Une fille trop sexy dans le sanctuaire

Write by FleurdeLhys

Les yeux d’Anna s’illuminèrent. Elle aimait les secrets surtout les plus moches. Et celui-là ; il fallait qu’elle perce à jour celui-là et dans les détails les moindres.

Elle se dirigea vers les autres et déplia sa natte, histoire de dormir un peu. Elle prierait après. On était vendredi nuit et c’était deux jours de pèlerinage. Elle avait tout le temps. En attendant, Morphée réclamait son dû.


Anna dormait du sommeil du juste quand un cri strident la réveilla de son sommeil. Elle regarda sa montre ; il était deux heures du matin.

C’était Léontine qui venait de crier de toutes ses cordes vocales.

-Qu’y a-t-il sœur Léontine ? lui demanda Auguste, le secrétaire adjoint de la coordination.

-Il y avait…Il y avait…J’ai vu un homme…C’était un homme. Léontine, au bord des larmes semblait totalement chamboulée.

-Calme-toi lui dit Amos, le trésorier. Calme-toi sœur Léontine. Vas-y posément.

-Je dormais paisiblement quand j’ai senti une main entre mes jambes, des mains ; des mains moites qui se frayaient un chemin jusqu’à mon intimité. C’est là que je me suis réveillée et j’ai senti un membre dur d’homme contre ma cuisse. Lorsque je me suis mise à crier, il a détalé comme un voleur.

-Christos Santos ! Comment peut on avoir des intentions aussi diaboliques dans un lieu aussi saint que celui-ci s’écria Diane ; l’une des paroissiennes.

Anna n’avait pas réagi mais elle s’était levée. La sœur Léontine avait un haut blanc moulant et une jupe plutôt très mini pour ‘’ce lieu saint’’. L’agresseur avait voulu saisir une opportunité qui ne se présentait pas toujours surtout en de pareils endroits. Un pervers ; en somme un gros pervers ; sans doute ; un de ses paroissiens en mal de sexe ; trop timide ; trop complexé ou trop laid pour draguer normalement une femme. Quelqu’un qui sans doute ne pouvait plus se contenter du savon. D’autres pèlerins s’approchèrent pour grandir le rang des paroissiens de Mivodjo. Il y en avait qui ayant ramassé des pierres juraient comme de beaux diables.

-Nous allons trouver ce fumier ; ce violeur qui s’est infiltré dans la maison de Dieu et lui donner une bonne correction.

-Oui allons-y !

Etaient-ils sérieux ? Où était-ce juste l’émotion ? Comment allaient-ils trouver un parfait inconnu que Léontine elle-même n’avait pas pu décrire dans un parterre de plus de 10.000 pèlerins ?

Anna était tentée d’aller se recoucher au calme mais elle craignait que les autres la traite d’insensible. Elle se mêla à la masse pour poursuivre une quête perdue d’avance.

Elle regarda sa montre 2h15.  Elle sorti son téléphone de la poche de son jean et pour tuer le temps envoya un texto à Christine.

Cette dernière était en ligne. Au moins, elle ne s’ennuierait pas.

Une conversation s’engagea entre les deux jeunes filles :

-Hi Christine.

-Hi Anna

-Alors raconte ? Je suis toute ouïe.

-Hum…Tu lâches pas l’affaire hein coco. Ok. Je vais te raconter mais ça devra rester entre nous. Très fatiguée cependant. Ce qu’on va faire, je t’appelle via whatsap. Peux-tu te mettre un peu à l’écart de ton groupe paroissial ?

Anna regarda les siens : Toujours à la recherche du violeur. Ils étaient si occupés qu’ils ne remarqueraient même pas son absence.

-Oui, je peux faire semblant d’aller aux toilettes. De toute façon ; ils sont très affairés…

-Ah oui ? Par quoi ?

-On s’appelle non ? Je te raconte tout.

-Super

Cinq secondes après, les deux copines se parlaient au téléphone.

 Anna raconta à Christine, l’épisode du pèlerin-violeur-en-mal-de-sexe.

-Nooon ! Ah ça ! J’accuse le coup. On pense avoir tout vu jusqu’à ce qu’une autre aberration vous tombe dessus. Mais cela n’est pas si étonnant hein. J’aurais appris que l’année dernière ; ils ont dû appeler des éboueurs à la fin du pèlerinage pour déboucher les toilettes et les sorties de douche et devine ce qu’ils y ont vu ?

-Des préservatifs ?

-Oui ! Un nombre phénoménal de préservatifs pour un après-pèlerinage. C’est douloureux pour l’histoire de l’église quoiqu’il y ait des choses encore plus douloureuses dont je n’ai vraiment pas envie de me souvenir. Je viens juste de me confesser.

-Moi je veux l’entendre même si je déteste déjà le prêtre qui a eu la primeur de l’information avant moi.

Christine soupira puis dit :

-J’ai fait des bêtises ces derniers jours et je ne suis pas très fière d’en parler. Mais toi t’es comme t’es. Spéciale. J’ai des tas de secrets qui dorment chez toi que je n’ai jamais entendu chez aucune autre de nos amies.

Christine disait vrai. Elles étaient un quatuor de filles dont l’amitié avait survécu aux années passées ensemble au lycée et à l’université. Une amitié consolidée par la croyance en un même Dieu. 

Anna était la moins bavarde et du coup ; toutes se sentaient en confiance à venir déposer à ses pieds, leurs petits secrets sachant qu’aucun jugement ne leur sera appliquée mais surtout qu’aucune des autres filles ne seraient au courant du secret de l’autre. (A suivre...)

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