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Ecrit par Lilly Rose AGNOURET

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Cette nuit-là, couchée sur mon lit, je reste là les yeux fixés au plafond. Je ne sais quoi penser de cette journée. Et je suis troublée par l'annonce de Pupuce. À quel moment a t-elle décidé d'aller étudier en France ? Jamais elle n'en a parlé.

Je suis là, en silence quand madame arrive dans la chambre. Elle porte une chemise de nuit qui étouffe son gros ventre.

"Je pensais que tu dormais déjà."

"Non, je réfléchis."

"Dis plutôt que tu penses à Miro, oui"

"Et si c'est le cas, je ne vois pas où est le problème."

"Tu rêves vraiment ma belle si tu penses que ses parents vont laisser votre histoire empêcher leur fils de réaliser ses rêves."

"Ça veut dire quoi, Pupuce?"

"Ça veut dire qu'ils te tolèrent simplement parce qu'ils sont basés au Gabon en ce moment. L'an prochain, ils seront dans un autre pays. Et ils ne vont sûrement pas t'emmener dans leurs bagages."

"Je comprends mieux pourquoi tu es tombée dans les bras de Peter, ma chère. Vous êtes tous les deux des imbéciles."

Je me lève du lit et prends la couverture avec moi. Je vais dormir dans le salon. Je pense que je ne pourrai pas supporter cette nuit, ni les pleurnicheries de ma sœur, ni sa mauvaise langue. Je suis vannée. Il faut que je garde l'esprit positif pour la suite.

J'envoie un whatsapp avant de m'endormir.

"Je T''M"

Et je m'endors en ayant la sensation que cette année, jamais je ne l'oublierai.

Deux semaines plus tard.

J'ai l'impression que maman a un enfant de plus dans la maison.

En fait, depuis ce fameux dimanche que personne n'arrive à oublié, monsieur Peter a du mal à rentrer chez lui après les cours. De fait, il vient manger tous les jours à la maison en sortant de Raponda. Donc, quand madame ma sœur arrive à la maison, elle rajoute une assiette à table pour monsieur mon bof. Il est pile à l'heure13h. Il mange tranquille et ensuite, retour en cours. Les deux fois où il n'est pas venu à 13h, il était là à 17h. Je pense que la nourriture de ma mère est tellement bonne, qu'il a dû mal à répondre non aux "invitations" faites par ma sœur.

Il mange et se rempli bien la panse. Pourtant ses attentions vis-à-vis de ma sœur n'ont pas très significatives. Monsieur sort avec Belinda en ce moment. Elle est en 3ème au collège évangélique. C'est la cousine de Suzanne, une de mes amies de classe. Je l'ai appris il y a quelques jours. Parait que Belinda raconte à tout le monde que c'est elle LA TITULAIRE de Peter et que les autres sont des passe-temps. Bref, j'ai partagé l'info avec Julien. Il m'a répondu :

"Sans blague! Mais moi, je viens d'apprendre que Peter est avec Shanty, tu sais celle qui rendait Spyke complètement dingue. Eh ben,figure-toi, que tout le monde les a vus, ou je devrai dire, entendus faire l'amour dans les toilettes au Gymnase Total après le match, mercredi dernier. L'affaire a même dégénérée. Il y avait une certaine Chanice qui elle aussi est une autre des titulaires de ton beau-frère. Elles se sont franchement rentrées dedans après le match. Les gens ont dû les séparer. "

"Sans blague, Julien! Tu rigoles."

"Je te dis que ma source est fiable. Ton bof là, pardon. Je préfère me taire. Je ne sais pas ce que ta sœur est partie chercher dedans."

"Tu ferais mieux de ne pas te poser cette question. Jamais tu n'auras de réponse."

"En tout cas, quand on parle du loup...monsieur arrive manger. Maman ne s'est pas rendu compte que sa cuisine est devenue celle des restos du cœur."

"Oh, Julien! Comment peux-tu dire des choses pareilles!"

"Je le dis parce qu'il ne manque plus que le type emmène sa valise et s'installe dans ta chambre et t'oblige à dormir au salon. Je m'en vais faire un tour. Ce type me sors par les oreilles."

Sur ce, Julien s'en va en évitant soigneusement Peter qu'il croise au portail.

"Comment va la belle Tania?", ma fait Peter en me donnant une tape dans le dos.

Depuis quand suis-je devenue sa potesse!?

"La belle Tania va bien. Attends, je vais chercher ta chérie. Moi, je vous abandonne. Je vais voir mon père."

Je vais chercher Pupuce qui est en train de lire dans la chambre. Elle arrive avec un large sourire au visage. Je ne m'occupe plus du reste. J'ai rendez-vous avec Magloire Akendengue, mon cher et tendre père. En chemin, je fais ma prière. J'aimerais le trouver sobre en arrivant là-bas.

Il habite du côté du quartier Pavé centre social. Je me tape la route à pince car depuis l'année dernière, j'économise sur l'argent du taxi que mon père nous donne chaque mois. Je veux avoir une somme assez conséquente au moment où il faudra faire le bon choix pour mon avenir. Je me suis renseignée sur les études au Ghana et en Afrique du Sud. Je sais combien cela peut coûter. Il faut simplement que quelqu'un de bon cœur, maman ou papa, décide de me suivre dans mon délire. Il faut que je sorte du Gabon. Il est hors de question que je reste ici pour mes études. Je ne me vois pas atterrir à l’université des sciences et techniques de Masuku, pour y aller perdre mon temps. Trop de grèves dans l'enseignement tuent les espoirs des jeunes.

Je veux faire des études d'ingénierie. Je veux avoir mon diplôme et être bilingue pour entrer sans problème dans le secteur pétrolier à Port-Gentil.

Une fois que j'aurais mon premier emploi, j'envoie ma mère à auto-école et je lui paie une voiture. Ensuite, je retape la maison dans laquelle nous habitons. C'est la maison que lui a laissé feu notre grand-père.

J'ai des projets plein la tête et celui qui est là-haut dans le ciel va m'aider pour les réaliser.

Je suis obligée d'enlever mes chaussures en empruntant le chemin boueux qui me mène vers la maison de mon père. Il s'agit d'une petite maison en dur dont la peinture aux murs à besoin d'être rafraîchie.

Je cogne à la porte d'entrée. Le paternel me crie d'entrer.

Je le trouve assis dans le salon. Il semble bien calme et sourit en me voyant entrer.

"Comme vas-tu, ma fille?"

"Je vais bien papa. Et toi."

"Ça va très bien. Comme tu vois, je suis en forme, je suis propre et je n'ai pas bu."

"Je vois ça, le boss. Je suis contente pour toi. Mais, samedi je viendrai faire un peu de ménage dans cette maison. Y a trop de désordre, le vieux!"

"Ah laisse! J'ai chassé la fille qui était là avec moi. Tout ce qu'elle voulait, c'est seulement le lit, le lit, le lit. Incapable de tenir une maison."

"Mais sinon, le vieux, je ne suis pas venue t'écouter me raconter tes aventures au lit, où bien."

"Hummm! Mes filles...toujours en train de faire semblant d'être choquées quand on parle de sexe et après, ça nous arrive là-bas avec des grossesses !"

"Oh, papa! Arrête un peu! Ne mélange pas tout. Je ne vais pas venir raconter mes petites histoires avec toi, ou bien."

"Pardon, tu vas me rendre sourd avec tout ton français-là. Je sais que je peux compter sur toi. Tu as la tête sur les épaules. Celle de ta sœur voyage un peu trop entre mars et la lune."

"Bon, sinon elle te dis bonjour."

"Arrête de mentir, ma fille. Ça ne te réussit pas. Cette fille-là et moi, on se rencontre en route. Elle change de trottoir parce qu'elle a honte de moi."

"Oh! C'est quoi cette histoire? J'étais pas au courant."

"Ça ne date pas d'hier. Toi quand tu me rencontres en route, même si je suis bourré comme pas la peine, tu ne peux pas passer sans t'inquiéter. Elle, elle trace sa route. Je n'en parle pas parce que je ne veux pas me plaindre."

"Ah, le boss, je suis désolée. Je ne savais pas que ça se passe comme ça entre vous. Tu aurais dû me le dire depuis."

"Ah, elle a son père Mbeng, qui est à Total et qui roule dans une grande Mitsubishi Pajero. Moi, je suis dans ma vieille Toyota Corrola. Qui me remarque? Personne."

"Ah, le boss, tu sais que tu es mon cœur! Pour rien au monde je ne t'échangerai."

"Y a que toi, pour me considérer, y a que toi."

"Mais toi-même tu sais que toi et moi c'est l'eau dans l'eau. Tu es l'amour de ma vie, papoumet!"

"Hummmm! La fille que Dieu m'a donnée, là, elle sait baratiner les gens!" me fait-il en souriant.

Je suis heureuse de le voir rire. Un peu plus et il sombrait dans la déprime en me racontant le traitement que lui inflige Pupuce.

"Bon, Tania Akendengué, je t'ai appelé pour t'annoncer une bonne nouvelle."

"Monsieur Akendengué, parle ; je t'écoute."

"Aujourd'hui, ça fait 4 mois que je n'ai pas bu une goutte d'alcool. J compte les jours. Je me sens mieux, tu sais."

"Mais, je vois ça le boss. Félicitations ! Je suis contente pour toi. Tiens le coup cette fois, s'il te plaît !"

"Ça ira, ça ira. Je te promets que ça ira. Voir moins

         
PUPUCE- (tome 1)