merci beaucoup Ariane.
Vingt minutes plus tard, Frederick gara sa BMW devant l’université et descendit. Vetu d’un pantalon tissu noir et d’une chemise dans le même ton qui mettait en valeur son teint, il arborait un air de jeune riche trop fier avec ses lunettes de soleil noires. Il se savait admirer des femmes et cela lui plaisait. En véritable don juan, il s’amusait à troubler celles dont le regard s’attardait sur lui. L’une d’entre elles heurta un passant tant elle était subjuguée par sa beauté. Une autre renversa ses affaires tant il la fixa et cela lui fit rire. Il jeta un coup d’œil a sa montre. 16h45. Elles ne devraient pas tarder à sortir. Etant arrêté à l’unique porte d’entrée et de sortie, il ne risquait pas de les rater. Dix minutes plus tard, elles sortirent mais ne le vit pas. Ellyn se dirigea vers une Mercedes grise dans laquelle elle s’engouffra tandis que Fanie lui disait au revoir de la main. La voiture s’éloigna dans la direction opposée a celle de Freddy. Il vit Fanie héler un taxi et il l’interpella :
- Fanie ! cria t-il
Elle leva la tête et le vit avancer les joues toutes rouges.
- Bonsoir M. Foucault.
- Comment vas-tu ?
- Bien, merci et vous ?
- Bien.
- Que faites-vous ici ? Interrogea Fanie surprise de le voir là.
- Heu… au fait, j’aimerais vous parler… d’Ellyn
- Oui ? Qu’a-t-elle fait ?
- Rien de grave. Est-ce qu’on peut s’asseoir dans un endroit pour en parler s’il vous plait ?
- Okay. Pas de soucis.
Ils s’assirent au Chich Kabab à Cocody Saint Jean et commandèrent à boire
- Je vous écoute. Qu’est ce qu’il y a avec Ellyn ? questionna Fanie
- Je ne sais pas trop par où commencer… je suis venu ici dans l’espoir de la revoir et pouvoir lui parler mais elle est partie avec cet homme dans la Mercedes grise. Je crois que je me suis comporté comme un idiot avec elle et qu’elle ne veut plus me voir.
Fanie l’écoutait tout en buvant.
- Elle t’a surement dit que notre rencontre ne fut pas du tout joyeuse car elle s’est presque jetée sur la voie et je l’ai évité de justesse. Tu sais déjà tout ca, excuse moi de t’embêter avec ca.
- Tu l’aimes ?
Frederick garda le silence.
- C’est ça ? insista Fanie
- Je ne sais pas. Je sais juste qu’elle est importante pour moi et qu’elle me manque terriblement. Mais après ce que j’ai fait ce jeudi, je doute qu’elle me laisse l’approcher.
- Qu’est ce qui s’est passé ce jeudi ?
- Je l’ai embrassé et je l’ai ignoré comme s’il n’y avait rien eu.
- Ok je vois. C’est surement pour ça qu’elle ne m’a rien dit, fit Fanie
- Qui est cet homme ?
- Son futur chéri s’il ne l’est pas déjà.
Frederick piqué au vif avait du mal à se contenir.
- Comment s’appelle t-il ?
- Malick. Pourquoi veux-tu savoir tout ça? Tu ne l’aimes pas. Lui par contre si et donnerait tout pour la rendre heureuse. Toi, tu sais juste qu’elle te tient à cœur mais tu ne désires pas t’engager. Alors réfléchis bien à ce que tu veux et si tu la veux, prouve-le-lui. Ellyn est très fragile et sensible alors je ne laisserai personne la blesser ou lui causer du tort.
- Je désire fortement me rapprocher d’elle et avoir un peu plus de confiance de sa part. Mais il faudrait que quelqu’un la ramène à la raison car elle n’a rien à faire avec ce Malick.
- Qu’est ce que tu peux lui offrir toi ?
- Tout ce qu’elle voudra.
- Commence par l’aimer car c’est tout ce qu’elle veut.
Frederick resta perplexe quant à la remarque de Fanie. Lui, Frederick Foucault, amoureux ! Lui- même n’y croyait pas
- Ellyn… Fanie, puis je avoir son numéro s’il te plait ?
- Elle n’appréciera pas que je te le donne.
- S’il te plait Fanie…
- D’accord.
Elle le nota sur un bout de papier et le remit à Frederick.
- Merci beaucoup dit-il.
- Je peux te poser une question ? demanda Fanie.
- Oui vas-y.
- Quel âge as-tu ?
- 25 ans, fit Frederick. Pourquoi ?
- Parce que c’est l’âge limite que je tolère.
Fanie marqua une pause et ajouta.
- Elle ne doit pas savoir que c’est moi qui te l’ai donné sinon j’aurai des problèmes avec elle, okay ?
- Je saurai tenir ma langue ne t’inquiète pas pour ca
- D’accord. Je dois rentrer, il se fait tard.
Ils se levèrent. Frederick régla la note et la mit dans un taxi avant de se rendre chez Ellyn. Il échangea un instant avec M. et Mme Amani puis elle laissa les deux hommes seuls.
- Excuse-moi tonton et Ellyn ?
- Elle est sortie avec un ami.
- De l’université ?
- Non, non. C’est un jeune homme qui lui fait la cour depuis les fiançailles d’Alex. Celui avec qui elle dansait sur la piste.
- Ah Okay et comment s’appelle t-il ?
- Malick Ouattara. Il est ingénieur comptable dans un cabinet au plateau. Il est très respectueux et attentionné envers elle. Quelqu’un de bien.
- Tonton ?
- Oui Freddy ?
- Me permets-tu de fréquenter Ellyn ? dit Frederick d’un trait. Il avait réfléchit à la manière la plus adaptée de lui demander et s’était jeté a l’eau d’un coup.
M. Amani le regarda un sourire aux lèvres.
- Tu t’ai enfin décidé ! C’est bien. Je te le permets. Pourquoi as-tu autant hésité ?
- Parce que je n’étais pas sur tonton et je ne savais pas comment m’y prendre. J’ai peur qu’elle me rejette car cela serait tout à fait normal.
- Je crois que tu ne lui aies pas indifférent alors tente ta chance et tu verras.
- Merci tonton.
Suite à ces mots, il prit congés de la famille et rentra chez lui. Il trouva Aicha dans le salon, la salua brièvement et monta s’enfermer dans sa chambre. Celle-ci offusquée quitta la maison vers 23h, lasse d’avoir attendu son apollon.