Chapitre 33 : mauvais pressentiment.
Ecrit par Dele
Ma famille, ma perte.
Chapitre 33 : mauvais pressentiment.
Je suis vide d’émotion depuis des mois. Depuis ma discussion avec Jamal ma joie de vivre est parti. Je vais juste justifier mon salaire et je rentre chez moi.
J'ai dit la vérité à Bruno comme maman me l'avait conseillée. Il était déçu et fâché mais après une semaine il est revenu à la charge et depuis il ne me lâche pas. J'essaie d’être courtoise avec lui. Déjà que je lui ai dit la vérité je ne me culpabilise plus. Le reste c’est lui qui veut souffrir. Mon cœur appartient à un autre même si nous ne sommes pas ensemble ou ne le sera jamais.
Toc toc toc
J’émerge quand mon chauffeur toque à la porte de mon bureau.
Judicaël : (mon chauffeur) madame il s’en va être 20h et il n’y a presque plus personne dans les bureaux.
Moi : merci mais je vais encore attendre un peu. J'ai un dossier à finir.
Judicaël : je vous attends juste devant la porte. Si vous avez besoin de moi, n’hésitez pas.
Moi : d'accord. Merci.
Eh oui ! Jamal m'a assigné un chauffeur contre mon gré. J’étais là un beau matin quand Martin l'un de ses gardes rapprochés et venu me présenter Judicaël comme mon chauffeur. J'ai demandé à voir Jamal pour lui dire que je n'avais pas besoin d'un chauffeur quand on m’apprend qu’il a voyagé le jour là même et depuis il n'est pas rentré.
Au lieu que Judicaël se comporte comme un simple chauffeur, il se prend carrément pour mon garde du corps. Il me suit partout comme mon ombre. Quand je lui demande de me lâcher un peu les baskets il me dit qu'il ne fait que suivre les ordres qu'on lui a donné. Ça me met tellement mal à l'aise. J’ai l’impression d’être une prisonnière. Je me demande comment Jamal fait pour supporter ça au quotidien. C’est un seul il m'a collé mais moi je n'en peux déjà plus. Lui qui a carrément un cortège, hum ! Je plein son cas.
Je ne sais pas la raison pour laquelle il m'a assigné un garde du corps mais le jour où on se verra je vais lui dire deux mots. Parce que cette histoire de chauffeur et en même temps garde du corps me crée des problèmes pas possible au boulot. Les bruits de couloirs ne font qu'augmenter chaque jours. Pour tous mes collègues c'est que j'ai couché avec Jamal ou que je suis sa petite amie c’est pourquoi je suis la seule à qui l'entreprise a assigné un chauffeur qui se comporte comme mon garde du corps. Certains collègues ne mumurent plus. Ils me provoquent carrément. Lors des plénières et certaines réunion, c'est des clashs à n'en point finir. Ça me choc mais je fais juste la sourde oreille. D’une part ils ont raisons de raconter n'importe quoi sur moi. Parmi tout le staff je suis la seule à qui l’entreprise a assignée un garde du corps. Je n'ai pas la force de leurs prouver qu'ils ont tords ou pas. Ils se fatigueront bien un jour et ils vont me lâcher les baskets.
Aujourd’hui tout le monde cours un peu partout parce que nous organisons une fête pour les 1 an d’existence de notre filiale. Selon l’étude des experts, nous sommes l'une des filiales du groupe HAMZA qui a fait le plus de chiffre d'affaires en un an malgré que nous existons ici au Bénin depuis 20 mois seulement.
J’étais super excité quand ils ont annoncé cette fête il y a un mois. Je me suis dis que Jamal allait venir et que j'allais enfin le voir même si on pourra pas parler ni se toucher. Le voir allait calmer un peu mon cœur en peine. Mais grande a été ma déception quand j'ai appris qu’il ne sera pas là mais que c'est sa sœur qui viendra le remplacer pour la cérémonie.
Je me dis par moment que j'ai tout gâché moi-même. Que j'ai pris la mauvaise décision de toute ma vie. J’aurais tellement voulu qu'il revienne à la charge. J'ai espéré qu'il m’envoie un coucou par WhatsApp juste comme un ami le ferai mais rien. Pourtant il avait demandé à être mon ami et j'ai dit oui. Un ami demande d’après son amie mais lui non. Cela prouve ce que je disais. Il voulait juste s’amuser.
Je veux passer à autre chose mais n'y arrive pas. Je ne fais que contempler ses photos sur les réseaux sociaux. J'ai été tenté à plusieurs reprises de lui écrire mais j'y renonce toujours à la dernière seconde. Je vais lui écrire pour lui dire quoi ?
– madame a l'esprit ailleurs parce que Monsieur l'a mis au oubliettes ?
Dit une collègue tout près de moi. Ce qui me fit sursauter.
– ça devrait finir comme ça tu sais ? Tu as vraiment cru que ça allait durer ? (Pouffant de rire) Mais non, il a eu ce qu'il voulait et c'est fini. Met ton cœur dans l'eau ma petite. Fait la place à d'autres.
Marthe : eh toi, (interpelle t-elle celle qui vient de parler) te faire la place peut-être ? vous trouvez quoi dans la jalousie même ? C’est quoi la chose et vous n'allez pas laisser la fille respirée depuis des mois ?
Une autre collègue : qui t'a Indexé toi ? Ou bien tu es entrain de battre campagne auprès d'elle pour qu'elle plaide ton cas pour que tu ai aussi un chauffeur et garde du corps ?
Marthe : je ne suis pas comme toi qui couche avec ton gardien juste pour qu'il n'aille pas dire à ton mari que tu amènes tes amants te coucher dans votre lit conjugal.
Après les dires de Marthe, le visage de celle a qui elle avait servi la réponse s'est décomposé sur le champs.
Toute la salle : hum !
Marthe : vous croyez que qui n'a pas vos dossiers ici ? Vous n'arrivez même pas à la cheville de celle que vous passez votre temps a calomniée. Et toi, (dit-elle à l'endroit de celle qui a parlé en premier) tu veux que je sorte ton dossier ? Tu veux qu’on en parle madame qui connait tout sur la vie des autres ?
Un collègue : laissez-moi m’assoir les bonnes News vont sortir.
Tout le monde a éclaté de rire dans le réfectoire. J’ai pris tout doucement mes clés et mon portable puis je suis monté dans mon bureau. C'est Marthe qui m'a invité à aller déjeuner. Me lancer dans les injures avec eux ou leurs donnés d’explication sur ma vie privée c’est me rabaisser à leurs niveau. On est ensemble mais on n'est pas mélanger. Je sais qui je suis. Déjà que je n’ai rien a me reprocher leurs injures ou les ragots glissent sur mon corps comme de l’eau verser sur le dos du canard.
La fête est prévue pour ce soir donc je suis rentré tôt pour me préparer. Je ne voulais pas y aller mais je n'ai confiance en aucun de mes subalternes qui pourrait représenter notre département s'il arrivait qu'on allait présenter quelques choses ou répondre à certaines questions délicates à l'improviste. Jamal aime la perfection dans tout et sur tous les plans donc je ne vais pas lui donner d'occasion ou de raison de se plaindre de mon travail ou de mon département.
Annah : (entrant dans ma chambre bien pimpante) ça y est je suis prête.
Moi : (perdu) prête pour aller où ?
Annah : bah à votre soirée.
Moi : comment ça à notre soirée ? Je t'ai invité ? Quelqu’un t’a invité ?
Annah : non. Je me suis invitée toute seule.
Moi : bah vas-y. En tout cas tu ne m'accompagneras pas.
Annah : (décidée à me pourrir la soirée) tu as presque fini donc je t'attends dans la voiture.
Avant que je ne l’ouvre elle est déjà sortie. Cette fille n'est pas possible. Je me lève à mon tours et vais la rejoindre puis Judicaël démarre.
Annah : tu es tellement belle grand-sœur.
Moi : merci madame la peste. Tu n'es pas en reste non plus. Mais soit sage une fois là-bas. Je te l'avais dit, entre mes collègues et moi ça colle pas trop ces temps-ci donc tient toi à carreau une fois là-bas.
Annah : d'accord. Il te manque n’est-ce pas ?
Moi : ne recommence pas stp.
Annah : faire le premier pas ne veux pas dire que tu t'es offerte à lui sur un plateau. Tu souffres de la décision que toi-même tu as prise depuis des mois. Tu en souffres et ça se voit comme le lez en pleine face.
Je lui lance un regard et elle se taie et me prend la main. Nous restons ainsi jusqu’à la salle de fête louer pour l'occasion. La fête battait son plein à notre arrivée. Nous rentrons dans la salle à peine quand le DGA demande à avoir le silence. Ce qui fut fait. Il donne la suite du programme de la soirée et veut annoncé je ne sais plus trop quoi quand je constate que les gens regardent vers l'entrée. Je regarde dans la direction et vois Jamal franchit la porte d'entrée. Mon cœur a cessé de battre d'abord puis mon rythme cardiaque s’est accéléré.
Annah : ne tombe pas dans les pommes pitié.
Moi : (me reprenant) ferme là.
Annah : ton visage s’est illuminé d’un coup. Qu'est-ce que l'amour peut faire des miracles ? Toi qui avait la mine d'un anémié, il a suffit qu’il apparaît et que Hum hum ! Mieux je me tais.
Je la toise et reporte mon attention sur lui. Il traverse la salle avec tout son élégance et sa prestance. Oh mon Dieu ! Qu'il est beau mon homme. Je n'ai qu'une seule envie. Courir et allez me jeter dans ses bras.
Annah : (me tirant par la main vers le fond de la salle) ne restons pas à l’arrière. Tu es l’une des cadres de l'entreprise. Ta place est devant là-bas et non ici.
Marthe : (venant à notre rencontre) mais tu es divinement belle Miracle. Ta robe te va a merveille.
Moi : (lui faisant la bise) merci chérie. Tu es très belle aussi.
Marthe : merci. Vient avec moi, ta place est de ce côté. Dit-elle en nous amenant vers une table où c’est écrit devant une chaise : DRH.
Je suis sur la même table que la secrétaire de Jamal, le DGA, Didier (mon ancien supérieur) et Marthe. Une chaise manquait pour Annah mais mon chauffeur ou garde du corps je vais dire s'est arrangé pour lui trouver un siège. Nous nous installons.
Jamal est assis à une table du notre. Il est avec certaines personnes que je ne connais pas. Mais à voir la ressemblance entre l'une des femmes qui est assis avec lui, je suis sûr que c’est sa sœur.
Pour l’occasion, c'est l'un de nos collègue qui joue le rôle d'impresario. Il invite Jamal à prendre la parole et après son discours, il descend de l'estrade et se dirige tout droit vers nous.
Jamal : (nous saluant à tour de rôle) je ne vous avais pas vue à mon arrivé désolé. Vous n’êtes pas trop coincé là ?
DGA : oui mais on peut se débrouiller avec. C'est juste pour quelques heures.
Jamal : mais non, rejoignez nous sur notre table. Il y a de la place pour vous tous.
Les autres s’exécutent et je fais pareille. Nous nous retrouvons sur leurs tables. Jamal nous présente ceux qui sont au tour de la table avec lui. Arrivé au tour de la jeune dame qui seconde sa sœur, celle-ci se presse de se présenter comme sa compagne. Il ne dément pas non plus. Annah qui est assise à côté de moi attrape ma main sous la table et la caresse. Je tourne le regard vers elle et lui souris. Cette fois-ci j’ai la confirmation que j'ai perdu JAMAL. Je l’ai perdu. Je prends une grande inspiration et continue de causer avec eux comme si de rien n'était mais j’ai évité le regard de Jamal toute la soirée. Je suis tout sauf forte en amour. C’est encore un monde nouveau pour moi.
Après deux heures de temps entre les causeries et autres, je demande à partir au même moment que Marthe et notre DGA. Nous faussons companies aux autres et chacun prend sa route.
Annah : (une fois installée dans la voiture) ça va aller ?
Je n'ai pas puis retenir mes larmes.
Moi : mon immaturité dans le domaine m'a fait prendre une mauvaise décision. J'espère pouvoir passé à autre chose un jour comme lui.
Annah : rien n'est encore définitif, il peut toutefois revenir.
Moi : qui sait ? On peut parler d'autres choses veux-tu ?
Annah : d'accord.
Au lieu de changer de sujet, nous gardons le silence jusqu’à la maison. A notre grande surprise, nous retrouvons maman en éveil au salon. Inquiète nous l'assaillons de questions.
Annah et moi : maman tout va bien ?
Maman : pas vraiment mes filles. J’ai l’impression qu’on est espionner. J'ai fait le constat trois jours après qu'on t'a assigné ton chauffeur. Même au restaurant j'ai l’impression qu’on m'observe. Je fait mes enquêtes mais rien de concret. Peut-être que je deviens parano. Je voudrais que vous ouvrez l’œil à partir de demain et soyez vigilantes. En plus j’ai un très mauvais pressentiment. Tu m'as dit que c’est sur l'ordre de ton patron que ton chauffeur t'ait assigné ?
Moi : oui. Ça m'avait aussi étonné puisque mon chauffeur est l'un des gardes rapprochés de Jamal. Il pouvait choisir une autre personne parmi ses nombreux gardes. J'avoue que moi-même je n’ai pas compris sa décision subite de me coller un chauffeur coûte que coûte.
Maman : Jamal est l’un des hommes les plus puissants de notre continent. J'espère qu'il ne veut pas s'attaquer à nous parce que tu as refusé ses avances ?
Moi : non maman. Jamal ne peut pas nous faire ça. Il peut me torturer au boulot mais s'attaquer à ma famille je ne pense pas.
Maman : qu'est-ce que tu en sais ? Comment peux-tu en être sûr ? Ce genre d’homme n’a pas l'habitude qu'une femme rejette ses avances. Il peut prendre ton refus comme un affront et va vouloir nous faire du mal pour t'atteindre.
Annah : soyons raisonnable. Je ne le connais pas personnellement mais je ne pense pas qu'il irait à un tel extrémité juste parce qu'une femme a refusée ses avances.
Maman : si ce n’est pas lui c’est qui alors ? C’est juste trois jours après qu'il t'ait assigné un chauffeur que j'ai constaté qu'on est espionné ou surveillé je vais dire. Je voudrais que tu renvoies le chauffeur dès demain matin. Tu sais conduire. S'il insiste pour que ça soit lui qui soit au volant obligatoirement alors rend lui sa voiture de fonction. Tu allais au boulot avec la moto et cette dernière est toujours là.
Moi : (perdu) maman ne dramatisons rien pour le moment. Rien ne prouve qu'on est vraiment sous surveillance. Ça peut être une fausse impression que tu as.
Maman : depuis plus de 10 ans qu'on est dans cette maison vous ai-je déjà dit un truc du genre ? Je ne suis pas folle les filles. Dès qu'elle dit cette dernière phrase, elle reste silencieuse et ses larmes commencent à couler.
Moi : mais maman personne ne te traite de folle. Comment tu peux penser ça de nous ? Tu es la personne la plus lucide qui soit. On te crois et on va vérifier tout ça à partir de demain. Je te promets aussi de renvoyer le chauffeur demain matin.
Annah : jamais et au grand jamais nous ne pourrons te traité de folle maman. On te croit. On sera vigilante et nous serons sur nos gardes.
Maman : d’accord. C'est bon. Allez vous couchez et n’oubliez pas de prier.
Moi : nous allons nous changer et venir prier avec toi dans ta chambre.
Annah : je propose qu'on dorme toutes les trois ensemble ce soir. Ça fait des années que je n’ai pas pris la chaleur maternelle.
Moi : oui je suis d’accord. C'est une très bonne idée.
Maman : vous oubliez que je dors sur un lit de deux places ?
Annah : en souvenir du bon vieux temps nous allons nous blottir l’une contre l'autre. Ça nous fera un grand bien.
Moi : (me levant) je vais me changer rapidement et je vous rejoins.
Annah et maman aussi se lèvent pour se rendre dans leurs chambres respectives.
Après m’être changé, je rejoins Annah et maman comme prévu. Nous prions et nous nous mettons au lit coller l'une à l'autre. Je cogite encore sur notre conversation avec maman. Je refuse de croire que Jamal veuille nous faire du mal mais ma mère ne peut quand même pas inventé une histoire pareille. Si elle dit qu'elle a de pressentiment qu’on est sous surveillance c'est qu’il y a quelques choses qui cloche. Mais qui peut bien nous mettre sous surveillance et pour quelle raison ? Jamal serait-il capable de me faire ça ? On est plus en contact avec nos parents paternels ni maternels pour qu’on dise qu’ils sont jaloux de nous et que c’est leurs coups. J'espère avoir de réponse à toutes ces questions le plus tôt possible.
#nikê #chro
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