Chapitre 26 : A Renaissance.
Ecrit par Benedictaaurellia
Chapitre
26 : A Renaissance.
Judith
(Maman Mel)
Quand
j’entre dans le hall du centre, je me sens tout de suite à l’aise. Cela
m’étonne parce que ce lieu n’a rien des lieux raffinés que j’ai l’habitude de
fréquenter.
C’est
propre oui, chaleureux oui. Mais ce n’est class.
Peut-être
est-ce cette chaleur que dégage les lieux qui me met tant à l’aise.
Sur
les murs, je vois les photos de nombreuses femmes que je devine être des
membres du centre.
Au
comptoir dans le hall, je vois trois (3) vieilles dames qui bavardent gaiement.
Elles ont l’air d’avoir à peu près le même âge, je dirai à peu près la
quatre-vingtaine. Une d’entre elles est assise tandis que les deux autres sont
debout.
Quand
nous entrons, je vois Ainara qui s’élance vers elles et va enlacer la vieille qui
est assise.
Je
devine qu’elle doit avoir un lien particulier avec elle.
Après
l’avoir salué, elle enlace ensuite les deux autres qui répondent à son
étreinte.
Elles
nous les présentent ensuite.
Ainara :
mes mamans je vous présente Mélanie, une amie d’Orlane et sa maman Judith.
Madame LATEVI je vous présente mes mamans. (Les désignant une à une) Voici
maman Nana ou Joanna, maman Ahouefa et maman Mireille.
Mel
et Moi : Bonjour mamans.
Elles :
Bonjour les enfants. Comment vous allez ?
Quand
elles me regardent, surtout celle qui est assise, Mireille, j’ai l’impression
qu’elles arrivent à lire jusqu’au plus profond de moi.
Tout
mon passé refait surface et j’ai alors honte.
Je
me sens alors mal à l’aise dans le tailleur sur mesure que j’ai porté. Tous ces
vêtements sur mesure, cette classe que je m’évertue à présenter en apparence
alors qu’au-dedans, je ne suis qu’une pauvre femme.
Quand
elles me regardent, j’ai l’impression que c’est cette jeune fille de vingt ans
qui vendait des oranges au bord de la route qu’elles voient et non la grande
femme d’affaires que je suis aujourd’hui.
Mélanie
au contraire semble à son aise. Pour une fois, je suis contente qu’elle m’ait
désobéi et ait juste porté un jean et un top avec des basquets.
Je
cache ma gène en détournant le regard et écoute les explications que nous donne
Ainara.
Ainara :
Nana, comme nous l’appelons tous ici est la cofondatrice du centre Renaissance.
Elle l’a fondée avec la maman de Ruth. Cette dernière est morte et depuis c’est
Nana qui gère le centre avec Ruth. Ruth a passé les trente (30) dernières
années en France où elle dirigeait la cellule mère de Renaissance. Elle est
rentrée il y a un peu moins d’un an et elle codirige avec Nana actuellement. Ma
Ahouefa et Mireille sont des formatrices du centre. Les trois sont un peu comme
nos piliers. Voilà un peu l’histoire.
Pendant
qu’elle parlait, je sentais que le regard de Mireille ne me quittait pas. Elle
me met vraiment mal à l’aise et je ne comprends pas pourquoi. Pourtant, son
regard n’a rien d’hostile.
Après
le petit historique qu’elle nous a fait, elle nous fait faire le tour du
centre.
A
cette heure, les pensionnaires sont de repos. Certaines se reposent à l’ombre
des arbres de la cour alors que d’autres discutent avec leurs formatrices.
Ainara
nous expliquait un peu le fonctionnement des ateliers quand une jolie petite
fille de cinq ou six ans vient se jeter dans ses bras. Sans se soucier du sable
que la petite avait sur elle ou de ses mains pleines de terre, Ainara la
récupère dans ses bras et la fait tournoyer. Elles rient toutes les deux aux
éclats quand j’entends une petite voix dire :
… :
Moi aussi tata !
Quand
je baisse les yeux, je vois un petit garçon à ses pieds.
Allez
viens là lui dit-elle. Elle se baisse et descend la petite et fait ensuite
tournoyer le petit garçon.
Elle
s’amuse ensuite avec eux quelques minutes et les regarde ensuite partir vers
d’autres enfants.
Moi :
Ils ont l’air de t’apprécier.
Elle :
Oh madame, vous savez, les enfants ne sont pas compliqués. Ils cherchent juste
un peu d’amour. Comme tous les êtres humains en fait.
Cette
phrase toute simple qu’elle a dite en toute innocence me touche profondément.
Si jeune et pourtant si sage. Si elle savait à quel point ses mots ont touchés
mon âme.
Mais
comme toujours, je reste maître de mes émotions.
Elle
dit ensuite.
Ainara :
Allons à la salle de réunion. La réunion commencera dans quelques minutes.
Mélanie.
C’est
ma première fois de visiter un centre de réinsertion et je n’ai pas de point de
comparaison mais, j’aime beaucoup ce que je vois.
Après
avoir fait le tour du propriétaire avec Ainara, je n’ai qu’une envie, c’est
aider ses femmes.
Comment
ne pas vouloir le faire avec tout ce qu’elles subissent ?
J’ai
aussi honte de moi parce que je vois vraiment que ma manie d’être hautaine n’a
vraiment pas de raison d’être.
L’homme
n’est rien.
En
un instant, tout peut basculer.
Mireille.
Je
ne sais pas pourquoi mais, je n’arrive pas à détacher mon regard de cette dame.
Judith.
Elle
me rappelle quelqu’un.
Je
ne sais plus qui mais je sais que son visage, son attitude me dit quelque
chose.
Pendant
qu’Ainara s’éloigne avec elle et sa fille, je me mets à mon tour à l’écart pour
prier un instant.
J’ai
appris à développer une telle relation avec le Seigneur que maintenant, je
n’envisage plus de faire un pas sans lui.
Tout
de suite, j’ai mis Judith en prière.
A
peine ai-je commencé ma prière que j’ai compris.
A
croire que le Seigneur attendait juste que je me retire en sa présence pour me
parler. Je n’ai même pas formulé une phrase qu’il s’est mis à m’instruire.
Parfois,
nous n’avons pas besoin de grandes paroles.
Nous
avons juste besoin de nous mettre en communion avec lui.
Nous
avons juste besoin d’ouvrir nos cœurs pour l’écouter nous parler et nous
instruire.
« Abba,
je ne peux pas. Je ne suis personne. Il y a d’autres personnes plus qualifiées
que moi pour cette tâche ».
Ai-je
dis au Seigneur quand il m’a montré ce qu’il attendait de moi.
Mais
Il m’a dit : « c’est-à toi que je veux confier cela ».
Que pouvais-je dire d’autres ?