Chapitre 3

Ecrit par Plume de Nano

Chapitre 3

Vos commentaires et vos kiffs me sont très chers. Gâtez-moi donc! et n’hésitez pas à inviter vos amis (es) à se joindre à notre aventure.

 Pour ceux qui ne l’ont pas encore fait, ajoutez-moi. Abonnez-vous à mon profil afin d’être parmi les premières personnes notifiées de mes publications.

Bonne lecture. Kiss.

***********************************************************************************************************************************

Raphaël Memel,

Perdu dans mes pensées, je sursaute presque, quand le retentissent du téléphone rompt soudainement le silence dans lequel régnait le bureau.

— Oui!? commençais-je de mauvaise humeur après avoir collé l’appareil à mon oreille.

— Wow! Du calme mon vieux. Ton rendez-vous s’est si mal passé?

C’est Mike, l’un de mes meilleurs amis. Nous nous connaissons depuis l’enfance.

— Désolé mec, je n’ai pas pris la peine de voir l’identité de l’appelant. Quoi de neuf?

— À toi de me le dire… cela fait plusieurs heures que ton rendez-vous à logiquement prit fin et je n’ai pas de nouvelle et tu ne réponds pas non plus à mes appelles et messages textes… bref, je ne tiens plus en place. Alors, comme une meuf en chaleur, j’ai décidé d’essayer le téléphone fixe de la maison.

— Désolé, mon mobile est encore en mode siliceux. J’ai oublié de le remettre sur le mode normal après mon rendez-vous.

— OK… je vois. Alors, comment ça s’est passé?

— Tu le savais qu’il a une fille?

— Heu non… C’est quoi le rapport avec ma question ? Ne me dis pas que tu as des vues sur sa fille?

— Ç'aurait été encore mieux. Murmurais-je

— Qu’est-ce que cela veut dire? Accouche mec. Je n’ai pas toute la soirée à te consacrer.

— Il propose que j’épouse sa supposée fille, en échange de son aide

— …

— Oui... je suis également resté sans voix, les premières minutes qui ont suivi sa proposition.

— Heu… désolé je ne sais pas si je t’ai bien entendu…

— Tu m’as très bien entendu, frère. L’homme vers qui tu m’as orienté exige de moi que j’épouse sa fille qui est tout comme un fantôme, si je veux qu’il m’aide.

— Tu me fais marcher avec tes stupides blagues, je t’ai toujours conseillé de les réserver pour tes numéros de drague à la con. Avec moi cela ne marche plus et de plus…

— Mike! Ai-je le ton de quelqu’un qui plaisante? Tu crois vraiment que je ferais une blague pareille dans mon cas?

Je suis à bout de souffle, je ne sais plus où donner la tête ni quoi faire. J’ai besoin de ton aide là. Alors tu ferais mieux de sortir de ton déni…

— C’est… c’est vraiment vrai alors! Écoute mec, je suis désolé. Je pensais vraiment que cet homme aurait la bonne foi de te venir en aide en échange bien sûr d’un service quelconque, professionnel bien sûr, mais pas d’un mariage arranger… écoute, je suis désolé que la rencontre n’ait pas abouti à ce que nous espérions, mais ce n’est pas bien grave, tu trouveras une solution à cette crise comme toujours. J’en suis certain!

— Ouais, merci… c’est tout de même bizarre qu’il soit impossible de voir une seule photo de cette fille…

— Ce n’est pas tout le monde qui aime la célébrité…

— Ouais… probablement. Dis, tu pourrais peut-être tirer des vers du nez de ton père pour avoir au moins le prénom de cette fille et je pourrai ainsi faire une recherche encore plus précise?

— Heu, oui, je pourrai bien le faire. Par contre, je ne vois pas l’intérêt de te donner autant de mal pour une bataille qui est déjà perdue d’avance à moins que… non! Attends, non! Tu n’y penses pas sérieusement n’est-ce pas?

— Pourquoi pas? Je ne n’ai pas grand-chose à perdre si jamais j’accepte au bout des trois jours de réflexion. De plus…

— Non, mais tu es malade! Tu as perdu la tête Raphaël! Il n’est pas question d’une partie de poker ou de jambes en l’air là, mais d’un MARIAGE avec une inconnue. Tu n’es même pas capable de passer plus d’une heure avec Valérie que tu connais assez bien sans vouloir l'étriper. Imagine alors partagée ta vie pour toujours avec une inconnue et puis que feras-tu de Val? Tu veux amorcer une troisième guerre mondiale?

— Hey, calme-toi mec…

— Ne me demande pas de me calmer! Tu as complètement perdu le nord!

— Hey, je n’ai même pas encore pris une décision… je veux juste étudier tous les angles de cette affaire.

— Ouais c’est ça! comme si je ne te connaissais pas assez. Par ton attitude, je sais déjà de quel côté ta décision pèse le plus, mais je te préviens, ne compte pas sur moi. Je ne participerai pas à cette sottise et je suis certain que ton père aurait été de mon côté.

— Tu ne mêles pas la mémoire de mon père à cette histoire, Mike. Je te préviens…

— Eh bien, je ne dis que la vérité et tu le sais bien… tu sais quoi, je te laisse. J’ai besoin de prendre de l’air, au risque de m’étouffer.

Cela m’évitera également de dire des choses que je pourrais regretter.

Sans attendre, une seconde de plus, Mike, met fin à la conversation. Il doit se maudire de m’avoir dirigé vers cet homme… Mike est à la fois très calme et très franc. Il est du genre à ne pas mâcher ses mots en général, mais encore plus quand il est en colère. Alors le fait qu’il décide de mettre fin à la conversation était la chose à faire. Sinon on se serait emporté tous les deux…

Il y a de cela une semaine, alors que je me tournais les méninges dans mon bureau à l’heure du déjeuner, je reçus l’appel plein d'enthousiasme de mon ami.

Flashback :

Je devrais présentement être à ma pose, mais non. Toute envie de manger m’a quitté. Comme si tous les problèmes que j’ai à résoudre ne sont pas assez, voilà que l’un de nos plus grands clients vient de nous lâcher. Qu’ai-je fait de mal à la vie pour mériter autant d’acharnement de sa part?

Ce sont des problèmes après des problèmes. Balayant tous les efforts que je fournis pour relever l’entreprise. Je me demande même comment j’ai pu tenir jusqu’à présent…

Mon remue-méninge prend fin par la sonnerie de mon cellulaire. Sans prendre la peine de vérifier l’identité de l’appelant, je m’empresse de décrocher. Histoire de faire taire l’appareil.

— Oui? Commençais-je

— Hey, tu es où là?

— Au bureau. Pourquoi ? Questionné-je. Reconnaissant bien évidemment la voix de mon ami.

— Parfait… parfait. Je passe te voir. J’y serais dans moins de 30 min.

J’ai quelque chose à te dire et nous irons manger après. Dit-il d’une voix joyeuse et pleine d’enthousiasme.

— Et si tu m’en parlais là, maintenant; au téléphone? Je ne suis pas d’une très bonne humeur actuellement. Donc pas une belle compagnie.

— On s’en fout et de toutes les manières, je suis habitué à ta vilaine mine. Allez à toute à l'heure, mon vieux.

Aussitôt dit, sans me laisser le temps d’en rajouter, il met fin à l’appel. À croire que je perds en charisme. Plus personne ne prend en considération mes désirs. À commencer par Valérie qui se prend depuis un moment pour ma mère…

Effectivement, comme il l’a dit moins de trente minutes plus tard, Mike fait son entrée dans mon bureau. Bien entendu, sans frapper comme à son habitude.

— Combien de fois dois-je te dire qu’il faut toujours frapper à une porte qui n’est pas la tienne  avant d'entrer?

— Jusqu’à ce que je te trouve en action ici, en train de transpirer sur une petite. Réplique-t-il, un sourire en coin.

— N’est-ce pas ton plus grand fantasme?

— Tu as tout compris! me répond-il, tout en remplissant deux verres d’alcool qu’il a trouvé dans l’espace-bar, derrière le bureau.

— Alors qu’as-tu à me dire? J’espère que c’est important. Je ne suis pas d’humeur pour une histoire de cul. Je le préviens.

— Je suis également très heureux de te voir…

— Parle!

— J’ai peut-être trouvé la personne qui pourra te donner le coup de pouce dont tu as besoin pour sauver la société. Finit-il par dire le sourire allant d’une oreille à l’autre. Après m’avoir remis l’un des verres.

J’ai parfaitement entendu ce qu’il vient de dire et je sais qu’il parle sérieux, car bien qu’étant un blagueur, Mike ne me fera jamais une blague à ce sujet qui m'ai sensible. Cependant, je ne sais si je dois être heureux ou pas. Je ne voudrai pas crier victoire trop tôt, car à plusieurs reprises, alors que je pensais enfin avoir trouvé une solution au problème par des promesses d'investisseurs, ceux-ci me disaient gentiment ne pas vouloir risquer leur argent dans mon entreprise, à la dernière minute.

— Tu ne dis rien? Demande Mike, interrompant ainsi le bref silence qui s’était installé.

— Heu, désolé… c’est juste que je ne sais pas comment réagir, mais je suis très heureux pour cette possible chance. Dis-moi plus. Qui est cette personne?

— Il se nomme Richard Kossonou. C’est le président fondateur des compagnies de fabrication d’huile 100% ivoirienne. La compagnie ''Essence'' et ses filiales.

C’est l’un des hommes les plus riches de ce pays, peut-être même également des pays de la sous-région… Le mec respire l’argent. Cependant, on n’entend pas parler souvent parler de lui.

C’est surement l’une des raisons pour lesquelles nous ne le connaissons que de nom. Je ne me suis jamais intéressé à en savoir plus sur lui...

— Wow, c’est vrai que je n’ai jamais pensé à lui… il pourrait donc être un bon pion pour moi, mais qui il est, je ne pense pas qu’il soit facile de l’approcher pour une simple salutation. Encore moins pour lui proposer un marché.

— Chase loin de toi les ondes négatives. Tu es également quelqu'un de très connu et respecté dans ton milieu. Et puis, c’est tout de même moi, Mike. Si je t’en parle avec un air si serein, c’est parce que j’ai le contrôle sur la situation… tu as un rendez-vous avec le tout puissant : Mr Richard Kossonou dans quatre jours.

— Pardon? questionné-je, me levant d’un bond, de mon siège.

Un sourire mi- moqueur et mi- carnassier peint sur le visage, Mike se levant à son tour de son siège et se met à épousseter des poussières invisibles de ses épaules du genre « je suis  un chef ». — Comment est-ce possible? Je veux dire comment t’es-tu arrangé? repris-je, le cœur battant à une vitesse de mille à l’heure.

— Comment me suis-je arrangé? Comme si tu ne me connaissais pas. Je ne suis pas n’importe qui…

— Mike… s’il te plaît. Je suis à bord de la crise cardiaque.

— Hier, je suis allé voir Charles (un fils à papa qui lui sert d’ami) à son bureau, afin de discuter du projet dont je t'avais parlé. À mon arrivée à destination, je l’ai croisé à l’accueil. Il disait avoir un rendez-vous important qu’il ne pouvait pas manquer. Par contre, il proposa que je vienne avec lui, afin de pouvoir discuter le long du trajet. Près d’une heure plus tard, quand le moteur de la voiture fut enfin coupé, signalant la fin du trajet, une maison à l’allure de la maison blanche se dressa devant moi. C’est alors qu’après questionnement, Charles me confia l’identité du propriétaire des lieux…

C’est un homme très aimable et simple malgré sa richesse. Je lui ai un peu parlé de ta situation et il m’a remis sa carte professionnelle et m’a donné un rendez-vous aujourd’hui, afin de mieux en parler… je pensais que c’était si simple parce qu’il voulait juste se débarrasser de moi, mais aujourd'hui, tôt dans la journée, quand je l’ai contacté pour confirmer le rendez-vous, j’ai été très surpris lorsqu’il s’est rappelé même de mon prénom. Nous avions aisément discuté dans son bureau  et avant que nous ne nous séparions, il a demandé à ce que tu passes le voir à son bureau dans quatre jours…

Wow, c’est vrai que Mike est un fils à papa qui n’en fait qu’à sa tête et dilapide l’argent de ses pauvres parents qui l’adorent, comme bon lui semble et à qui au premier abord, l’on a peur de faire confiance. Cependant, quand on prend le risque de se frotter à lui, on réalise que c’est quelqu’un de très intelligent avec un carnet de connaisses des plus  distinguées du pays qui est capable d’accomplir de grandes choses quand il s’y met.

Cependant, je dois avouer que cette rencontre avec cet homme dont il parle, Mr Kossonou est un très beau coup du destin et du hasard que même dans mes rêves les plus fous je n’aurais puis imaginer. Malgré le carnet d’adresse dorée de mon ami et le statut de son père qui un très riche diplomate…

Cela fait près d’une minute que Mike a fini de me raconter les circonstances de sa rencontre avec l’homme qui pourrait me donner le coup de pouce tant attendu. Pourtant, je n’arrive pas à dire un mot ni m’arrêter de faire des cents pas, tant l’émotion est grande… j’ai eu à rencontrer des personnalités très renommées au cours de ma carrière, mais jamais du calibre de cet homme. Pas dans ce pays en tout cas…

— Tu ne vas tout de même pas te mettre à pleurer hein?

— Je t’aime mon pote… je ne te le dis pas souvent, mais ton amitié m'ait très précieux….

— Hey, je te l’ai déjà dit, je ne suis attiré que par le sexe opposé…

— Idiot… lui dis-je tout en le serrant dans mes bras.

— Je t’aime aussi mon pote. Reprend-il, me tapotant gentiment dans le dos.

— Merci pour ton soutien depuis le début de cette histoire. J’apprécie vraiment, Mike…

— C’est à cela que sert l’amitié. Tu as toujours été là pour moi et vice versa. Ce n’est pas dans la difficulté que cela changera… et puis, rien n’est encore joué.

— Je le sais mec, mais ça reste une très belle nouvelle. Merci…

— OK, OK… cette situation devient un peu trop bizarre là. Je me tire avant que ne nous mettons à pleurer comme des mousso « femmes ». Finit-il par dire après un long silence.

Aussitôt dit, d’un trait, il vide le fond de son verre et se dirige vers la sortie.

— Commence à te préparer. On s’appelle.

— Oui, mon cœur. Lui dis-je, taquin.

C’est en riant aux éclats que mon ami quitte le bureau… j’espère de tout cœur que cette fois sera la bonne.

 

Fin du flashback

C'est ainsi qu'aujourd'hui; quatre jours plus tard, j'ai fait la rencontre de Mr Kossonou dont l’assistante m’avait contacté la veille pour me faire savoir que le lieu du rendez-vous qui était censé être son bureau avait changé pour un restaurant dont elle me communiqua l’adresse… Il était exactement comme Mike l’a décrite joviale et accueillante, il ne se prend pas trop la tête, compte tenu de son aisance financière… Par contre, il ne passa pas par quatre chemins pour me dire ce qu’il attendait de moi en échange de son aide. Sans même me laisser lui parler de l’entreprise et du niveau où se situe le problème. Il dit en savoir plus sur moi et l’entreprise plus que je ne le pense. Il me parla  même de mon feu père qu’il admirait et suivait de près à la bourse.

Refusant de me donner plus de détails sur ses motivations pour une telle proposition, après avoir payé l’addition, il me faussa compagnie.

Au bout de quelques minutes de recherches infructueuses, j'éteins le poste de travail avant de quitter le bureau. De la salle de séjour jusqu’à ma chambre à coucher, nulle part, je ne vois ni Valérie ni des traces de ses affaires. Signe qu’elle est rentrée chez elle… je vais pouvoir avoir une nuit paisible.

     
Héritage