Chapitre 2: Solange (Unice) Kenne

Ecrit par Les stories d'une K-mer

***Unice**

Moi (téléphone à l’oreille) : Oui Bonjour madame. Voilà, je vous appelle au sujet de votre annonce

La dame : celle concernant la serveuse ?

Moi (souriante) : oui en effet ! je vous ai fait parvenir mon CV, lettre de motivation ainsi que les documents demandés, mais (gênée) je n’ai pas encore reçu de retour de votre part,

La dame (m’interrompant) : Rappeler moi votre nom s’il vous plait ?

Moi : Solange Kenne

La dame : alors, (silence) Alors oui. En effet nous avons bien reçu votre demande madame, elle est en cours de traitement, et la suite vous la recevrez par email d’ici la fin de la semaine.

Moi : D’accord, merci

La dame : c’est tout bon madame ?

Moi : Oui madame

La dame : Merci et n’hésitez pas à rappeler s’il y a un souci, allez, bonne journée aurevoir ! Clic.

(Soufflant), deux semaines que j’attends ça. Par mail par mail, dites-moi si c’est bon ou pas. C’est pour recruter une serveuse que vous faites tout ce protocole ? Vraiment le pays du blanc hein (me levant).  Je suis allée me changer pour rejoindre mon soi-disant boulot au MacDo. C’est le seul job que j’ai trouvé pour combler mes fins de mois, et ce n’est pas mais alors pas du tout rentable. J’ai perdu la plupart de mes clients (soufflant) depuis que j’ai été virée de mon poste de réceptionniste dans un hôtel chic de Paris. Seuls les vieux sont restés.  Pourquoi on m’a viré ? Bah parce qu’une femme est venue m’agresser en plein service à cause de son mari. Et le scandale n’est pas bien pour la structure, du coup ils m’ont remercié, et avec le sourire, pfff les fils de p*tes.

A 20 heures j’ai libéré le MacDo, pour me préparer pour mon premier client de la soirée. On a rendez-vous dans un motel. C’est un vieux (levant les yeux), ce sont les seuls que je gère pour le moment. Les jeunes et qui payent bien ne trainent pas dans les endroits que je fréquente en ce moment. C’est pour cette raison qu’il me faut me positionner assez vite. C’est-à-dire trouver un boulot « cibleur » assez rapidement. Réceptionniste, Serveuse, c’est ça qui mets en valeur, et non de me tuer dans une cuisine toute la journée où personne ne me voit même. Comment je vends la marchandise si je n l’expose pas ? Pfff

Je suis arrivée avec 10 minutes de retard, le pervers m’avait déjà envoyé trois de ses photos soi-disant « bandantes » pfff, les rides partout. Je me suis pointée devant la chambre, qui n’était pas bloquée.

Moi (la mine froissée) : salut

Le Client (couché sur le lit) : Bonsoir ma jolie (sourire vicieux) Tu es en retard toi

Moi (posant mes affaires) : désolée, problème de circulation (forçant un sourire)

Le client (se redressant) : c’est rien de grave, si tu compense tes minutes en plaisir (sourire vicieux)

J’ai hotté mon manteau, en dessous duquel il y avait mon habit de travaille. J’ai ensuite pris mon sac dans lequel il y avait mes instruments : fouet, bandeaux et menottes. Il a opté pour la formule « soft » c’est donc tout ce à quoi il a droit. Les vieux pervers de son genre aiment quand on les domine, et c’est ma réputation.

Moi (me retournant fouet en main) : On va commencer (le fixant) Tu es prêt ?

Le client : je n’attends que ça ma belle

J’ai donné un coup sur le bord du lit comme un test

Le client (sursautant) : oh ! (Rigolant) va y doucement ma jolie

Moi (passant le fouet de son visage à ses pieds) : je sais être soft mon grand (ton dur) retourne toi

Il s’est exécuté comme un enfant à qui tu fais des menaces. Je lui ai appliqué un coup sec sur les fesses, il a poussé un cri (rire). « Tu n’as encore rien vu » c’est ce que je me répétais en tête. Il s’est ensuite remis sur le dos. Je lui ai passé les menottes que j’ai scellées sur les barreaux du lit. Toujours muni de mon fouet, je suis descendue du lit en lui faisant une danse sexy sans musique. Entre deux, je lui caressais le bidon (vendre) et sa kikinette avec le fouet tout en lui administrant de petits coups. Il n’a pas tardé à durcir. Il s’agitait, se tortillait on aurait dit un ver sur lequel on a mis du sel.  Après 15 minutes de souffrance, j’ai abandonné le fouet et je me suis mise au-dessus de lui, pour les frottis (rire) à un rythme très doux, de quoi lui voler quelques petits gémissements. J’ai ensuite défait mon soutien en exposant ma nudité sous son regard dévoreur. A peine il y prenait plaisir, que je lui ai bander les yeux.

Un peu de lubrifiant, un Blow job, et hop il a libéré le quaker (rire). C’est tout ça qui est bien avec les vieux, aucune endurance, le travail devient plus facile (rire). Je me suis levée de là en direction de la salle de bain pour me nettoyer, me refaire une beauté avant de sortir de là en vitesse. En récupérant mon téléphone, j’ai vu un message selon lequel , le second client a annulé (énervée), Merde !

Le client (toujours allongé) : Il y a un souci ?

Moi (forçant un sourire) : Non ça ira merci

Le client (sur le tas) : euhh, j’ai des amis qui pourraient solliciter tes services, seulement ils sont un peu plus exigeants que moi

Moi (intéressée) : commet ça ?

Le client : ils sont partisans des parties à plusieurs, ils prennent plaisir à regarder

Moi (écarquillant les yeux) :

Le client : si tu as d’autres amies, (souriant) qui utilisent des gadgets (rire), ils seront preneurs, mais faudrait être deux ou euhh trois , tu vois le genre ?

Moi :

Le client : C’est Quatre fois le prix

Moi (du tic au tac) : Pour toutes ?

Le client : Non pour une !

Mon cœur s’est mis à battre plus vite que la normale. Ehh l’argent ehhh !! l’argent, je ne demande que ça , l’argent. Mais pour ce genre de choses je ne sais pas si je suis prête.

Moi (souriante) : L’offre me tente, mais laissez moi le temps d’y réfléchir

Le client (essayant d’être séducteur) : Prends ton temps ma belle !

Je suis sortie de là en vitesse. Sur le chemin du retour je ne pensais qu’à ça. Quatre fois le prix ? Pour Une personne ? Donc dans les 300 -500 € pour à peine 2heures ? Je suis où pour refuser ? (M’arrêtant en pleine route) Mais coucher avec d’autres filles ? (Secouant la tête) Non ! Non ! Certes je vends mon corps, mais ça, hum, non je ne suis pas prête. C’est comme ça que ça commence, après ce sera quoi ? Le derrière ? (Posant ma main sur la poitrine) EHH Solange ! C’est toujours l’argent que tu cherches ?

J’ai continué à pieds jusqu’à l’arrêt Tram. Pendant tout le trajet je ruminais, à me poser mil et une question. (Soufflant) ça n’a pas été mon choix vous savez ? Je n’ai pas choisi cette vie, elle m’est tombée dessus et j’ai dû l’accepter.

Quand j’étais au lycée, j’ai fait la rencontre d’une fille, qui du jour au lendemain est devenue « riche ». Elle ramenait des sacs chics, les téléphones high tech, les chaussures dernières sorties, de quoi alimenter ma jalousie, et mon envie de luxe. Pour les filles de « notre » genre elle était bien avancée. Je n’étais qu’une fille des bas quartiers, dont les parents se démerdaient ça et là pour joindre les deux bouts, en plus je ne suis pas le seul enfant, donc l’argent devait être réparti entre mes deux frères et moi.

J’ai commencé à manquer du respect à mes parents, leur reprochant de ne pas assez en faire pour me mettre à l’aise, je rentrais tard, je n’étudiais plus. Mon échec a suivi sans toute fois surprendre personne. Ajouté à tout ça ma puberté (soufflant), j’étais vraiment devenue un fardeau. Mon père a pété les plombs un jour et m’a frappé, je suis directement allée aux services sociaux, je n’avais que 14 ans. Il s’est fait arrêter, et on l’a menacé, ma mère avec, étant donné qu’elle a assisté à la scène sans me venir en aide.  Les coups n’étaient pas violents, c’est juste que j’en avais marre de ma vie précaire, et que le système des blancs favorise les enfants. Je me souviens que ma mère m’a menacé de me renvoyer au Cameroun, j’ai pris peur et j’ai fugué pendant 2 jours. Les deux jours qui ont détruits ma vie. Je voulais savoir comment mon aime gagnait de l’argent ? Et bien j’ai sû.

Cassandra c’est son nom. Elle avait 2 ans de plus que moi, donc 16 ans. Le soir de ma fugue elle a accepté m’héberger chez elle en cachette. Au milieu de la nuit, elle m’a réveillé, m’invitant ainsi à faire le mur avec elle. J’étais vêtue d’un jean, un haut et d’une cagoule, je m’en souviens comme ci c’était hier. Elle n’avait qu’une robe en dessous de laquelle a omis de mettre les sous-vêtements m’étais-je dis.  Elle avait visiblement rendez-vous avec un Monsieur, plus vieux qu’elle. Elle m’a dit je cite « voici ce que je fais, c’est notre secret, observe bien, et tu apprendras » Dans la ruelle, le monsieur avait garé une voiture dans laquelle est entrée, je me suis bien cachée afin qu’on ne me voie pas. 20 minutes plus tard elle est descendue du véhicule avec Deux billets de 10€ et un de 5€. J’étais sur le choc, et elle déjà bien imprégnée se moquait de moi. Le lendemain je ne suis pas allée en cours, elle si. Le soir elle a fait la même chose. 

Le séjour de mon père en cellule lui a valu son boulot, et le salaire de maman seule ne suffisait plus pour nos quatre bouches, mais on a tenu le coup, jusqu’à mes 18 ans, où j’ai décider d’abandonner l’école pour me trouver un boulot, je n’avais même pas mon bac. Bien sur que mes parents étaient contre, mais la fille entêtée que je suis ne les a pas écoutés. Je me suis faite couper les vivres, j’étais majeure donc pouvais m’assumer, c’est ce que mon père m’a dit. Je n’avais aucune issue. Je suis retournée voir Cassandra qui elle avait laissé tomber les cours un an auparavant, tout semblait aller bien pour elle, vu qu’elle avait déjà son appartement, et se gérait comme une grande fille à seulement 20ans. (Secouant la tête)

C’est comme ça que j’ai eu mon premier client, ensuite un second, et ainsi de suite. J’ai fini par prendre goût. Je suis passée de Solange Kenne à Unice Kenne. Unice c’est le nom que je donne à mes clients. Je ramenais les sous à la maison, sans trop expliquer comment je les ai eus. Maman en était fière, et papa aussi. J’jusqu’au jour où l’un de mes clients, s’est avéré être l’ami de mon paternel. C’était ma fin, ce fut mon déclic. J’ai été régner, totalement régner. Snif. La vie facile hein. Je suis même retournée sur les bancs pour passer mon bac, que j’ai eu avec beaucoup de difficultés, je pensais avoir la clémence de mes parents mais en vain. Je ne suis pas une grande battante, J’ai jeté l’éponge après une seule tentative.

A 19 ans je devais payer un loyer, me nourrir, me vêtir, me soigner, snif. Le pays es blancs ? De la même façon que la loi protège les mineurs, c’est aussi comme ça qu’elle responsabilise les « majeurs ».  Puis j’ai suivi une émission sur les « prostituées déguisée ». C’est comme ça que j’ai commencer à chercher les boulot « cibles ».  A 24 ans seulement je ne compte plus mes exploits.

J’ai passé ma nuit à me retourner dans tous les sens sur le lit, je n’avais pas encore digéré la proposition de mon client. Je ne peux pas en parler avec Cassandra (soufflant) On a eu quelques ennuis depuis que j’ai décider de faire cavalier seule. Elle ne mange plus sur mon dos et ça l’énerve (lavant les épaules) dans le business il n’y a pas de sentiments. J’ai pris mon téléphone et ai appelé Mya (rire). On ne joue pas dans la même catégorie, mais peut-être elle pourrait avoir une piste pour moi

Mya : Allô ?

Moi (gênée) : Salut la Tismé camer, on dit quoi ?

Mya (sèche) : Tu veux quoi Unice ?

Moi : Ekiéé, c’est quelle façon de me répondre ça ?

Mya : Solange, tu veux quoi ?

Moi : Donc je ne peux pas t’appeler pour te saluer ?

Mya : Nous sommes amies ? Parle pardon, je n’ai pas que ça à faire

Moi : oh ! Donc parce que tu as un peu tu te permets de traiter les gens de la sorte ?

Mya : C’est tout ce que tu avais à dire ? Clic.

(Regardant mon téléphone) Je rêve ou alors elle vient de me raccrocher au nez ? (Tapant des mains) Pour une fois (levant l’index) Une fois que je t’appelle, tu ne prends même pas la peine de bien me répondre, Non madame l’Héritière se permet de faire de tout le monde son marche pied ? D’accord.  Si c’est toujours à cause de l’histoire de Nolan là, qu’elle se tienne prête, parce qu’on ne va pas en rester là, Tsuuiippp. J’ai balancé le téléphone sur le lit avant de le reprendre pour lancer un appel

Moi (vexé) : Allô ?

(Respiration) :

Moi : Allô ?

Nolan : Oui Nice, Je te rappelle s’il te plait, donne-moi 5 minutes

Moi : ok. Clic

J’étais tellement remonté que je n’ai pas pu attendre qu’il me rappelle. Je lui ai fait un message.

Moi (par message) : c’est par rapport à Mya. J’attends ton appel, bisou. 

Le bonheur à tout pr...