Surprise party
Write by Farida IB
Mouriath…
Moi (envoyant un texto) : alors ça va se passer comment ton anniv sans moi pour te l’organiser ?
Nahia (répondant) : dans la chambre toute triste en me remémorant celui des années précédentes.
Moi : ah oui ? Je pensais que Bil allait faire plus que moi cette fois
Nahia : mouais, il me l’a proposé, mais je ne veux rien faire cette année. Il n’y a personne pour me motiver.
Moi : désolée, chérie, l’essentiel est que tu sois en bonne santé.
Dit on se sent comment à 17 ans? Nous sommes à un an de la majorité-là, tu ne seras plus la petite fille de Ma Amou, mais une femme !
Nahia : tu oublies que dans un mois, tu auras le même âge que moi. Attends un peu, tu me diras toi ce que ça fait.
Et puis même à quarante ans, je serai la petite fille de mes parents, je suis la benjamine voyons.
Moi : hahaha, petite fille qui embrasse les garçons en pleine rue. Van vous a vu Bil et toi, tu sais ? Tout le quartier vous a vu d’ailleurs.
Nahia : donc tu causes encore avec Van, après tout ce qui s’est passé ? C’est ta tête qu’il ira vendre désormais et je viendrai frapper ton cadavre en plus.
Moi : krkrkr, il me verra où ? Il me demande tout temps pardon de lui laisser une seconde chance, j’ai son temps ? Je suis occupée avec Yanis (un nouvel ami), yeuuchhh ! Le gars a le lait, on dirait un métis.
Nahia : toi, tu ne vas jamais changer, à peine arriver à Blitta, et tu jettes déjà ton dévolu sur un garçon. Prudence ohhh
Moi : comme toujours chérie, je ne me laisse plus distraire. Il me sert juste de guide touristique, c’est le seul à m’avoir adressé la parole ici. Les autres te regardent comme si tu venais d’une autre planète.
Nous avons fini comme d’habitude avec les potins du quartier.
Nous nous sommes bien installés ici au centre du Togo, Blitta est une collectivité locale confondue en département avec une population estimée près à cent quarante mille habitants répartis dans soixante-sept villages. Ce qui m’étonne d’ailleurs parce que tout est si calme ici, ce n’est pas comme en ville il y a toujours un remue-ménage par-ci par-là. Par contre son climat tempéré et sa verdure me fascine beaucoup. Yanis a promis me faire visiter les hauts plateaux, je sens que je ne vais pas trop m’ennuyer.
J’ai eu un arrangement avec Bil pour l’anniversaire de Nahia, comme notre rentrée est reportée (Paraît-il que le Directeur de l’école a voyagé, la rentrée ne peut avoir lieu en son absence. Franchement, je vais adorer cette ville lol), je serai à Lomé le vendredi et le lundi, je prendrai les bus de KOK transport. Papa m’a donné son accord et le papa de Nahia se chargera de mon transport. Ça m’excite parce qu’elle ne se doute de rien.
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Bilal…
Moi (au bout du fil) : tu es sûr que tu ne veux toujours pas venir à Kiff+ (un bar) ? Toute la bande est là, ils veulent tous te donner un cadeau. Ya même Tina qui est là pour toi, tu sais toi-même qu’elle ne supporte pas la compagnie de Dodji (il s’est fait rabâcher par elle dans le passé).
Nahia (soupire) : je sais, mais je n’ai jamais fêté sans mes sœurs et là, je me sens toute bizarre. Je n’ai pas la tête à faire la fête.
Moi : ok, va voir pour moi si Charles (un ami dans son quartier) est là.
Ça lui a pris trente minutes pour sortir, je parie qu’elle ne voulait même pas voir dehors alors que tout le monde se tracasse en silence à la véranda arrière pour les préparatifs.
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Nahia…
Vraiment, quand B se décide, peu importe ce que tu dis, il ne lâche pas l’affaire. Je ne suis pas sortie de toute la journée de la chambre, de toute façon il n’y a rien au-dehors pour moi. Papa est en voyage et maman à la boutique, ce matin, j’ai adressé une prière à Dieu pour le remercier pour mes un an de plus et pour qu’il m’accorde plusieurs autres.
Amou et Bil m’ont appelé à 00h pour me souhaiter joyeux anniversaire, les parents, Tina et Mouri ce matin. C’est plus que suffisant
Quand j’y pense, il a le numéro de Charles non ? Pourquoi ne l’a-t-il pas simplement appelé ? Pffff
Je me rends à la véranda arrière pour chercher mes tongues.
SURPRISE !!!!
Han !!!
Ils sont là tous bien habillés, Bil et la bande, Mouri, Charles, et quelques personnes du quartier. Les parents ne tardent pas à rentrer mon cœur s’emballe, des larmes de joie ruissellent sur mon visage.
Moi : merci les amis, merci merci ! Papa quand es-tu rentré ?
Papa : depuis ce matin, avec ta jumelle
Moi (prenant Riri dans mes bras) : viens ici traite, tu m’as rien dit
Mouri : si je t’informais la surprise n’aura plus lieu d’être, j’ai convoqué tout le monde.
Moi : je vois bien (saluant tout le monde à tour de rôle), Titi !! Toi aussi, tu fais partie de la bande des traites.
Tina : et comment !! Si c’est pour te voir pleurer de larmes, je le referai avec plaisir.
Arrivé au tour de Bil : ça va toi ? (faisant semblant) Qui t’a prévenu ?
Bil (dans la même lancée) : ta sœur, elle a insisté que nous te fassions quelque chose pour ton anniversaire
Maman : aller ! Venez tous, les repas vont se refroidir, Nahia va te changer. Le photographe doit commencer les prises.
La fête fut belle, maman a commandé divers mets dans un restau puisqu’elle n’avait pas le temps. De la bonne musique, mon gâteau était MAGNIFIQUE.
Le moment que j’ai préféré, c’est la danse avec B (du zouk ouhh), ça, c’est quand les parents se sont éclipsés pour nous laisser entre jeunes.
Quelle soirée ! J’en ai encore des frissons !
Je n’ai pas manqué de remercier tout le monde pour cet anniversaire de rêve, pour leur amour et tous les cadeaux que j’ai reçu. On aurait dit Noël chez les blancs.
Là nous sommes couchées avec Mouri qui me raconte les derniers événements de sa vie, tellement épuisées, nous nous endormies moi avant elle.
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Dans un autre monde…
Je me retrouve dans une sorte de forêt, quelqu’un me poursuit, une dame, je dirais son visage est flou. Je cours de toutes mes forces, mais on dirait plutôt que je ralentis.
Je m’efforce à avancer vers la sortie un coup, je trébuche et je tombe, la dame me rattrape et s’assoit sur moi, elle me sert le coup et en hurlant presque, « tu ne paies rien pour attendre, tu vas mourir si tu ne me laisses pas finir avec lui. Il ne doit pas rester en vie, sinon, c’est toi que je prendrai à sa place. Petite sotte, tu es venue ruiner tout mes plans, je t’aurai ! »
Essayant de me débattre, j’ai commencé à réciter le verset du trône dans mon cœur, quelques secondes après elle lâcha mon cou pour attraper sa tête. Je récite à présent les paroles à haute voix, soudain une force m’envahit et je la repousse avec vigueur. En un clin d’œil, elle disparaît et je me réveille tout essoufflée.
Moi (en sursaut) : A’ouzou billahi mina chaytan rajim (je cherche refuge auprès de Dieu contre satan).
Mouri (paniquée) : Nahia ça va ? Tu n’arrêtais pas de te débattre, je t’ai appelé en vain.
Moi (reprenant mon souffle) : non, non, j’ai fait un cauchemar
Mouri : lève-toi, allons prier et tu vas m’expliquer ton rêve après.
Après la prière, je lui raconte le rêve dans les moindres détails et elle m’a suggéré d’en parler à maman. Elle a raison, ce n’est pas simple.