Vicissitudes : Chapitre 13

Write by Djiffa

AUTEUR : DJIFA BLESSINGS


Maman Issifou

Je suis aux anges ; je sens bien que la mayonnaise prend et que mon plan marche ; Issifou est en train de tomber dans le piège tout doucement. J’attendrai qu’il morde à l’hameçon avant de lui parler formellement de Kadessa. Là, il sera plus réceptif.

Grâce à Dieu Lolita me facilite la tâche ; je suis convaincue que si elle était venue s’excuser, elle serait rentrée auprès de mon fils et ce n’est plus certain qu’il me visite les weekends, ce qui pourrait contrecarrer mes plans ; oh ! Merci Lolita d’être si orgueilleuse ! D’ailleurs elle n’aime pas mon fils ; car une femme qui aime son mari ne peut pas rester si loin de son foyer et s’entêter autant. Je suis certaine qu’elle le trompe avec un autre homme, c’est pour cela qu’elle ne se dépêche pas ; je vais même introduire cette idée dans la tête de mon fils.

J’ai été ravie qu’il ait proposé de ramener Kadessa chez elle. Elle est très intéressée, elle saura l’apprivoiser. D’ailleurs moi aussi je commence par apprécier les nombreuses qualités de cette fille ; je ne doute pas qu’elle fera une bonne épouse pour Issifou. Que Lolita continue à résister ! Son règne est bientôt terminé.

Lolita
Issifou me demande de me rendre chez sa sorcière de mère pour voir ma fille ! Il faut que je trouve une solution à ce problème ; je lui ai dit qu’il devait s’arranger pour m’emmener Fatima chaque fois que je le désire ; il ne peut pas m’obliger à me rendre chez sa mère ! Il m’a répondu en m’envoyant le message que voici :

« Salut Lolita ; au fond tu as raison et Fatima est ta fille ; tu dois la voir autant que tu le désires ; aussi, j’ai réfléchi autrement ; à partir de la semaine prochaine, tu peux rentrer à la maison et Fatima et la domestique reviendront rester avec toi. Bien entendu, dans ce cas, moi je quitte car tant que le problème avec ma mère n’est pas réglé, je ne peux vivre avec toi. Je passerai voir ma fille par moment. Bonne journée »

Je le savais ! Issifou veut que je rentre parce que je lui manque ; même s’il prétend qu’il va quitter la maison, il ne pourra pas résister longtemps. Mais malgré tout, je suis préoccupée. Moi qui pensais qu’il aurait envie de relations charnelles qui le motiveront à m’approcher ! Comment fait-il pour résister depuis plus d’ un mois ? Lorsque nous étions ensemble, Issifou et moi faisons l’amour régulièrement car il en raffole ; alors, comment arrive t-il à tenir ? Pourtant, j’étais persuadée qu’il n’avait pas de maîtresse dehors ; il rentrait tôt et passait ses fins de semaine en famille. Que vais-je faire à présent ? Il m’est très difficile d’aller me rabaisser chez sa mère. C’est au- dessus de mes forces, je ne peux pas. Je sais ce que je vais faire ; je vais accepter sa proposition de rentrer à partir de la semaine prochaine. Mais avant, j’irai le voir demain soir à la sortie du travail ; je me ferai belle et séduisante. Je m’habillerai comme il aime. Ce faisant, il ne pourra pas résister. Il va craquer et quand je vais rentrer, il ne quittera plus la maison comme il avait dit ; je montrerai ainsi à ma belle-mère que j’ai du pouvoir sur mon mari. Jamais de la vie, je ne lui présenterai des excuses.

Issifou
Kadessa est vraiment décidée ; quelle ne fut pas ma surprise quand en sortant du boulot ce soir, je la croise.

- Mais Kadessa, que fais-tu là ?

- Je t’attendais Issifou;

- Tu m’attendais !

- Oui, bien sûr ; ne m’en veux pas mais dans ta situation, j’ai de la peine à te laisser te débrouiller tout seul pour manger les soirs ; je veux t’aider jusqu’à ce que ta femme soit de retour ; j’ai donc concocté un repas que je te suggère de prendre ensemble avec moi.

- Kadessa, ne te dérange pas ; je peux bien manger au restaurant ou chez ma mère ;

- Non, ce n’est pas bien de toujours manger au restaurant car tu ne maîtrises pas toujours ce que tu avales ; il ne faut pas non plus que tu sois la raison pour laquelle ta mère devra cuisiner tout le temps. Tu es assez Grand.Allons ! Ne refuse pas ; c’est juste que je suis comme ça ; j’aime aider.

- Ok, allons-y ; mais si ma femme vient te trouver à la maison, je ne réponds pas de moi.

Nous éclatons de rire et je l’invite à entrer dans ma voiture ; Kadessa est si agréable de compagnie que j’ai du mal à être catégorique avec elle ; surtout que je me sens seul, vraiment seul ces temps-ci. En plus, je préfère manger son repas à deux que seul, on ne sait jamais.

Nous rentrons chez moi et Kadessa me demande où est la cuisine pour chauffer le repas qu’elle a apporté ; après quelques minutes, elle met le couvert et nous passons à table. Pendant que nous mangeons en devisant, je sens mon téléphone vibrer : sûrement un message. Je choisis de lire plus tard.

Nous finissons de dîner ; Kadessa débarrasse la table et lave les plats. Pendant ce temps, moi je me dirige vers le salon et je m’assois ; j’ai bien mangé, Kadessa cuisine divinement bien ; cela fait la deuxième fois que je goûte à son repas. Je la trouve même meilleure cuisinière que ma femme.

Kadessa me rejoint au salon et s’asseyant, déclare :

- Je ne vais pas tarder à rentrer Issifou; tu veux bien me déposer ?

Elle a ses façons de vous parler que j’aime bien ; en plus elle n’est pas envahissante ; j’ai l’impression que je commence à être sous le charme de Kadessa ; outre ce fait, je n’ai pas fait l’amour depuis que Lolita n’est plus avec moi. Je sens déjà le manque. J’ai envie de chaleur féminine. Toutefois, je ne voudrais pas offenser Kadessa puisque je n’ai aucune intention de sortir avec elle. Je fais violence sur moi-même et décide de la raccompagner. Je me lève pour prendre mes clés ; je prends mon portable et je me souviens en ce moment que j’avais reçu un message. Le numéro n’est pas dans ma liste de contacts. Je lis le message que voici : « Issifou, ta femme te trompe, tu n’as qu’à la surveiller et tu verras par toi-même ».

Cette information m’est déplaisante mais je garde mon sang-froid ; je résiste à l’envie d’appeler le numéro qui l’a envoyé. Mais qui peut bien m’envoyer un tel message ? 

Néanmoins, j’avoue que je suis décontenancé car moi-même je commençais à soupçonner Lolita ; je rentre dans la chambre à coucher ne voulant pas montrer mon malaise à Kadessa. Je m’assois deux minutes, histoire de me relaxer avant d’aller la déposer.

Pendant que j’observais cette pause, la sonnerie retentit. J’entends Kadessa me crier qu’elle ira ouvrir.

Lolita
Après le boulot, je rentre chez Adéline et je prends un bain ; je me parfume et m’habille selon les goûts de Issifou. Je choisis de laisser ma moto et je prends un taxi pour conserver ma fraîcheur. Je verrai bien si mon mari ne sera pas content de me voir. Je vais régler notre problème sans pour autant m’excuser auprès de ma belle-mère. Elle sera surprise de notre réconciliation car je sais qu’Issifou ne me résistera pas. Je prie tous les dieux pour le trouver à la maison car il se peut qu’il soit chez sa mère. S’il n’est pas là, j’attendrai jusqu’à son retour.

Je descends du taxi et je remarque qu’il y a la lumière chez nous, signe de présence ; je sonne au portail ; j’attends un moment et une inconnue vient m’ouvrir la porte. C’est une femme, belle et grande que j’ai en face de moi ; je ne la connais pas, je ne l’ai jamais vu ; qu’est-ce qu’elle fait chez moi à cette heure de la journée ? Mon cœur commence à chauffer. Je l’interroge :

- Qui êtes-vous ?

- Madame, prenez la peine de saluer les gens avant de leur poser des questions.

Ce n’est pas possible ! Cette fille est prétentieuse de me parler de la sorte. Je la toise et je rentre dans la maison ; elle me barre le chemin en me demandant :

-qui voulez-vous voir ?

Cette fille a du toupet ! Alors je prends la peine de lui répondre :

- Je suis la maîtresse de cette maison, madame ;

- Quand je suis entrée ici ce soir, je n’ai vu aucune maîtresse ici ; alors, attendez patiemment que j’aille vous annoncer au maître de la maison.

J’hallucine on dirait ; pour qui se prend-elle ? Je ne la gère pas et je continue mon chemin ; je rentre au salon où je croise Issifou qui en sortait. Il est apparemment surpris de me voir ; je lui demande qui est cette femme :

- C’est mon invitée ;

- Ton invitée ? A quel titre ?

- Je n’ai pas de compte à te rendre Loli, surtout pas en ce moment. Déjà que je ne maîtrise plus tes mouvements !

J’ignore les propos de Issifou et j’intime l’ordre à l’inconnue de sortir de chez moi ; comme elle n’obtempérait pas, je me jette sur elle avec rage. Une fois encore, Issifou me mets dehors en me traînant hors de la maison ; je suis désemparée, totalement bouleversée.

Darla
J’ai débuté ma stratégie de déstabilisation du foyer de Lolita en envoyant un message anonyme à son mari de mon second numéro que personne ne connaît à part mes parents; je l’ai fait lorsque j’étais dans le taxi pour rendre visite à une cousine qui est malade et hospitalisée ; sur place, je constate que sa santé s’améliore ; j’ai croisé là-bas son Pasteur qui est venu prier pour elle. Après avoir terminé sa prière, il se lève pour partir ; il sort de la chambre puis revient quelques minutes après et s’adresse à moi :

- Jeune fille, le Seigneur m’envoie vers toi.

Cette déclaration me surprend. Je me demande s’il n’est pas fou ; je ne suis pas spécialement fervente ; je sais que Dieu existe et qu’il a créé le ciel et la terre mais le reste ne m’a jamais intéressé ; en plus ce Dieu quand on le suit, c’est qu’il faut éviter le péché et franchement la vie est trop belle. Le Pasteur poursuit :

- Peux-tu m’accorder une minute ?

J’avais envie de refuser mais cela n’aurait pas été poli ; je savais ce qu’il voulait faire : m’évangéliser. Je connais déjà ça ; j’y suis insensible ; en plus, qui trompe qui ? Ce n’est pas parce que c’est un Pasteur que je dois croire en lui ; ils ne sont pas toujours exemplaires ; la preuve, mon avant-dernier gars était un Pasteur, marié de surcroît. Mais je réponds au Pasteur :

- Ok, j’ai jusqu’à cinq minutes pour vous.
- Allons dehors ;

Nous traversons la cour de l’hôpital et nous nous arrêtons devant sa voiture, très belle d’ailleurs ; il ouvre la portière et m’invite à entrer ; je le savais, il voulait me draguer. Il voulait que je voie sa belle voiture pour m’impressionner. Après c’est pour Dire que Dieu l’a envoyé.

Je m’installe ; le Pasteur commence par une prière ; après, il s’adresse à moi :

- Jeune fille, Dieu me charge de te dire que tu dois changer de vie.

- Ah bon ? Ma vie est comment ?

- Ta vie ne glorifie pas Dieu et tu cours tout droit à la perte ;

Ce Pasteur m’énerve ; que veut-il signifier ? A ma grande surprise, ce type commence à me dérouler ma vie. J’étais toute retournée. Il conclut en disant :

- Il faut changer sinon si tu meurs dans le péché, tu n’iras pas au Paradis ; sache que la mort ne prévient personne. Donne-moi tes mains je vais prier pour toi.

Pendant sa prière, je sentais un sentiment étrange s’emparer de moi ; en un éclair, je revois toutes mes mauvaises actions passées et j’eus des remords.

Le Pasteur me donne son numéro de téléphone, me demandant de lui téléphoner très vite pour la suite.

Je n’ai pas pu résister à cet appel ; deux jours après, me voilà faisant la prière de conversion choisissant Dieu comme guide de ma vie. C’est une décision difficile mais merveilleuse.


Adéline
La première des choses que je fais lorsque je suis rentrée du village est d’aller voir Wilson ; je comptais lui annoncer la bonne nouvelle de la somme offerte par sa Grand-mère et lui demander d’obliger sa famille à payer le reste ; Eric et sa mère ne vont quand même pas dire qu’ils n’ont pas une telle somme !

A Suivre.....

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