CHAPITRE 28: JE VEUX VOIR MES ENFANTS

Ecrit par L'UNIVERS DE JOLA

CHAPITRE 28 : JE VEUX VOIR MES ENFANTS.

**LOYD MBAZOGHO**

Mon téléphone sonne et je regarde qui c’est avant de décrocher car il est près de minuit. C’est Lucrèce.

« Moi : Oui Lucrèce. »

 « Lucrèce : Bonsoir Loyd et excuse-moi de te déranger à pareille heure. »

 « Moi : Je sais que si ce n’était pas urgent, tu ne l’aurais pas fait. Alors que se passe -t-il ? Les enfants ont un souci ? »

« Lucrèce : Non. Ils vont bien. Ce n’est pas par rapport à eux que j’appelle mais plutôt à cause de Marwane. »

 « Moi : (Fronçant les sourcils) Que se passe-t-il avec Marwane ? »

 « Lucrèce : J’aimerais savoir si tu as parlé avec lui ce soir. »

« Moi : Non. Seulement quand je suis arrivé à Lambaréné autour de midi. Nous n’avons plus parlé. C’est pourquoi ? »

« Lucrèce : En fait j’ai laissé Blessing devant sa porte il y a quelques heures mais depuis je n’ai pas de retour et je commence à m’inquiéter. »

 « Moi : (N’ayant pas bien compris) Tu as laissé qui chez lui ? »

« Lucrèce : Blessing. »

 « Moi : (Fronçant les sourcils) Quelle Blessing ? »

« Lucrèce : Blessing Dumelo, la fille de Mommy »

 « Moi : (Écarquillant les yeux) Pardon ? Blessing est au Gabon ? »

« Lucrèce : Oui. »

« Moi : Mais pourquoi tu ne m’as rien dit ce matin quand on s’est eu au téléphone ? »

 « Lucrèce : Je pensais qu’elle allait le faire elle-même étant donné qu’elle nous a dit qu’à la base, c’est toi qu’elle voulait contacter. »

 « Moi : Je vois. Maintenant tu dis que tu l’as laissée chez Marwane ? »

 « Lucrèce : Oui. Elle disait qu’elle voulait lui parler mais qu’elle devait rentrer. Cependant nous n’avons pas de ses nouvelles depuis lors. Elle n’a pas de puce d’ici et je n’arrive pas à joindre Marwane pour savoir s’il est encore avec elle et si elle passera la nuit chez lui. »

 « Moi : Je vois. J’essaie de l’appeler et je te reviens. »

« Lucrèce : D’accord, merci. »

Clic ! J’ai manipulé mon téléphone et lancé l’appel sur le numéro de Marwane. Ça a sonné pendant longtemps avant qu’il ne décroche.

  « Marwane : (Voix enrouée) Allô ? »

« Moi : Qu’est-ce qu’il y a ? »

 « Marwane : (Raclant la gorge) Ce n’est rien. Que veux-tu ? »

« Moi : Tu es où ? »

 « Marwane : À Rougier. »

« Moi : Blessing est avec toi ? »

 « Marwane : Oui elle est là. »

 « Moi : Ok. Lucrèce s’inquiète de votre silence et elle a tenté de te joindre. Si tu peux l’appeler pour la rassurer, ce serait bien. »

 « Marwane : D’accord. »

 « Moi : Je ne sais pas ce qui se passe mais si tu as envie d’en parler, tu sais que je suis là. »

 « Marwane : Je sais. Je vais t’appeler demain. »

  « Moi : D’accord. Bonne nuit et salue Blessing pour moi. »

 « Marwane : D’accord. »

Clic. J’ai rappelé Lucrèce. 

« Lucrèce : Allô ? »

 « Moi : J’ai pu avoir Marwane. Ils vont tous les deux bien et sont ensemble. Il va t’appeler d’un moment à l’autre pour te rassurer et te donner la conduite par rapport à Blessing. »

« Lucrèce : D’accord merci et…. Excuse-moi, Marwane m’appelle. »

« Moi : Sans problème. Au revoir. »

Clic ! J’ai coupé l’appel avant de poser le téléphone sur la tablette à côté de mon lit. Je suis allé prendre ma douche et je suis revenu me coucher sur le lit. J’ai fait ma prière puis je me suis endormi trop fatigué pour essayer de réfléchir. Mon réveil s’est fait aux aurores où j’ai prié, médité puis je suis allé prendre mon bain avant de venir m’habiller. Comme je compte sortir ce matin, je m’habille en conséquence et descends avec mes affaires pour me rendre à la cuisine en les laissant au salon. J’apprête rapidement mon petit déjeuner et c’est en le prenant que je consulte mes mails et messages WhatsApp. Je vois que Lucrèce m’a laissé un message la veille.

-Lucrèce M : Il m’a dit qu’ils sont à Rougier et qu’ils passeront la nuit ensemble. En tout cas merci pour le service et bonne nuit.

-Moi : Bonjour Lucrèce et désolé pour le silence d’hier. Je n’ai plus consulté mon téléphone après notre appel. J’espère que vous allez bien et si tu peux m’envoyer une photo de mes trésors ce matin pour bien commencer ma journée, je te serai reconnaissant.

Je suis sorti de la conversation pour regarder les autres messages. Quand j’ai fini de manger, j’ai débarrassé et je suis parti récupérer mes affaires pour m’en aller car j’ai une longue journée qui m’attend. Je dois passer en pharmacie pour voir le conteneur et procéder à l’ouverture pour faire le stockage, je ne sais pas combien de temps cela va me prendre. Après là-bas, je dois faire un tour à l’hôtel et également au centre de pêche donc je n’aurai pas de temps à moi. J’arrive à la voiture et je salue le gardien qui m’ouvre et au moment où je m’apprête à démarrer, le message de Lucrèce entre et 2 autres le suivent immédiatement. 

-Lucrèce : Bonjour. Nous allons bien. Ok je comprends. Ils sont même en train de demander après toi et disent que ça fait longtemps qu’ils t’ont vu. 

-Lucrèce : (Photo des enfants dans leurs uniformes scolaires)

-Lucrèce : (Vidéo) Faites coucou à papa. Leslie : Iy est où ? Lucrèce : il est dans le téléphone. On fait la vidéo il va voir comment vous êtes beaux. 

Ils font de grands sourires et me font coucou. Je souris tout seul en la regardant, je n’ai malheureusement pas pu voir les enfants depuis que leur mère les a récupérés vendredi avant mon départ pour la retraite à l’église. Le dimanche nous sommes partis de l’église à 22h et j’ai dû déposer Marwane chez lui d’abord parce que c’était avec ma voiture que nous étions allés mais aussi parce qu’il était en extase après la prière que papa Lilian avait faite pour lui. Je l’avais donc laissé chez lui sur son lit et j’étais rentré à la maison à 1h du matin. Le lundi je suis parti de Libreville à 8h pour ici, je n’ai donc pas pu les voir pour leur premier jour d’école dans leurs uniformes. Ils sont si beaux et cela leur va bien. J’ai envoyé plusieurs emojis en cœur rouge avant de partir de là. En chemin j’ai aperçu Célia qui marchait vers la route dans son uniforme scolaire. Ses parents m’avaient informé de son retour à la maison et apparemment elle a repris les cours. Comme son établissement est sur mon chemin, je décide de m’arrêter près d’elle et de klaxonner. Elle regarde et s’approche du véhicule.

Moi : (Baissant la vitre et déverrouillant la portière arrière) Monte.

Elle s’est exécutée et s’est assise timidement en serrant son sac contre sa poitrine. 

Célia : (Petite voix, sans me regarder) Bonjour tonton Loyd.

Moi : Bonjour.

J’ai remonté les vitres et j’ai démarré pour continuer mon chemin qui s’est fait en silence jusqu’à son école. 

Célia : (Descendant) Merci tonton.

Moi : Hum. 

Elle est partie et j’ai continué jusqu’à la pharmacie. Bien qu’ayant encore son forfait en mémoire, j’essaie de lui accorder le bénéfice du doute car tout le monde peut faire des erreurs même si je reste néanmoins sur mes gardes et l’avenir nous donnera raison si oui ou non nous avons eu tort de lui accorder une seconde chance. Pour l’instant je veux croire que sa conversation avec Lucrèce a eu un impact positif sur sa vie (…)

« Moi : (Regardant Marwane à travers l’écran) J’ai attendu ton appel hier. »

 « Marwane : Je sais, je n’ai pas eu une minute à moi. Entre le boulot, les filles et Blessing, c’était compliqué. »

 « Moi : Je vois. Et donc, là tu es où ? »

 « Marwane : À Rougier avec Blessing. »

 J’arque un sourcil.

 « Moi : Elle n’est pas rentrée hier ? »

 « Marwane : Si mais je l’ai récupérée après le boulot hier soir car il fallait qu’on ait une discussion tous les deux. »

« Moi : 2 soirs de suite ? »

 « Marwane : N’est-ce pas tu as fait 2 semaines avec Lucrèce à Lambaréné ? »

 « Moi : Oui et nous savons comment cela s’est terminée. À moins que tu veux commencer la fornication. »

« Marwane : Ça ne va pas non, tu me prends pour qui ? Je ne suis pas un fornicateur. »

 « Moi : Tu crois que l’on veut l’être ? Tu te rappelles de la prédication de papa Lilian sur Joseph ? Quand il disait que Joseph ressentait des choses pour Marie et c’était normal ? La proximité nous pousse à faire des choses. »

« Marwane : Je le sais et oui je m’en souviens. Nous ne sommes pas à ce niveau et nous n’irons jamais là-bas. Nous sommes juste en train de nous faire comprendre les choses. »

 « Moi : Ok. Sinon elle est là pour combien de temps et qu’a-t-elle dit ? »

 « Marwane : Elle est là pour un mois. »

 « Moi : Ok. Je la verrai donc ce week-end quand je monterai. »

 « Marwane : Ok. »

« Moi : Maintenant que dit-elle ? »

 « Marwane : Qu’elle m’aime… »

« Moi : (Silence) »

 « Marwane : Et qu’elle est prête et veut être avec moi. »

« Moi : Tu lui as raconté ton histoire ? »

 « Marwane : Non. »

 « Moi : (Silence) »

« Marwane : Je ne sais pas si je dois le lui dire. Tu as vu ce qui s’est passé la dernière fois quand j’ai essayé. Au point où j’en suis, je ne sais pas si je veux répéter la même expérience une seconde fois. En parlant avec elle ces 2 jours, j’ai pu voir qu’elle essaye de se forcer à fermer les yeux sur mon passé et je ne sais pas si elle pourra supporter les détails de ma vie. »

 « Moi : Je peux te poser une question ? »

 « Marwane : Je t’écoute. »

 « Moi : Tu penses que s’il elle n’était pas prête à faire face à toute éventualité, elle aurait fait le déplacement ? »

« Marwane : (Silence) »

« Moi : C’est vrai qu’elle avait mal réagi la dernière fois et je sais aussi que ce n’était pas facile à supporter pour toi. Mais nous savons tous que Blessing t’aime et c’est cette même certitude qui t’avait poussé à y retourner malgré ses fiançailles avec ce type. Aujourd’hui elle a fait le déplacement pour toi Marwane, pour que vous puissiez parler. Pour que tu lui racontes ton histoire afin qu’elle sache dans quoi elle veut et va s’engager. Ne te braque pas et accorde-lui une chance. Laisse lui l’opportunité de devenir ta meilleure alliée ou au contraire fermer définitivement ce chapitre de ta vie si elle ne le peut pas. Dans tous les cas, tu ne perdras rien. Tu es suffisamment stable dans ta tête pour comprendre que si Blessing rentre dans ta vie, elle sera juste une couronne. »

Il esquisse un sourire que je lui rends.

 « Marwane : Tu comprends maintenant ce que je dis non ? Quand on t'entend parler on va dire que tu es sage alors que c’est faux. »

« Moi : (Portant ma bouteille d’eau à ma bouche) N’est-ce pas on est médecin pour les autres ? »

 « Marwane : C’est ça. Mais lorsqu’on est médecin, on est aussi patient ailleurs. Toi tu es un très mauvais patient et tu ne veux pas guérir de ta maladie. »

« Moi : Je ne suis pas le sujet mais toi. Et je profite à te dire de bien profiter de sa présence car quand je vais monter, je vais récupérer ma sœur et la garder loin de toi. »

 « Marwane : (Souriant) J’attends de voir comment tu la prendras devant moi. »

 « Moi : (Riant) Est-ce l’esprit de fornication qui te bipe ? »

« Marwane : (Riant) Nul et sans aucun effet. Je ne serai jamais comme vous »

 « Blessing : (En fond, accent anglais) Marwane ? »

 « Marwane : (Regardant dans sa direction) Oui ? Je suis ici dans le bureau »

« Blessing : La nourriture est prête. » 

 « Marwane : D’accord. Je viens. Je dis rapidement au revoir à Loyd. »

 « Blessing : C’est avec lui que tu parles ? »

 « Marwane : Oui, tu veux lui parler ? »

« Blessing : Je veux bien. »

Il y a eu un petit temps puis elle est venue devant l’écran en souriant, ce qui m’a également fait sourire.

« Moi : (Souriant) Bonsoir madame. »

« Blessing : (Souriante) Bonsoir. Comment vas-tu ? »

« Moi : Je vais comme le laissé pour compte que je suis. Tu es au Gabon depuis samedi et 5 jours plus tard, tu n’as pas cherché à me parler ? »

 « Blessing : (Souriant en grattant derrière sa nuque) C’est vrai et j’en suis désolée. Pourtant c’est chez toi que je venais à la base mais Rebecca m’a fait comprendre que tu étais au séminaire puis après que tu avais voyagé. Je devais t’appeler mais cela m’est sorti de la tête. »

 « Moi : (Souriant) C’est comme je disais, je suis le laissé pour compte. »

« Blessing : (Riant) Ne dis pas ça, tu ne l’es pas et je compte me rattraper à ton retour. »

 « Moi : Hum. On va faire mieux. Mezui tu travailles ce week-end ? »

« Marwane : (Parlant hors caméra) Tu sais très bien que non. »

« Moi : Je vous attends à Lambaréné ce week-end. »

« Marwane : Uniquement si c’est toi qui paie notre transport. »

« Moi : (Riant) Donc tu ne peux pas faire semblant de dire que comme Blessing est là, tu vas arrêter de te faire entretenir par ton grand frère ? »

« Marwane : Je ne peux jamais faire une chose pareille et surtout pas avec ce nouveau titre que tu as reçu. »

« Moi : (Riant) Blessing j’espère que tes oreilles sont ouvertes ? Ce type n’assume aucune charge dans sa vie. »

« Marwane : Mon frère est un roi, je ne peux pas assumer de charge en sa présence. »

 « Moi : (Riant) Ton frère est quoi ? »

« Marwane : (Se présentant devant la caméra à côté de Blessing qui riait) Roi. N’essaie même pas de mentir, j’étais présent à ta consécration. »

« Moi : (Riant) Tu es bien malade MEZUI, c’est moi qui te le dis. »

Nous avons continué à rire avant de nous mettre d’accord sur leur descente ce week-end. Normalement je devais monter ce vendredi soir pour récupérer les enfants et les avoir avec moi le week-end mais avec ce changement de programme, je décide de faire un message à la concernée pour voir si elle peut m’envoyer les enfants avec Marwane et Blessing.

-Moi : Bonsoir Lucrèce, ta journée a été bonne j’espère. Ce week-end je ne pourrai plus monter à Libreville car j’ai un changement de programme. Par contre, j’aimerais que tu m’envoies les enfants avec Marwane et Blessing qui feront la descente ici. Je les ramènerai dimanche soir.

J’ai attendu une dizaine de minutes avant de recevoir sa réponse.

-Lucrèce M : Un aussi long trajet pour les enfants 2 jours d’affilés c’est un peu trop à mon avis. Surtout que je ne serai pas présente. Bonsoir.

-Moi : Le rapport avec ta présence c’est lequel car je ne le comprends pas ? Si tu es là, le trajet sera moins long ?

-Lucrèce : Bien-sûr que non mais au moins si j’étais présente, je saurais quoi faire pour le rendre moins pénible

-Moi : Que dois-je comprendre au juste ?

-Lucrèce : Je ne peux pas envoyer les enfants seuls pour un déplacement aussi long 2 jours d’affilés.

-Moi : Je veux être avec mes enfants ce week-end Lucrèce.

-Lucrèce : Personne ne t’empêche d’être avec tes enfants.

-Moi : Ok. Dans ce cas, je vous attends tous les 3 ce week-end à Lambaréné.

Elle ne m’a plus répondu, je considère donc son silence comme un oui. J’ai besoin de mes enfants et comme elle ne veut pas me les envoyer, elle viendra elle-même car je ne comprends pas. Dans notre accord sur la garde des enfants on avait dit que je pouvais les recevoir ici pendant les week-ends à condition que je l’avise à leur mère plusieurs jours avant ledit week-end afin qu’elle prenne ses dispositions. Aujourd’hui elle me dit que c’est trop loin et qu’ils ne peuvent pas voyager seuls. Ce sont des foutaises. Soit elle veut seulement me faire chier soit elle veut faire le déplacement avec eux, dans l’un ou l’autre des cas, j’ai pris ma décision et ces enfants seront ici ce week-end. J’ai envoyé le message à Marwane pour lui dire que Lucrèce voyagera avec eux.

-Marwane : Ah. Vous voulez encore faire hein ? (Emoji qui regarde de travers)

-Moi : Reste concentré Mezui. Nous ne sommes pas des animaux qui passons notre temps à baiser. Nous avons des choses plus importantes à faire. Et pour ta gouverne, elle accompagne uniquement les enfants qui viendront me voir.

-Marwane : Heureusement que toi-même tu ne crois pas à ce que tu écris, dans tous les cas, j’ai pris note et je verrai ça de mes propres yeux.

-Moi : Si cela te fait plaisir.

Il ne m’a plus répondu. Les choses sont claires entre Lucrèce et moi depuis son départ d’ici. Je ne veux et ne vais pas m’approcher d’elle. Je l’ai dit, je ne suis pas un animal…


 
L'AMOUR SUFFIT-IL? T...