La bague magique (Tome 1; Chapitre1)
Ecrit par Verdo
****Chapitre 1 : Là où tout a commencé**** Moi Putain de merde ! Je n'en peux plus. Cela fait environ quatre heures de temps que moi, Johny, je suis ici au bord de cette maudite rivière à la recherche de ne serait-ce qu’un poisson. Mais rien. C'est quoi leurs plans? Ces maudits ovipares ! Ils essaient de semer mon hameçon mais je vous assure qu'ils ne m'auront pas comme l’autre fois. Je resterai ici jusqu' à ce que mon panier soit rempli. Parce-que j'ai déjà pris de l'argent chez des gens et leur ai promis de leur livrer aujourd'hui. Si je rentre bredouille, c'est ma tête qui passera à couvert dans tout le village. En aucun cas, je ne voudrais pas que mon nom soit inscrit dans le cahier noir. (Cahier dans lequel est inscrit le nom des voleurs, bandits, sorciers, menteurs, prostitués et autres.) Approchez, sales bestioles. Bon je vais essayer de changer le bout de l'hameçon voire ce que ça va donner. Me tournant vers mon compagnon qui est mon meilleur ami. Moi : Koffi, as-tu au moins pêché quelque chose? Lui : Tu appelles quoi par quelque-chose Johny ? Tu ne vois pas que mon panier est aussi vide que le tien? Moi : Mais ce n'est pas la guerre (rires) si depuis plus de quatre heures on a rien pêché. Ça arrive tu sais. Et si on prenait une pose? Lui : Je suis essoufflé mon frère. Je ne pense pas que je pourrais continuer. J'ai envie de rentrer. Mais d'abord je dois aller au petit coin parce-que ça me chauffe aux fesses. Moi : Je suis mort aujourd'hui. Comment ferais-je pour rembourser Mami Gbon gbon? Je lui ai pris de l'argent pour ensuite lui apporter du poisson. Lui : Tu ne m'écoutes jamais toi. Je t'ai toujours dit de ne pas prendre de l'argent chez cette femme. Elle va encore crier sur toi pour que tout le village sache que tu lui dois. Moi : Hum, c'est la galère Koffi sinon pourquoi irais-je prendre de l'argent chez cette vieille sorcière ? Espérons que demain la pêche soit bonne. Pour le moment, je dois me cacher pour qu'elle ne me voie pas rentrer. Lui: (Rires) Ne me fait pas rire tchaley. Tu vas te cacher où dans le village pour qu'elle ne te retrouve pas? Tu as peut-être oublié que c'est un petit village et tout le monde connait tout le monde. Tu ne pourras jamais passer inaperçu. Voici ce qu'on va faire. J'ai un peu d'argent en réserve. Je te le donne et tu me le rembourses à la fin de la semaine. Mais c'est la dernière fois que je te prête de l'argent pour la rembourser. Moi : C'est ce qu'il fallait dire depuis. Yoah. Tu as du blé et tu ne m'aides pas ! (Rires) En tout cas merci pour le coup de main. C'est très gentil de ta part. Lui : T'inquiète. Ce n'est rien. C'est pour ça que nous sommes des amis. S'entraider en cas de besoin. Tu le ferais aussi pour moi. Moi : Merci. C’est gentil. Lui : Maintenant je dois aller au petit coin. Attends-moi trois minutes et on y va Moi : Okay. Va vider tes intestins et tu reviens. ****Koffi**** Je ne sais pas ce que Johny fait avec son argent. On fait tous le même travail. C'est vrai que ça ne rapporte pas tellement mais je ne me suis jamais plaint moi. Par contre lui, il doit chaque jour aller prêter de l'argent à cette sorcière de mami gbon gbon. Il fait quoi avec le blé? Il n'achète même pas de nouvelles fringues non plus? Ou bien a t il une copine en cachette? Ça aussi je ne suis pas sûr. Mais je vais faire les enquêtes voir ce qu'il fait avec l'argent pour à chaque fois s'endetter. Bon je vais creuser ce trou pour que ces enfoirées de mouches ne m'encombrent pas lors de ma défection. Ah j'ai oublié de chercher de quoi m'essuyer l'anus. Mais bon Ce n'est pas grave. Il y a pleins de feuilles de maniocs par ici. Ça fera l'affaire. ****Johny**** Moi j'aurais voulu rester un peu plus voir s'il y aura un changement mais comme ce paresseux de Koffi veut s'en aller, je ne vais pas rester seul non plus ici. Je pars avec lui. Vu aussi qu'il a promis de m’emprunter de l'argent là... Je vais ranger tout ça en attendant qu'il n'arrive. Desserrant mon hameçon. Tic tac tic tac. Il y a quelque chose dessus. C'est quoi ça ? Une bague? (SNIF) après tout le temps que j'ai passé ici, c'est avec une bague que cet hameçon me récompense ? Bon ce qui est fait est fait. Je vais voir même ce qui est inscrit dessus. Waouh elle est en diamant. Et c'est inscrit Reine ; en plus ça brille. Mais pour le moment, je ne vois pas son utilité. Moi j'ai besoin d'argent pour payer mes dettes et me barrer de ce village. Ce n’est pas une bague qui m’aidera à le faire. Néanmoins je vais le mettre sur mon majeur gauche. J'entends des pas. C'est Koffi qui arrive. Koffi : On peut y aller maintenant Johny? Moi : Bien sûr que oui. J'ai déjà tout rangé. Regarde ce que j'ai trouvé. Une bague en diamant. Et c'est inscrit dessus "Reine" Koffi : Fais-moi voir. Moi : (je lui montre mon majeur gauche) ça brille en plus. Koffi : Peut être que quelqu'un l'a égaré sans le savoir. Au village, on va se renseigner voire combien ça peut coûter. Moi : Coûter ? Tu veux qu'on la vende? Koffi : Bien sûr que oui. Tu vas faire quoi avec ça ? C'est souvent les femmes qui portent ces genres de trucs. Moi : Non je préfère d'abord la garder. Si d'ici une semaine, personne ne signale sa disparition, on va le liquider comme tu l'as dit. Koffi : Okay. Nous voilà arrivés chez moi. ****Mami Gbon Gbon**** Ce Johny là va me sentir aujourd'hui. Il sait bien que je dois avoir les poissons pour les frire afin de pouvoir vendre kom le soir et jusqu'à présent, je ne sens même pas son ombre arriver. Si seulement je l'attrape, il verra de quel bois je me chauffe. Il prend mon argent et disparaît dans la nature. S'il savait qu'il ne pouvait pas tenir ses engagements envers moi, pourquoi avoir pris mon argent? Je n'aime pas ces genres d'embêtements. Il est presque onze heures trente. Je vais commencer par mettre les boules fermentées de kom sur le feu en attendant qu'il ne vienne. Il va me sentir aujourd'hui. Mais qui peut bien cogner ma porte comme ça ? Je crois que c'est le petit Johny. Visiteur : Bonjour Mami gbon gbon Moi : Bonjour mon fils. Visiteur : Ma sœur m'a envoyé vous demander si le Kom est prêt. Moi : Si le kom est prêt ? Non, va lui dire que ce sont les fétiches du village qui sont prêts. Depuis que vous êtes dans le village là m'avez-vous une fois vu vendre kom à onze heures trente? Visiteur : Eh Mami, ce n’est pas palabre hein. On m'a juste envoyé. Moi je n’y suis pour rien. Moi : Donc tu oses me répondre comme ça espèce d'impoli ! D'ailleurs, c'est qui même ta sœur? Visiteur : Tanti Ella. Moi : Tanti Ella Tanti Ella. Et puis quoi? Ne venez pas me déranger si je suis occupée. Va voir sur la plaque qu'il y'a devant la maison là-bas. C'est bien écrit que c'est à partir de dix huit heures que je commence par vendre. Visiteur : Okay Mami mais fallait juste me dire que c'est à dix huit heures ? Moi : Petit, si tu ne veux pas avoir des problèmes ce midi, dégages devant moi. ****visiteur**** Cette Mami gbon gbon là est arrogante et méchante hein ! C'est quelle femme ça ? On lui pose gentiment une question et elle commence à jacasser. Ce qui est sûr, je ne remettrai plus jamais mes pieds las bas. Hum il y a des gens qui n'ont aucun scrupule. Je suis sûre qu'elle met quelque chose dans son kom là pour que les gens accourent comme ça. Tout le monde parle d'elle dans ce village. Elle crie sur Kodjo, frappe Koffi, insulte Yao et verse de l'eau sur Ayawa. Malgré les sanctions prises par le chef du village à son sujet, elle refuse de changer. Elle aura son compte un jour j'en suis sûr. ****Mami gbon gbon**** Je déteste qu'on me manque de respect. Ils pensent que je suis leur égal. J'ai vécu en ville plus de sept ans avant de revenir dans ce village alors je crois que je mérite un minimum de respect. Je suis arrivée ici avec zéro franc. Mais je me suis battu et au bout d'un an voici ce que je suis devenu. J'ai ma propre activité qui me rapporte. Ce qui m'a permis de construire la plus jolie maison du village. Je sais qu'ils m'envient tous parce qu'ils n'ont pas ce que j'ai. C'est pour cela qu'ils sont tous contre moi. Lorsque je n'avais rien, personne ne parlait de moi, ni me connaissait. Mais aujourd'hui, ils ne peuvent pas faire une phrase sans prononcer mon nom. Me traitant de tous les noms. Arrogante, sorcière, méchante etc.… oui je suis tout cela juste parce qu’ils sont tous contre moi. Ils ne me laissent pas l'occasion de leur montrer ma véritable personne raison pour laquelle je suis à chaque fois sur la défensive. La première vague du Kom est déjà prêt. Je vais éteindre le feu et aller voir si ce maudit de Johny est arrivé. **** Johny**** Tout fatigué, je m'assois sur le divan. Ma chambre a une odeur bizarre. Ça fait un bail que je n'ai pas fait le ménage. Mais bon, je n'ai pas de femme alors pourquoi je me plains de l’état de ma chambre? Je n'ai même pas les moyens de subvenir à mes propres besoins alors pourquoi en rajouter ? La vieille là n'a rien préparé ou bien elle est encore partie à l'entraînement à l'église? Je vais faire un check up voir s'il y'a quelque chose à se mettre sous la dent. Je suis le fils aîné de ma mère. Y' a deux petites sœurs qui me suivent. Notre père est décédé lorsque j'avais quinze ans. Ma pauvre mère toute seule sans le soutien de la famille nous a élevé comme elle le pouvait. Elle a fait tout son possible pour me mettre, moi et mes sœurs à l'école mais nous ne sommes pas allés loin. Elle était tisserande mais vu l’avancé de son âge, elle ne pouvait plus continuer d’exercer car ses mains deviennent de plus en plus avides de forces. Pour cela j'ai arrêté mes études et me lancer dans la pêche. C'était le job de mon défunt père. Il m'avait initié. Au début, je revenais les soirs avec des paniers remplis de poissons et ma mère les faisaient frire pour qu'ensuite mes sœurs les vendent au marché. Je suis reconnu pour ça. Je ne reviens jamais bredouille et c'était la fierté de ma famille parce qu’ils peuvent compter à nouveau sur une personne. Ma sœur cadette Mélanie, à dix huit ans fit aventure pour la ville. Il ne reste que la benjamine et maman. J'ouvre les casseroles dans la cuisine lorsqu’Antivi (ma sœur benjamine) arriva. Antivi : Tu es déjà de retour grand-frère ? Moi : Oui Sœurette. Pourquoi les casseroles sont vides? Je suis très affamé. Antivi : Désolé frérot. C'est maintenant que je reviens du marché. Mais t'inquiète. Je ferai très vite. Et la pêche ? Ça a été ? Moi : Hum, Sœurette. Je n'ai pas connu pire dans ma vie que cette journée. Je suis revenu bredouille. Et ça me tape sur les nerfs. Antivi : Ça arrive. Tous les jours ne sont pas dimanche. Et en plus tous les doigts ne sont pas égaux. Y'a des jours où tu en auras pleins et d'autres non. Alors ne t'inquiète pas mon frère. Ca va aller. Moi : Tu es un ange ma sœur. Et je remercie à chaque fois le ciel de m'avoir donné une sœur comme toi. Tu sais comment réconforter ton frère. Où est maman? Antivi : partie pour la réunion à l'église. Moi : D'accord. Je vais te laisser pour que tu aies le temps de préparer tes mets super délicieux. Je dois aller voir Mami gbon gbon pour lui prévenir que je suis rentré bredouille. Sinon elle risque de faire une mascarade. Antivi : Quand on parle du loup, on voit sa queue. Voilà elle qui arrive. J'espère qu’elle ne va pas nous crier dessus comme la dernière fois. Faut que tu arrêtes de lui livrer grand frère. Elle ne comprend pas qu’il y a des jours où on ne pèche rien et elle vient crier ici sur les gens comme si elle n'a jamais eu besoin d'aide de quelqu'un dans sa vie. Moi : Effectivement, tu as bien parlé ma sœur. C'est la dernière fois que je lui vends du poisson. Elle s'approche. Mami: Antivi, Antivi ! Antivi : Mami qu'est ce qu'il y a et vous criez mon nom de la sorte? Mami : Tu le sais très bien. Où est ton paresseux de frère ? Antivi : Qu’est-ce qu'il a encore fait mon frère ? Vous savez bien qu'il n'est pas un paresseux. Mami : gnin gnin gnin. Continue de le défendre. Je suis venu pour prendre mon poisson. Il m'a promis de me l'apporter à midi. Voilà qu'il est presque quatorze heures. Antivi : Le voilà qui arrive. Il vient juste de rentrer. Moi : (Je marche vers eux) Mami, je m'apprête à te rendre visite comme ça. Je viens d'arriver et j'ai tellement chaud. Donc j'ai jugé bon de prendre un bain avant de venir te voir. Mami : Pour toi est bon. Mais dis-moi où sont mes poissons? Moi : La pêche n'a pas été bonne aujourd'hui donc je n'ai rien capturé. J'allais venir vous remettre votre argent. Mami : Comment ça ? Tu n'as rien capturé ? Moi je vais faire comment alors? Tu m'as pourtant promis que tu me livreras aujourd'hui. J'ai déjà préparé le kom pour la soirée et je n'ai pas de poisson. Je vais faire comment? Moi : Mami ce n'est pas un problème. Je vais demander aux collègues voir s'ils en ont pour que tu le prennes chez eux. Mami : Pas question ! Je ne vais pas prendre les petits poissons minces minces de tes amis là. Soit tu me livres ou tu me rends le double de mon argent. Moi : Quoi? Qu'est-ce que vous croyez? Que je suis votre entreprise? Non je ne vous payerai jamais le double. Mami : C'est ce qu'on verra. Moi : Dans ce cas, allons-y chez le chef pour qu'il nous tranche cette histoire. Mami : Pas question Johny. Donne-moi le poisson ou l'argent tout de suite. Elle m'attrape par le col. Moi : Mami tu as quel problème ? Je t'ai dis que je te donne ton argent ou soit je te prends du poisson chez mes collègues tu as refusé et maintenant tu m'attrapes le col? Lâche-moi tout de suite ou tu vas me sentir. (Je mets la main dans ma poche et sortis l'argent que m'a emprunté Koffi.) Voici ton argent et lâche-moi. (Elle le prit, le compte) Mami : Je ne vais pas prendre ça. Je t'ai dis que je prends le double de ce que je t'avais donné. Moi : Mais tu es malade? Je ne suis pas ta banque ou ta caisse d'épargne. Lâche-moi tout de suite ou tu vas regretter d'être venue ici ! Ma sœur sortit de la cuisine. Antivi : Mais qu'est ce qui se passe ? Fogan? (grand frère en langue Ewé) Moi : Cette sorcière veut que je lui paie le double de la somme qu'elle m'a remise pour ses poissons. Antivi : Mais mami ne pensez-vous pas que vous exagérez? Vous avez donné de l'argent pour quelque-chose. Comme il ne l'a pas, prenez juste votre argent et laissez le en paix! Ou bien voulez-vous qu'il se transforme en poisson pour vous? Mami : Hey petite mauviette. Depuis quand es tu née pour me parler ainsi ? Je ne te le permettrai pas. Tu penses que tu es égale à mes enfants? Ou bien tu ne les vois pas? Tu as quel âge pour oser me parler comme ça? Moi : Arrêtez de s’en prendre à elle et lâchez moi. Je la pousse avec force et elle s'effondra sur le sol. Antivi et moi la trainons jusqu'au dehors et on ferma le portail. Elle n'aura plus le culot de venir encore nous insulter dans notre propre maison! Si elle ne veut pas prendre son argent, qu'elle s'en aille. Je le redonnerai à Koffi dès demain matin. Je ne suis pourtant pas sa banque où elle se ferait des intérêts utopiques de la sorte. Si seulement je me suis bien instruit, je n'allais pas rester dans ce village pour que tout le monde me traite de serpillière. Mais un jour, tout cela va changer. Je serai quelqu'un pour qu'on me respecte moi et ma petite famille. #A suivre. #Les chroniques de Verdo Lompiol #blogdeverdo.wordpress.com. #Koffi Olivier HONSOU #Octobre 2018 Tous droits réservés.
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