XX
Ecrit par Les petits papiers de M
Bella
Je ne porte pas particulièrement ma Caro dans mon cœur
mais je dois lui reconnaitre qu’elle a du flair. J’ai vraiment pensé après son
discours que je ne reverrai plus Romain. Cela a d’ailleurs été le cas toute la
semaine qui a suivi. Je commençais d’ailleurs à déprimer toute seule dans cet
appartement de deux chambres un peu trop spacieux pour une personne. En plus
j’avais ma propre cour donc pas moyen de faire connaissance avec les voisins à
moins d’aller sonner à leur portail. Je déprimais tellement que j’avais à peine
acheté de quoi me nourrir. Mes journées tournaient autour de mon matelas et de
mon ordinateur. Je ne prenais même plus les rendez-vous pour masser. J’avais le
moral dans les chaussettes. J’en étais là de mes moroses pensées quand à ma
grande surprise, ma sonnerie avait retenti. Pensant trouver Romain, je m’étais
précipité au portail pour tomber sur ma Caro.
-
Au
moins il t’a trouvée une maison correcte. Sinon, il allait m’entendre
-
Voici
un peu d’eau (lui tendant un bol). Je n’ai pas encore tout ce qu’il faut
Elle est allée faire le tour de l’appartement puis est
revenue s’asseoir en face de moi.
-
Pourquoi
la maison est encore vide comme ça ? ça fait une semaine déjà que tu es
ici non ?
-
Je
n’ai pas revu Romain depuis le jour où il m’a amenée ici. Et comme il ne réagit
pas à mes sms…
-
Toi
vraiment… il faut tout te dire. Tu ne sais pas où il travaille pour débarquer
là-bas ? une femme doit savoir faire plier son homme. Toi tu attends
seulement que tout te tombe cuit dans la bouche pour que tu manges. Romain est
qui pour toi ?
Je n’ai pas osé répondre. Mon homme ? Mon
amant ? Je n’avais pas de réponse politiquement correcte pour elle, donc
je me suis juste tue.
-
Donc
tu crois que parce que tu es partie de la maison tout est fini ?
-
Mais
ya Philo sait déjà tout non ? Romain a dit qu’il veut récupérer sa femme
donc que c’est fini entre nous.
Elle est partie dans un grand éclat de rire.
-
Et toi
aussi tu l’as laissé. Et tu vas vivre comment ? tu as les moyens de payer
l’appartement-ci ?
-
Non Ma
-
Tu vas
donc laisser une autre femme le gagner ?
-
Comment ?
-
C’est
maintenant que le terrain est libre que tu dors sur tes lauriers ? tu
penses que le climat est comment entre les deux après ce qui s’est passé ?
-
Je ne
sais pas. C’est sûrement tendu
-
Et au
lieu d’être présente pour ton homme, le soutenir dans cette situation, tu veux
qu’il aille se consoler ailleurs ? tu veux qu’une autre femme entre dans
l’équation ?
-
Non
-
Quand
est-ce que tu l’as appelé pour la dernière fois ?
-
Je ne
l’ai pas appelé, je lui ai envoyé des messages
-
Regarde
–moi son visage comme message. On voit bien que c’est Philo qui t’as élevée.
Elle-même n’a aucun sens de l’anticipation. Tu vas t’arranger à récupérer
Romain et t’occuper de lui comme il se doit. Donc toi le gars t’utilise et quand
c’est chaud il te laisse pour retourner à sa femme et tu te laisses
faire ? il faut vraiment que tu t’affirmes plus que ça. Est-ce que je me
fais comprendre ?
-
Oui Ma
-
Bien.
Désormais s’il y a un quelconque problème avec lui, tu m’appelles.
Et
elle était partie comme elle était venue. Et moi qui commençais à regretter
d’être partie de la maison pensant que cela accélèrerait leur réconciliation.
J’ai enfin vu dans mon éloignement l’occasion de consolider ma position. J’ai
donc transformé ma maison en notre cocon d’amour en utilisant le point faible
de Romain, le sexe. J’ai tout donné, mettant en jeu les dernières miettes de
colle cœur que j’avais. Et cela a payé. En l’espace de quelques semaines, il me
mangeait à nouveau dans la main. Il partageait sa vie entre le cabinet, le
boulot et moi. Il ne rentrait que pour dormir. Et d’après les encouragements
que je recevais de ma Caro, il était loin de se rabibocher un jour avec elle.
C’est ainsi qu’est né en moi le fol espoir de devenir un jour Madame DOSSOU Romain.
Après tout, quand quelqu’un laisse, quelqu’un prend. Et si elle n’a pas compris
qu’il est temps de pardonner cet écart à son mari afin de ne pas agrandir la
brèche entre eux, c’est son problème. De toute façon, si elle dégage et que je
prends sa place, je n’aurai plus besoin de me cacher.
Mais
en attendant, je dois faire bien attention de rester dans mon rôle. Elle
m’appelle régulièrement pour prendre de mes nouvelles. Elle insiste pour savoir
où je suis mais je ne lui ai pas répondu. Elle a même été jusqu’au boulot, côté
restaurant pour voir Serges. Fort heureusement, il avait été déjà briefé par
Ro. Il lui a dit que ça ne s’était pas vraiment concrétisé entre nous et qu’il
ignorait où je me trouvais. J’ignore si elle a eu recours à Lina. Déjà nos rapports
étaient tendus, ils étaient à présents hautement électriques depuis que j’étais
parvenue à me faire embaucher en tant qu’assistante personnelle du Padre.
Désormais, qui veut voir le Père, doit passer par ses anges, en l’occurrence,
moi. La seule et unique. Et cela était valable même pour Queenie. Du coup,
j’étais l’ennemie publique numéro 1 au boulot. Mais pour moi quoi ? Je
suis la meuf du boss. Toutes les autres sont des etcétéras. Désormais, il
n’avait plus le droit de tester les filles. Serges ou Leroy s’en chargeait. Je ne voulais pas
courir le risque que Lina ou Queenie lui envoie une fille piégée. Il avait
tempêté, crié, mais j’étais restée intransigeante et j’avais fermé mes cuisses.
C’est lui-même qui était revenu vers moi.
Lina
m’avait fait mettre en quarantaine par la plupart des boutiques que je
représentais sur Facebook. Du coup mes activités fonctionnaient au ralenti.
J’ai donc décidé de me relancer autrement. Je ciblais des produits pendant mes
achats ou j’allais sciemment dans des boutiques et je me prenais en photo.
Ensuite petite publication où je vantais les mérites du produit ou de la
boutique et la communauté qui me suit faisait le reste. En quelques clics je
suis à nouveau née de mes cendres. Bientôt avec les sous de la pub et ceux que
mon doudou me donnent, je pourrai mener une vie de grande dame. La petite
domestique que j’étais revient de loin.
Mais
ma position est maintenant menacée parce que je n’ai plus de colle cœur. Même
s’il est toujours régulier dans mon lit, je sais qu’il n’est plus aussi
transporté qu’avant. Je le sens au changement dans ses gémissements, à
l’intensité de son désir qui commence à diminuer. Je me suis résolue à faire
quelques commandes sur Facebook. Mes produits sont arrivés il y a quelques
jours : lait de déesse, œuf de la passion, mets moi KO, graines de désir.
J’espère de tout cœur que parmi tous ces produits, au moins un dépassera ou
tout au moins égalera le colle cœur de Lina. Sinon je ne vois pas par quel
autre moyen je maintiendrais mon influence sur Romain. Ces produits m’ont coûté
si chers, il faut qu’ils marchent.
J’ai
donc mis en place mon petit planning d’utilisation afin de voir l’impact de
chacun sur lui et surtout la durée de leur influence. J’ai commencé par le lait
de déesse. C’est une crème liquide et blanchâtre vendue dans un joli petit
flacon. Petit bémol, il fallait le mettre juste après la douche avant que le
corps ne sèche. Romain n’étant pas particulièrement patient une fois que le
désir lui montait à la tête, il ne m’a pas laissé le temps de prendre cette
douche. A mon second essai, il s’était endormi avant que je ne sorte de la
douche. J’ai donc tiré un trait sur ce lait.
Les
œufs de la passion quant à eux devaient être sucés trente minutes avant le
match. Arnaque totale. J’en ai sucé trois et la seule remarque que j’ai reçue
de lui a été que mes baisers avaient vraiment un drôle de goût. Finalement, Il
n’a pas supporté et m’a demandé d’aller me laver les dents. J’ai eu envie
d’exploser. Le mets moi KO, je pense qu’il y a eu un souci de dosage avec lui.
J’en ai mis quelques gouttes dans du jus de bissap que je lui ai servi. Ce fut
la pire nuit de ma vie. J’aurais pu me réjouir, parce que ce fut la première
nuit qu’il découchait, mais mon cul en a bavé. Pendant plus de cinq heures de
temps, nous avons essayé toutes les positions, regardé des vidéos porno, essayé
des serviettes chaudes sur sa bite, en vain. Il avait une érection d’enfer.
Impossible de le faire débander. Il m’a baisé jusqu’à ce que j’ai la chatte en
lambeaux. On réfléchissait à comment se rendre à l’hôpital à l’aube quand son
érection est miraculeusement tombée.
Avant
qu’il ne me pose la moindre question j’ai pété un câble avec lui en lui disant
de ne plus jamais boire des boosters sexuels avant de venir monter sur moi. Et
je lui ai claqué la porte au nez en allant me coucher dans la seconde chambre.
A mon réveil il n’était plus là. J’ai aussitôt jeté ce foutu produit à la
poubelle. Je n’ai jamais eu aussi mal au cul depuis que j’ai une vie sexuelle.
Il m’a fallu une semaine de bains de siège et de massage de mon minou au beurre
de karité pour m’en remettre. J’ai eu droit à des fleurs et une enveloppe pour
mon shopping pour me demander pardon. Après cet épisode je me suis donné un peu
de temps avant d’essayé les graines du désir. C’était vraiment le meilleur pour
la fin. C’étaient de petites graines noires à introduire dans le sexe avant le
rapport. Nous avons eu un après-midi de folie. Romain n’a pas arrêté de prendre
son pied et il avait le sourire jusqu’aux oreilles en repartant au boulot
l’après-midi. Le chemin pour le cœur d’un homme c’est le bas-ventre et le
ventre. Le ventre, je le tiens depuis des années et je crois que je suis
maintenant en bonne voie pour avoir le monopole sur le bas-ventre. Après son départ, je me suis sentie un peu
enflée en bas avec quelques sensations de brûlure, mais je n’ai pas fait
attention. Sûrement les effets de nos chevauchées endiablées.
Philo
Le
temps passe mais la douleur persiste. On la connait tous cette phrase. Mes
frères et moi avions l’habitude d’en rigoler quand elle passait sur les
annonces nécrologiques de l’ORTB. Aujourd’hui, je prends toute la mesure de ces
mots. Il y a plus de trois mois déjà que cette histoire a eu lieu, que j’ai
fait cette découverte écœurante. Mais je n’arrive pas à dépasser cela. Je
n’arrive pas à outrepasser ma rancœur envers mon mari, ma colère et ma
déception à mon propre endroit pour n’avoir rien vu. Et Bella qui est toujours
dans la nature. Il y a seulement quelques jours qu’elle a enfin accepté de passer
à la maison me voir, ainsi que les enfants qui n’arrêtaient pas de demander
d’après elle. Elle m’avait demandé au moins une dizaine de fois s’il était là
avant d’arriver. Et la voir tressaillir à chaque éclat de voix ou claquement de
portes n’a fait que rajouter à ma peine.
Comment
Romain a-t-il pu ? Il a semblé culpabiliser un moment, mais je crois que
face au mur de silence que je lui opposais, il s’est résigné à ne pas avoir mon
pardon. Et depuis peu, j’ai le sentiment qu’il s’éloigne encore plus de moi,
que ma peine ne l’atteint plus, que nos fous rires et nos étreintes ne lui
manquent pas. Et je ne comprends pas. Je n’arrive même pas à en parler tant ma
douleur est profonde.
C’est
en voyant une main me tendre un mouchoir que je me suis rendue compte que je
pleurais et que j’ai réalisé que cette main venait de ma Caro. Une femme pleine
de surprises. Je n’aurais jamais cru que ce serait elle mon alliée dans cette
difficile situation. Je m'attendais à ce qu’elle se moque de moi et en profite
pour tourner le couteau dans la plaie. Mais c’était tout le contraire. Au début
je l’avais vraiment trouvée suspecte. Mais comme elle me l’a si bien fait
remarquer, rien, même pas l’animosité qu’elle éprouve envers moi ne lui ferait
tolérer que son fils, marié, force la domestique à avoir une liaison avec lui
et qui plus est, sous le toit conjugal. Aussi incroyable que cela puisse
paraître, cette situation était en train de nous rapprocher.
-
Je te
l’ai déjà dit d’arrêter de pleurer. Tu te rends malade et pourtant la situation
n’évolue pas
-
Je
sais mais je n’y peux rien. C’est plus fort que moi
-
Ça ne
s’améliore toujours pas entre vous ?
-
Pas
vraiment. Il est distant. C’est comme s’il s’en fichait complètement. Il rentre
tard, il a même découché une fois et n’essaye même pas d’engager la discussion
avec moi. C’est comme si nous étions devenus colocataires
-
Je
vois. Qu’est-ce que tu comptes faire ?
-
Je ne
sais pas ma Caro. Mais il faut que ça s’arrête. J’ai l’impression d’être en
train de perdre mon mari. Il s’est habitué à l’atmosphère tendue qu’il y a
entre nous et maintenant il vit sa vie sans moi
-
Tu
oublies que c’est lui qui a fauté ? c’est vrai que c’est mon fils, mais
Philo je te trouve vraiment molle. Il te trompe et parce qu’il te semble
indifférent tu veux tout oublier et lui courir après ? quel respect
penses-tu qu’il t’accordera après ? il se sentira libre de faire ce qu’il
veut parce qu’il saura que de toute façon tu es le chien qui aboie sans mordre.
Il faut que tu saches t’imposer dans ton couple
-
Qu’est-ce
que je dois faire ma Caro ?
-
Tu ne
dois pas lâcher prise. Il doit comprendre son erreur et se faire pardonner. Ce
n’est pas à toi de ramper pour lui. Puisqu’il joue à l’indifférent, fais
pareil, ressaisis-toi, fais-toi belle, ignore-le pour qu’il voit que tu es passée
à autre chose et que tu vis sans lui. Tu comprends ?
-
Je
pense que je ne peux pas faire ça. Je vais craquer.
-
Et
c’est normal parce que tu es un être humain. Viens me voir si tu sens que ta
volonté flanche. Tu vois que je suis là pour toi non ? j’aurais pu être
chez Stéphane, mais je suis restée à tes côtés.
-
Je
sais ma Caro. Et je t’en suis tellement reconnaissante. Je n’aurais eu personne
à qui parler parce que cette histoire est tellement laide que je ne me vois pas
la raconter à mes parents.
-
Tu as bien
fait Philo. Ta réaction m’a fait voir à quel point je m’étais trompée à ton
sujet. C’est cela être une bonne femme. savoir protéger son couple quand il le
faut. Exposer cette histoire à ta famille aurait déshonoré ton mari devant eux.
Je sais combien tu souffres. C’est pourquoi je te promets toute mon aide. Nous
allons arriver à bout de mon imbécile de fils.
-
Merci
ma Caro. Merci beaucoup.
Elle
est restée encore quelques minutes avec moi à me prodiguer des conseils avant
de partir à l’Eglise. Ces derniers mois, elle avait eu un regain d’énergie
qu’elle avait décidé de mettre au service de la Paroisse. Elle s’y rendait donc
souvent pour les groupes ou juste pour prier. D’après elle, il fallait qu’elle
m’assiste par la prière parce que la douleur m’affaiblit.
Romain
Ça
fait quelques jours maintenant que Bella se refuse à moi. Et cela ne lui
ressemble absolument pas. J’ignore si elle est malade ou a un quelconque souci.
Cela m’étonnerait parce qu’elle n’a aucun souci financier et semble en pleine
santé. Alors mon petit doigt me dit qu’elle pourrait être enceinte. Les
dernières fois qu’on a fait l’amour j’ai trouvé sa chatte plus charnue et
hypersensible. Même si elle était bien mouillée, je sentais qu’elle avait du
mal à me supporter. Pourtant mes sensations étaient exacerbées, elle était
incroyablement chaude et accueillante. Et la dernière fois que j’ai vécu de
telles sensations c’est quand Philo était enceinte des jumeaux. Et cela me
terrifie tout autant que cela me rend joyeux. Être père à nouveau serait le
plus beau des cadeaux. Mais avec Philo. Ce qui n’est malheureusement pas le
cas. Je ne m’étais jamais imaginé avoir des enfants de mère différentes. Mais
beaucoup de choses avaient changé depuis que
Je me suis tourné vers la seule personne qui m’épaule dans cette
situation et m’aide à trouver mon équilibre, ma mère.
-
Tu es
sûr qu’elle est enceinte ? c’est ce qu’elle t’a dit ?
-
Elle
ne m’a pas dit mais je pense que c’est le cas. Elle ne t’a rien dit ?
-
Non.
Peut-être que tu te trompes
-
Non,
je ne me trompe pas. Je suis sûr que c’est le cas.
-
Et tu
comptes faire quoi ?
-
Je ne
sais pas maman. C’est pourquoi je suis venu te voir. Si jamais c’est vrai et
que Philo apprend ça ce serait très grave hein. Tu sais que je ne peux pas
divorcer
-
C’est
toi qui penses que tu ne peux pas divorcer. Vous vivez comme si vous n’étiez
plus mariés depuis longtemps. Si ça continue comme ça, je ne vois pas ce que
vous feriez ensemble. En plus, Bella est en train de prouver qu’elle aussi peut
te rendre père. On a vu les limites de Philo à ce niveau
-
Tu
n’en sais rien. Nous avons quand même deux enfants
-
Qui
ont déjà douze ans non ? et depuis même pas une fausse couche
-
Laisse
ma femme en paix. Ce n’est pas le sujet. Qu’est-ce que je fais de Bella ?
-
Tu
n’as pas intérêt à essayer de la faire avorter hein. Cet enfant c’est ton sang.
Ne t’inquiète pas pour Philo, je parlerai à Bella. C’est dans son intérêt de
faire profil bas. Et tant que Philo ne sait rien, je ne vois pas pourquoi elle
parlerait de divorce
-
Je
n’ai pas envie de divorcer maman. Et ça n’a rien à voir avec les biens de papa.
J’aime ma femme. cette situation commence à me peser. Tu t’imagines que
maintenant elle se comporte comme si je n’existais plus ? nous nous
parlons à peine, nous ne prions plus ensemble. Je me sens de trop dans ma
propre maison
-
Si je
te dis que ta femme est trop fière maintenant, tu me diras que je parle mal
d’elle
-
Mais
c’est moi qui ai fauté. C’est normal qu’elle m’en veuille. Je ne sais juste pas
comment percer son mur et ça me fatigue
-
Quelle
est cette faute là qu’elle ne peut pas pardonner ? depuis combien de
mois ? tu sais ce que les couples qui durent ensemble se pardonnent ?
ta femme est trop fière. Et c’est ça qui la perdra. Elle se voit déjà trop
blessée. C’est elle la première femme trompée sur terre ?
-
Maman…
-
Maman
quoi ? tu penses que si ce n’est pas les biens de ton père elle serait
encore là ? une femme qui t’ignore alors que vous vivez ensemble ?
c’est pourquoi Dieu t’a fait grâce d’un autre foyer où tu retrouves la chaleur
dont on te prive ici.
-
Je ne
vais pas non plus passer ma vie à jongler avec les deux.
-
Bof,
tu ne seras pas le premier polygame de la planète. Il faut déjà que tu prennes
des dispositions par rapport à l’enfant à naître si elle est enceinte. Si Philo
le découvre et qu’elle veut divorcer, ce sera à tes dépends. Donc pense déjà à
construire son patrimoine à part pour qu’il ne soit pas lésé
-
Tu
vois vraiment trop loin toi
-
C’est
à ça que servent les vieux
Après
l’avoir quittée, je me suis rendu au boulot en appelant le notaire. Étant marié
sur le régime de la communauté réduite aux acquêts, je suis dans
l’impossibilité d’acquérir un bien sans qu’il n’appartienne également à Philo
et donc elle en apprendra l’existence. J’ai ma petite idée de ce que je peux
faire.
-
Bonjour
Mr Nkoue. Merci de vous êtes déplacé aussi vite
-
Votre
famille fait partie de nos clients depuis des années. C’est la moindre des
choses
-
Merci
quand même. Je sais que la discrétion est la plus grande de vos qualités.
L’affaire pour laquelle je vous appelle est particulièrement délicate et je…
-
Vous
n’avez même pas besoin de le mentionner. Ce sera entouré de la plus grande
discrétion
-
Même
ma femme ne peut en être informée
-
Elle
n’a jamais été informée de l’existence du Boulot, donc n’ayez crainte. En quoi
pouvons-nous vous être utiles à présent ?
-
Si
j’ai un enfant hors mariage, pourra-t-il prétendre à mes biens ? notamment
ceux que mon père nous a légués à ma femme et moi ?
-
Si
vous êtes encore marié à votre femme au moment de votre décès et que vous avez
reconnu l’enfant, il pourra jouir de vos biens au même titre que les autres.
Mais si vous l’avez reconnu, mais que vous n’êtes plus marié, il n’aura accès
qu’aux biens qui font alors partie de votre patrimoine à ce moment-là. Mais
vous ne pouvez faire aucune donation à cet enfant à l’insu de votre femme.
-
Que
pourrait-il arriver si ma femme découvrait son existence ?
-
Pas
grand-chose. Tant qu’elle n’est pas en mesure de divorcer à vos dépends, tout
va bien. Mais si elle arrive à faire prononcer un divorce à votre tort, alors
elle emportera 50% de votre patrimoine commun et 100% des biens hérités de
votre père en tenant compte des clauses qui accompagnent cette donation.
-
Donc
le plus simple pour me protéger tout en constituant un patrimoine à cet enfant
serait quoi ?
-
Vous
avez le choix entre faire des donations à la mère ou attendre la naissance et
faire des achats en son nom propre.
-
Ok.
merci beaucoup pour toutes ses informations et surtout pour avoir fait le
déplacement
-
Comme
je l’ai dit, nous sommes à votre service
-
Je
vous recontacterai très vite.
Il
était à peine sorti que Bella m’annonçait Rachelle. Je suis bien conscient que
sa présence ne fait pas l’unanimité au Boulot. Mais je pense que c’est surtout
parce que Rachelle manque d’objectivité. Elle fait un excellent travail administratif
et Rachelle peut profiter à loisir de son petit pompier de mari en faisant le
tour du monde avec lui. Bella s’occupe de tout et Lina peut se consacrer au
harem. Alors pourquoi elle râle ? la relation personnelle que j’ai avec
elle ne lui donne pas le droit de critiquer ma relation. Après tout elle n’a
jamais remis en cause le fait que je couche avec tout le harem toutes ces
années. Alors maintenant que je limite à une seule personne, elle n’est pas
contente ? Les femmes sont décidemment très compliquées.
Elle
a même osé me dire qu’elle aurait préféré que je la renvoie masser les
clients ? Comment pourrais-je faire une telle chose avec la femme qui
partage désormais ma vie et qui deviendra peut-être la mère de mon
enfant ?
-
(la
mine encore attachée) bonjour Romain
-
Rachelle.
Comment tu vas ?
-
Bien.
C’est quoi cette odeur dans ton secrétariat ?
-
Une
trouvaille de Bella. Un encens contre les mauvaises odeurs. Tu aimes ? je
pourrais lui demander l’adresse pour toi
-
Dieu
m’en préserve. Il n’y a que vous pour ne pas voir combien c’est fort. Tu
devrais lui dire d’arrêter. Et vu comment elle s’évente, je ne pense pas
qu’elle trouve l’odeur si agréable que ça
-
Sinon,
pourquoi tu es là ?
-
J’ai
vu Nkoue sortir de ton bureau. On a un souci ?
-
Non.
J’avais juste quelques questions à lui poser
-
À quel
sujet si ce n’est pas trop te demander
-
J’envisage
de céder un certain nombre de mes parts du boulot. J’avais besoin de savoir les
implications
-
Et
pourquoi tu ferais ça ?
-
Pour
des raisons personnelles dont je ne souhaite pas discuter pour l’instant
-
Et
pourquoi tu ne nous les proposes pas à Serges, Leroy ou moi ?
-
Parce que je n’en suis qu’au stade de la
réflexion. Si je décide de sauter le pas, vous serez les premiers informés.
J’ai
bien senti à travers le regard qu’elle me lançait qu’elle ne croyait pas un mot
de ce que je racontais. Mais je n’avais pas l’intention non plus de lui dire le
fond de ma pensée. Ma préoccupation en ce moment était de faire le meilleur
choix possible pour Bella et cet enfant à venir. Et en la regardant au moment
de refermer ma porte sur Rachelle, je me suis dit qu’il faudrait bien qu’elle
m’avoue sa grossesse. Elle me semblait plutôt mal en point. Elle n’arrêtait pas
de s’éventer en se trémoussant sur sa chaise.